Crises Maliennes

[Palmier Dattier]

Ce qui me frappe dans les évènements au Mali, ce sont plusieurs faits successifs troublants:
1- Un président démocratiquement élu est destitué par un coup d'Etat quelques semaines avant des élections présidentielles auxquelles il annonce publiquement ne pas vouloir se représenter;
2- Cela ne suffit pas pour lui éviter un coup d'Etat de militaires maliens, tous noirs africains, ce qui en dit long sur la partition raciale de fait du pays au sein des institutions maliennes avant meme d'etre une partition territoriale;
3- Le coup d'Etat militaire est immédiatement dénoncé par "la communauté internationale" et surtout la CEDEAO actionnée par la France pour raison....démocratique, alors que la France et les USA invitent immédiatement à la mise en place d'un véritable cordon sanitaire et un embargo financier autour du Mali dont tout le monde veut sauvegarder la fiction de l'unité nationale;
4- Cet embargo contre le Mali, ne fait que renforcer objectivement une offensive des tribus arabo-touarègues qui prends corps dans tout le Mali sahélien dont on dénonce les accointances douteuses avec Aqmi et consorts et font tomber Kidal, Gao et Tambouctou en attendant MOPI, verrou de la capitale Bamako.
5- La CEDEAO pour ne pas etre accusée d'inaction dit que 2000 hommes en armes sont prets (sic....) à rétablir l'ordre constitutionnel et sous entendu arreter l'offensive des touaregues :mr green:
6- La France et les USA ne parlent pas d'envoyer leurs propres troupes au Mali et agissent comme si toutes les mesures prises (embargo financier, cordon sanitaire autour du Mali) visait en réalité à couper l'herbe sous le pied de la coalition arabo-touarègue dans l'hypothèse ou ces derniers prendraient la capitale ! L'Etat malien est une fiction, son armée des soldats de plomb et donc les stratèges occidentaux ont décidé de laisser tomber Bamako pour créer un point de fixation dans la zone sahélienne sur lequel tous types d'intervention peut s'articuler.

En l'état actuel des choses, le pays est d'ores et déjà profondément divisé et il n'est plus question pour les touarègues (dont le plus grand nombre est au Mali) d'obtenir autre chose que l'indépendance. S'ils foncent sur Bamako c'est pour etre en position de force dans les négociations qui s'annoncent pour entériner la partition du pays. Mais Bamako risque de devenir un piège pour le mouvement indépendantiste de l'AZAWAD car ce mouvement sera perçu par la communauté internationale comme un Afghanistan bis, avec dans le role des Talibans les touarègues et dans celui d'El Qaida Ansar el islam.

Les questions essentielles sont celles ci:
1- que vaut il mieux pour l'Algérie, un Mali fictivement uni avec des conflits éternels entre noirs africains et touarègues sur sa frontière sud de l'Algérie ou un Mali partagé avec un Etat touarègue tampon entre l'Algérie et la zone africaine rejetant la zone de confrontation avec les africains noirs plus au sud (au sud du nouvel Etat touarègue vers la région de Mopi) ?
2- Que vaut il mieux pour l'Algérie un Etat touarègue indépendant au Nord du Mali, faisant le ménage chez lui en se débarassant des mouvements islamistes ne serait ce que pour affirmer sa souveraineté sur ce territoire; tout en constituant un Etat Touarègue naturel pour le plus grand nombre de ces derniers qui n'hésiteraient pas à ce moment là à le rejoindre ?

Ce sont des questions importantes et dont j'aimerai que nos frères forumistes y répondent chacun à sa manière.

[soudard]

Un état touareg pourrait attirer des touaregs algériens, nigériens entre autres. Je ne pense pas que ça calmerait le jeu.
L'intervention CEDEAO n'est pas pour demain, ils ont besoin de transports et de logistique et peu de leurs soldats sont entraînés au combat dans le désert sinon ceux d'origine touareg du Mali ou du Niger....
Si la tendance extrémiste se renforce,elle peut trouver un sourtien à Bamako ou dans les villes maliennes où, comme au Nigéria, le courant islamiste violent se développe.
Une intervention algérienne ? Difficile à voir comment. Déjà l'ANP soit surveiller le Maroc et combattre ses propres tangos...

