Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Parlez ici,des engagements récents de l'ANP (terrorisme, tensions territoriales, engagements extérieurs...)
Répondre

L’Algérie doit elle intervenir en dehors de ses frontières pour défendre ses Intérêts ?

Oui je suis pour
267
68%
Non je suis contre
123
32%
 
Nombre total de votes : 390


Palmier Dattier
Banni Définitivement
Banni Définitivement
Messages : 1752
Inscription : 01 avril 2012, 16:59

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

@Stetch. Merci beaucoup d'avoir délimité aussi rigoureusement la signification de ton intervention.

1- La géographie; cela sert à faire la guerre. Mais à l'inverse la manière de faire la guerre d'un Peuple dépend beaucoup de sa géographie. Je suis inspiré par deux exemples qui me semblent fécond pour la défense nationale d'un pays comme l'Algérie: l'Iran et la Chine.
2- Dans les deux cas cités, il s'agit de tirer parti de la profondeur stratégique du territoire; de la nécessité impérieuse de défendre des cotes maritimes difficiles à tenir et enfin dans les deux cas, il s'agit par la doctrine militaire de compenser la trop forte ouverture géostratégique des territoires nationaux. La manière dont ces deux pays ont répondu aux besoins de leur défense nationale sur le plan doctrinaire devrait nous faire réfléchir.
3- Quel est notre ennemi que nous aurions à frapper sur son sol ? Historiquement le danger existentiel pour la Nation est toujours venu au delà de l'horizon maritime. Fixer au delà de l'horizon, notre ennemi, tel est l'axe majeur nécessaires à donner à notre défense nationale: les sous marins avec AIP, les missiles de moyenne portée (1500-2500 km), les bombardiers avec possibilité de ravitaillement en vol et les satellites constituent dans l'environnement géopolitique qui est celui de l'Algérie, les outils militaires majeurs d'accomplissement d'une telle ambition légitime.
4- La question intéressante n'est donc pas "intervenir ou pas en dehors de nos frontières" ? Pour ma part cette question ouvre un faux débat. En réalité cette question nous place forcément dans une perspective supplétive par rapport à l'Empire. Mais la vraie réponse à cette fausse question, se trouve dans la nature des vecteurs d'armes que nous souhaitons nous donner les moyens d'acquérir. Chacun pourra donc mesurer les progrès qu'il nous reste à accomplir, essentiellement sur le plan du développement politique; économique et social pour atteindre cet objectif stratégique (les moyens majeurs cités supra) d'une réalisation souveraine de la RADP comme le souhaitent tous les patriotes sincères. :avo:

AAF 2020
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 22175
Inscription : 30 mars 2012, 16:23
Been thanked : 6 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par AAF 2020 »

CONVOITÉE PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE POUR INTERVENIR EN LIBYE ; Une forte pression exercée sur l'Algérie

