La Régence d'Alger

De l'époque numide aux temps modernes.
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bologhineziri1518
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Re: La Régence d'Alger

Message par bologhineziri1518 »

Pour les adeptes des mensonges du dénommé Albert Devoulx qui prétendait que les algériens violaient les traités, voici le résumé d'un article scientifique publié, en 2010, dans The Historical Social Research Journal, par l'historien danois Erik Gøbel, sous le titre : The Danish Algerian sea passes, 1747-1838: an example of extraterritorial production of human security, où il reconnait qu'à partir de 1747, juste après la signature du traité de paix algéro-danois, le 10 août 1746, les navires battant pavillon danois et porteurs d'un laissez-passer algérien, naviguaient, jusqu'à 1830, en toute sécurité.

Résumé

"Cet article traite des 'laissez-passer maritimes algéro-danois, 1747-1838, comme un exemple de production de la "sécurité humaine". Depuis le XVIIe siècle, les corsaires des États barbaresques (c'est-à-dire le Maroc, Alger, Tunis et Tripoli) s'emparaient des navires battant pavillon danois et capturaient leurs marins. Souvent, ils étaient rançonnés, au début par des membres de la famille et à partir de 1715 par le Fonds des esclaves de Copenhague. À partir de 1746, cependant, le Danemark a signé des traités de paix avec les États barbaresques. Par la suite, les capitaines de navires danois portaient des laissez-passer maritimes algériens qui garantissaient un passage sûr. Ce système a bien fonctionné jusqu'en 1830, date à laquelle les activités des corsaires ont cessé.

Les autorités danoises ont délivré 28 000 laissez-passer algériens qui ont permis à des centaines de milliers de marins danois de bénéficier d'une "sécurité humaine" spécifique. La compréhension de ce système peut remettre en question notre notion du soi-disant 'système westphalien'." (résumé de l'auteur)
Et il conclut en épilogue :
Au début de cet article, la question a été posée de savoir comment le Royaume du Danemark produisait une sécurité extraterritoriale contre ces menaces provenant de la frange du "système westphalien". Comme nous l'avons vu, c'est avec un mix de mesures que le Royaume a essayé au cours des siècles de produire cette sécurité pour les marins danois.

Le moyen le plus efficace d'assurer le respect de ses sujets était la signature de traités de paix fondés sur le paiement d'un tribut entre le Danemark et les Etats Barbaresques au milieu du XVIIIe siècle.

Les deux parties étaient gagnantes en s'accordant sur ce système et elles ont veillé à ce que les traités soient généralement respectés, à l'exception de quelques brèves périodes de désaccord et de conflit.

Page de garde de la version imprimée de l'ordonnance royale danoise du 1er mai 1747 relative aux laissez-passer maritimes algériens. Il y est écrit que le texte a été lu à l'hôtel de ville aux habitants présents le 12 mai 1747. (Archives nationales du Danemark)
Page de garde de la version imprimée de l'ordonnance royale danoise du 1er mai 1747 relative aux laissez-passer maritimes algériens.jpg

Laissez-passer maritime algérien délivré le 5 janvier 1781 pour le navire "de Friede" de Bergen, d'un poids de 67 lasts, commandé par Hans Ellertsen, et à destination de Sainte-Croix dans les Antilles danoises.
Il est écrit sur le laissez-passer maritime que l'armateur avait prêté serment que le navire et la cargaison étaient des biens danois. La partie supérieure a été coupée le long de la ligne ondulée. (Archives nationales danoises)
The_Danish_Algerian_sea_passes-2.jpg



Pages typiques d'un journal de laissez-passer maritime algérien, 1795. Les noms des premiers navires sont "Anna Dorothea", Kron Printz Friderich", "Christian Severin", et "die Hoffnung". Les ports d'attache sont Copenhague, Christiansand, Farsund, et Apenrade. Ses destinations sont Sainte-Croix, Gênes, la Méditerranée, et Lisbonne. (Archives nationales danoises).
Pages typiques d'un journal de laissez-passer maritime algérien, 1795.jpg
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El-Harrachi
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Re: La Régence d'Alger

Message par El-Harrachi »

Pour une meilleure visibilité, j'ai éssayé de résumer une petite chronologie des principaux événements militaires et politiques qui ont conduit à la création de la Régence d'Alger, une période qui d'ailleurs peu connue dans notre Histoire, bien que cruciale et qui aide à mieux comprendre le cheminement qui a conduit à la Régence algérienne :

I. Prélude à la Régence d'Alger

1471

Les Portugais prennent Tanger (Maroc).

