Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

De l'époque numide aux temps modernes.
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FULCRUM
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par FULCRUM »

On devrais organiser une conférence internationale sur la guerre en Algérie qui a débuté en 1830 pour ne finir qu'en 1962! Nos historiens devraient se bouger le cul et ramasser le maximum de témoignages des personnes qui ont vécus le terrorisme des colons.
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KHAYBAR
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par KHAYBAR »

FULCRUM a écrit :
17 octobre 2021, 11:12
On devrais organiser une conférence internationale sur la guerre en Algérie qui a débuté en 1830 pour ne finir qu'en 1962! Nos historiens devraient se bouger le cul et ramasser le maximum de témoignages des personnes qui ont vécus le terrorisme des colons.
Et même une conférence internationale à Alger 🇩🇿 sur les crimes de la France 🇫🇷 coloniale en Afrique.
:algerie01:

DZsweetDZ
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par DZsweetDZ »

salam je l avais dis, pas seulement aux historiens, a l école, collège, lycée, université ,rassemblé tous nos valeureux(se) résistant(e) et les faire témoigner de ceux qu ils ont subit,pour cette nouvelle génération sache le sacrifice qu ils sont consenti, avant qu ils n en reste aucun
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bologhineziri1518
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

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THE DEMONSTRATION OF ALGERIAN MUSLIM ORGANISED BY THE FLN ON OCTOBER 17TH, 1961 WAS VIOLENTLY REPRESSED BY POLICE
The Demonstration Of Algerian Muslim Organised By The Fln On October 17Th, 1961 Was Violently Repressed By Police. Paris, 17-18 octobre 1961 : le préfet de police Maurice Papon organise l'arrestation des opposants algériens, mais aussi marocains et tunisiens, qui se sont retrouvés pris dans la raffle suite à la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre pour protester contre le couvre-feu nouvellement appliqué aux Français musulmans originaires d'Algérie dans les quartiers musulmans. Ici, des Nord-Africains, mains sur la tête, sont conduits en bus vers des lieux de regroupement avant leur expulsion de France, au Palais des Sports ou au stade de Coubertin. (Photo by Jack Garofalo/Paris Match via Getty Images)
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bologhineziri1518
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

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The Demonstration Of Algerian Muslim Organised By The Fln On October 17Th, 1961 Was Violently Repressed By Police. Paris, 18 octobre 1961 : le préfet de police Maurice Papon organise l'arrestation des opposants algériens, mais aussi marocains et tunisiens, qui se sont retrouvés pris dans la raffle suite à la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre pour protes. (Photo by Georges Menager/Paris Match via Getty Images)
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bologhineziri1518
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

Desde París, con amor - Opinión - EL PAÍS.jpg
De Paris, avec amour

Gabriel García Márquez
29 DÉC 1982

Je suis venu à Paris pour la première fois par une nuit glaciale de décembre 1955. Je suis rentré en train de Rome dans une gare décorée de lumières de Noël, et la première chose qui m'a frappé, ce sont les couples qui s'embrassent partout. Dans le train, dans le métro, dans les cafés, dans les ascenseurs, la première génération de l'après-guerre se lance à corps perdu dans la consommation publique de l'amour, qui reste le seul plaisir bon marché après le désastre. Ils se sont embrassés au milieu de la rue, sans se soucier de gêner les piétons, qui se sont détournés sans les regarder ni leur prêter attention, comme ces chiens errants dans nos villes qui s'accrochent les uns aux autres, faisant des chiots au milieu de la place. Ces baisers en plein air n'étaient pas fréquents à Rome - qui était la première ville européenne dans laquelle j'avais vécu - ni, bien sûr, dans le Bogota brumeux et lugubre de l'époque, où il était difficile de s'embrasser même dans les chambres à coucher, pendant les jours sombres de la guerre d'Algérie. En arrière-plan de la musique nostalgique des accordéons au coin des rues, au-delà de l'odeur des châtaignes grillées dans les braseros, la répression était un fantôme insatiable. Soudain, la police bloquait la sortie d'un café ou d'un des bars arabes du boulevard Saint Michel et frappait quiconque n'avait pas l'air chrétien. L'un d'entre eux, sans faute, c'était moi. Il n'y avait pas d'explications : non seulement le visage, mais aussi l'accent avec lequel nous parlions français, étaient des raisons de perdition. La première fois qu'ils m'ont mis dans la cage des Algériens, au commissariat de Saint-Germain-des-Prés, je me suis senti humilié. Il s'agissait d'un préjugé latino-américain : la prison était alors une honte, car, enfants, nous n'avions pas une distinction très claire entre les raisons politiques et les raisons communes, et nos adultes conservateurs se chargeaient d'inculquer et d'entretenir la confusion. Ma situation était encore plus dangereuse car, bien que les policiers m'aient entraîné parce qu'ils pensaient que j'étais Algérien, ils se sont méfiés de moi dans la cage lorsqu'ils ont réalisé que, malgré mon visage de vendeur de tissus au porte-à-porte, je ne comprenais pas un mot de ce qu'ils disaient. Cependant, eux et moi sommes restés des visiteurs si réguliers des commissariats de nuit que nous avons fini par nous comprendre. Une nuit, l'un d'eux m'a dit que pour être un prisonnier innocent, il valait mieux être un coupable, et il m'a fait travailler pour le Front de libération nationale algérien. Il s'agissait du médecin Anied Tebbal, qui était à l'époque l'un de mes grands amis à Paris, mais qui a connu une mort différente de celle de la guerre après l'indépendance de son pays.

