Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Parlez ici,des engagements récents de l'ANP (terrorisme, tensions territoriales, engagements extérieurs...)
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L’Algérie doit elle intervenir en dehors de ses frontières pour défendre ses Intérêts ?

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Palmier Dattier
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu, hier à Alger, le général David Rodriguez, commandant de l’AFRICOM, qui effectue une visite de travail en Algérie, ont indiqué les services du Premier ministre dans un communiqué.
« L’entretien a donné lieu à un large échange de vues sur la situation prévalant dans l’ensemble de la région et sur ses conséquences sur les plans sécuritaire, humanitaire et économique », a précisé le communiqué. La rencontre a, par ailleurs, été « l’occasion pour les deux responsables d’insister sur la nécessité d’approfondir le dialogue et de coordonner les efforts dans la recherche des voies et moyens à même de contribuer à assurer la paix et la stabilité dans toute la région, en privilégiant les vertus du dialogue et en combattant le terrorisme sous toutes ses formes», a souligné la même source.

Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a reçu, hier, au siège du ministère de la Défense nationale, le général David Rodriguez, commandant de l'Africom, qui effectue une visite en Algérie, indique le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. Les entretiens, qui ont eu lieu en présence de hauts cadres du ministère de la Défense nationale et de l'état-major de l'ANP et de la délégation qui accompagne le responsable militaire américain, ont porté sur "l'état des relations de coopération militaire et les voies et moyens susceptibles de la consolider davantage, ainsi que les questions d'intérêt commun relatives au contexte sécuritaire dans la sous-région du Sahel et au voisinage pour une meilleure coordination des actions, notamment dans le domaine de l'échange du renseignement et des expériences dans la lutte contre le terrorisme", précise la même source.




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M. David Rodriguez : «L’Algérie est un partenaire important »
« L’Algérie est un partenaire important pour nous et nous sommes d’accord sur plusieurs aspects. Nous partageons l’engagement de l’Algérie pour une Libye unifiée et gouvernée par les Libyens eux-mêmes et pour la réconciliation et la paix au Mali », a déclaré, hier à Alger, le général David Rodriguez, commandant de l’AFRICOM, à l’issue d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. «Nous sommes prêts à travailler étroitement avec le gouvernement algérien pour combattre le terrorisme et renforcer la sécurité régionale», a-t-il affirmé. Le général Rodriguez a souligné avoir débattu avec plusieurs responsables algériens des « défis » de l’heure, mais aussi ceux qui risquent d’intervenir à l’avenir, dans l’objectif de «renforcer notre engagement pour un monde sécurisé et stable et surtout pour une Afrique plus prospère, plus sécurisée et plus démocratique».
Abordant le phénomène du «terrorisme» et «l’extrémisme», le commandant de l’AFRICOM a indiqué que ce problème était «complexe» et qu’il concernait la communauté internationale toute entière et «n’est pas seulement l’affaire des forces de sécurité». Selon le général David Rodriguez, vaincre la menace terroriste, passe par «un travail commun» dans les domaines de la sécurité, du développement économique et de la diplomatie.
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/64867

Palmier Dattier
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

Ce sont de belles paroles. Mais quelle crédibilité reste t il aux USA ? Qui pourraient encore les croire ? Qui décide aux Etats Unis ? Obama ? Le département d'Etat ? Le Pentagone ? La lisibilité de la diplomatie US est pour le moins....difficile. En espérant que nos militaires et diplomates aient reçu l'explication de texte nécessaire. Enfin je ne sais si le Commandant de l'AFRICOM possède suffisamment de poids politique pour rendre crédible la parole de Washington dans la région.
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Phillytecc
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Phillytecc »

Vrai ou faux, peut etre qu'il faut oublier un peu cette intervention algerienne en Libye! Apparemment, notre position officielle est conforme a nos principes de non ingerence, alors faisons profil bas sur cette affaire, je la trouve un peu sensible en ce moment, avec tous ces charognards qui tournent autour de notre pays je ne vois pas l'utilite d'un tel debat! Rien que mon opinion bien sur!

spetsnaz
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par spetsnaz »

http://ds.algeriepatriotique.com/articl ... 8.facebook voila je c'est si c'est credible mais ont parle des forces terrestre algerienne comme si elle etait null et ont parle de da3ish comme une super puissance
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anzar
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par anzar »

Strategika 51 est un blog amateur sans aucune crédibilité.... autant demander son avis à un gosse de 4ans...
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krimbelkacem
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par krimbelkacem »

Normalement sa ne se commente même pas ...mais sa ma donné une réflexion :drunken:

Que savent t'ils des capacités de nos forces terrestres :?: je me remémore juste avant la prise d'otage de Tigentourine, la riposte énergique des gendarmes lors de l'attaque du convoi du bus qui transportait des étrangers ... et ce ne sont que de "simples" gendarmes, corps de sécurité déjà solide alors l'armée ... la détermination et un bon entrainement pour utilisé les automatismes sur des situations acquises lors des entrainements ont sauvé ces civils donc il semblerait qu'il y ai des bases :geek:

Je peut pas m’empêché de lié cette pensé a ce qui peut ce passé en Syrie ou en Irak ou en voit des exécutions de soldats et des troupes qui malheureusement recule avec tout le respect que l'on doit à des gens qui sont aux avants postes :!:

La seule chose qui pourrait mettre à mal une unité militaire, c'est une attaque qui bénéficierait de la surprise, ou de la nature du terrain, de manœuvres tactiques en plus de la bonne utilisation et coordination des feux...et la n'importe quelle unité hors mis l'élite des FS peut y laisser des plumes...
Seul un bon entrainement, un moral d'acier, une discipline stricte (voir même utilisé le type de message de Joffre aux armées Françaises lors de la contre attaque de la marne. Encore faut t'il avoir des chefs charismatiques que seul le feu ou les circonstances font ressortir et ainsi gravir d'eux même les échelons ... :avo:
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d ... %281914%29

une confiance en ces chefs et au soutien des autres entités voir l'élément aérien (sol/air) ou interopérabilité
fait qu'un homme peut allez a donner sa vie sans reculé pour son pays sans ce sentir méprisé, oublié ou sacrifier et reculé...et ce genre de batailles Verdun, Stalingrad regorge d'exemple du sacrifice bon gré mal gré de la troupe à ne pas cédé à condition que tout le pays soit en ordre de marche derrière ces hommes et la c'est un autre débat ..