Image
Elle est prête à une coopération sur le plan logistique et les aides matérielles et du renseignement, mais en aucun cas l'Algérie n'interviendra au-delà de ses frontières.
Le contexte sécuritaire en Libye demeure très tendu. Des violences contre les citoyens, les affrontements tribaux et la lutte contre les réseaux terroristes déclenchée par un ancien militaire, Khalifa Hafter, résument la confusion dans ce pays qui échappe à tout contrôle. C'est le fruit de la liberté et la démocratie de l'Otan qui a ébranlé ce pays par son intervention démesurée sans aucune stratégie au préalable. Le but était juste politique, il fallait se débarrasser d'El Gueddafi. Mais les conséquences sont dramatiques au point que les Occidentaux songent à une autre intervention militaire qui, selon l'Algérie, ne fera que compliquer la situation déjà catastrophique. De toute façon, l'Algérie demeure sur sa position de principe de la non-ingérence dans les affaires d'un pays, advienne que pourra, exigeant la réciprocité. Bien imprégnée des donnes actuelles sur le terrain, l'Algérie qui a fait face à la sauvagerie terroriste pendant plusieurs années adopte une approche stratégique basée sur la coopération militaire sur le plan logistique et les aides matérielles, mais en aucun cas l'Algérie n'interviendra au-delà de ses frontières.
Des sources très bien informées confient que l'Algérie est convoitée par la communauté internationale pour intervenir en Libye, une pression exercée avec rigueur pour entraîner le pays dans des conflits dans lesquels, il n'a rien à voir. Nos sources ajoutent que l'Algérie n'interviendra sous aucun prétexte. Elle a été la première et la seule d'ailleurs à prévenir sur les conséquences que peut engendrer une intervention militaire en Libye, mais ses avertissements sont restés lettre morte, elle ne voit donc aucune raison à s'aventurer pour redresser une situation épouvantable en envoyant ses soldats se faire tuer pour une crise dont ils ne sont pas coupables. La situation en Libye prend des dimensions disproportionnées et l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste est sollicitée mondialement, mais ce n'est certainement pas une raison pour ouvrir un autre front de bataille. Cependant, l'Algérie considérée comme un pivot dans la région est prête à participer pour un retour à la paix dans ce pays et même d'autres en jouant un rôle conséquent par une coopération politique, mais aussi militaire sans intervenir directement.
Les efforts de l'Algérie se limiteront à fournir des renseignements nécessaires, un appui logistique, des aides militaires matérielles, à partager son expérience et même par des formations appelant la communauté internationale à y adhérer pour développer cette logique, tout en mettant en oeuvre une stratégie et une approche opérationnelle dans le but de radicaliser le phénomène transnational. A ce propos, il faut rappeler que l'Algérie a réussi à mettre à exécution un plan de recherche, de renseignement et de lutte à l'échelle africaine. Ce qui doit permettre de lutter efficacement contre le terrorisme, notamment que l'Algérie est convaincue par sa volonté à partager son expérience et à conjuguer les efforts avec ses partenaires et ses voisins sans pour autant porter préjudice à la souveraineté des pays. Il donc inutile, selon nos sources, de s'adonner à de mauvaises interprétations concernant la visite du chef d'état-major français des armées, le général d'armée, Pierre de Villiers. Nos sources confient à ce propos que ce déplacement est protocolaire qui entre dans le cadre de la coopération militaire et l'échange d'expériences et les points de vue stratégiques de la conjoncture actuelle dans toute la région, notamment en Libye et au Mali. Même si la France ne cache pas son désir d'intervenir en Libye, l'Algérie n'aura pas à suivre cette politique aux visées non avouées, le ministre des Affaires étrangères, Ramatan Lamamra, a été clair à ce sujet: «Il n'y aura pas d'intervention en Libye.» Néanmoins, la France ne peut ignorer la position de l'Algérie d'où cette volonté de l'Hexagone à poursuivre des efforts pour développer une accointance entre la France et l'Algérie. Reste à savoir quel axe prendra cette entente. Entre les deux pays il y a forcément des points de convergence quand il s'agit de la lutte antiterroriste, mais aussi des divergences quand il s'agit de l'agression à la souveraineté des pays.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/ ... gerie.html

Madjid-wahran
Mulazim Awal (ملازم أول)
Mulazim Awal (ملازم أول)
Messages : 1251
Inscription : 31 mars 2012, 10:52
Has thanked : 2 times
Been thanked : 5 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Madjid-wahran »

J’espère que l'on gardera cette ligne conductrice.
« Les chrétiens vont au Vatican, les musulmans à la Mecque et les révolutionnaires à Alger. » Amilcar Cabral
Avatar de l’utilisateur

motu
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 4587
Inscription : 30 mars 2012, 12:41
Been thanked : 11 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par motu »

La seule entorse acceptable à cette ligne directrice serait un droit de poursuite consécutif à une attaque directe sur notre sol ou visant les institutions chargées de garder les frontières ,et éventuellement des frappes préventives à proximité immédiate de notre frontière si il y a velléité d'attaque nous visant ou visant des intérêts algériens ( représentations consulaires ,gazoduc trans frontalier ,personnels algérien d'unités industrielles mixtes quand elles existent etc... )

Palmier Dattier
Banni Définitivement
Banni Définitivement
Messages : 1752
Inscription : 01 avril 2012, 16:59

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

Oui Motu. Cela s'appellerait de la légitime défense. :super:

AAF 2020
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 22175
Inscription : 30 mars 2012, 16:23
Been thanked : 6 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par AAF 2020 »

Interrogations sur la volonté présumée de la France d'impliquer l'Algérie dans une guerre en Libye