(Août) Les Portugais prennent Assilah (Maroc).

1487

Kamāl Raïs, capitaine turc qui activait en Mer Egée, est envoyé au Maghreb par le sultan ottoman Bayazid II. Il s'etablit à Béjaïa et à Bône (Algérie) en tant que corsaire avec une petite escadre de galiotes, y recrute des équipages d'andalous et de maghrébins et commence à organiser des attaques contre les Espagnols et des opérations de soutien aux Musulmans de Grenade (Espgne), bousculés par la Reconquista depuis 1482, et qui esperaient une aide militaire des Ottomans, étoile montante du moment en Orient.

1488

Kamāl Raïs mène une grande attaque contre Malaga (Espagne) qui venait d'être prise aux Nasrides par les Espagnols.

1490

Kamāl Raïs commence à organise de grandes exfiltrations de réfugiés musulmans et juifs des territoires andalous pris par les Espagnols, les évacuant notamment vers les grandes villes du Maghreb

1492

Prise de Grenade par les Espagnols : fin des Nasrides, dernier État musulman sur la Péninsule ibérique.

1493

Renforcé par le flux de réfugiés andalousiens, Kamāl Raïs mène plusieurs attaques aux Baléares (Espagne), en Corse (France) et sur les côtes de Toscane (Italie) et continue les evacuations vers le Maghreb.

1494

Le Pape Alexandre VI donne sa bénédiction à ce qui était appelé par la monarchie espagnole la "Croisade africaine", c'est-à-dire la poursuite des guerres de la Reconquista vers le Maghreb.

Révolte des Musulmans dans la région d'Alpujarra (Andalousie). La répression espagnole est féroce et ça se solde par un nouvel afflux de réfugiés andalousiens vers le Maghreb.

1495

Kamāl Raïs est appelé par le Sultan ottoman qui lui confie le commandement de la guerre contre Venise (Italie) sur les côtes grecques.

1497

Les Espagnols prennent Mililla (Maroc).

1501

Venise ayant été vaincue en Mer Egée, Kamāl Raïs reprend son activité en Méditerranée occidentale et étend ses opérations aux côtes atlantiques de l'Espagne et du Portugal. Il est accompagné par un neveu, Pīri Raïs, cartographe de talent qui entame parallèlement son travail sur un grand Atlas maritime.

Sālem e-Tūmi, chef de la tribu arabe des Thāaliba prend le pouvoir à Alger.

Échec d'une attaque des Portugais contre le port zianide de Mers-el-Kebir (Algérie).

1502

Arūj Raïs (dit Barbarossa), corsaire turc jusque-là actif en Mer Egée, s'établit à Djerba (Tunisie) d'où il lance dans la course contre Malte et les côtes de Sicile (Italie). Avec son frère Kheireddine, il commandait 4 galiotes.

1504

A la mort de la reine Isabelle d'Espagne, elle laisse un testament où elle somme les Castillans à se dévouer totalement à la conquête du Maghreb et à la guerre contre l'Islam. Suite à cela, le cardinal Jimenès de Ceznéros finance une armée de 10.000 hommes sous le commandement du corsaire Pedro Navarro qui se donne pour mission de conquérir la côte nord-africaine pour le compte de l'Espagne.

Arūdj mène un coup audacieux aux large de l'île d'Elbe (Italie) : avec sa petite galiote, il parvient à capturer deux grosses unités de la marine du Pape, dont une grosse galère ("lanterna") qui était le navire amiral et un des bateaux de guerre les plus imposants de la Chrétienté à l'époque. Le coup fit grand bruit partout dans la région : le sultan Hafçide Mohamed IV l'appelle auprès de lui à Tunis et l'installe dans le port de la Goulette où de nombreux corsaires et marins andalous, maghrébins et turcs vont commencer à le rejoindre et grossir sa force.

Mort du sultan Zianide Abū-Abdallah IV à Tlemcen. Son fils, Abū-Abdallah V lui succède.

1505

Les Espagnols prennent Marsa el-Kebir (Algérie) et mettent en échec une contre-offensive zianide de Tlemcen.

1506

Kamāl Raïs établit sa base d'opérations à Djerba.