On nous parle d'expérience de l'ANP ??/
Je pense que la qualité de la formation mis en œuvre depuis un certain temps dans les centres de formation de l' ANP ont bien pris en compte ces menaces.
Ces experts ont également occulté le facteur humain et la richesse humaine que constitue le vivier et la sève de l'armée nationale populaire.
l'expérience acquise par l'ANP dans les retours d'expériences dans des milliers de situations de combats, une traque impitoyable de groupes terroriste aussi bien dans les villes les zones péri urbaines, la montagne, le désert. Les opérations de ratissage de longue duré avec utilisations de différents unités de combat artillerie, aviation, parachutistes. Les heures de missions de combats de nos pilotes d'hélicoptères, de nos chasseurs bombardiers ? les assauts dans des immeubles ou habitations, ou de groupes retranchés en montagne par nos forces spéciales..
Les opérations heureuses, les épreuves et celle plus tragiques encore d'autres à ne plus reproduire, que nos officiers supérieurs de haut rang étaient pour certains colonels et ont connu le feu durant la décennie noire. On a trop tendance à ne pas mesurer ce que expérience veut dire pour notre pays et son armée et par extension ceux qui la forment :Algeria:

Pour le reste vaut mieux ètre sous estimé, on tombe d'encore plus haut :!:

tayeb
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par tayeb »

anzar a écrit :Strategika 51 est un blog amateur sans aucune crédibilité.... autant demander son avis à un gosse de 4ans...
Un expert militaire algérien répond à Strategika 51 : «Daech ne constitue pas une menace pour l’Algérie»
Notre article sur une analyse d’experts étrangers au sujet de la capacité du groupe terroriste créé en Irak, Daech, à «envahir» le Maghreb, a fait réagir un expert militaire algérien qui considère l’article de Strategika 51 comme une opération de propagande : «C'est à croire que ce site fait de la publicité à cette organisation terroriste, que ce qui a été dit et écrit sur la création de ce groupe armé est une pure vérité et que les Occidentaux qui sont ses géniteurs s'emploient à faire sa promotion». Pour cet expert, l'Etat Islamique (EI) ou Daech «ne constitue aucunement une menace pour l'Algérie». Ce groupe terroriste, explique notre source, «ne peut-être qu'un mirage normalement à la portée des belligérants locaux, l’Irak, la Syrie et leurs alliés, s'ils prenaient la peine de le combattre». «Quand bien même les unités qui composent ce groupe terroriste sont dotées de matériels sophistiqués, leur renouvellement n'est pas aisé, d'autant que le soutien en lui-même, surtout pour leurs unités soi-disant modernes et mobiles, représente à lui seul 50% de la bataille», souligne cet expert militaire qui a eu à mener la lutte contre le terrorisme en Algérie, ajoutant que «si de telles unités existaient, elles seraient de grandes consommatrices en équipements, en munitions, en carburant, en produits d'intendance et surtout en eau, élément indispensable dans les milieux désertiques». Commentant l’analyse de Strategika 51 qui, parlant de l'armée de terre algérienne, estime que celle-ci ne tiendrait pas le coup, notre source affirme que «ces experts ne sont pas censés ignorer que les forces armées, dans n'importe quel pays du monde, ne sont jamais employées d'une manière isolée mais d'une manière combinée, chacune des forces agissant au profit de l'autre». Notre source étaye son raisonnement par l’exemple de l’armée allemande qui «a pris de court les troupes alliées par la combinaison du binôme char-avion lors de la Seconde Guerre mondiale». «Bien sûr que l'expérience joue un rôle», répond notre source aux experts auxquels le site fait référence, assurant que, de ce point de vue, l'armée algérienne n'en manque pas du tout : «L’ANP a acquis une expérience tout au long de la lutte contre le terrorisme et surtout au cours des séjours prolongés sur le plateau de Tindouf», bien avant l’irruption de la violence islamiste en Algérie : «Strategika 51 devrait savoir aussi que l'armée algérienne n'a rien à envier aux grandes armées occidentales, armement nucléaire exclu» et que «tout est question de commandement et de conduite des opérations». Notre source est catégorique : «L'espace algérien ne sera en aucun cas un tremplin pour ces hordes», car «cette menace que l'Occident veut faire peser sur notre pays n'est en fait qu'un épouvantail. Par contre, la seule menace possible est celle que ces hordes délègueraient à leurs éléments qui sèment le chaos en Libye et déstabilisent le Sahel». Une telle menace a toujours été envisagée, rappelle cet expert qui souligne que celle-ci «se limitera à des actions de va-et-vient le long de nos frontières est, sud et sud-est» et qui, de toutes les façons, seront repoussées par les forces de sécurité algériennes. Quant au Maroc, cité dans l’analyse de Strategika 51, «il n'a rien à craindre sur son flanc est», souligne notre source : «Si menace il y aurait, elle ne viendrait en tout cas pas de l'Algérie. Au contraire, c'est à l’Algérie d'y prendre garde», expliquant que la gesticulation à laquelle s'adonne le Maroc à travers le survol de nos frontières, la mise en alerte de ses troupes armées, le déploiement de missiles autour des points sensibles, etc., cible ostensiblement l’Algérie. «Le Maroc doit cesser d'inonder notre pays de drogue et arrêter d'empoisonner notre jeunesse au lieu de s’inventer des menaces extérieures», fait remarquer notre source, selon laquelle «tous ces griefs, matérialisés sur le terrain, peuvent constituer un casus belli».
http://www.algeriepatriotique.com/artic ... e-pour-l-a

stetch
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par stetch »

Tout ce qui s'est passé ou qui se passe actuellement au Moyen-Orient participe d'un même et constant objectif: le grand Israël du Nil à l'Euphrate, El Qaïda, a été créée de toutes pièces par l'Impérialo-sionisme, pour servir de prétexte à des interventions dévastatrices pour cette région, (le cas de l'Irak) ceci pour faire le lit à ce sinistre projet, les sionistes ont réussi à créer une alliance avec le monde chrétien, d'abord aux USA, avec les Néo-CONServateurs, maîtres du complexe militaro-financier, ainsi que de l'industrie pétrolifère ou les chrétiens sionistes tiennent le haut du pavé, leurs objectifs convergent les uns veulent avoir la main mise sur les plus grandes réserves d'hydrocarbures du monde, les sionistes assouvir leur machiavélique dessein du grand Israël, ils continueront à fomenter des opérations sophistiquées et à comploter jusque à ce qu'ils atteignent leur but, et le DAESH ou ISIS n'est qu'un nouveau épisode du même plan, les pauvres victimes américaines (les deux journalistes sacrifiés) et les minorités non musulmanes sunnites, martyrisés par ce groupe infâme ne sont rien d'autre, que des pions sacrifiés comme au jeu d'échec, ou on fait un sacrifice pour gagner soit une position ou un échange de pièces favorables, pour le moment ça leur a permis de remettre le pied en Irak, massivement avec l'aviation et des troupes spéciales au sol, la possibilité d'intervenir en Syrie, sans passer par le conseil de sécurité, avec le risque du veto sino-russe, aussi et c'est très important, de faire reléguer au second plan le tragique épisode de Ghaza et la lâche agression génocidaire, de l'armée sioniste contre des populations civiles désarmées. Puis l'extension de ce complot vers le Maghreb a commencé avec la mise au pas de la France sarkozyenne et son épisode libyen, finis les états d’âme d'une France humaniste et rebelle à l'empire, elle doit gagner son strapontin dans l'Empire, et ce n'est pas son gouvernement actuel faible et invertébré, aux abois socialement et financièrement qui peut s'opposer, alors il est devenu le sous traitant officiel de l'Empire s'il veut avoir quelques miettes du butin. Alors toutes ces ronflantes et lénifiantes déclarations sur la coopération sécuritaire des officiels américains et autres, ne sont que des discours soporifiques. L'aide que reçoit le Maroc de la France dans l'affaire du Sahara, ses provocations contre l'Algérie sont du même ressort, créer des abcès de fixation qui empêchent les peuples du Maghreb de s'affranchir et de s'unir et à s'opposer au sinistre plan des sionistes.
Alors nous devons nous attendre à des menaces encore plus précises et peut être plus agressives, alors le débat sur l'intervention ou la non intervention de l'ANP en dehors de nos frontières est crucial car devrons nous attendre l'ennemi de pied ferme à l'intérieur de nos frontières ou nous préparer à porter le feu en dehors de nos frontières si la menace se précise? Répondre à cette question nécessite une réflexion non seulement sur notre doctrine militaire mais aussi une refonte de notre société et son organisation politique.