Image
L'Algérie est préoccupée par la sécurité de sa frontière mais ira-t-elle jusqu'à intervenir en Libye ?
Cet article du Huffington Post Algérie fait le point sur les interprétations algériennes contradictoires de la visite à Alger du chef d'état-major des armées françaises. Pour les uns, cette visite est le signe de pressions françaises pour convaincre l’Algérie de s’engager militairement en Libye. Pour d’autres, une intervention militaire algérienne en territoire libyen est complètement à écarter.
"Le général d'Armée Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées françaises, effectue une visite officielle en Algérie, du 13 au 15 septembre 2014, à l'invitation du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP)".
Malgré ce communiqué officiel du ministère de la Défense, les médias algériens se demandent toujours si l’unique but de la visite du chef de l’armée française n’est pas "d’impliquer" l’Algérie dans un projet d'intervention militaire en Libye.
Les déclarations du ministre français de la défense, Yves Le Drian, au Figaro, appelant à agir en Libye et suggérant de déplacer le dispositif français actuel au Mali (Barkhane) vers la frontière libyenne ont accentué ce sentiment. D’autant que le ministre français a assuré que cela "se fait en bonne intelligence avec les Algériens, qui sont des acteurs majeurs de cette région et dont c’est aussi l’intérêt".
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a dû réaffirmer qu’aucune "intervention militaire n'est prévue en Libye pour l'heure" mais qu’"il est question actuellement de réunir les Libyens, à travers un dialogue national, une réconciliation nationale et la consolidation des institutions démocratiques".
Une visite de routine ?
Ramtane Lamamra a assuré qu’Yves Le Drian n’avait pas parlé d’une intervention militaire en coordination avec l’Algérie affirmant ne pas croire que de tels propos aient pu été tenus par le responsable français et invitant à "se référer à la déclaration intégrale du ministre". Il a également souligné que la visite "ordinaire" du chef d'état-major français était prévue depuis longtemps et n'avait "aucun lien avec les développements survenus dans la région".
Pourtant, note El Khabar, le général Pierre de Villiers est accompagné de 4 généraux, de deux colonels du commandement militaire et des personnalités civiles, ce qui "confirme qu’il ne s’agit pas d’une rencontre de routine".
Au contraire, estime le journal, cette visite laisse croire qu'il y a un "accord de principe" entre les directions politiques des deux pays et que les militaires seront en charge du "volet technique".
Le même journal affirme que le président Bouteflika a convoqué vendredi, les membres du Haut-Conseil de sécurité pour une réunion extraordinaire au sujet de la "guerre attendue en Libye" et de la "guerre mondiale" contre Daech.
Selon le journal, qui cite une "source" non identifiée, "un haut-responsable algérien a transmis aux dirigeants un message court du président: l'Algérie ne peut justifier devant son peuple le fait d'accorder des facilités militaires à une campagne militaire aérienne en Libye".
La France cherche-t-elle un sous-traitant en Libye
El Khabar donne la parole au politologue, Hasni Abidi, qui estime que l'Algérie a la capacité d'agir "politiquement" en Libye et qu'elle ne doit pas être le "sous-traitant" de la France qui "cherche à trouver qui fera la guerre à sa place".
Hasni Abidi note au sujet des raids aériens contre Tripoli imputés aux Emiratis qu'il y a des doutes sur la "capacité des aviateurs émiratis à mener ce genre d'opération". Mais il relève qu'il "existe une base militaire française aux Emirats. En liant ces éléments, il apparaît que l'opération était destinée à tâter le pouls de la région au sujet d'une action militaire en Libye vendue sous une apparence arabe".
Même méfiance chez l'officier à la retraite et professeur de sciences politiques, Ahmed Adimi, qui voit dans la visite du général Pierre de Villiers une tentative de convaincre les responsables algériens de participer à une éventuelle action militaire. La France, a-t-il déclaré au journal Echourouk, "est loin de la Libye et, de ce fait, toute action militaire qu'elle engagerait serait très difficile. Elle a besoin d'un pays voisin de la Libye qui l'aiderait en cela et peut-être voit-elle dans l'Algérie, le pays le plus approprié".
"Intervenir en Libye serait lourd de dangers pour l’Algérie"
Ahmed Adimi a mis en garde contre la tentation de suivre la France dans le "marécage libyen" car une telle décision sera grave pour la région et pour l'Algérie.
"Une intervention de l'armée algérienne dans la crise libyenne aura des conséquences graves sur la stabilité du pays. La Libye est un marécage et celui qui y entre n'en sortira pas sain et sauf. Nous avons pour cela l'expérience américaine en Somalie, Afghanistan et en Irak".
Pour lui, la crise libyenne est très "complexe" et sa solution ne peut être que politique en aidant les Libyens "à s'asseoir et à parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties". Après cela, a-t-il ajouté, "nous pouvons les accompagner dans la construction d’une armée capable de défendre les frontières de leur pays quitte à envoyer des officiers spécialisés dans la formation des armées".
"L’Algérie n’est pas partante pour une seconde guerre en Libye"
Pour Le Quotidien d’Oran le voyage du chef d’Etat-major français n’est pas "au-dessus de tout soupçon". Il souligne que l’'Algérie, "qui tient à conserver ses bonnes relations avec Paris" n'est pas "partante pour une seconde guerre contre le peuple libyen". Elle l’est d’autant que mois que dans ce pays, "il n'y a pratiquement que des groupes politico-militaires incontrôlés, puissamment armés, qui peuvent, du jour au lendemain, être ‘’retournés’’ pour ensuite déposer leurs armes avec une solution politique".
Dans le journal El Watan, l’ancien secrétaire d’Etat et ambassadeur, Halim Benattallah, estime que la "panoplie des mesures pacifiques est loin d’avoir été épuisée. Pour prévaloir, l’option pacifique a besoin d’être vigoureusement portée par une coalition régionale".
L'ancien ministre et ambassadeur Abdelaziz Rahabi est tranchant: "Il n’y aura pas d’intervention, ni en Libye ni ailleurs. Ce n’est pas un problème doctrinal. D’abord, ce n’est pas une agression directe contre l’Algérie. Ensuite, l’Algérie ne doit pas faire le ménage dans un imbroglio dont elle n’est pas responsable. Les Occidentaux ont armé les rebelles et n’ont pas accompagné la Libye dans sa transition. Ils n’ont qu’à en assumer les conséquences."
http://www.maghrebemergent.info/actuali ... libye.html