1508

(Juillet) Les Espagnols de Pedro Navarro prennent le Peñon de Vêlez (Maroc).

1509

(Mai) Les Espagnols prennent Oran (Algérie).

1510

(Janvier) Les Espagnols de Pedro Navarro prennent Béjaïa (Algérie). Le prince hafçide Abderrahmane se réfugie chez des tribus alliés dans la région.

Les Espagnols soumettent Tlemcen (Algérie) et imposent une garnison au port d'Alger où ils construisent un fort (le Peñon).

(Juillet) Pedro Navarro prend Tripoli (Libye).

(Août) Garcia de Tolède est nommé capitaine général d'Afrique par le roi d'Espagne et s'installe à Béjaïa. Une opération commune est montée avec Navarro pour prendre Djerba, mais ils y sont finalement repoussés par les Barberousse : la moitié du corps expéditionnaire Espagnols est tué dans l'affaire (4000 morts), dont leur capitaine général. Pedro Navarro s'exile en Italie.

1511

Kamāl Raïs meurt dans le naufrage de son navire au large des côtes grecques lors d'une mission d'escorte.

1512

Appelé de Djerba par le prince hafçide de Béjaïa qui souhaitait en chasser les Espagnols, Arūdj Raïs organise un assaut maritime qui échoue. Gravement blessé au cours de l'opération, il est amputé d'une main et sauvé in extremis après évacuation vers Tunis. L'amiral génois Andréa Doria attaque la Goulette en représaille.

Pendant ce temps, le sultan Zianide se proclame vassal du roi d'Espagne.

1514

(Septembre) Arūdj s'installe à Jijel (Algérie) dont il fait sa nouvelle base d'opérations.

1515

Arūdj met en échec une attaque des tribus Zwāwa de B. el-Kādi contre Jijel. Le chef zwāwi est tué dans l'affrontement, et Arūdj s'assure ensuite la soumission de plusieurs tribus de la région.

II. Les Barberousses à Alger

1516

Salīm el-Tūmi et les Algérois demandent à Arūdj de les aider à chasser les Espagnols du Peñon.

(Août) Après avoir pris Cherchel au raïs turc Kāra Hassan, un siège de 20 jours contre le Peñon d'Alger échoue, mais Arūdj profite de la présence de ses hommes à Alger pour organiser un coup d'Etat et y prends le pouvoir. Il frappe monnaie en se proclamant "Sultan".

1517

(Mai) - Une expédition espagnole sous Diego de Vara tente sans succès de prendre Alger.

(Juin) Arūdj soumet Médéa, Miliana et Tenès au nouveau pouvoir d'Alger.

(Septembre) Depuis Ténès, Arūdj attaque directement Tlemcen. Le sultan zianide Abū-Abdallah V est tué et son oncle Abū-Hammū III lui succède en se réfugiant chez les Espagnols.

1518

(Mars) Les Espagnols envoient une expédition contre Tlemcen. Après un court siège, la ville est prise et Arūdj Barberousse tué au combat. Abū-Hammū III, est rétabli par les Espagnols sur le trône Zianide.

A Alger, Kheireddine Barberousse prend la place de son frère. Il envois aussitôt un courrier au sultan ottoman Selim I à qui il fait officiellement allégeance et demande l'assistance. Il prend le titre de Beylerbey.

Naissance officielle de la Régence ottomane d'Alger.
Dernière modification par El-Harrachi le 31 décembre 2021, 18:59, modifié 6 fois.
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DZsweetDZ
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Re: La Régence d'Alger

Message par DZsweetDZ »

merci pour le partage et pour tes efforts :algerie01: :algerie01: , très intéressant d avoir une chronologie simple et facile a lire, j ai appris beaucoup de choses merci encore

El-Harrachi
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Re: La Régence d'Alger

Message par El-Harrachi »

La période est très intéressante en effet.

Ça permet déjà de voir comment la puissance des Barberousse est montée crescendo dans la région avec leur carrière, et que l'établissement final de la Régence d'Alger fut une résultante d'une dynamique politique purement locale, et que les liens avec l'Empire en ont découlés par la suite, non l'inverse.
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Re: La Régence d'Alger

Message par El-Harrachi »

Quelques faits intéressants à propos de la guerre de Course en Méditerranée au 16e siècle. C'est extrait du livre Cervantes in Algiers de Maria-Antonia Garces :
Privateering: An Undeclared War

A few words about piracy and privateering may be needed here to give insight into the complex 16th century Mediterranean world, where corsair campaigns--prizes and cargoes--and tacit warfare ruled the seas.