sagit
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par sagit »

stetch en fin une vrais analyse amine

Palmier Dattier
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

@Stetch

En accord avec toi sur l'analyse générale de l'environnement géopolitique et de ses tenants et aboutissants. Par contre je souhaite que tu développes un peu plus sur la questions que tu te poses en fin d'analyse, quant à l'opportunité d'intervenir ou pas à l'extérieur de l'Algérie et de ses corollaires socio-politiques ?
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medhak
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par medhak »

Il faut avoir les moyens de sa politique !.Intervenir en dehors des ses frontieres n'est pas chose aisée !.Il ne suffit pas d'intervenir pour intervenir ,il faut assumer la suite ...!Si les gouvernants tentent de s'abriter derriere un pseudo article de la constitution pour eviter de se mettre à nu ,c'est pas de gaieté de coeur ?Avons-nous les moyens aeriens d'aller porter un coup decisive ou seulement faire un tour ou les pannes et autres derapages organisationnels permettrons aux adversaires de denicher nos points faibles ? Ce n'est pas parceque nous avons un budget de 10 milliards de Dollars que nous sommes une puissance ,comme on essaie de nous faire gonfler façon sadam et sa 5°armée ? Donc la meilleurs façon et de loin la moin couteuse de nous premunir contre les attaques venant de l'exterieur , c'est de cimenter le front interieur.Il ya un exemple avec l'Iran , lequel est la cible de menées destabilisatrices , depuis plusieurs années ,de la part de plusieurs puissances militaires et financieres - USa ,israel et Arabie seoudite -sans succes jusqu'à present -encore que la population de ce pays represente une mosaique d'ethnie et de relegions facilement infiltrable du moins theoriquement.!

Palmier Dattier
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par Palmier Dattier »

1- Le débat sur l’opportunité d’une intervention de l’ANP en dehors de nos frontières et qui semble préoccuper tant un certain nombre de forces politiques occidentales et à leur suite quelques uns de nos intellectuels, se tient dans un contexte géopolitique complètement différent de celui qui existait au Moyen Orient à la fin des années 1960. En effet, à cette époque, l’Algérie à peine indépendante s’était lancée, par devoir de solidarité avec la cause palestinienne, dans les conflits de 1967 puis de 1973 opposant les Etats Arabes à Israël. Cette intervention militaire algérienne, en dehors de ses frontières, s’était déroulée dans un contexte de consensus très puissant aussi bien au sein de la société algérienne qu’entre les différents Etats Arabes eux-mêmes, parvenus à la conclusion que seul le sort des armes pourrait alors régler ce qui était perçu comme une agression étrangère en terre arabe avec en filigrane la volonté de libérer Jérusalem, Terre Sainte.

L’armée algérienne a pris une part très honorable à la guerre d’usure qui a duré jusqu’en 1975 malgré les protestations occidentales qui auraient préféré alors (d’autres enjeux et donc d’autres demandes occidentales !) voir l’ANP rejoindre l’Algérie au plus….vite ! Pour la direction algérienne, menée brillamment par le défunt président Houari Boumediène, la leçon diplomatique qui méritait d’être retenue de cette séquence militaire, fut sans nul doute, d’éviter à notre région du Maghreb de se retrouver pour une raison ou une autre, otage d’enjeux diplomatiques liés à la guerre froide ou dirait-on aujourd’hui d’enjeux transnationaux.

2- Les batailles d’Amgala (I et II) avec les troupes marocaines et ses répercussions internationales, ancrèrent plus profond encore les convictions algériennes de la nécessité de promouvoir une politique de non intervention dans les affaires intérieures des Etats Maghrébins aux fins d’éviter une déstabilisation dirigée contre l’Algérie par l’internationalisation d’un éventuel conflit. Cette politique diplomatique fut, après l’adoption de la constitution de 1976 érigée en principe cardinal de notre action internationale. Ce petit rappel historique permet de comprendre ce que certains, à la mémoire courte, moquent comme un principe désuet (celui de la non intervention en dehors de nos frontières) et qui selon eux serait caractéristique d’un Etat qui hésiterait à s’affirmer sur la scène régionale…Alors que ce principe de non ingérence est largement inspiré d’une expérience diplomatique concrète qu’en est-il de l’interventionnisme militaire ? Sur quelles expériences historiques s’appuient les tenants de l’interventionnisme pour affirmer de manière aussi péremptoire qu’une telle action remplirait les objectifs stratégiques que s’assignerait notre Etat dans sa zone naturelle d’influence?

3- Plus encore, quels sont les Etats comparables au notre qui auraient entrepris des actions militaires contre leurs voisins et dont l’impérialisme n’aurait pas tiré profit ? L’Irak ? L’Iran ? L’Ethiopie ? Le Soudan ? La Namibie ? L’Angola ? La Birmanie ? La Yougoslavie ? La Géorgie ? L’Ukraine ?

4- Cette politique de non intervention fut également appliquée au Sahara Occidental avec succès. L’Algérie ne cachait pas son soutien militaire et politique à la RASD mais prenait bien soin de ne pas se laisser entrainer dans une escalade militaire qui l’aurait opposé au Maroc. Alger laisse donc le soin au Polisario le choix de ses actions pour recouvrer sa souveraineté nationale tout en insistant auprès de la communauté internationale pour que ce conflit trouve une solution entre les parties belligérantes ; c'est-à-dire le Maroc et la RASD.

5- Il est d’ailleurs remarquable, qu’un conflit d’une telle proximité avec nos frontières, n’ait pas dégénéré. Mieux encore il a permis à notre direction politique d’acquérir une expérience certaine de la gestion des tensions à nos frontières bien utile aujourd’hui. Cet acquis militaire et diplomatique fonde en grande partie, l’attitude de notre pays dans la crise des frontières avec la Tunisie et la Libye, suite à une révolte populaire instrumentalisée par l’occident dans le premier cas et à une agression par l’OTAN contre un pays souverain au pouvoir dictatorial dans le second cas.

6- La réponse institutionnelle de notre pays à cette situation nouvelle à nos frontières s’inspire très largement de ce qui fut réalisé durant toutes les années de crise des frontières avec le Maroc. En ce sens notre appareil diplomatique et militaire a bénéficié dans la crise actuelle avec le Mali et la Libye, de l’expérience acquise lors de la stratégie de tension voulue par les puissances occidentales et Hassan II contre l’Algérie. Faut-il ici rappeler l’épisode des Jaguar français au dessus du Sahara et abattus par notre DAT en 1976 ? Malgré l’attitude agressive franco-marocaine, une riposte militaire rigoureuse et une action diplomatique déterminée ont mis au pas pour de longues années les velléités de domination géopolitiques de la France sur l’Algérie.

