La Régence d'Alger

[samousa]

Koukou durant la campagne de Tlemcen en 1551.
Gravure de Marmol datant du XVIIeme siecle- Archives Violette - Ouvrage : "L'Afrique de Marmol".
Hassan, Beylerbey d'Algérie, fils de Kheirredin Barberousse et de l'algérienne Aïcha Memla, lance une offensive pour libérer Tlemcen de la présence des Saadiens marocains.
Ces derniers profitent de l'installation des Espagnols à Oran pour s'emparer de Tlemcen. La troupe algérienne bat l'armée saadienne marocaine.
La ville devient définitivement algérienne. Ce document unique est assez remarquable pour être mentionné.
Après cette bataille, l'Algérie et le Maroc signent un traité fixant la frontière sur le fleuve Moulouya. Hassan décide de nommer un caïd dans l'ancienne cité des Zianides et d'y installer une garnison de janissaires.

[samousa]

L'ambassadeur du Deylicat d'Algérie, Hajji Jafar Agha, venu confirmer l'accord de paix en France à l'époque de Louis XIV (1684).
Il est écrit : "L'audience royale donnée à Hajji Jafar Agha, ambassadeur des Algériens, pour la paix faite en 1684".

[samousa]

Lettre de Georges Washington au Dey algérien Hassan datant de 1793. Les États-Unis acceptent de payer un tribut d'environ 10 millions de dollars annuels et livrent 4 bateaux nommés : Al Merikana, Lalla Aicha, Hassan Pacha et Skojldebrand. Le tribut fût payé jusqu'en 1811. À partir de 1815, refusant la course des États algériens, tunisiens et libyens les États-Unis imposent un autre traité dans lequel leurs bateaux ne doivent plus être attaqués. C'est le début de la fin pour la course qui a longtemps été l'un des rouages du système économique maghrébin mais bien derrière l'agriculture. Les Etats musulmans ne réussirent pas à développer leur propre industrie basée sur l'emprunt usuraire en Europe et le développement scientifique. Cet échec civilisationnel favorisa ainsi la colonisation occidentale.

[samousa]

Preuve que le Maghreb n'était pas uni sur un plan historique et politique car les Etats nations actuels étaient en formation.
En 1735, la Tunisie qui paie tribut à l'Algérie cesse de le faire. Ibrahim Dey attaque la Tunisie et rétablit le tribut.
En 1672, le Maroc et l'Algérie signe une paix après une periode de guerre liée à la frontière. Un peu après, le sultan Moulay Ismail attaque Tlemcen qu'il veut annexer. Il est battu par le Dey Hadj Moustapha.
En 1702, la Tunisie et le Maroc lancent une offensive commune contre l'Algérie. Le Dey Moustapha les met en déroute.
La Libye (Deylicat de Tripoli) quant à elle, n'était pas concernée par un conflit direct avec les autres Etats maghrébins. Elle payait néanmoins un tribut à l'Algérie pour se prémunir contre une attaque de ses riyas.

[samousa]

L'Algérie en quelques drapeaux depuis le XIIIeme siècle, dans l'ordre :
- Zianides
- Beylerbeylicat d'Algérie (gouvernorat ottoman)
- Deylicat d'Algérie
- Beylicat de Constantine (une des trois provinces du Deylicat algérien)
- Emirat d'Abdelkader
- Algérie moderne

[samousa]

Réponse au mythe de "L'Algérie n'existait pas avant la France".
Carte de l'Algérie faite en 1665 par la France elle-même sous Louis XIV. On peut lire en bas à droite : "Bilad Algérid". Même pas besoin de mettre les cartes ou écrits en arabe du Deylicat d'Algérie, les sources françaises suffisent pour les menteurs massacreurs coloniaux.

[samousa]

Madrid fondée par l'émir Mohamed Ier au Xème siècle.

https://fb.watch/iTgK6PMQUs/

[krimbelkacem]

Gros travail samousa
Merci pour tes efforts

[samousa]

Gros travail samousa
Merci pour tes efforts

Avec plaisir

[Madjid-wahran]

@Samousa
Merci pour ce partage, tu m'apprends la présence de canons algériens sur l'esplanade des Invalides à Paris.
Baba marzoug à Brest je savais, mais ceux là je découvre.

Il faut récupérer ce patrimoine et "éduquer les masses", revoir les programmes scolaires pour prendre en compte ces éléments, diffuser des reportages qui racontent ces choses-là.
En somme, revoir un peu le roman national.