According to F. Braudel, between 1574 and 1580 privateering functioned as a substitute for undeclared war, soon coming to dominate the now less spectacular history of the Mediterranean. The new capitals of warfare were no longer Constantinople, Madrid, and Messina, but Algiers, Valletta, Leghorn and Pisa. Distinguishing piracy and pirates from privateering and privateers, or corsairs, Braudel advances that “privateering is legitimate war, authorized either by a formal declaration of war or by letters of marque, passports, commissions, or instructions”.

In fact, the terms "pirate" and "piracy" did not exist before the 16th century. As opposed to the pirates, who launched operations on their own, robbing those who came into their view, the privateers were backed by letters or passports from a particular government or state, although they sailed at their own risk and gain. “The corsair is properly the individual that, as a private person (authorized with letters or passports from his government), commands an armed vessel, and runs the seas against the enemies of his country, in times of war, at his own risk and gain.” On the contrary, the pirates are “a group of outlaws with no other law than the appetites, united only to rob the seas, without a flag or with a false flag, without respect for peace or truce, without papers”. As Braudel has demonstrated, in the 16th century there was already a form of international law with its own protocols and regulations: the Islamic and Christian states exchanged ambassadors, signed treaties, and often complied with their clauses. Nevertheless, because the entire Mediterranean was an arena of continuous conflict between two bordering and warring civilizations, war was the only abiding reality, one that explained and justified piracy. Privateering--an ancient form of piracy common to the Mediterranean, with its own customs, agreements, and negotiations--was not the exclusive realm of any group or seaport: It was endemic. All--from the most wretched to the most powerful, rich and poor alike--were caught up in a web of operations cast over the whole sea, suggests Braudel. The notorious fortune of Algiers tends to blind Western historians to the rest of corsair activity in the Mare Nostrum. Godfrey Fisher’s classic book Barbary Legend illustrates the chauvinism of certain notions that ascribe the hunting of men, robberies, tortures, and atrocious cruelties to the Algerian corsairs only. Both Braudel and Fisher convincingly show that the misery and horror of these early modern practices were widespread throughout the Mediterranean.

In the Mediterranean, the ponentini--as Western corsairs were called in the waters of the Levant in early modern times--robbed Turks and Christians alike, seizing Venetian or French vessels or whatever came their way. French and Venetian corsairs not only attacked and looted Christian ships but also assaulted the coasts of Naples, Genoa, and Sicily, as well as other islands. In 1593, Prince Doria, the commander of Philip II’s navy, seized and captured a French ship, the Jehan Baptiste, carrying all the necessary certificates and passes issued by the Spanish representative in Nantes, only to sell her cargo and clap her crew in irons. And Sancho de Leiva, the renowned commander of many fleets under Philip II--the same captain of the flotilla that transported Cervantes when he was captured--proposed, in a letter dated November 20, 1563, to sail with a few Sicilian galleys to the Barbary coast to carry prisoners for the row-benches. A few years later the Marquis of Santa Cruz, commander of Philip II’s Armada, went on a “patrolling expedition” along the Tunisian coast, a mission that was nothing less than a pirate raid against the destitute Kerkennah Islands. In Braudel’s words, piracy was simply “another form of aggression, preying on men, ships, towns, villages, flocks.” It meant “eating the food of others in order to remain strong”.