7- Il a fallu pendant des années, organiser la logistique, la maintenance des moyens majeurs dans un environnement désertique des plus difficiles. L’ANP a su y faire face et pour y arriver a du s’assigner des objectifs organisationnels et d’acquisition de matériels en adéquation avec ses besoins opérationnels. C’est cette expérience militaire de quasi guerre d’usure à nos frontières ouest, qui a permis peu à peu à l’ANP de se forger un outil militaire efficace. La confrontation avec d’abord l’islamisme armé des années quatre vingt dix et ensuite du djihadisme terroriste a fini par doter l’ANP d’une flexibilité et de capacités opérationnelles sur plusieurs théâtres d’opération simultanés qui furent mis à l’épreuve de manière spectaculaire lors de la crise tunisienne, libyenne puis malienne. Le monde occidental nous observait et en a tiré les conclusions qui s’imposaient : l’Algérie possède les pré requis de sa politique de défense nationale. Les moyens logistiques et de surveillance aérienne supplémentaires, en cours d’acquisition et dont ce forum s’est largement fait l’écho nous laisse penser que ce nouveau défi du redéploiement de certaines de nos forces armées à nos frontières Est, sera, sans nul doute, relevé par nos soldats.


8- L’Algérie, issue d’une révolution anti coloniale à forte dimension populaire, est directement visée par cet environnement géopolitique changeant. Le pays est peu à peu, pris dans l’étau d’enjeux sécuritaires, instrumentalisés par la mondialisation, qui ont pour but de s’imposer en dehors du contrôle de nos alliances diplomatiques. La séquence malienne, ou la France y a provoqué une intervention de ses forces armées, alors que la probabilité d’une prise de Bamako par les tekfiristes était très faible, révèle bien la manière dont les grandes puissances militaires instrumentalisent les enjeux liés au djihadisme internationaliste. On peut dès lors se demander si le survol de notre territoire par les avions français procède d’une concession à l’impérialisme sous régional français dont l’objectif est l’encerclement de l’Algérie ou bien repose sur une analyse froide de convergence des intérêts français et algériens même de manière temporaire face à l’activisme quatari dans la région ?

9- L’épisode de Tinguentourine a prouvé au Monde, la capacité de mobilisation et le potentiel militaire de l’armée algérienne. En ce sens le message envoyé à ceux qui voudraient faire de l’Algérie leur prochaine cible était fort et clair. Plus important encore, le refus de troupes spéciales US ou britanniques a parfaitement délimité le champ d’action international. L’Algérie n’est ni l’Afghanistan, ni l’Irak, ni l’Arabie Saoudite et sa volonté politique reste encore souveraine !

10- L’expérience algérienne, de gestion étatique élargie aux courants islamistes modérés; suite à une insurrection salafiste armée puis djihadiste terroriste, toutes deux défaites brillamment par l’ANP, place notre pays dans une situation très singulière comparé au Monde Arabe et à la déferlante provoquée par son « Printemps». Nous avons certainement réalisé au sein de « notre courant islamiste » une décantation qui a permis à ce courant politique de réaliser une maturation au sein d’un Etat Républicain. Cette capacité d’intégration politique, dans le cadre d’une situation d’une gravité extrême au début des années quatre vingt dix, vient sans nul doute de l’expérience unique du mouvement national algérien, à la fois diverse dans ses expressions politiques mais constante dans ses objectifs stratégiques de réalisation d’un Etat Nation qui fut singulièrement refusé par une colonisation de peuplement.

11- Cette capacité qui fut la notre, à répondre politiquement à une configuration spécifique suite à Octobre 1988 n’est pas, paradoxalement le moindre de nos atouts face à l’effondrement de l’Etat Libyen et à l’émergence de courants salafistes de tous ordres traversés par des logiques centripètes supra ou infra nationales. Utilisé à bon escient, cette « expérience de dialogue démocratique avec nos courants islamistes » permet au Président de la République de trouver des points de convergence avec un Ghanouchi en Tunisie ou avec des courants salafistes en Libye comme Fajr Libya. C’est cette capacité à dialoguer avec l’ensemble des forces présentes en Libye qui place l’Algérie dans une position de faiseur de paix pour peu que l’internationalisation de la crise libyenne soit contenue d’une part et que les discussions maliennes en cours à Alger aboutissent à un accord de Paix définitif.

12- C’est sur cet acquis d’Octobre 1988 que nous devons nous appuyer pour placer l’action diplomatique au cœur des préoccupations régionales pour toujours apaiser les tensions qui ne profiteront qu’aux plus forts ; c'est-à-dire à l’OTAN et ce qu’elle représente : une alliance militaire occidentale en guerre contre le Monde Arabe, musulman et les pays détenteurs d’énergie fossiles.

13- A moins de prendre des vessies pour des lanternes, l’OTAN et les puissances occidentales ne s’intéressent à l’Algérie que pour son gaz, son pétrole et sa situation géopolitique privilégiée. Or ce sont ces facteurs de puissance que l’Algérie veut transformer en atouts au service de l’action de son Etat. C’est ce qui lui est refusé par la France et par l’alliance atlantique. Dans ce contexte une intervention à l’extérieur de nos frontières sera dans le meilleur des cas une action au service de l’ordre impérial et dans le pire des cas se retournera contre nous.

14- En 1963 lors de la « guerre des sables », Hassan II a voulu conquérir par la force les territoires disputés autour de Tindouf. Ce faisant il rendit un fier service à l’Etat algérien indépendant naissant, puisque cet épisode a raffermi le front intérieur en unissant les forces du Colonel Mohand Oulhadj à celles de l’ALN contre les troupes marocaines. Peu importe l’issue des combats ; l’essentiel à nos yeux étant l’unification de notre front intérieur rendant une victoire politique du Maroc impossible.

15- A contrario, une aventure extérieure trouverait forcément une Algérie divisée sur l’opportunité d’une telle action et affaiblirait un front intérieur déjà passablement fracturé par la redistribution inégale de la rente pétrolière. Par contre en cas d’agression extérieure, ce sont tous les algériens qui s’uniraient pour se défendre rendant bien plus difficile une victoire politique de l’ennemi quel qu’il soit. L’armée a certes défait les terroristes à Tiguentourine mais les cadres de la Sonatrach, en refusant de remettre sous pression leur unité industrielle au risque de leur vie, ont rendu la tache des terroristes impossible.

16- La victoire ou la défaite est avant tout politique et diplomatique et non pas militaire. C’est tout l’enseignement révolutionnaire de la guerre d’Algérie et plus largement des expériences du mouvement des peuples non alignés (Inde, Afrique du Sud, Indonésie etc…). L’Algérie n’est pas un petit soldat de plomb. C’est une conscience ancienne qui ne rentre en guerre que pour défaire les peuples qui ont la prétention de la dominer. Son histoire millénaire l'atteste.

tayeb
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par tayeb »

Palmier Dattier a écrit :1- Le débat sur l’opportunité d’une intervention de l’ANP en dehors de nos frontières et qui semble préoccuper tant un certain nombre de forces politiques occidentales et à leur suite quelques uns de nos intellectuels, se tient dans un contexte géopolitique complètement différent de celui qui existait au Moyen Orient à la fin des années 1960. En effet, à cette époque, l’Algérie à peine indépendante s’était lancée, par devoir de solidarité avec la cause palestinienne, dans les conflits de 1967 puis de 1973 opposant les Etats Arabes à Israël. Cette intervention militaire algérienne, en dehors de ses frontières, s’était déroulée dans un contexte de consensus très puissant aussi bien au sein de la société algérienne qu’entre les différents Etats Arabes eux-mêmes, parvenus à la conclusion que seul le sort des armes pourrait alors régler ce qui était perçu comme une agression étrangère en terre arabe avec en filigrane la volonté de libérer Jérusalem, Terre Sainte.