AAF 2020
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 22175
Inscription : 30 mars 2012, 16:23
Been thanked : 6 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par AAF 2020 »

Lamamra : « L’Algérie ne peut accepter une intervention militaire étrangère en Libye »

Image
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a déclaré, mercredi à Madrid (Espagne), que l’Algérie ne peut accepter « en aucune façon une intervention militaire étrangère en Libye » tout en soulignant que « le rôle des institutions internationales consiste à aider et ne pas de se substituer (dans les affaires internes des pays souverains) ».
Lamamra, qui s’exprimait en marge de la conférence internationale de soutien et de développement de la Libye, organisée à l’initiative de l’Espagne, a relevé que la Libye est « en difficulté sérieuse, mais il n’est pas en faillite » avant de préconise une solution libyenne qui doit émaner des libyens eux mêmes.
Abordant l’aspect de la sécurité, le ministre algérien a recommandé « d’aboutir à un cessez-le-feu et d’appliquer l’embargo des Nations Unies », soulignant dans le même sillage que « nous ne voulons pas de munitions ou de pièces de rechange (comme solution) ».
Le vœu de l’Algérie est que »les parties (en conflit) en arrivent à des arrangements de sécurité qui permettront de protéger les personnes et les biens (en Libye) tout en réunissant les conditions de la poursuite de la lutte antiterrorisme car cela demeure un défi important ».
Le chef de la diplomatie algérienne a fait observer que « la Libye dispose d’un parlement élu qui a la légalité de son côté » en évoquant la question institutionnelle dans ce pays.
Selon Lamamra, « pour consolider sa légitimité, il (le parlement) doit pouvoir prendre des mesures d’apaisement, de rassemblement et de nature à créer un climat favorable à un dialogue inclusif et à la réconciliation nationale ».
Il a, par ailleurs, appelé à une »harmonisation des efforts nationaux, régionaux continentaux et internationaux », précisant de ce fait que la vision de l’Algérie est apparue comme étant « raisonnable réaliste et prometteuse ».
http://www.algerie1.com/actualite/lamam ... -en-libye/
Avatar de l’utilisateur

tahiadidou
Muqaddam (مقدم)
Muqaddam (مقدم)
Messages : 3071
Inscription : 17 septembre 2012, 23:17
Localisation : Not in Algiers

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par tahiadidou »