16th century privateering was usually instigated by a city acting on its own authority. For instance, the celebrated centers of corsair activity Dieppe and La Rochelle, in the Atlantic, launched their ships even into the Mediterranean. The famous Knights of St. John of Jerusalem from the Order of Malta--established by Charles V on this island in 1530, after the fall of Rhodes to the Turks--cruised the Mediterranean in their powerful galleons, harassing Levantine shipping and the Maghribi ports and capturing an infinite number of slaves and riches that they sold at Valletta. Their objective was to board and capture Muslim ships and bring them back to sell as prizes: The captives were either held for ransom or sold as galley slaves to the Maltese or other European governments. Under the protection of the order’s navy, Maltese privateering came to form a kind of industry that was eventually organized along business lines and made to fit into a moral, social, and economic system. These corsair activities were represented as a heroic fight led against the enemies of the Christian faith. Christian privateers often operated in very small ships, brigantines, frigates, and sometimes even the tiniest fishing vessels, in meager operations that have not been fully recorded by historians. Among the stories recounted in his Diálogo de los mártires de Argel, Antonio de Sosa depicts the exploits of Valencian corsair Juan Cañete, master of a brigantine with fourteen oar-benches, based at Majorca. An assiduous hunter of the Barbary coast, Cañete was famous for entering the very gates of Algiers during the night and capturing people sleeping under the city walls. In the spring of 1550, venturing again into the port, Cañete attempted to set fire to the poorly guarded Algerian galleys. He was caught and, nine years later, executed in the baños. A similar account illustrates the way in which early modern European governments gave their backing to privateers. Another corsair from Valencia, Juan Gasco, put himself under the protection of the king of Spain and offered to launch corsair and warring expeditions against Algiers. In 1567, he revived Cañete’s plan, successfully setting fire to a few ships in the port of Algiers. Gasco was later captured on the high seas by algerian raïs Dalí Mamí, Cervantes’s future master, who found on him letters of marque signed by Philip II. The documents not only authorized Gasco to go on privateering expeditions but also requested the viceroys of Valencia and Majorca to assist the corsair in his excursions. Brought back to Algiers, Gasco was tortured and hung by the heel of the foot from a butcher’s hook with the letters of marque endorsed by Philip II. Although he was rescued by Dalí Mamí and other corsair captains who argued that, as a corsair, Gasco was subject to the laws of war, which excused his actions, he was finally impaled by certain Moriscos who asked the Algerian ruler for his head.

The boldest Christian corsairs in the middle of the 16th century were the Knights of St. John of the Order of Malta, led by Jean de la Valette between 1557 and 1568, and by the famous Chevalier Romegas, who would become the general of the order’s galleys in the 1570s. Second place went to the Florentines, who soon challenged the supremacy of the Knights of St. John. Besides Valletta, Leghorn, and Pisa, there were other famous privateering centers on the Christian side, such as Naples, Messina, Palermo and Trapani, Malta, Palma de Majorca, Almería, Valencia, and Fumel. Three cities, however, stood out among those dedicated to corsair activity: Valletta, founded by the Knights of Malta in 1566 ; Leghorn, refounded by Cosimo de Medici ; and finally, above all, the astonishing city of Algiers, which functioned as the apotheosis of privateering. This fascinating North African city would leave its indelible mark on Cervantes.
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bologhineziri1518
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Re: La Régence d'Alger

Message par bologhineziri1518 »

anzar a écrit :
15 novembre 2021, 15:57
Au tout début du 19ème siècle, le navire amiral de la flotte algérienne était un navire de construction américaine payé en tribu par les USA il me semble.
Un certain 17 juin 1815
La frégate algérienne Mashouda lors de son encerclement par l'escadrille américaine conduite par Stephen Dacatur
Algerian Frigate Mashuda.jpg
https://catalogs.marinersmuseum.org/object/CL136
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deyaziz
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Re: La Régence d'Alger

Message par deyaziz »