L’armée algérienne a pris une part très honorable à la guerre d’usure qui a duré jusqu’en 1975 malgré les protestations occidentales qui auraient préféré alors (d’autres enjeux et donc d’autres demandes occidentales !) voir l’ANP rejoindre l’Algérie au plus….vite ! Pour la direction algérienne, menée brillamment par le défunt président Houari Boumediène, la leçon diplomatique qui méritait d’être retenue de cette séquence militaire, fut sans nul doute, d’éviter à notre région du Maghreb de se retrouver pour une raison ou une autre, otage d’enjeux diplomatiques liés à la guerre froide ou dirait-on aujourd’hui d’enjeux transnationaux.

2- Les batailles d’Amgala (I et II) avec les troupes marocaines et ses répercussions internationales, ancrèrent plus profond encore les convictions algériennes de la nécessité de promouvoir une politique de non intervention dans les affaires intérieures des Etats Maghrébins aux fins d’éviter une déstabilisation dirigée contre l’Algérie par l’internationalisation d’un éventuel conflit. Cette politique diplomatique fut, après l’adoption de la constitution de 1976 érigée en principe cardinal de notre action internationale. Ce petit rappel historique permet de comprendre ce que certains, à la mémoire courte, moquent comme un principe désuet (celui de la non intervention en dehors de nos frontières) et qui selon eux serait caractéristique d’un Etat qui hésiterait à s’affirmer sur la scène régionale…Alors que ce principe de non ingérence est largement inspiré d’une expérience diplomatique concrète qu’en est-il de l’interventionnisme militaire ? Sur quelles expériences historiques s’appuient les tenants de l’interventionnisme pour affirmer de manière aussi péremptoire qu’une telle action remplirait les objectifs stratégiques que s’assignerait notre Etat dans sa zone naturelle d’influence?

3- Plus encore, quels sont les Etats comparables au notre qui auraient entrepris des actions militaires contre leurs voisins et dont l’impérialisme n’aurait pas tiré profit ? L’Irak ? L’Iran ? L’Ethiopie ? Le Soudan ? La Namibie ? L’Angola ? La Birmanie ? La Yougoslavie ? La Géorgie ? L’Ukraine ?

4- Cette politique de non intervention fut également appliquée au Sahara Occidental avec succès. L’Algérie ne cachait pas son soutien militaire et politique à la RASD mais prenait bien soin de ne pas se laisser entrainer dans une escalade militaire qui l’aurait opposé au Maroc. Alger laisse donc le soin au Polisario le choix de ses actions pour recouvrer sa souveraineté nationale tout en insistant auprès de la communauté internationale pour que ce conflit trouve une solution entre les parties belligérantes ; c'est-à-dire le Maroc et la RASD.

5- Il est d’ailleurs remarquable, qu’un conflit d’une telle proximité avec nos frontières, n’ait pas dégénéré. Mieux encore il a permis à notre direction politique d’acquérir une expérience certaine de la gestion des tensions à nos frontières bien utile aujourd’hui. Cet acquis militaire et diplomatique fonde en grande partie, l’attitude de notre pays dans la crise des frontières avec la Tunisie et la Libye, suite à une révolte populaire instrumentalisée par l’occident dans le premier cas et à une agression par l’OTAN contre un pays souverain au pouvoir dictatorial dans le second cas.

6- La réponse institutionnelle de notre pays à cette situation nouvelle à nos frontières s’inspire très largement de ce qui fut réalisé durant toutes les années de crise des frontières avec le Maroc. En ce sens notre appareil diplomatique et militaire a bénéficié dans la crise actuelle avec le Mali et la Libye, de l’expérience acquise lors de la stratégie de tension voulue par les puissances occidentales et Hassan II contre l’Algérie. Faut-il ici rappeler l’épisode des Jaguar français au dessus du Sahara et abattus par notre DAT en 1976 ? Malgré l’attitude agressive franco-marocaine, une riposte militaire rigoureuse et une action diplomatique déterminée ont mis au pas pour de longues années les velléités de domination géopolitiques de la France sur l’Algérie.

7- Il a fallu pendant des années, organiser la logistique, la maintenance des moyens majeurs dans un environnement désertique des plus difficiles. L’ANP a su y faire face et pour y arriver a du s’assigner des objectifs organisationnels et d’acquisition de matériels en adéquation avec ses besoins opérationnels. C’est cette expérience militaire de quasi guerre d’usure à nos frontières ouest, qui a permis peu à peu à l’ANP de se forger un outil militaire efficace. La confrontation avec d’abord l’islamisme armé des années quatre vingt dix et ensuite du djihadisme terroriste a fini par doter l’ANP d’une flexibilité et de capacités opérationnelles sur plusieurs théâtres d’opération simultanés qui furent mis à l’épreuve de manière spectaculaire lors de la crise tunisienne, libyenne puis malienne. Le monde occidental nous observait et en a tiré les conclusions qui s’imposaient : l’Algérie possède les pré requis de sa politique de défense nationale. Les moyens logistiques et de surveillance aérienne supplémentaires, en cours d’acquisition et dont ce forum s’est largement fait l’écho nous laisse penser que ce nouveau défi du redéploiement de certaines de nos forces armées à nos frontières Est, sera, sans nul doute, relevé par nos soldats.


8- L’Algérie, issue d’une révolution anti coloniale à forte dimension populaire, est directement visée par cet environnement géopolitique changeant. Le pays est peu à peu, pris dans l’étau d’enjeux sécuritaires, instrumentalisés par la mondialisation, qui ont pour but de s’imposer en dehors du contrôle de nos alliances diplomatiques. La séquence malienne, ou la France y a provoqué une intervention de ses forces armées, alors que la probabilité d’une prise de Bamako par les tekfiristes était très faible, révèle bien la manière dont les grandes puissances militaires instrumentalisent les enjeux liés au djihadisme internationaliste. On peut dès lors se demander si le survol de notre territoire par les avions français procède d’une concession à l’impérialisme sous régional français dont l’objectif est l’encerclement de l’Algérie ou bien repose sur une analyse froide de convergence des intérêts français et algériens même de manière temporaire face à l’activisme quatari dans la région ?

9- L’épisode de Tinguentourine a prouvé au Monde, la capacité de mobilisation et le potentiel militaire de l’armée algérienne. En ce sens le message envoyé à ceux qui voudraient faire de l’Algérie leur prochaine cible était fort et clair. Plus important encore, le refus de troupes spéciales US ou britanniques a parfaitement délimité le champ d’action international. L’Algérie n’est ni l’Afghanistan, ni l’Irak, ni l’Arabie Saoudite et sa volonté politique reste encore souveraine !

10- L’expérience algérienne, de gestion étatique élargie aux courants islamistes modérés; suite à une insurrection salafiste armée puis djihadiste terroriste, toutes deux défaites brillamment par l’ANP, place notre pays dans une situation très singulière comparé au Monde Arabe et à la déferlante provoquée par son « Printemps». Nous avons certainement réalisé au sein de « notre courant islamiste » une décantation qui a permis à ce courant politique de réaliser une maturation au sein d’un Etat Républicain. Cette capacité d’intégration politique, dans le cadre d’une situation d’une gravité extrême au début des années quatre vingt dix, vient sans nul doute de l’expérience unique du mouvement national algérien, à la fois diverse dans ses expressions politiques mais constante dans ses objectifs stratégiques de réalisation d’un Etat Nation qui fut singulièrement refusé par une colonisation de peuplement.