Lamamra, tout en chevronné qu'il est et que je respecte grandement, peut dire ce qu'il veut. L'Algérie disait la même chose pour l'Irak, la Libye1.0 et la Syrie.
En réalité, comme bon diplomate, son rôle se résume primordialement a protéger les intérêts de l'Algérie. Le reste n'est que ...mécanismes.
Si les 'grands de ce monde' veulent envahir la Libye ils peuvent le faire. C'est a lui de les convaincre que ça peut se résoudre autrement. Si 'faire la guerre' assurait une meilleure sauvegarde de nos intérêts, dont l'intégrité territoriale, il ne serait pas contre.
Maintenant entre les positions officielles et le réel allez savoir...
Tahiadidou

Palmier Dattier
Banni Définitivement
Banni Définitivement
Messages : 1752
Inscription : 01 avril 2012, 16:59

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

1- Dan l'absolu les USA et leurs alliés peuvent tout faire sur le plan militaire. Mais ils ne peuvent tout faire partout et en même temps d'une part. D'autre part même lorsque l'on est une grande puissance on compte ses sous. Enfin, il s'agit pour l'ordre impérial de hiérarchiser ses interventions en fonction des priorités stratégiques qui sont les siennes.

2- Pour ce qui concerne la Libye, la menace d'une intervention existe. Je ne pense pas qu'elle soit spécifiquement française. C'est un objectif partagé entre la France (qui apparait de plus en plus comme le bâton de l'Europe avec le soutien britannique) et les Etats Unis. Simplement tout occupé qu'ils sont par le containment iranien d'une part et chinois d'autre part, les Etats Unis préfèrent sous traiter la question libyenne à l'Europe (sur le plan militaire au couple franco-britannique) et à l'OTAN.

3- Mener une opération en Libye est difficile sur le plan logistique. Pour ce faire il est nécessaire de disposer de relais qui facilitent l'approche du théâtre d'opérations. C'est dans ce cadre qu'il faut comprendre les pressions exercées sur l'Algérie. Je ne pense pas que l'alliance militaire occidentale ait l'espoir de voir les algériens intervenir militairement en Libye. Par contre ils militent fortement, sous couverte de coopération anti-terroriste, pour forcer l'accès de l'espace aérien et l'utilisation de bases militaires algériennes, comme autant de points d'appuis logistiques en direction de la Libye; l'Egypte étant trop loin de ce point de vue. D'ailleurs les frappes d'avions émiriens (je soupçonne très fortement les rafales français) à partir d'Abou Dhabi en ont démontré le cout exorbitant. Une campagne aérienne de si loin est difficile et peu rentable. Elle use les hommes et les machines avec une capacité de délivrer des charges militaires trop faibles....D'ailleurs l'aéroport de Tripoli a été pris...

4- L'Algérie a les moyens de restreindre l'accès à son territoire aérien. Sa défense anti aérienne, depuis que les russes nous ont livré des systèmes d'armes modernes en nombre nous permet sur le plan diplomatique de parler haut et fort. Si nous n'avions pas acquis les PMU S300 et autres systèmes anti aériens efficaces nous ne serions pas aujourd'hui invités à a Maison Blanche pour que l'on nous demande poliment (sic !) l'accès à notre espace aérien et à certaines de nos bases militaires dans le sud est algérien. Le précédent malien a grand ouvert la porte à ses pressions diplomatico-militaire sur l'Algérie. De ce point de vue on peut se demander si avoir permis l'accès de notre espace aérien aux rafales français (là pour contre une menace clairement terroriste) ne fut pas une erreur que nous sommes en ce moment en train de payer au prix fort. Les louanges de Kerry à Ramdane Lamamra sont à comprendre ainsi et pas autrement...

5- Les occidentaux ne veulent pas combattre le terrorisme en Libye. Ils veulent mettre au pouvoir des dirigeants aux ordres, capables de relancer la production pétrolière et d'assurer les conditions de sécurité minimum pour une exploitation des ressources énergétiques du Pays; en particulier dans le sud libyen. C'est tout...Pour masquer cet objectif aux yeux de leurs peuples et surtout aux yeux des libyens et des peuples arabes de la région, l'alliance impériale a besoin de surévaluer le danger, de jouer sur les peurs idéologiques des peuples européens vieillissants et en butte à une crise économique source de contestations sociales et politiques déstabilisantes (montée des populismes).

