Mitsubishi Heavy Industries (MHI) se prépare à investir des milliards de yens pour construire une ligne d'assemblage pour soutenir sa production sous licence du Lockheed-Martin F-35A «Lightning II».
Selon plusieurs sources d’agences de presse japonaises le Japon se prépare à produire le F-35 en collaboration avec Lockheed-Martin comme ce fut le cas avec le Mitshubishi F-2 dérivé du F-16. L’objectif étant de disposer d’une chaine de fabrication d’ici 2016 afin de produire le premier appareil de type F-35 destiné à la Japan Air Self-Defence Force.
Rappel :
Nous sommes le 16 décembre 2011, le Japon vient d’opter pour le F-35 de Lockheed-Martin, comme nouvel avion de combat, il remplacera les bons les vieux F-4EJ Phantom. Les deux autres appareils qui étaient en compétition sont l’EADS Eurofighter Typhoon II et le Boeing F/A-18 E/F Super Hornet.
Selon l’objectif fixé par le cahier des charges, il s’agit de remplacer deux escadrons de Phantom soit un total de 40 appareils. Le coût total pour l’acquisition de 40 F-35 serait de 8 milliards de dollars (coût du F-35 par unité entre 140 à 150 millions de dollars). L’appareil choisit doit pouvoir contrer les menaces croissantes dans la région de la Chine et de la Russie. Le marché des avions de combat est actuellement, très actif dans la région du fait, non seulement du vieillissement des flottes mais également d’une crainte d’insécurité croissante.
Pour le constructeur américain Lockheed-Martin, il s’agit là d’une belle victoire pour son appareil qui est non seulement le plus cher mais également très critiqué, quant à sa mise au point qui engendre de nombreux surcoûts ainsi que des retards. Les F-35A devraient être assemblés sous licence au Japon par Mitshubishi Aerospace. Les livraisons pourraient débuter en 2016.
Ce choix risque à terme de sonner le glas de l’industrie indigène en matière d’avion de combat, combien même celle-ci avait construit le Mitshubishi F2 en collaboration avec Lockheed-Martin sur la base d’une cellule de F-16, l’industrie aéronautique nipponne pouvait se targuer de développer ses propres systèmes. Il y a d’ailleurs fort à penser que le projet japonais d’avion de combat 5e génération va être abandonné.
Rappel sur le F-35 :
A la fois furtif et relativement léger (20 tonnes en combat), le F-35 Lightning II, nommé ainsi en hommage au légendaire P-38, sera essentiellement employé pour des missions d’attaque, même si, il dispose de capacité air-air appréciables. Cependant, son développement a pris au moins 4 ans de retard sur le calendrier initial, en raison de problèmes liés à la complexité de sa conception.
Le programme JSF doit déboucher sur la production de trois variantes d’un même appareil, ayant environ 80% de communalité de structure et pièces et pratiquement 100% au niveau avionique :
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F-35A : appareil à décollage classique destiné à l’US Air Force, remplaçant les F-16 et A-10 et devant épauler le F-22 Raptor
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F-35B : appareil à décollage court et atterrissage vertical (STOVL), remplaçant les Harrier et F/A-18 A/B du Marines Corps
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F-35C : appareil devant opérer sur porte-avions classique, remplaçant les F/A-18 Hornet de première génération A/B, en complément des Hornet C/D et E/F Super Hornet.
Ces trois versions ont pour points communs d’être furtives, l’appareil possédant une soute à armements capable de loger principalement deux bombes guidées et deux missiles air-air AMRAAM, de bénéficier d’une autonomie importante et d’une manœuvrabilité comparable aux F-16 de première génération. A noter que le F-35 peut recevoir de nombreux armements sur 7 pylônes externes, sacrifiant la furtivité au profit de la capacité d’emport, qui peut aller jusqu’à 9 tonnes de charges diverses (réservoirs, bombes guidées, missiles de croisière et missiles air-air). Avec le F-35, l’Amérique confirme son grand retour, comme l’un des principaux fournisseurs d’avion de chasse en Occident et ceci à la manière dont le même constructeur à l’époque (General Dynamic) avait remporté le contrat de l’OTAN avec la fourniture de l’avion F-16 Fighting Falcon.