11- Cette capacité qui fut la notre, à répondre politiquement à une configuration spécifique suite à Octobre 1988 n’est pas, paradoxalement le moindre de nos atouts face à l’effondrement de l’Etat Libyen et à l’émergence de courants salafistes de tous ordres traversés par des logiques centripètes supra ou infra nationales. Utilisé à bon escient, cette « expérience de dialogue démocratique avec nos courants islamistes » permet au Président de la République de trouver des points de convergence avec un Ghanouchi en Tunisie ou avec des courants salafistes en Libye comme Fajr Libya. C’est cette capacité à dialoguer avec l’ensemble des forces présentes en Libye qui place l’Algérie dans une position de faiseur de paix pour peu que l’internationalisation de la crise libyenne soit contenue d’une part et que les discussions maliennes en cours à Alger aboutissent à un accord de Paix définitif.

12- C’est sur cet acquis d’Octobre 1988 que nous devons nous appuyer pour placer l’action diplomatique au cœur des préoccupations régionales pour toujours apaiser les tensions qui ne profiteront qu’aux plus forts ; c'est-à-dire à l’OTAN et ce qu’elle représente : une alliance militaire occidentale en guerre contre le Monde Arabe, musulman et les pays détenteurs d’énergie fossiles.

13- A moins de prendre des vessies pour des lanternes, l’OTAN et les puissances occidentales ne s’intéressent à l’Algérie que pour son gaz, son pétrole et sa situation géopolitique privilégiée. Or ce sont ces facteurs de puissance que l’Algérie veut transformer en atouts au service de l’action de son Etat. C’est ce qui lui est refusé par la France et par l’alliance atlantique. Dans ce contexte une intervention à l’extérieur de nos frontières sera dans le meilleur des cas une action au service de l’ordre impérial et dans le pire des cas se retournera contre nous.

14- En 1963 lors de la « guerre des sables », Hassan II a voulu conquérir par la force les territoires disputés autour de Tindouf. Ce faisant il rendit un fier service à l’Etat algérien indépendant naissant, puisque cet épisode a raffermi le front intérieur en unissant les forces du Colonel Mohand Oulhadj à celles de l’ALN contre les troupes marocaines. Peu importe l’issue des combats ; l’essentiel à nos yeux étant l’unification de notre front intérieur rendant une victoire politique du Maroc impossible.

15- A contrario, une aventure extérieure trouverait forcément une Algérie divisée sur l’opportunité d’une telle action et affaiblirait un front intérieur déjà passablement fracturé par la redistribution inégale de la rente pétrolière. Par contre en cas d’agression extérieure, ce sont tous les algériens qui s’uniraient pour se défendre rendant bien plus difficile une victoire politique de l’ennemi quel qu’il soit. L’armée a certes défait les terroristes à Tiguentourine mais les cadres de la Sonatrach, en refusant de remettre sous pression leur unité industrielle au risque de leur vie, ont rendu la tache des terroristes impossible.

16- La victoire ou la défaite est avant tout politique et diplomatique et non pas militaire. C’est tout l’enseignement révolutionnaire de la guerre d’Algérie et plus largement des expériences du mouvement des peuples non alignés (Inde, Afrique du Sud, Indonésie etc…). L’Algérie n’est pas un petit soldat de plomb. C’est une conscience ancienne qui ne rentre en guerre que pour défaire les peuples qui ont la prétention de la dominer. Son histoire millénaire l'atteste.
Je suis assez d'accord avec ce que tu as dit sauf la phrase que je t'es souligné en rouge :!: je développe pas car c'est HS.

AAF 2020
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par AAF 2020 »

LE POLITOLOGUE SAHEL MAKHLOUF AU FORUM D’EL MOUDJAHID : «L'Algérie n'interviendra pas militairement en Libye»

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le terrorisme qui coïncide avec le 11 septembre de chaque année, le Forum d’El Moudjahid a organisé, hier matin, une conférence sur «la stratégie mondiale antiterroriste et l'approche algérienne». La conférence a été animée . par Sahel Makhlouf, politologue et professeur à la faculté des sciences politiques et des relations internationales d'Alger.Le conférencier a tout d'abord souligné que le terrorisme est une véritable menace qui ne connaît pas de frontières.
Le politologue a affirmé que l'Algérie a fait face à la sauvagerie terroriste seule, et qu'elle était la première à faire appel à la communauté internationale et la prévenir que le terrorisme est un danger et un phénomène qui va prendre des dimensions plus proportionnelles au fil des années. M. Sahel a indiqué que l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste est sollicitée mondialement.
Du fait que l'Algérie a joué un «rôle pivot» dans cette lutte. Un rôle qui ne lui a pas été offert comme cadeau, mais arraché et ce, grâce à sa stratégie sécuritaire établie sur le terrain. Il a en outre rappelé que l'Algérie a payé une lourde facture. «Grâce à l'Algérie, le monde a fini par comprendre que le terrorisme est une menace mondiale qui nécessite une lutte sécuritaire, militaire et politique», a-t-il appuyé. Un projet de résolution a été adopté au niveau des Nations unies et qui, à son tour, a permis la création du comité antiterroriste.
Il a réaffirmé que l'Algérie joue un rôle très important sur le plan régional, surtout que la région subit une conjoncture sécuritaire délicate qui nécessite des efforts pour lutter contre ce phénomène qui ne cesse de menacer la sécurité des pays et les déstabiliser. Fort heureusement, selon le politologue, l'Algérie a pris la décision de partager son expérience dans les domaines de la lutte antiterroriste avec les partenaires. Du fait qu'elle a mis en œuvre une stratégie et une approche opérationnelle dans le but de radicaliser le terrorisme.
A travers le centre de lutte sur le terrorisme, l'Algérie est arrivée à mettre à exécution un plan de recherche, de renseignement et de lutte à l'échelle africaine. Le professeur n'a pas omis d'évoquer l'affaire de Tigentourine qui a prouvé encore une fois l'efficacité de l'armée dans la lutte antiterroriste. Pour M. Sahel, la lutte antiterroriste a échoué dans les plus grands pays du fait de l'absence d'une définition consensuelle du terrorisme.
Revenant sur l'approche algérienne, il a rappelé que l'Algérie est l'un des premiers Etats qui a demandé d'incriminer l'acte de payement de rançon. Et elle ne cesse de convaincre les grandes puissances, telle que la Grande- Bretagne, à adhérer à ce principe.
S'agissant de l'éventuelle intervention militaire française en Libye, coordonnée avec l'Algérie, l'invité d'El Moudjahid se tient au sacro principe que l'Algérie respecte la souveraineté des Etats et qu'elle n'intervient militairement en aucun cas en dehors de son territoire. Le politologue croit plutôt que l'Algérie est animée par sa volonté à partager son expérience et à conjuguer les efforts de manière à radicaliser le terrorisme qui nécessite l'implication de tous.
http://www.letempsdz.com//content/view/130774/1/

stetch
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Re: Intervention de l'ANP en dehors de nos frontières

Message par stetch »

Palmier Dattier a écrit :1- Le débat sur l’opportunité d’une intervention de l’ANP en dehors de nos frontières et qui semble préoccuper tant un certain nombre de forces politiques occidentales et à leur suite quelques uns de nos intellectuels, se tient dans un contexte géopolitique complètement différent de celui qui existait au Moyen Orient à la fin des années 1960. En effet, à cette époque, l’Algérie à peine indépendante s’était lancée, par devoir de solidarité avec la cause palestinienne, dans les conflits de 1967 puis de 1973 opposant les Etats Arabes à Israël. Cette intervention militaire algérienne, en dehors de ses frontières, s’était déroulée dans un contexte de consensus très puissant aussi bien au sein de la société algérienne qu’entre les différents Etats Arabes eux-mêmes, parvenus à la conclusion que seul le sort des armes pourrait alors régler ce qui était perçu comme une agression étrangère en terre arabe avec en filigrane la volonté de libérer Jérusalem, Terre Sainte.