Pour ceux qui connaissent, je trouve vraiment pas mal les petites videos explicatives de Babzman sur Youtube (il me semble etre tombé dessus à la télé aussi), dialecte algérien, montage, captivant, malheureusement les videos dépassent rarement les quelques miliers de vues sur Youtube...

[anzar]

J'ai été assez surpris d'apprendre que dans certains documents historiques, que parfois la régence était désignée par République d'Alger voir carrément Algérie ...

[tahiadidou]

Réponse au mythe de "L'Algérie n'existait pas avant la France".
Carte de l'Algérie faite en 1665 par la France elle-même sous Louis XIV. On peut lire en bas à droite : "Bilad Algérid". Même pas besoin de mettre les cartes ou écrits en arabe du Deylicat d'Algérie, les sources françaises suffisent pour les menteurs massacreurs coloniaux.

Biledvgerid (ou Biledulgerid) ne veut pas dire Algérie mais tout ce qui trouvait au Sud (jusqu'au fin fond du Sahara) et Sud-Est des montagnes de l'Atlas dans le temps, un peu comme le montre cette carte de 1595. L'Atlas est supposé representer le mur séparant la Barbarie de Biledugerid.

Selon Wikipedia

Biledulgerid (Bilādu l-Jarīd, "country of dates") was formerly a country in Northern Africa, south of Mount Atlas, bounded on the north by Tunis, on the west by Algiers and the Sahara, on the east by Tripoli, supposed to be about 180 miles square.

Est-ce que جريد veut dire dattes en arabe?

Biledvgerid.jpeg

[tahiadidou]

Le saviez-vous ?..

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Quand j'ai vu cette photo j'ai pensé a une seule chose: le Gatling gun.
Ah, si les brevets existaient a l'époque ...

[El-Harrachi]

Est-ce que جريد veut dire dattes en arabe?

En arabe, djarīd désigne le rameau du palmier-dattier (sa3f a-nakhīl) une fois débarrassé de ses feuilles. Ça servait par exemple dans la construction des plafonds et toitures pour les maisons ... etc.

[El-Harrachi]

J'ai été assez surpris d'apprendre que dans certains documents historiques, que parfois la régence était désignée par République d'Alger voir carrément Algérie ...

La question est sémantique, et totalement liée au contexte de l'époque. Il s'agit d'ouvrages et de cartographies européennes, faites par des Européens pour un lectorat européen. Or, avant la fin du 19e siècle, les pays d'Islam vivent dans un univers mental différent de celui de la Chrétienté occidentale : la terminologie politique en vigueur là-bas (d'essence gréco-romaine généralement) n'exprimait pas toujours des conceptes identiques à ce qui pouvait exister dans la culture politique du monde musulman, et les auteurs européens eux-mêmes n'avaient pas forcément une perception précise des réalités de cet univers qui leur était étranger. Du coup, ils recouraient naturellement à des termes de leur propre monde pour essayer de rendre des réalités de l'autre, et cette restitution était elle-même tributaire de la compréhension propre à tel ou tel auteur et de son niveau d'information sur tel ou tel domaine.

Sur le cas évoqué ici, pour les concernés l'Etat algérien se titrait officiellement Iyālet al-Djazā'ir en arabe classique ou Eyalet i Cezair en turc osmanli. Pour rendre ce terme, inexistant ans les langues européennes, les auteurs occidentaux de l'époque avaient diverses possibilités, pratiques mais forcément imparfaites. Ainsi, On disait le plus souvent "Royaume d'Alger", non pas pour décrire une monarchie au sens européen mais simplement parceque "royaume" était le mot basique pour exprimer l'idée d'une entité politique souveraine, sans autre précision sur la nature réelle de son régime. Parallèlement à cet usage, d'autres auteurs se voulaient plus observateurs ou mettaient plus en lumière le caractère particulier de cette monarchie algérienne en recourant au terme "République". La référence ici sont les Venise, Gênes et les autres cités-Etats italiens des 16e, 17e et 18e siècle, car leurs régimes oligarchiques offraient pas mal de ressemblances avec celui de l'odjaq d'Alger. Enfin, d'autres auteurs cherchaient plutôt à conserver l'idée d'affiliation de cet Etat algérien à l'ensemble impérial ottoman. Ne pouvant se contenter du terme commun de "province" du fait qu'il s'agissait d'une entité souveraine en pratique et non d'une une simple circonscription administrative, ils optaient pour le terme de "Régence" qui exprimait à la fois la délégation du pouvoir par un "roi de droit" et l'exercice effectif de ce pouvoir par un "régent de fait".

Au final, au début du 19e siècle, cette dérniere formule de "Régence d'Alger" devient de plus en plus courante, mais sans pour autant faire disparaître les autres variantes.