Bataille de Karameh

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Karabekir
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Bataille de Karameh

Message par Karabekir »

Quand je vous disez que j'écrivais des essais d'histoire militaire !! En voila un deuxiéme sur une bataille que je trouve emblématique mais qui reste sous médiatisé ! Ce qu'on appel la ''Bataille de Karameh'' est considéré comme la premiere victoire arabe sur Israel ! Si vous avez le temps lisez et dite moi ce que vous en penssez (voila aussi le lien originale pour voir l'article avec les images sur le site ou j'ai publié http://islamicapolitica.com/moyen-orien ... e-karameh/ )




Bataille de Karameh

21 Mars 1968

(21 Dhou Al-Hijja 1387)

-I-Contexte Géopolitique:

Karameh est un petit village Jordanien, très proche du Jourdain qui forme la frontière naturelle entre le royaume de Jordanie et la Palestine occupée par l’état d’Israël.

Le village de Karameh était utilisé par un groupe de résistant Palestiniens comme base à partir de laquelle, ils lançaient leurs opérations en territoires ennemis. Après plusieurs opérations réussies contre les patrouilles de l’armée israéliennes, les israéliens décident d’attaquer le mal à la source, et planifient l’attaque du village de Karameh.

-Nous sommes en 1968, un an à peine après la guerre des six jours et la grande défaite arabe. Les arabes sont repliés sur eux-mêmes et réalisent l’ampleur de leur défaite ; les israéliens eux, sont devenus trop confiants et sont pratiquement sures de l’invincibilité de Tsahaal ; quant aux palestiniens, ils ont compris que les arabes seraient sans doute incapables de libérer la Palestine pour eux et qu’il fallait qu’ils forment eux-mêmes leur propre armée de libération de la Palestine.

La bataille de Karameh est considérée comme la première victoire militaire arabe sur Israël.

-II- Le Déroulement:

La bataille de Karameh peut se diviser en trois phases.

1- L’Avant-guerre:

Comme vous pouvez le voir sur ce plan (juste au dessus), les israéliens avaient vu grand pour la destruction du petit village de Karameh, ils voulaient faire diversion en faisant traverser le pont Allenby aux tanks et les mettre sur la route de Amman la capitale, ce qui aurait mobilisé toutes les forces jordaniennes sur la colonne de blindés pour sauver la capitale, laissant seuls et sans défense les palestiniens à Karameh, tandis que, part le pont de Damiya, passeraient des véhicules blindés de transport de troupe et seraient larguées des unités de parachutistes autour du village de Karameh pour l’encercler.

-Ce plan aurait fonctionné à merveille si les troupes jordaniennes ne se tenaient pas prête à les accueillir.

Ce qui a permis la victoire des forces jordaniennes durant la bataille de Karameh, c’est essentiellement l’information ; les israéliens tablaient sur l’effet de surprise, mais il s’est avéré qu’ils étaient comme « attendus ». Il y a plusieurs théorie à ce sujet.

-La première dit que la CIA aurait prévenu les égyptiens qui, à leur tour, auraient prévenu les jordaniens de l’attaque, ce qui aurait permis aux jordaniens de se tenir prêts le jour J avec l’artillerie. Cela voudrait dire que les Etats-unis aurait trahi leurs amis de toujours les israéliens au profit des arabes ? Cette théorie très répandue est très peu plausible.

-La seconde théorie dit que ce sont les services secrets égyptiens qui auraient eu vent de la manœuvre et même du plan d’attaque, qu’ils auraient communiqué aux jordaniens, d’où le fait que l’opération israélienne si bien ficelée s’est transformée en fiasco total. Cette théorie reste plausible.

-La troisième est de loin la plus sérieuse des théories, elle énonce le fait que trop confiants après leur victoire en 1967, les israéliens ont commencé à amasser leurs troupes le long de la frontière avec la Jordanie : tanks, régiments d’infanterie, véhicules blindés, les sentinelles jordaniennes ont remarqué les mouvements de troupes et devant une telle force qui se massait à la frontière, les jordaniens ont tout de suite compris qu’il allait se passer quelque chose et ont réagit en conséquence en se tenant prêts.

2-L’attaque israélienne:

Le 21 mars 1968, à 5 h 30 du matin, quatre colonnes de blindés israéliens franchissent le Jourdain pour s’emparer de Karameh, un village jordanien utilisé comme base arrière par la guérilla palestinienne, Tsahal a engagé 10 000 hommes dans l’opération sous le commandement de Uzi Narkiss.

En face d’elle, l’armée jordanienne avec 15 000 hommes se tient prête à l’accueillir sous le commandement de Asad Ghanma et de Mashhour Haditha, et un peu moins de 1000 soldats d’Al Assifa (la tempête en Arabe) la branche armée du Fatah, qui se tiennent prêts à défendre Karameh quel qu’en soit le prix. Le Fatah, en effet, car cette petite milice palestinienne est en fait le Fatah et leur commandant n’est autre que Yasser Arafat lui meme.

Rien ne se passe comme prévu pour les israéliens, les parachutistes se font mitrailler à l’atterrissage. Quant aux blindés, ils sont pilonnés par l’artillerie jordanienne depuis les crêtes surplombant la vallée. Les premiers tanks israéliens ne pénètrent dans Karameh qu’en fin de matinée, les israéliens commencent alors leur politique de la terre brulée et tentent de dynamiter tout le village ; ils détruiront quand même 175 maisons. Mais les Palestiniens se défendent pied à pied, on se bat au corps à corps et à l’arme blanche, un fedayin, le corps bardé d’explosifs, se jette même sous les chenilles d’un char pour le faire exploser.