L’armée algérienne a pris une part très honorable à la guerre d’usure qui a duré jusqu’en 1975 malgré les protestations occidentales qui auraient préféré alors (d’autres enjeux et donc d’autres demandes occidentales !) voir l’ANP rejoindre l’Algérie au plus….vite ! Pour la direction algérienne, menée brillamment par le défunt président Houari Boumediène, la leçon diplomatique qui méritait d’être retenue de cette séquence militaire, fut sans nul doute, d’éviter à notre région du Maghreb de se retrouver pour une raison ou une autre, otage d’enjeux diplomatiques liés à la guerre froide ou dirait-on aujourd’hui d’enjeux transnationaux.

2- Les batailles d’Amgala (I et II) avec les troupes marocaines et ses répercussions internationales, ancrèrent plus profond encore les convictions algériennes de la nécessité de promouvoir une politique de non intervention dans les affaires intérieures des Etats Maghrébins aux fins d’éviter une déstabilisation dirigée contre l’Algérie par l’internationalisation d’un éventuel conflit. Cette politique diplomatique fut, après l’adoption de la constitution de 1976 érigée en principe cardinal de notre action internationale. Ce petit rappel historique permet de comprendre ce que certains, à la mémoire courte, moquent comme un principe désuet (celui de la non intervention en dehors de nos frontières) et qui selon eux serait caractéristique d’un Etat qui hésiterait à s’affirmer sur la scène régionale…Alors que ce principe de non ingérence est largement inspiré d’une expérience diplomatique concrète qu’en est-il de l’interventionnisme militaire ? Sur quelles expériences historiques s’appuient les tenants de l’interventionnisme pour affirmer de manière aussi péremptoire qu’une telle action remplirait les objectifs stratégiques que s’assignerait notre Etat dans sa zone naturelle d’influence?

3- Plus encore, quels sont les Etats comparables au notre qui auraient entrepris des actions militaires contre leurs voisins et dont l’impérialisme n’aurait pas tiré profit ? L’Irak ? L’Iran ? L’Ethiopie ? Le Soudan ? La Namibie ? L’Angola ? La Birmanie ? La Yougoslavie ? La Géorgie ? L’Ukraine ?

4- Cette politique de non intervention fut également appliquée au Sahara Occidental avec succès. L’Algérie ne cachait pas son soutien militaire et politique à la RASD mais prenait bien soin de ne pas se laisser entrainer dans une escalade militaire qui l’aurait opposé au Maroc. Alger laisse donc le soin au Polisario le choix de ses actions pour recouvrer sa souveraineté nationale tout en insistant auprès de la communauté internationale pour que ce conflit trouve une solution entre les parties belligérantes ; c'est-à-dire le Maroc et la RASD.

5- Il est d’ailleurs remarquable, qu’un conflit d’une telle proximité avec nos frontières, n’ait pas dégénéré. Mieux encore il a permis à notre direction politique d’acquérir une expérience certaine de la gestion des tensions à nos frontières bien utile aujourd’hui. Cet acquis militaire et diplomatique fonde en grande partie, l’attitude de notre pays dans la crise des frontières avec la Tunisie et la Libye, suite à une révolte populaire instrumentalisée par l’occident dans le premier cas et à une agression par l’OTAN contre un pays souverain au pouvoir dictatorial dans le second cas.

6- La réponse institutionnelle de notre pays à cette situation nouvelle à nos frontières s’inspire très largement de ce qui fut réalisé durant toutes les années de crise des frontières avec le Maroc. En ce sens notre appareil diplomatique et militaire a bénéficié dans la crise actuelle avec le Mali et la Libye, de l’expérience acquise lors de la stratégie de tension voulue par les puissances occidentales et Hassan II contre l’Algérie. Faut-il ici rappeler l’épisode des Jaguar français au dessus du Sahara et abattus par notre DAT en 1976 ? Malgré l’attitude agressive franco-marocaine, une riposte militaire rigoureuse et une action diplomatique déterminée ont mis au pas pour de longues années les velléités de domination géopolitiques de la France sur l’Algérie.

7- Il a fallu pendant des années, organiser la logistique, la maintenance des moyens majeurs dans un environnement désertique des plus difficiles. L’ANP a su y faire face et pour y arriver a du s’assigner des objectifs organisationnels et d’acquisition de matériels en adéquation avec ses besoins opérationnels. C’est cette expérience militaire de quasi guerre d’usure à nos frontières ouest, qui a permis peu à peu à l’ANP de se forger un outil militaire efficace. La confrontation avec d’abord l’islamisme armé des années quatre vingt dix et ensuite du djihadisme terroriste a fini par doter l’ANP d’une flexibilité et de capacités opérationnelles sur plusieurs théâtres d’opération simultanés qui furent mis à l’épreuve de manière spectaculaire lors de la crise tunisienne, libyenne puis malienne. Le monde occidental nous observait et en a tiré les conclusions qui s’imposaient : l’Algérie possède les pré requis de sa politique de défense nationale. Les moyens logistiques et de surveillance aérienne supplémentaires, en cours d’acquisition et dont ce forum s’est largement fait l’écho nous laisse penser que ce nouveau défi du redéploiement de certaines de nos forces armées à nos frontières Est, sera, sans nul doute, relevé par nos soldats.


8- L’Algérie, issue d’une révolution anti coloniale à forte dimension populaire, est directement visée par cet environnement géopolitique changeant. Le pays est peu à peu, pris dans l’étau d’enjeux sécuritaires, instrumentalisés par la mondialisation, qui ont pour but de s’imposer en dehors du contrôle de nos alliances diplomatiques. La séquence malienne, ou la France y a provoqué une intervention de ses forces armées, alors que la probabilité d’une prise de Bamako par les tekfiristes était très faible, révèle bien la manière dont les grandes puissances militaires instrumentalisent les enjeux liés au djihadisme internationaliste. On peut dès lors se demander si le survol de notre territoire par les avions français procède d’une concession à l’impérialisme sous régional français dont l’objectif est l’encerclement de l’Algérie ou bien repose sur une analyse froide de convergence des intérêts français et algériens même de manière temporaire face à l’activisme quatari dans la région ?

9- L’épisode de Tinguentourine a prouvé au Monde, la capacité de mobilisation et le potentiel militaire de l’armée algérienne. En ce sens le message envoyé à ceux qui voudraient faire de l’Algérie leur prochaine cible était fort et clair. Plus important encore, le refus de troupes spéciales US ou britanniques a parfaitement délimité le champ d’action international. L’Algérie n’est ni l’Afghanistan, ni l’Irak, ni l’Arabie Saoudite et sa volonté politique reste encore souveraine !