[cesam]

La déferlante islamiste

Mercredi 4 avril 2012 | 11:20 UTC

BAMAKO (© 2012 Afriquinfos) - Depuis le putsch du 22 mars, ce grand Etat d’Afrique de l’Ouest est en proie à une situation confuse dont profitent la rébellion touarègue et ses alliés salafistes pour consolider leurs positions militaires dans la frange septentrionale et imposer un régime fondamentaliste à l’ensemble du pays. Questions (et réponses) sur une crise pas comme les autres. (Par Francis Kpatindé)

- 1 - Le coup d’État a-t-il précipité le Mali dans le chaos ?
- 2 - Les sanctions annoncées par la CEDEAO peuvent-elles faire reculer la junte ?
- 3 - La partition du Mali est-elle consommée ?
- 4 - Qui contrôle le Nord du Mali ?

http://www.afriquinfos.com/articles/201 ... 199932.asp

[video]http://www.youtube.com/watch?v=DK6ouRUA ... ature=plcp[/video]

[motu]

Une intervention algérienne ? Difficile à voir comment. Déjà l'ANP soit surveiller le Maroc et combattre ses propres tangos...

un état "islamique " au Mali Serait une bénédiction et une grande victoire pour les chacals d'AQMI ,ils disposeraient en retour du soutien d'un état et créeraient la plus grande base d'activistes en Afrique ,de qui déstabiliser en chaîne tout les états du Sahel jusqu'en Afrique de l'ouest et au Nigeria au sud :diable1: (exactement ce qui s'est passé dans l'Afghanistan du mollah Omar ) avant de se retourner contre nous en encourageant et en armant la subversion intérieure qui ne demande que ça pour repartir. :help:
Neutraliser ce risque c,est se prémunir des problèmes du futur.

[philipides7]

Quelques points qui m'interpellent :

- L'insistance du donneur d'ordre des médias français , c'est à dire l'AFP , à établir une connivence du MNLA avec AQMI. D'ailleurs le MNLA s'insurge contre ce qu'il appel une "Campagne d'Intoxication contre le MNLA " : http://www.mnlamov.net/component/conten ... -mnla.html

- L’insistance de Juppé hier sur le "rôle de l'Algérie", parle-t-il d'intervention militaire au Nord du Mali? (insistance qu'il faut rapprocher de la campagne mener par l'AFP pendant des mois concernant le manque d'implication militaire algérienne(c'est à dire de troupes algériennes au sol ) dans le combat d'AQMI au Mali..

- L'activisme remarquable de la France au conseil de sécurité , qui a été apparemment freiné par des pays "souverainistes" et qui tiennent a expurger la déclaration du conseil de sécurité réclamée par la France de tout ce qui pourrait encourager des "interventions étrangères".


Ces éléments me permettent d'avancer quelques idées :

- Le MNLA ne roule pas pour un agenda français , ni étranger , et d'après ce que j'ai compris il étaient jusqu'à très récemment prêt à la négociation avec ATT ,

- ATT a eu sa chance pendant des années pour préserver l'intégrité territoriale du Mali et l'Algérie était disposé a l'aidé a renforcer l'unité du pays , mais ça mollesse sinon sa complicité avec les réseau AQMI/Trafiquants et son manque de sincérité avec les Touaregs a amené la situation présente.

- Le coup d'Etat en lui même n'est pas une surprise pour la France et les pays voisins , par contre le fait que ça soit les subalternes qui ont pris le pouvoir , n'était pas dans les plans.. J'ai cru comprendre qu'il y avait un autre coup d'Etat dans les tuyaux , cette fois l'oeuvre d'officier supérieurs , qui a été pris de vitesse par la transformation de ce qui était initialement une simple mutinerie de subalternes en prise de pouvoir.