Vingt-cinq ans plus tard, lorsque j'ai été invité aux célébrations de cet anniversaire à Alger, j'ai déclaré à un journaliste une chose qui semblait difficile à croire : la révolution algérienne est la seule pour laquelle j'ai été emprisonné.

Cependant, le Paris de cette époque n'est pas seulement celui de la guerre d'Algérie. C'est aussi celui de l'exil le plus répandu en Amérique latine depuis longtemps. En effet, Juan Domingo Perón - qui n'était pas alors le même que les années suivantes - était au pouvoir en Argentine, le général Odría était au Pérou, le général Rojas Pinilla était en Colombie, le général Pérez Jiménez était au Venezuela, le général Anastasio Somoza était au Nicaragua, le général Rafael Leónidas Trujillo était à Saint-Domingue, le général Fulgencio Batista était à Cuba. Nous étions tant de fugitifs, de tant de patriarches simultanés, que le poète Nicolás Guillén se penchait chaque matin depuis son balcon de l'hôtel Grand Saint Michel, rue Cujas, et criait en espagnol les nouvelles d'Amérique latine qu'il venait de lire dans les journaux. Un matin, il a crié : "L'homme est tombé". L'homme qui était tombé n'était qu'un seul, bien sûr, mais nous nous sommes tous réveillés avec l'illusion que l'homme tombé était celui de notre pays.

Les chansons de Brassens étaient dans l'air. La belle Tachia Quintana, une basque téméraire que les Latino-américains de partout avaient transformée en un exilé de chez nous, accomplissait le miracle de préparer une succulente paella pour dix personnes dans une réverbération d'alcool. Paul Coulaud, un autre de nos convertis français, avait trouvé un nom pour cette vie : la misère dorée. Je n'avais pas une conscience très claire de ma situation jusqu'à ce qu'une nuit, je me retrouve soudain sur les bords du jardin du Luxembourg sans avoir mangé une seule châtaigne de la journée et sans endroit où dormir. Je rôdais pendant de longues heures le long des boulevards, espérant que la patrouille qui emmenait les Arabes passerait et m'emmènerait moi aussi dormir dans une cage chaude, mais j'avais beau chercher, je ne la trouvais pas. À l'aube, lorsque les palais de la Seine ont commencé à se détacher de l'épais brouillard, je me suis dirigé vers la Cité à pas longs et déterminés, avec le visage d'un honnête ouvrier qui vient de se lever pour aller à son usine. En traversant le pont Saint Michel, j'ai senti que je n'étais pas seul dans le brouillard, car je pouvais entendre les pas clairs de quelqu'un qui s'approchait dans la direction opposée. Je l'ai vu se silhouetter dans le brouillard, sur le même trottoir et au même rythme que moi, et j'ai vu sa veste à carreaux rouges et noirs à portée de main, et au moment où nous avons traversé le pont, j'ai vu ses cheveux ébouriffés, sa moustache turque, son visage triste de faim tardive et de mauvais sommeil, et j'ai vu ses yeux pleins de larmes. Mon cœur s'est figé, car cet homme semblait être moi-même sur le chemin du retour.

C'est mon souvenir le plus intense de cette époque, et je m'en suis souvenu plus fortement que jamais maintenant que je suis revenu de Stockholm à Paris. La ville n'a pas changé depuis.

