Corsican Lion : Retour sur les grandes manœuvres franco-britanniques
Le 2 novembre 2010, la France et le Royaume-Uni signaient, à Londres, les accords de Lancaster House. Objectif : renforcer la coopération des deux pays en matière de défense et de sécurité. Une démarche qui prévaut dans le domaine industriel, mais aussi opérationnel. Ainsi, les accords prévoient que, d’ici 2016, la France et le Royaume-Uni seront capables de déployer une force expéditionnaire conjointe, la CJEF (Combined Joint Expeditionary Force) et un état-major de forces interarmées. Deux ans plus tard, les militaires des deux pays, après une intensive période de préparation, ont réalisé leur premier exercice majeur au large des côtes françaises. Du 17 au 26 octobre, c’est une imposante armada qui s’est assemblée dans le cadre de l’exercice Corsican Lion. Il y avait là une douzaine de bâtiments, une quarantaine d’aéronefs, environ 4000 marins et aviateurs, près de 1000 hommes de troupe et commandos, ainsi que 111 véhicules.
Les forces armées françaises et britanniques, à commencer par la Marine nationale et la Royal Navy, travaillent évidemment très souvent ensemble. Les relations se sont même sensiblement renforcées depuis les accords de Saint-Malo, signés en décembre 1998 par Jacques Chirac et Tony Blair. Comme avec d’autres armées de l’OTAN, notamment, des exercices sont régulièrement organisés et des opérations communes menées à bien. Après l’évacuation de ressortissants au Liban en 2006, les militaires français et britanniques ont, ainsi, œuvré de concert en Libye l’an dernier, et travaillent actuellement, avec d’autres Européens, au sein de l’opération Atlante de lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Ces années de travail en commun fournissent une très bonne base pour la constitution de la CJEF, qui ambitionne d’aller encore plus loin. « Après avoir tiré les enseignements d’une coopération préexistante sans faille lors des opérations en Libye, l’heure est à la recherche de l’interopérabilité avec les alliés, et à la mise en oeuvre de forces flexibles et rapidement déployables », explique le ministère français de la Défense. « L’objectif étant que cette force commune, interarmées, non-permanente, soit disponible sous faible préavis pour des opérations bilatérales, de l’OTAN, de l’Union Européenne, des Nations Unies ou en coalition, adaptée à tout type de scénarios, y compris des opérations de hautes intensité ».