- Le Mali tel qu'il a existé jusqu’à présent ne paraît pas viable , et même si l'Algérie a raison sur le principe de s'opposer à sa partition , je ne vois aucune raison pour que l'Algérie s'engage militairement dans la préservation de l'intégrité territoriale du Mali , à plus forte raison si cet engagement implique une confrontation avec le MNLA .
Le scénario idéal pour l'Algérie serait, le rétablissement d'un ordre constitutionnel légitime a Bamako et d'un régime favorable a une négociation sérieuse et sincère avec le MNLA dont le résultat le plus viable serait un genre de confédération .

- Il intéressent de noter que la non viablité d'un Etat malien est dû notamment a la déliquescence de l'armée malienne , ça nous laisse imaginer quel aurait été le sort de l'Algérie si nous n'avions pas une ANP forte (malgré ses lacunes) , déjà dans les années 90, et depuis la guerre libyenne. Ça permet d'expliquer la concentration des attaques contre l'ANP et le DRS en particulier , et de comprendre l’obsession et l'énergie que mettent les milieux anti-algérien à les dénigrer

[motu]

Une intervention militaire algérienne n,est pas souhaitable ni garante d'une issue favorable à nos interets ,mais il y'a des moyens de pression qui pourraient faire comprendre à tous les belligérants qu'il est temps de passer à la phase des négociations quitte à infléchir les positions en montrant ses muscles.( une aide militaire à un contre mouvement de la rebellion laique ,des promesses d'aide économique et au développement ,une assistance technique aux futures forces armées maliennes expurgées des éléments radicaux ....)

[scorpion-rouge35]

L'Union africaine adopte des sanctions contre la junte et la rébellion touareg

Alors que la Cédéao a décidé de soumettre le Mali à un embargo total, l'Union africaine a adopté des sanctions contre les membres de la junte au pouvoir et contre les rebelles touareg et islamistes qui ont pris le contrôle du nord du pays



AFP - L'Union africaine (UA) a adopté mardi des sanctions contre les membres de la junte qui a pris le pouvoir le 22 mars au Mali et contre les groupes armés touareg et islamistes ayant pris le contrôle du nord du pays, a annoncé un responsable de l'UA.

La commission de l'UA va établir la liste des individus concernés, en coopération avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a décidé lundi d'un "embargo total" sur le Mali, a précisé le commissaire de l'UA en charge de la paix et de la sécurité, Ramtane Lamamra, à Addis Abeba.

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a décidé "d'imposer avec effet immédiat des mesures individuelles, parmi lesquelles une interdiction de voyager et le gel des actifs, contre le chef et les membres de la junte militaire", a déclaré M. Lamamra à la presse, à l'issue d'une réunion du CPS dans la capitale éthiopienne.

Ces sanctions concernent également "tous les individus et entités qui contribuent d'une façon ou d'une autre au maintien du statu quo anticonstitutionnel", a-t-il ajouté.

"Le Conseil requiert que la Commission de l'UA, en étroite coopération avec la Commission de la Cédéao, établisse la liste de tous les individus et entités concernés", a expliqué M. Lamamra.

Les mêmes sanctions s'appliquent "aux dirigeants et membres des groupes armés et rebelles dans le nord du Mali", a poursuivi le responsable de l'organisation panafricaine qui a suspendu Bamako de toutes ses activités dès le 23 mars, jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel.

La junte, commandée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, lui reprochant son incompétence pour contrer les rebelles touaregs et des groupes islamistes opérant dans le nord.

Profitant du putsch à Bamako, rebelles touareg, militants islamistes et des supplétifs du régime libyen rentrés au pays lourdement armés après la chute de Kadhafi en août 2011, ont conquis en trois jours les trois capitales du nord, Kidal, Gao (nord-est) et Tombouctou (nord-ouest).

M. Lamamra a également assuré mardi que le président déposé Touré était en contact "avec plusieurs gouvernements" et qu'il était "libre et en sécurité".