Pourquoi les rois d'Espagne ne portent-ils pas la couronne royale ? Quel rapport avec l'Algérie ?
En l'an 1541, le roi d'Espagne Charles Quint attaqua la ville d'Alger afin de l'occuper Où il commandait une puissante flotte appelée "Armada" composée de 500 navires, 12 000 marins, 24 000 soldats, 100 navires de transport et 700 cavaliers.
L'Empire espagnol, le Saint Empire romain germanique, les Cavaliers de Saint-Jean, la République italienne de Gênes, l'État pontifical, le Royaume de Sicile et le Royaume de Naples ont participé à cette agression contre Alger.
Et les forces algériennes étaient représentées par 5 700 militaires algériens en plus de quelques volontaires de la population.
La raison de cette campagne est que l'Algérie recevait la plupart des fugitifs d'Andalousie et envoyait des navires pour les secourir des côtes espagnoles. Elle a également réussi à expulser les Espagnols de la plupart des villes côtières algériennes occupées, ce qui a provoqué la colère des Espagnols et des dirigeants des croisades européennes.
Cette flotte partit de l'île espagnole de Majorque, se dirigeant vers les côtes de la capitale, mais cette campagne rencontra une violente résistance de la part des Algériens et ce fut une fin tragique pour les Espagnols, puisque leurs corps furent vus flotter à la surface de la mer pendant des jours après la bataille, alors que les Algériens ont tué environ 10 000 soldats et détruit plus de 150 navires de guerre européens, le roi espagnol a été contraint d'abandonner 8 000 soldats sur les rives de la capitale car il n'y avait pas assez de navires restants pour les reprendre .
Et quand il s'est retiré, et au niveau de la région appelée "Tamntfoust" maintenant, Charles Quint a enlevé la couronne de sa tête et a dit: "Oh, couronne, je ne suis pas digne de vous porter", puis l'a jetée à la mer.
Depuis lors, aucun roi d'Espagne n'a jamais porté de couronne………
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samousa
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Le saviez-vous ? La majorité des canons algériens volés par les colonisateurs en 1830 portaient cette inscription en arabe :
Fait sous le règne du sultan des sultans,
du maître des rois de l'Orient et de l'Occident,
de sultan Abdulhamid-Khan, de la dynastie ottomane,
à Al Jazair l’occidentale, la bien-défendue (Al Mahroussa),
par l'ordre de celui que tous les doigts désignent aux regards :
Mohamed Ben Othman (Dey d'Algérie le plus célèbre)
Qu'Allah, Source de tous les bienfaits, lui accorde son soutien, l'année 1191 de l'hégire (1778).
En effet, beaucoup furent fondus à l'époque du Dey Mohamed Ben Othman, ce qui montre la prospérité de l'Algérie sous son règne qui dura 26 ans.

Par Marcel Emerit - Historien français

"Alger comptait 1800 canons. Les batteries de cette ville, dit le capitaine Barchou qui visita celles-ci en 1830, étaient bâties avec une magnificence extrême. Les pavés, les murailles, les embrasures étaient faits avec un luxe de matériaux, un fini de travail dont on ne saurait se faire une idée."
"Je vois encore l'admiration sans fin de nos artilleurs sous les voûtes casematées du môle. Les embrasures se trouvaient garnies de pièces dont quelques-unes étaient remarquables par les riches ciselures qui les recouvraient; d'autres, par leur histoire. La Consulaire (Baba Merzoug) était du nombre de ces dernières."
Beaucoup de ces canons furent fondus à Alger, à Dar-en-Nhas (la maison du cuivre), sous la direction d'ingénieurs européens. Mais le plus grand nombre étaient des prises de guerre. Aussi, les forts algériens possédaient-ils des bouches à feu de tous les calibres et de toutes les origines, ce qui ne laissait pas de causer parfois quelque embarras aux Tobgis (Tobgis : Artilleurs du deylicat) chargés de leur service."
Henri Klein, Feuillets d'El Djazaïr..
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Dernière modification par samousa le 23 février 2023, 14:21, modifié 2 fois.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Lettre en arabe du Dey d'Algerie, Muhammad Ben Othman, à Ferdinand IV de Bourbon, roi de Naples, accordant une trêve de deux mois entre l'Algérie et le Royaume de Naples.
Source : Archive de la région de Naples.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Lettre du Dey d'Algérie Hadj Mustapha au Khodja Hussein Agha (Grand Écrivain) lui annonçant la victoire sur les troupes du Maroc en 1701.
Source : Page Histoire et Patrimoine d'Algérie.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Types de figures militaires algériennes - 1846
Haut : Chef de la province d'Oran, Chef de la province de Constantine, Chef de la province d'Alger.
Bas : Kabyle du Jurjura, Arabe de l'Ouarsenis, Arabe du Djebel Amour.
Par Wassili Timm
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Sabre algérien (de type kilij) de l'époque deylicale.
Le rouleau de parchemin est un acte officiel qui accompagne le sabre ayant appartenu au dernier bourreau d'Alger (1836).
Le yatagan est en acier incrusté d'or et d'argent gravé. Le fourreau est en bois recouvert de cuir cerclé d'une chape et d'une bouterolle en argent gravé.
Le parchemin accompagne l'arme, authentifiant son propriétaire et détaillant ses caractéristiques.
Source : Musée des beaux-arts de Lyon.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Ce pistolet CG Model est un cadeau du Dey d'Algérie Hadj Ali en 1811 pour le roi d'Angleterre Georges III. L'arme date de 1790 et fut richement décorée par du corail.
Vidéo : Joël Gafford

https://fb.watch/iT8fbGxOSx/
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samousa
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