10- L’expérience algérienne, de gestion étatique élargie aux courants islamistes modérés; suite à une insurrection salafiste armée puis djihadiste terroriste, toutes deux défaites brillamment par l’ANP, place notre pays dans une situation très singulière comparé au Monde Arabe et à la déferlante provoquée par son « Printemps». Nous avons certainement réalisé au sein de « notre courant islamiste » une décantation qui a permis à ce courant politique de réaliser une maturation au sein d’un Etat Républicain. Cette capacité d’intégration politique, dans le cadre d’une situation d’une gravité extrême au début des années quatre vingt dix, vient sans nul doute de l’expérience unique du mouvement national algérien, à la fois diverse dans ses expressions politiques mais constante dans ses objectifs stratégiques de réalisation d’un Etat Nation qui fut singulièrement refusé par une colonisation de peuplement.

11- Cette capacité qui fut la notre, à répondre politiquement à une configuration spécifique suite à Octobre 1988 n’est pas, paradoxalement le moindre de nos atouts face à l’effondrement de l’Etat Libyen et à l’émergence de courants salafistes de tous ordres traversés par des logiques centripètes supra ou infra nationales. Utilisé à bon escient, cette « expérience de dialogue démocratique avec nos courants islamistes » permet au Président de la République de trouver des points de convergence avec un Ghanouchi en Tunisie ou avec des courants salafistes en Libye comme Fajr Libya. C’est cette capacité à dialoguer avec l’ensemble des forces présentes en Libye qui place l’Algérie dans une position de faiseur de paix pour peu que l’internationalisation de la crise libyenne soit contenue d’une part et que les discussions maliennes en cours à Alger aboutissent à un accord de Paix définitif.

12- C’est sur cet acquis d’Octobre 1988 que nous devons nous appuyer pour placer l’action diplomatique au cœur des préoccupations régionales pour toujours apaiser les tensions qui ne profiteront qu’aux plus forts ; c'est-à-dire à l’OTAN et ce qu’elle représente : une alliance militaire occidentale en guerre contre le Monde Arabe, musulman et les pays détenteurs d’énergie fossiles.

13- A moins de prendre des vessies pour des lanternes, l’OTAN et les puissances occidentales ne s’intéressent à l’Algérie que pour son gaz, son pétrole et sa situation géopolitique privilégiée. Or ce sont ces facteurs de puissance que l’Algérie veut transformer en atouts au service de l’action de son Etat. C’est ce qui lui est refusé par la France et par l’alliance atlantique. Dans ce contexte une intervention à l’extérieur de nos frontières sera dans le meilleur des cas une action au service de l’ordre impérial et dans le pire des cas se retournera contre nous.

14- En 1963 lors de la « guerre des sables », Hassan II a voulu conquérir par la force les territoires disputés autour de Tindouf. Ce faisant il rendit un fier service à l’Etat algérien indépendant naissant, puisque cet épisode a raffermi le front intérieur en unissant les forces du Colonel Mohand Oulhadj à celles de l’ALN contre les troupes marocaines. Peu importe l’issue des combats ; l’essentiel à nos yeux étant l’unification de notre front intérieur rendant une victoire politique du Maroc impossible.

15- A contrario, une aventure extérieure trouverait forcément une Algérie divisée sur l’opportunité d’une telle action et affaiblirait un front intérieur déjà passablement fracturé par la redistribution inégale de la rente pétrolière. Par contre en cas d’agression extérieure, ce sont tous les algériens qui s’uniraient pour se défendre rendant bien plus difficile une victoire politique de l’ennemi quel qu’il soit. L’armée a certes défait les terroristes à Tiguentourine mais les cadres de la Sonatrach, en refusant de remettre sous pression leur unité industrielle au risque de leur vie, ont rendu la tache des terroristes impossible.

16- La victoire ou la défaite est avant tout politique et diplomatique et non pas militaire. C’est tout l’enseignement révolutionnaire de la guerre d’Algérie et plus largement des expériences du mouvement des peuples non alignés (Inde, Afrique du Sud, Indonésie etc…). L’Algérie n’est pas un petit soldat de plomb. C’est une conscience ancienne qui ne rentre en guerre que pour défaire les peuples qui ont la prétention de la dominer. Son histoire millénaire l'atteste.
@ palmier dattier
On ne peut que souscrire et être en accord avec ton analyse de bout en bout, il ne s'agit pas pour moi d'avoir pour notre ANP une doctrine militaire a vocation interventionniste, comme les FAR marocaines qui se proposent comme supplétifs, dans tous les conflits africains ou la France fait le coup de feu. Tout le monde sait d'ailleurs le pourquoi de la chose, car ce n'est pas désintéressé, la contrepartie étant le soutien de la France au royaume dans son aventure au Sahara et sa politique outrancière et agressive contre l'Algérie. Mais le problème que j'essaye de cerner, c'est la capacité opérationnelle de l'ANP de projeter efficacement d'importantes unités en mesure d'opérer loin de leurs bases, avec tout les problèmes de logistiques et autres qui en découlent, car si justement comme tu le dit si bien on est pris dans l'étau d' enjeux planétaires, ou les puissances occidentales défendent leur hégémonie et leur main mise sur les richesses africaines en général et au Sahel particulièrement qui recèle d'importantes richesses minières en sus de sa position géographique qui est stratégique,il ne fait nul doute que que le chapelet de conflits qui nous entoure, n'est ni anodin ni le fruit du hasard, les sponsors moyens orientaux des terroristes du Sahel, les velléités de la monarchie marocaine aidée en cela par la France d’être partie prenante de ces conflits, alors qu'elle ne fait pas partie du champs, l'installation de bases militaires étrangères à quelques encablures de nos frontières tout ceci n'augure rien de bon, il relève plutôt d'une action délibérée de nous étouffer et de circonscrire nos ambitions diplomatiques et économiques à des actions de défensive et de survie, alors que justement notre guerre d'indépendance victorieuse, notre passé africain anti-impérialiste élogieux, notre aide financière importante et sans contrepartie aux pays voisins, tout cela nous prédestinais à un rôle majeure dans ce pré carré qui nous est indispensable pour notre développement.
L'enjeu étant de démontrer la vanité de cette politique de containement qui se dessine et qui se met en place, et que nos éventuels prédateurs comprennent que si conflit armée il y a, on ne fera pas que le subir sur notre sol, j'ai lu tout au début de cette discussion un commentaire (j'ai oublié son auteur qu'il m'en excuse) qui disait qu'il n'était pas pour l'intervention extérieure mais qu' en cas d'agression, on se gênerait pas pour porter des coups à l'ennemi sur le sol d'ou viendra l'ennemi, c'est ça qui à mon avis est juste. Sanctuariser notre sol est primordial, est être en mesure de répondre coup pour coup fait partie de la simple défense et non pas de doctrine belliqueuse et interventionniste. Il va de soi que pour asseoir les fondements d'une pareille doctrine, la condition d'un front intérieur non seulement uni mais efficient est de rigueur et je pense que les cadres de l'ANP l'ont non seulement compris mais déjà mis en branle les conditions pour l'atteindre; l'effort industriel que fournit l'ANP pour se doter d'une industrie militaire performante et servir par là de moteur à toute l'industrie nationale prouve qu'on a compris qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs,
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