Les israéliens trop confiants n’ont même pas analysé le terrain, car en cette saison la vallée est boueuse et les chenilles de certains chars s’enlisent dans la boue, l’artillerie jordanienne les pilonne sans arrêt ; les bombardements de l’aviation israélienne n’y font rien, l’artillerie continuera de pilonner durant toute la bataille et détruira plus de 45 chars israéliens ; les israéliens perdront même un avion.

3- La contre attaque Jordanienne:

Très vite les jordaniens décident de contre-attaquer en envoyant les blindés, le résultat est immédiat, l’armée israélienne se retire dans l’après-midi, le dernier soldat israélien repasse le Jourdain à 21 heures.

l’Armée jordanienne consacre la première victoire arabe (même musulmane) sur l’armée israélienne.

Le bilan s’élève à plus de 200 soldats israéliens tués et a 161 blessés, 45 chars et un avion détruit et l’abandon de 40 chars dont 18 chars en état de marche et de nombreux véhicules blindés car la retraite israélienne s’est faite dans la panique face à la contre-attaque jordanienne et les soldats ont du abandonner beaucoup de véhicules.

Le bilan est lourd aussi pour Al Assifa, la branche armée du Fatah et pour l’armée jordanienne : pour les palestiniens, 150 à 200 morts, une centaine de prisonniers, plus de la moitié de ses effectifs de l’époque. Coté jordanien, on dénombre 84 morts et 250 bléssés.

-Après l’écrasante défaite des armées arabes en juin 1967, Karameh est un début de revanche, le nom du village jordanien, fondé en 1952 par des réfugiés palestiniens, ne signifie-t-il pas la «dignité» ?

-III- Facteurs explicatifs:

Les israéliens ont compris de nombreuses erreurs qui se sont avérées fatales. Le fait d’être trop bruyants au moment du regroupement des forces aux frontières à éveillé les soupçons coté jordaniens et palestiniens.

S’en suit la non-étude du terrain, la vallée boueuse, les crêtes qui la surplombait ou l’artillerie peut aisément se cacher et pilonner, très tôt l’attaque qui devait servir de diversion a viré au fiasco, et les parachutistes se sont fait mitrailler au moment même de leur arrivée au sol.

-Toutes ces erreurs sont dues à la trop grande confiance en soi de l’armée israélienne qui après la très large victoire de 1967, ne se voyait pas perdre face à l’armée jordanienne et à quelques combattants palestiniens.

-La bonne préparation de l’armée jordanienne et notamment de l’artillerie qui réussit à bloquer les tanks israéliens à peine le pont Allenby passé, les artilleurs jordaniens sont les vrais héros de cette mémorable journée.

-IV- l’Après-guerre:

Même si en réalité cette bataille est une victoire à 90% de l’armée jordanienne, elle fut exploitée à fond par les palestiniens et le public arabe du monde entier tomba sous le charme de Yasser Arafat. Sa petite faction, le Fatah, devint très vite la plus importante de Palestine et le recrutement s’accéléra au point d’atteindre les 10.000 hommes dans les semaines qui suivirent.

-Cette bataille vit naitre la force politique et militaire du Fatah et donc le leadership de Yasser Arafat.

-Cette force qui lui coutera cher lorsqu’il tentera de renverser le régime jordanien durant le septembre noir.

-Le roi de Jordanie lui, en bon seigneur, laisse les Palestiniens s’approprier cette victoire, même le lendemain de la bataille lors de l’enterrement des martyrs à Amman, il lance fièrement à la foule venu rendre un dernière hommage à ses héros : «Nous sommes tous des fedayins».

-Bien que les pertes israéliennes sur le plan matériel restent relativement raisonnables, sur le plan psychologique, c’est une toute autre affaire, le mythe de l’invincibilité de Tsahal s’est écroulé lamentablement, les arabes s’en sont retrouvés revigorés et ont compris qu’il n’était pas impossible de les vaincre.

-La propagande israélienne a investit beaucoup d’argent pour tenter de falsifier la réalité et faire croire en une victoire israélienne. Aujourd’hui encore, on peut lire sur de nombreux sites Internet ou ouvrages, que l’issue est une victoire israélienne, bien que dans les faits, les pertes israéliennes en hommes et en matériel, sont les plus grandes, s’ils ont du se retirer en catastrophe abandonnant bon nombre de véhicules encore en marche devant la contre-attaque jordanienne et surtout après cette victoire le Fatah émergea comme force palestinienne dominante. L’Etat hébreu a perdu sur toute la ligne et leur énième tentative pour cacher la vérité ne semble pas avoir fonctionné aussi bien qu’ils le voudraient.
-La bataille de Karameh est considérée par tous les spécialistes d’histoire militaire comme la première victoire arabe sur l’Etat d’Israel. Les maisons détruite du village de Karameh, furent reconstruites.

-Un monument commémoratif fut érigé dans le village de Karameh, en hommage aux martyrs morts ce jour là, palestiniens comme jordaniens, car ce jour là leurs sang s’est mêlé pour la défense de la même terre.

Un petit documentaire en deux partie sur la bataille de Karameh réalisé par la télévision Palestinienne (documentaire uniquement en arabe):

http://www.youtube.com/watch?v=ybNKEzEc ... re=related

Sans oublier que : »

»Il n’y a de victoire que de la part de Dieu »

( Coran S8, V10)

fini le 21 Juin 2011 l’équivalent du 19 Rajab 1432, à Alger
"Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats '' Ziya Gokalp


Mustafa Kemal déclare à ses hommes : « Je ne vous ordonne pas de combattre, mais de mourir. »

''Je vous interdis formellement non seulement de vous soumettre, mais d en concevoir meme l idée!'' Shamil 3 éme imam de Tchétchénie

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