La marine algérienne : bilan
Les Raïs étaient des soldats au service des causes de l’Islâm et d’un idéal conforme à leurs convictions religieuses, n’en déplaise à certains historiens qui, aveuglés par la haine, le fanatisme ou les préjugés, tenaient et tiennent encore à les traiter « d’écumeurs, courant les mers pour leur propre compte. » Ils n’étaient autres que des Moujâhidînes guerroyant sous la bannière du Prophète (sws). Si on comptait ailleurs des moines guerriers, on trouvait ici, des marins guerriers.
Si la milice avait maintenu l’autorité de l’Etat algérien au dedans, la Taïfa et ses marins la faisaient redouter à l’extérieur. L’époque dans laquelle ils vécurent leur fut favorable : elle ne restreignait pas l’énergie et ne tuait pas l’initiative. Aussi, malgré les difficultés et les échecs, ni la foi ni la combativité de ces gens ne fut entamée.
Ils eurent la vision nette des choses et le courage de les accomplir. Ils justifièrent la confiance placée en eux. Leurs nombreuses victoires avaient porté haut, très haut, le prestige du Deylicat d'Algérie.
Elle constitue, pour nous, une riche source d’expérience. Ce passé qu’on vient d’évoquer laissera des traces. Les exemples de Khayr ad-Dîn, Mûrad Raïs, ‘Uldj ‘Alî, Hamidû et tant d’autres, restent à méditer. La bravoure, la patience devant l’adversité, la poursuite de la lutte au milieu des difficultés, le combat pour un idéal et pour la défense des terres et des valeurs islamiques avec des moyens modestes... Voilà la leçon léguée par les illustres marins.
Il a manqué à la marine d’Algerie, les moyens modernes pour lui assurer une certaine combativité. L’instabilité politique et la rareté des ressources ont mis fin à une activité peu commune. Les Algériens étaient largement dépassés par les Européens. Aussi l’Amiral Barjot avait raison de dire : " Si les Barbaresques disposaient des moyens humains, matériels et financiers des Néerlandais et des Britanniques, ils seraient les maîtres de toutes les mers."
Moulay Belhamissi, historien.
:algerie01:
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samousa
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Les Marines du Maghreb 🇩🇿🇲🇦🇹🇳🇱🇾
Au Maroc, les troubles intérieurs entre clans, ne laissèrent guère au pays la possibilité de se doter d’une force navale. Aussi, le Ministre des Affaires Etrangères français, au courant de la situation politique du Maroc, écrivait-il à MM du commerce de Marseille ces lignes : « Les dissensions qui règnent dans les Etats du Maroc ne permettent pas à cette puissance d’avoir des bâtiments sur mer... Il n’en est pas de même des autres puissances de Barbaries. » Cependant, l'activité maritime occupait une place peu importante dans l'économie du Royaume.
Par contre, le Beylicat de Tunisie et le Deylicat de Tripoli avaient chacune une marine active et redoutée des Européens.
L’organisation était à peu près la même dans les trois pays et la tactique, à quelque chose près, identique.
La marine de Tripoli était toutefois gênée par l’action des chevaliers de Malte. Dan nous dit que sur vingt-cinq bâtiments ronds, les chrétiens en avaient détruit dix-sept ou dix-huit.
A la fin de XVIIème siècle, la flotte comprenait « onze navires corsaires, quelques barques, trois galiotes à rames de seize bancs. Leurs matelots, des esclaves chrétiens. »
Des quatre marines du Maghreb, celle d’Algerie, comme le soulignent les historiens, les diplomates et les agents, était la plus puissante. Dan ne le cache point. « Il faut dit-il, avouer, que ceux d’Alger emportent le prix, soit en richesse, soit en vaisseaux et en force, étant bien certain qu’eux seuls arment plus en course que ne font ensemble tous les autres pirates des villes de Barbaries.»
Les Pères Godeffroy et Philemon de La Motte furent du même avis, un siècle plus tard : « Entre toutes les puissances de Barbarie, disent-ils, les Algériens, sur mer, sont les plus forts pour la bonté et le nombre de leurs vaisseaux qui ont d’environ vingt-cinq depuis dix-huit à soixante canons. »
Moulay Belhamissi, historien.
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