6- Il ne s'agit plus aujourd'hui de savoir si l'Algérie va intervenir ou pas en Libye. Elle ne le fera pas. Nos dirigeants civils et militaires l'ont dit très clairement et il n'y a aucune raison de ne pas les croire. Toute la question est maintenant de savoir si nos dirigeants vont permettre l'utilisation de notre espace aérien et de nos bases du sud pour mener les missions de reconnaissance et de pré-positionnement d'une intervention militaire qui se dessine.

7- L'objectif algérien n'est pas de combattre les courants islamistes en Libye. Tous les courants politiques dans ce pays sont islamistes ( :scratch: ), y compris les libéraux et les tribus de Zenten faussement qualifiés de libéraux par les occidentaux. Il s'agit pour nous d'aider les courants islamistes divers et variés à expurger de leur champ de légitimation politique l'islamisme radical armé que cela en soit la version salafiste ou tekfiriste djihadiste internationaliste.

8- C'est en ce sens que notre expérience de gestion démocratique depuis Octobre 1988, même timide avec nos courants islamistes modérés (comme le Hamas par exemple) est très précieuse et place l'Algérie dans une posture de possible médiateur honnête (honest broker) entre les parties en conflit en Libye à l'exclusion de ceux qui font du terrorisme une boutique de commerce.

9- C'est cette alternative politique, de sauvegarde de la souveraineté populaire libyenne qu'Alger tente d'entreprendre aujourd'hui contre la volonté de l'alliance impériale et de certains libyens qui appellent à une intervention militaire étrangère tout alléché qu'ils sont par les revenus que procureraient une prise de pouvoir dans ce pays à la richesse immense. C'est une position qui honore notre pays et son promoteur M. Ramtane Lamamra.
Avatar de l’utilisateur

FULCRUM
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 8891
Inscription : 27 mars 2012, 22:46
Been thanked : 28 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par FULCRUM »

AAF 2020 a écrit :
Lamamra : « L’Algérie ne peut accepter une intervention militaire étrangère en Libye »

Image
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a déclaré, mercredi à Madrid (Espagne), que l’Algérie ne peut accepter « en aucune façon une intervention militaire étrangère en Libye » tout en soulignant que « le rôle des institutions internationales consiste à aider et ne pas de se substituer (dans les affaires internes des pays souverains) ».
Lamamra, qui s’exprimait en marge de la conférence internationale de soutien et de développement de la Libye, organisée à l’initiative de l’Espagne, a relevé que la Libye est « en difficulté sérieuse, mais il n’est pas en faillite » avant de préconise une solution libyenne qui doit émaner des libyens eux mêmes.
Abordant l’aspect de la sécurité, le ministre algérien a recommandé « d’aboutir à un cessez-le-feu et d’appliquer l’embargo des Nations Unies », soulignant dans le même sillage que « nous ne voulons pas de munitions ou de pièces de rechange (comme solution) ».
Le vœu de l’Algérie est que »les parties (en conflit) en arrivent à des arrangements de sécurité qui permettront de protéger les personnes et les biens (en Libye) tout en réunissant les conditions de la poursuite de la lutte antiterrorisme car cela demeure un défi important ».
Le chef de la diplomatie algérienne a fait observer que « la Libye dispose d’un parlement élu qui a la légalité de son côté » en évoquant la question institutionnelle dans ce pays.
Selon Lamamra, « pour consolider sa légitimité, il (le parlement) doit pouvoir prendre des mesures d’apaisement, de rassemblement et de nature à créer un climat favorable à un dialogue inclusif et à la réconciliation nationale ».
Il a, par ailleurs, appelé à une »harmonisation des efforts nationaux, régionaux continentaux et internationaux », précisant de ce fait que la vision de l’Algérie est apparue comme étant « raisonnable réaliste et prometteuse ».
http://www.algerie1.com/actualite/lamam ... -en-libye/
Moué, il rêve en couleur lui, l'Algérie ne peut accepter? Quelle l'accepte ou non, si l'OTAN décide de frapper elle ne demandera pas notre avis, nous n'avions pas accepté en 2011 aussi, nous n'avons pas accepter le bombardement du nord Mali non plus... C'est de la politique, parler pour parler, rien de plus...

tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par tayeb »