Des négociations étaient parallèlement en cours mardi à Abuja entre une délégations de la junte, totalement isolée, et les autorités nigérianes pour trouver une "sortie honorable" pour les putschistes et les convaincre de se retirer en échange d'une forme d'amnistie, selon une source officielle nigériane ayant requis l'anonymat.

Les chefs d'état-major de la Cédéao, chargés de mettre en place une force militaire régionale pour faire face à la crise au Mali, doivent se réunir jeudi à Abidjan.

http://www.france24.com/fr/20120403-uni ... -etat-mali

[cesam]

Le MNLA touareg annonce la fin de ses opérations militaires

"Libération complète du territoire de l'AZAWAD"

(©AFP / 04 avril 2012 23h26)

BAMAKO - Le Mouvement national de libération de lAzawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé mercredi soir la fin de ses opérations militaires dans le nord du Mali, selon un communiqué.

Le MNLA décide unilatéralement de proclamer la fin des opérations militaires à compter de jeudi minuit, indique ce communiqué mis en ligne mercredi soir sur le site internet du mouvement, et signé de son secrétaire général, Bilal Ag Acherif.

Cette décision a été prise suite à la libération complète du territoire de lAzawad et compte tenu de la forte demande de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité de l'Onu, des Etats Unis, de la France ainsi que des Etats de la sous-région (...), explique le texte.

Le MNLA invite en conséquence les Etats de la sous-région et la communauté internationale à garantir le peuple de lAzawad contre toutes agressions du Mali, conclut le communiqué, signé depuis Gao, ville du nord malien capturée samedi par la rébellion et des groupes islamistes.

http://www.romandie.com/news/n/_Mali_un ... 157539.asp

Sans une intervention militaire internationale mandatée par l'ONU, le Mali perd définitivement la région de l'AZAWAD dont les populations, abandonnées depuis longtemps par Bamako, souffrent d'une paupérisation absolue et d'une situation économique des plus difficiles.

[Amir]

émission c dans l'air consacré au conflit du mali
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/inte ... mali-35834

[philipides7]

Le rêve sarkozyste d’une Algérie harkiee

Est-ce vraiment un hasard ? Juste après la chronique de Slate Afrique qui appelait à convaincre l’Algérie de fournir les troupes et l’argent pour stabiliser la situation au Mali, France 24 se met de la partie. Le préposé aux prêches destinés à convertir les opinions au grandes «causes démocratiques» de Gautier Rybinski, s’est essayé à un premier plaidoyer.

L’Algérie, devenue brusquement un «grand pays « pour les besoins de duperie, a un rôle régional à jouer et doit jouer ce rôle à la mesure de ses moyens, etc., etc. etc. Cette même Algérie qu’on traînait hier encore dans la boue et qu’on menaçait - tenez vous bien ! des foudres du CNT pour s’être opposée à la destruction de l’Etat libyen par respect du droit international mais également pour les conséquences catastrophiques sur une région fragilisée par les problèmes sans fin du sous- développement. Un téléspectateur m’a parlé des précautions prises par ce Gautier, y compris l’obstacle d’une disposition constitutionnelle - vraie ou fausse ? - qui empêcherait notre armée d’intervenir à l’extérieur. Vous avez raison de ne pas croire à l’intérêt de cet «animateur-militant « pour notre Constitution, il ne vous reste plus qu’à émettre l’hypothèse qu’une équipe a préparé l’argumentaire, les formulations, la liste des «experts maison» à inviter dans le court terme et nous aurons le beau spectacle de médias français nous rassurant que nous sommes de grands garçons, tout à fait capables de réussir comme les grands puissances – enfin, disons comme une puissance régionale – et que nous devons assumer.

Même si la diplomatie algérienne a calmé le jeu avec la France sur l’affaire libyenne – à contre-courant de l’histoire réelle, car l’histoire réelle lui donne raison tous les jours – le débat sur les buts réels de l’agression de la Libye n’est pas clos pour autant.