En 1968, lorsqu'il m'est venu la curiosité de voir ce qui s'était passé après la merveilleuse explosion du mois de mai, j'ai découvert que les amoureux ne s'embrassaient plus en public, qu'ils avaient remplacé les pavés dans les rues, et qu'ils avaient effacé les plus beaux signes jamais écrits sur les murs : Imagination, au pouvoir ; Sous le pavé se trouve la plage ; Aimez-vous les uns sur les autres. Hier, après avoir parcouru les lieux qui furent les miens, je n'ai pu percevoir qu'une seule nouveauté : des hommes de la municipalité habillés en vert, parcourant les rues sur des motos vertes et portant des mains mécaniques d'explorateurs sidéraux pour ramasser dans la rue le caca qu'un million de chiens captifs expulsent toutes les vingt-quatre heures dans la plus belle ville du monde.

Droits d'auteur. 1982. Gabriel García Márquez. ACI.

https://elpais.com/diario/1982/12/29/op ... 50215.html
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DZsweetDZ
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par DZsweetDZ »

dans le 57 dans le nord de la france, mon père a était arrêté ainsi que plein d autre et relâché le lendemain

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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par AAF 2020 »


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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par AAF 2020 »


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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par DZsweetDZ »

[
size=150]Pogrom du 17 Octobre 1961 à Paris : Chronique d’un racisme ordinaire[/size]

Chems Eddine Chitour.

« J’ai maintes fois souhaité que la honte d’avoir été le témoin impuissant d’une violence d’État haineuse et organisée puisse se transformer en honte collective. Je voudrais aujourd’hui que le souvenir des crimes monstrueux du 17 Octobre 1961, sorte de concentré de toutes les horreurs de la guerre d’Algérie, soit inscrit sur une stèle en un haut lieu de toutes les villes de France, à titre de mise en garde solennelle contre toute rechute dans la barbarie raciste »1 ~ Pierre Bourdieu, professeur au Collège de France

On aura tout dit du 17 Octobre 1961, cet énième crime contre l’humanité par la patrie des droits de l’Homme, qui, faut-il le rappeler, ont été mis en pratique en Algérie quarante ans après leur proclamation en 1789, ces droits de l’Homme, lors d’une invasion abjecte un matin de juillet 1830. Les atrocités commises pendant cette manifestation pacifique, le 17 Octobre, d’Algériens ont été passées sous silence par le gouvernement et les médias français pendant bien trop longtemps. Que s’est-il passé ? Le triste préfet Maurice Papon – connu aussi pour ces faits honteux quand il était préfet à Constantine – a commandité le massacre. Bilan : des centaines de morts, 11 500 arrêtés et torturés, frappés ou même tout simplement jetés à la Seine. 10 000 personnes seront interpellées durant les jours suivants. 1500 sont charterisées vers l’Algérie où une réception leur fut organisée2.

17 Octobre 1961. « Il y a du sang dans Paris ». C’est par ces mots que Sorj Chalandon, rapportant le travail magistral du regretté Jean-Luc Einaudi qui osa braver les interdits, qualifie ce jour. Nous l’écoutons nous raconter comment Papon a préparé les assassinats : « Mardi 17 octobre 1961. Il est 9 heures. Maurice Papon, ancien délégué aux Affaires juives à Bordeaux de 1942 à 1944, compte ses hommes. (…) De Matignon, l’ordre tombe. Carte blanche. Aucune tentative de rassemblement, aucun début de manifestation ne peuvent être tolérés. (…) Alors que l’OAS commence à frapper, des Arabes sont attaqués en pleine rue par des policiers.(…) Le « Français musulman d’Algérie » devient le « raton », le « bicot », le « fellouze » des racistes. La machine haineuse s’emballe. Les supplétifs torturent dans les caves de la Goutte-d’Or (…) le zèle était dans l’air et par un racisme assumé, même les citoyens dans leur majorité participaient à des degrés divers à la curée. 17 octobre. Il est 18h30. À Asnières, vers 20 heures, Maurice Papon décide de réquisitionner les bus parisiens. Trop d’arrestations. La dernière fois que la RATP a été mise à contribution, c’était les 16 et 17 juillet 1942 »3 (…)
https://reseauinternational.net/pogrom- ... ordinaire/
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

17-octobre.jpg
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par bologhineziri1518 »

Le 1 octobre 1999, Claude Pennetier, historien, s'entretient avec Jean-Luc Einaudi, au sujet de son livre " La bataille de Paris, 17 octobre 1961" et du procès que lui a intenté Maurice Papon.


DZsweetDZ
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Re: Les Massacres de Paris [17 octobre 1961]

Message par DZsweetDZ »

merci beaucoup pour tes recherches et la video, j ai partagé cette vidéo un grand nombre de fois pour pas qu ont oubli
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