Nos problèmes d'aujourd'hui ont pour cause originelle la mise à mort de la Libye de Kadafi, et ceci a pu être possible parce que nous avions un exécutif faible qui n'a pas su faire ce qu'il fallait pour mettre en branle l'union africaine et l'union du Maghreb arabe afin de tout faire pour instauré une solution politique nottemment je pense en prenant à bras le corps la crise Libyenne. Je suis persuadé que Saif el islam le fils de Kadafi aurait pu être celui avec qui on aurait pu traiter et trouver le moyen d'éviter la chute de l'état Libyen, on a manqué de punch et d'impact, personnellement et je le dis calmement c'est l'héritage de la non gouvernance de Bouteflika. Qu'un MAE dise je suis pas d'accord ok mais à l'époque avons nous demandé un veto de nos amis russes ou chinois, organisé des réunions avec nos voisins, non nous c'était du ' heuuu pardon désolé de vous déranger mais nous on est pas pour une intervention mais bon voilà quoi heuu pardon encore du dérangement " aucun charisme, une communication de chameau... La doctrine du " pas d'ingérence dans les affaires extérieures" elle est bonne en temps de paix mais pas en temps de guerre.
Dernière modification par tayeb le 21 septembre 2014, 11:35, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur

medhak
Avertissement
Avertissement
Messages : 486
Inscription : 24 novembre 2013, 19:37

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par medhak »

La faute revient au terne Ministre des AE de l'epoque et à son chef pour qui l'avis des occidentaux ,qu'ils ne fallait pas surtout facher ,compte beaucoup plus que l'opinion nationale , en suposant que l'homme de la rue chez nous à un avis ; ce qui est peu probable chez un regime qui disait ne pas vouloir brasser du vent !!On se rapelle à l'epoque comment notre pays etait malmené , par la propagande française relayée par celle du Maroc , à produire chaque jour un dimenti de sa colusion supposée avec le clan Khadafi !!!..et surtout le veritable interrogatoire qu'avait subi , par telephonne , notre Ministre AE et comble , le contenu de cette conversation a été rendu publique ,par la partie french , en passant outre le consentement de notre AE !!?? C'est dire que l'epoque n'etait pas opportune à une vrai politique quant on a un regime qui souffrait de legitimité ?

tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par tayeb »

medhak a écrit :La faute revient au terne Ministre des AE de l'epoque et à son chef pour qui l'avis des occidentaux ,qu'ils ne fallait pas surtout facher ,compte beaucoup plus que l'opinion nationale , en suposant que l'homme de la rue chez nous à un avis ; ce qui est peu probable chez un regime qui disait ne pas vouloir brasser du vent !!On se rapelle à l'epoque comment notre pays etait malmené , par la propagande française relayée par celle du Maroc , à produire chaque jour un dimenti de sa colusion supposée avec le clan Khadafi !!!..et surtout le veritable interrogatoire qu'avait subi , par telephonne , notre Ministre AE et comble , le contenu de cette conversation a été rendu publique ,par la partie french , en passant outre le consentement de notre AE !!?? C'est dire que l'epoque n'etait pas opportune à une vrai politique quant on a un regime qui souffrait de legitimité ?
La politique extérieure c'est avant tout le domaine du président en théorie, certes tu as raison on avait un MAE pas à la hauteur de la tâche mais il n'empêche que c'est le patron de notre pays qui était dans l'incapacité de défendre les intérêts du pays.
Dernière modification par tayeb le 21 septembre 2014, 11:34, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21645
Inscription : 21 mars 2012, 11:50
Been thanked : 2 times

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par anzar »

L'état et ses institutions sont devenues des coquilles vides.... la déchéance totale de notre pays finira bien mal... Je suis pas un fan de Benchikou mais le titre de son livre, qui lui a valu quelques temps à l'ombre, trouve un écho bien particulier en ces temps de décrépitude totale... Lamamra est un plâtrier qui essaye de camoufler un mur pourris jusqu'à l'os qui ne demande qu'à s'effondrer
Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par l'adjudant/chef »

L Algérie doit rester sur ses gardes, le principal, c est de sécuriser nos frontières, mais si besoin est d envoyer notre aviation au dela, pour frapper des groupes terroristes ennemis qui voudraient nous faire du mal, ou nous harcèleraient.
nous ne devons pas nous aventurer dans le bourbier libyen, on sait comment cela commence, on ne sait pas comment cela finit, et il n est pas exclu que ce soit aussi un piège, des pertes humaines et aussi financières.
Il y en a, qui vous devinez, foute le chaos, et ne sont préoccupé que de pomper le pétrole libyen, nous ne sommes pas leurs larbins, qu il assument !
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Répondre

Revenir à « Engagements Actuels de l'ANP »