Et c’est Alain Juppé qui essaye de le cadrer pour mieux rouler le gouvernement algérien dans la farine. Nous retrouvons chez lui la même démarche que sur Slate Afrique et que dans France 24. «Il est exact que la situation en Libye et la circulation des personnes et des armes ont ravivé ce conflit et favorisé l’offensive de la rébellion en janvier. Mais elles ne l’expliquent pas». Il est blindé ce type. Pour une fois, Juppé consent à admettre, une histoire, au conflit azawad, rappelons d’abord l’histoire immédiate. C’est bien parce que la région sahélienne toute entière vivait des conflits que l’Union africaine a insisté pour organiser des négociations entre les civils de Benghazi lourdement armés dès le premier jour et le régime d’El-Kadhafi. La France a interdit au CNT de négocier. Rance a barré la route à toute conciliation possible. La France a jeté toutes ses forces, dont France 24, dans la bataille pour amener les Libyens à une situation de non-retour et de haine éternelle entre eux. Tous les Africains ont attiré l’attention sur cet aspect. Tous les pays de la région, le Niger, le Mali, l’Algérie ont parlé des arsenaux ouverts au pillage. Si les Etats-Unis voulaient fournir des armes aux mouvements capables de détruire les Etats en place pour leur Nouveau Moyen- Orient, ils n’auraient pas fait autrement.

Il est réellement blindé, car ajoute-t-il, la France souhaite alerter sur le danger islamiste dans le Sahel. Le Qatar, principal allié de la France dans la destruction dans région, est-t-il un pays chrétien-démocrate ? Et les milices de Benghazi, djihadistes et salafistes, sont un bienfait de la nature ? Et pour quoi la charia d’Ançar Dine serait-elle mauvaise alors que celle des Frères Musulmans est bonne ? Il faudrait qu’il nous refile son compteur Geiger du bon et du mauvais islamisme.

Ou le tandem Sarkoz-Juppé n’a pas mesuré de bonne foi la portée de ses actes en Libye et c’est un tandem de criminels par défaut. Ou il a refusé d’écouter les Africains pour n’en faire qu’à sa tête et c’est un tandem de criminels et de racistes. Ou ils ont appliqué de sang-froid un plan de destruction de la Libye pour créer un effet domino, et Les deux restent de grands criminels. Tous ceux que n’ont pas été bernés par les méga mensonges sur la Libye soupçonnent le crime par préméditation. Dans tous les cas, criminels avec ignorance ou de sang-froid, ce tandem est totalement disqualifié pour parler encore Afrique. La seule mesure préventive est de les bouter hors de notre continent et si on ne le peut pas limiter au moins leur influence.

Restons dans l’histoire. Juppé nous flatte. « Je ne perds jamais une occasion de dire à nos amis Algériens à quel point il est important qu’ils jouent le rôle le plus actif possible dans la coordination de la réponse régionale à Aqmi».

La France de Sarkozy a mené à l’Algérie la guerre sourde la plus vile qui soit à propos d’Aqmi et du Mali. L’Algérie a constamment refusé la présence de puissances étrangères au Sahel et à ses frontières sud. Elle a préconisé une alliance régionale et la mise en commun des moyens. Elle a surtout insisté sur une démarche globale de sécurité et de développement. Contre l’Algérie, Sarkozy a incité le Mali à accepter une conférence du groupe du G8 qui a écarté l’Algérie. Juppé ment comme un arracheur de dents. Il n’a jamais raté une occasion d’isoler l’Algérie. Et dans cette fameuse conférence d’octobre 2010, la France a réussi à faire inviter le Maroc.

Vous saisissez le message. Le Maroc aussi affronterait du terrorisme que vous devinez. Vous voyez le Maroc franchir les frontières de la Mauritanie et de l’Algérie se rendre au Mali faire le coup de feu sans égard aux frontières ni aux souverainetés ? Tout le monde est chez soi chez tout le monde. Bien sûr, le groupe du G8 ne pouvait aller contre les lois de l’économie mondiale capitaliste et les promesses d’aide sont restés lettre morte. Les images de la formation de militaires maliens aux techniques de guerre des forces spéciales avaient de l’effet sur les magazines et les télés, mais cela s’est avéré sans grande efficacité dans la réalité de la guerre. Cela nous fait bien rire aujourd’hui cette religion des Rambo. Juppé l’a peut- être oublié mais cette conférence de 2010 s’est terminée par des menaces à l’endroit de l’Algérie, qui «aurait à regretter de s’être isolée de la communauté internationale».

