zeitrecht a écrit : ↑02 février 2024, 19:32
KHAYBAR a écrit : ↑02 février 2024, 17:36
ISRAËL et le MAROC ont conclu un accord de coopération dans les domaines de la défense, du renseignement, de la formation militaire, de la sécurité et de l'industrie.
Le Maroc envisage d'accorder l'autorisation de construire une base de renseignement militaire pour les FORCES ISRAÉLIIENNES dans la ville d'Afso, située à 180 km de la frontière avec l'Algérie
et à 68 km de Melilla, en Espagne.
C'est Israel qui envisage d'installer une base de renseignement militaire "station d'écoutes" au nord de Banania.Elle l'annonce depuis quelques temps déja pour voir la reaction des Britaniques,Espagnols,Algeriens, et l'UE en genéral.
Banania n'a pas son mot á dire,si demain Israel a besoin de chair á canons face au Liban ou l'Iran,Pablito n'aura d'autres choix que d'envoyer les gnous se faire massacrer á la place de leurs cousins qui sont exténués par la guerre contre le Hamas.
Le danger c’est surtout l’installation potentielle d’une base aérienne avec notamment des F-35 israéliens.
Le marché peut être le suivant : le Makhzen n’aura jamais accès, politiquement et financièrement au F-35, dans ce cas, il contourne cet obstacle en laissant des F-35 israéliens être déployés sur son sol. Ce serait une opération de sous-traitance où le sous-traité serait dominant par rapport au sous-traitant.
Pourquoi il ferait ça ? Car cela permettrait pour lui de répondre au développement militaire de l’Algérie qu’elle ne pourra probablement pas suivre car au vu des discours récents et du budget de la Défense qui est passé à 20 milliards et quelques, d’ici 2030-2035 l’ANP peut potentiellement aligner notamment :
- des avions Su-57 (avec notamment des R-37)
- des batteries S-400,
- des batteries S-500,
- des AWAC Beriev A-100,
- des missiles Kalibr et Iskander d’une portée supérieure à 300km.
Le développement militaire de l’Algérie suit une croissance exponentielle, plus les décennies passent, plus elle monte en capacité en atteignant des compétences encore inexistantes par le passé en son sein, cette croissance est évidemment alimentée par la rente d’exportation d’hydrocarbures qui permet plus de moyens financiers à l’Algérie par rapport au Makhzen.
Donc ne pouvant pas avoir d’équivalent au futur potentiel Su-57 algérien, le Makhzen se résoudra à accueillir en son sein des F-35 israéliens pour donner la pareille. De la même manière que de nombreux pays ont accueilli des bases étrangères pour contrecarrer géopolitiquement voire militairement des menaces régionales (Corée du Sud, Japon, Syrie etc. ).
Pourquoi Israël accepterait ? Car il a des prétentions hégémoniques, et projette probablement de faire du Maroc une espèce de protectorat, d’où son implantation militaire éventuelle afin de protéger ses intérêts dans la région et mener des opérations de police.
Israël connaît trois phases de développement :
1) La création de l’État d’Israël en 1948,
2) La consolidation de l’État d’Israël de 1967 jusqu’à nos jours.
3) L’expansion de l’État d’Israël, qui commencera vraiment à se mettre en forme à la fin de la Pax Americana
Les jours de l’empire américain sont comptés, Israël le sait, donc il se prépare à devenir une puissance régionale dans le monde multipolaire de demain afin de quitter cet état de dépendance à la puissance américaine, et pour cela il va étendre son influence politique, économique et militaire dans la région MENA pour devenir un acteur majeur et souverain.
Le Maroc sera probablement l’un des points d’ancrage externe d’Israël (avec des binationaux Israeli-marocains prenant possession du foncier et des capitaux, voire des postes gouvernementaux, faisant du Maroc un Petit Israël). Et on voit déjà cette tendance affichée avec la candidature israélienne en tant que membre observateur dans l’Union Africaine.
Le danger pour l’Algérie, est que par exemple des F-35 israéliens utilisent l’espace aérien marocain comme couverture pour mener des frappes aériennes expéditives dans l’Ouest de l’Algérie (Oran et Mers-el-Kebir notamment), comme il le fait actuellement en Syrie et au Liban.
Les israéliens sont passés maîtres dans ce type d’opération, ça n’a rien à voir avec bombarder l’Algérie depuis Tel-Aviv (contraintes de de distance et de carburant etc.), mais le faire depuis même pas 200km de Maghnia en Algérie, en décollant rapidement pour balancer des missiles sans pénétrer l’espace aérien algérien pour ensuite rapidement retourner à la base.
Si dans ce scénario hypothétique ils estiment que l’Algérie gêne leurs intérêts dans la région, ils n’hésiteront pas à mener ce type d’action. Comme ils l’ont fait en Syrie, en Irak et au Liban, et peut être même déjà en Iran (certaines explosions suspectes en territoire iranien).
Il ne faut pas non plus oublier le sous marin israélien de classe Dolphin, repéré près de Mers-el-Kebir en 2021 pendant la préparation d’un exercice de tirs de missiles Kalibr par les sous-marins Kilo de la marine algérienne. Cet incident pose toujours question, comme l’a dit Akram Kharief sur Menadefense, a priori les marines algériennes (Méditerranée occidentale) et israéliennes (Méditerranée orientale) ne sont pas amenées à se rencontrer. Mais ça commence à se préciser…
Le niveau de tensions actuel inégalé entre l’Algérie et le Maroc vient de là. L’implantation d’Israël au Maroc est considérée comme intolérable pour l’Algérie. Une ligne rouge a été franchie car cela perturbe l’équilibre des forces régionales. Ce qui selon moi est la vraie raison pour laquelle le budget de la défense a doublé, la réponse stratégique de l’Algérie à l’implantation militaire d’Israël au Maroc est l’extension géographique de ses capacités militaires, notamment en matière de déni d’accès et d’interdiction de zone, pour couvrir l’ensemble du nord du Maroc et de la Méditerranée occidentale. D’où l’acquisition probable d’ici 2030-2035 d’AWAC, de Su-57, de S-400 (si ce n’est pas déjà fait), de S-500 etc.
L’OTAN n’aura rien à redire car l’Algérie la mettra devant le fait accompli : vous auriez dû empêcher l’implantation militaire d’Israël au Maroc, nous ne pouvions alors que répondre de la sorte pour nous ajuster afin de rétablir l’équilibre stratégique régional.