C’est cet échec de la politique des Rambo qui a poussé ensuite les équipes dirigeantes maliennes à se tourner vers l’Algérie, au grand dam de Juppé et de Sarkozy. Juppé ne demande pas à l’Algérie de jouer pleinement son rôle. Il lui demande de jouer le rôle qu’il a, lui, a en tête. Il lui demande de jouer le rôle de supplétif comme se plaît à le faire Ouattara. La conférence de 2010 est la preuve que l’Algérie jouait un grand rôle dans la lutte contre le terrorisme. Un rôle que n’aimait pas la France et qui la gênait jusque dans le paiement des rançons. Entre 2010 et 2012, c’est l’Algérie qui a eu à payer les conséquences de la politique atlantiste car la politique française n’existe plus que comme application de la politique américaine. L’Algérie a pu de nouveau coordonner les armées de la région et amortir le désastre libyen. Juppé, c’est du super blindage. Il affirme sans sourciller : «Pour nous, comme pour les Américains, il n’est pas question de déployer des troupes au sol. Nous n’avons rien à y faire. En revanche, nous sommes prêts à apporter un soutien logistique à la CEDEAO.»

Le piège atlantiste est grossier. La partition du Mali est pour jouée pour les ETATS-UNIS et pour les français. Ils avaient mis la poudre du sous développement pendant des décennies. Ils se sont bien débrouillés pour créer le détonateur azawad. Ils ont ensuite allumé la mèche libyenne. Ils doivent s’assurer que l’explosion emporte le gros morceau : l’Algérie. Pour nous, ils ont en réserve le Congrès mondial amazigh, le MAK et cette nouvelle élite du marché en kamis ou en cravate qui ne rêve que de faire des affaires sans les contraintes d’un Etat.

Entraîner l’Algérie dans l’exécution d’un plan conçu ailleurs, c’est lui asséner le coup qui va la briser y compris sous la question ethnique touarègue. Faire de l’Algérie toute entière son harki, voilà le rêve du tandem néoconservateur français et sa revanche sur 1962. C’est aux patriotes algériens d’empêcher la course vers l’abîme.

Mohamed Bouhamidi

http://www.jeune-independant.net/index. ... r&Itemid=9

[cesam]

Des explications hasardeuses qui ne reflètent pas la réalité sur le terrain et que le MNLA a dénoncé comme étant « une campagne d’intoxication et de désinformation » tout en précisant qu’il tient sa position dans la ville de Tombouctou et toutes les autres villes de l’Azawad.

Le Mali n'est pas coupé en trois mais en deux, au sud le Mali et au nord l'Azawad. Les autres sont out, surtout le Mujao et ses commanditaires.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=V-BnC0IH ... ature=plcp[/video]

[scorpion-rouge35]

Qui sont les rebelles touareg qui se sont emparés du nord du Mali ?

[video]http://www.youtube.com/watch?v=b3S2JznYFBM[/video]

émission c dans l'air consacré au conflit du mali
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/inte ... mali-35834

Comme toujours des puissances étrangères s’ingére dans des affaire étrangère des pays de la région , soutien des mouvement extrémiste et quand ils perdent le contrôle de la situation et que ça vire en guerre civil ils demandé a l’Algérie de s'embourbé a son tour pour stabilisé la région , mieux encore ils font passé la neutralité de l’Algérie pour un soutien a l'une des parties comme on la vue avec le conflit Libyen ou encore en Syrie.

non désolé qu'ils se débrouille avec le conflit qu'ils ont déclencher , l’Algérie a d'autre chat a fouetté

[philipides7]

Exactement. Ni puissance régionale ni sidi zekri on a suffisamment de problèmes comme ça pour ne pas se mettre à jouer les supplétifs des occidentaux.
L'Algérie a sans aucun doute le devoir morale d'accorder asile et de s'occuper comme il se doit des populations civiles qui fuient le nord Mali. Elle pourrait aussi coordonner avec le MNLA une aide humanitaire aux populations civiles encore présentes au Nord Mali.
Pour le reste notre armée n'a rien à foutre dans le bourbier malien dans lequel on cherche visiblement à l'attirer.

[Amarito]

Les questions essentielles sont celles ci:
1- que vaut il mieux pour l'Algérie, un Mali fictivement uni avec des conflits éternels entre noirs africains et touarègues sur sa frontière sud de l'Algérie ou un Mali partagé avec un Etat touarègue tampon entre l'Algérie et la zone africaine rejetant la zone de confrontation avec les africains noirs plus au sud (au sud du nouvel Etat touarègue vers la région de Mopi) ?
2- Que vaut il mieux pour l'Algérie un Etat touarègue indépendant au Nord du Mali, faisant le ménage chez lui en se débarassant des mouvements islamistes ne serait ce que pour affirmer sa souveraineté sur ce territoire; tout en constituant un Etat Touarègue naturel pour le plus grand nombre de ces derniers qui n'hésiteraient pas à ce moment là à le rejoindre ?

Ce sont des questions importantes et dont j'aimerai que nos frères forumistes y répondent chacun à sa manière.

Ce qui me frappe moi c'est le silence assourdissant des maliens, qui on dirait se sont resignés a entériner la dissolution de leur pays. Il n'y a qu'a voir avec quelle vitesse ils ont deguerpi fasse à l'avancee des rebelles ou que certains officiers touaregs de l'armee malienne ont deserté. J'ai bien peur que ce soit la fin du Mali tel qu'on le connait aujourd'hui et que la solution pérenne soit de reconnaitre l'Azawad et d'etablir de bonnes relations avec eux. Bon, ce pays sera encore plus enclavé et depourvu de ressources que le Mali actuel, ce qui promet que les choses ne vont pas changer, c-a-d contrebande + trafics en tous genre. Sans parler qu'une telle secession constituera un precedent qui risque de donner des idees a d'autres ethnies du continent. Bref on en est reduits a choisir entre la peste et le cholera :ien12:

[cesam]

Comme toujours des puissances étrangères s’ingére dans des affaire étrangère des pays de la région , soutien des mouvement extrémiste et quand ils perdent le contrôle de la situation et que ça vire en guerre civil ils demandé a l’Algérie de s'embourbé a son tour pour stabilisé la région , mieux encore ils font passé la neutralité de l’Algérie pour un soutien a l'une des parties comme on la vue avec le conflit Libyen ou encore en Syrie.

non désolé qu'ils se débrouille avec le conflit qu'ils ont déclencher , l’Algérie a d'autre chat a fouetté

La position de l'Algérie pourrait être qualifiée de "neutralité positive". En évitant de s'ingérer directement et militairement dans ce genre de guerre asymétrique, l'Algérie préserve toujours aux parties en conflit une chance de sortie de crise par la voie de la négociation, comme elle l'a déjà fait par le passé.

La guerre de l'Azawad est une conséquence directe de l'opération militaire Franco-Atlantiste "Protecteur unifié" qui est, faut-il le rappeler, à l'origine de la dispersion non contrôlée de l'arsenal militaire de l'ex armée de Kaddafi et de la déstabilisation régionale qui s'en est suivie.

Cette déstabilisation planifiée a été axée principalement sur les sensibilités tribales (comme au bon vieux temps colonial) exacerbées et instrumentalisées à l'effet de provoquer des guerres de sécession auxquelles nous assistons.

Il est inutile de chercher à pousser l'ANP dans un engrenage qui n'est pas le sien et perturber son engagement irréversible dans la voie de la modernisation et de la professionnalisation.