oreda99 a écrit :Blanchiment d’argent, stupéfiants, terrorisme
Interpol sollicite l’aide d’Alger:
«Les activités du bureau central national (BCN) Interpol Algérie sont très appréciées, la preuve est que je suis là», a annoncé, hier, Abdellatif Hosseme, expert international et chef du département Afrique du Nord et Moyen-Orient à Interpol, lors de l’ouverture des journées d’études autour de l’information et de la sensibilisation des missions de cette organisation internationale de la police criminelle à l’institut national de police criminelle (INPC) à Saoula.
«Interpol a choisi d’organiser la première édition de ces journées en Algérie pour les efforts très utiles fournis par ce pays en matière d’échange de renseignements et de participation à la lutte mondiale contre le crime sous toutes ses formes», ajoute-t-il, notant que ces journées concernent l’ensemble des pays arabes. En aparté, il lance que d’autres manifestations de ce genre seront organisées par Interpol, en Algérie, durant l’année prochaine. «Je remercie le ministre de l’intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, le directeur général de la sûreté nationale, Ali Tounsi et le directeur de la police algérienne (DPJ) pour avoir accepté et aidé à la tenue de ces journées dont le but est de faire connaître le travail effectué par les éléments d’Interpol dans leurs missions de lutte contre tous les crimes et, également, entendre vos propositions», ajoute-t-il devant une assistance composée de plusieurs cadres supérieurs et officiers de la DGSN, de la Gendarmerie nationale et des Douanes. Quant à lui, Rabah Ladj, directeur de la police judiciaire, a annoncé l’ouverture officielle de ces journées, en présence de Benyamina Abed, responsable du BCN Interpol Algérie.
359 affaires de terrorisme traitées
On ne peut pas dire que le BCN Interpol Algérie a chômé ces dernières années. Véritable pivot de la lutte internationale contre le crime sous toutes ses formes, principalement le trafic et commercialisation de drogues, le blanchiment d’argent et le terrorisme, ce bureau a traité 1 839 affaires en 2004, dont 319 liées au trafic de drogue, 199 liées au terrorisme et 130 liées au trafic international de voitures volées. Le bureau central national Interpol Algérie a réussi, durant la même année, à identifier 392 personnes. En 2005, le BCN Interpol Algérie a traité 1308 affaires, dont 258 liées au trafic de stupéfiants, 82 liées au terrorisme et 16 liées à des réseaux internationaux liées au trafic de voitures volées, comme il a réussi à identifier 128 personnes. Durant l’année 2006, le BCN Interpol Algérie a traité 1632 affaires, dont 400 liées au trafic de stupéfiants, 58 liées au terrorisme et 9 liées aux réseaux internationaux de trafic de voitures volées, comme il a réussi à identifier 249 personnes durant la même année. Il peut en être déduit que le nombre d’affaires liées au trafic de stupéfiants traitées par le BCN Interpol Algérie est en croissance. Ce bureau a traité, en trois années, 359 affaires liées au terrorisme.
Des renseignements sur Khalifa à Londres
Le bureau central Interpol Algérie a échangé 4 459 renseignements en 2004, parmi les 187 pays membres d’Interpol. Le nombre de ces échanges est de 2673 en 2005, tandis qu’il est de 2422 en 2006. ce sont 313 échanges de renseignements enregistrés entre l’Algérie et la France, via les bureaux centraux nationaux d’Interpol de ces deux pays, contre 460 échanges en 2005, et 452 échanges en 2006. Deux échanges ont eu lieu avec la Colombie en 2004, aucun échange en 2005 et deux échanges en 2006. Ce sont 26 échanges de renseignements enregistrés avec les USA en 2004, 26 en 2005 et 16 en 2006. Le BCN Interpol Algérie a effectué 12 échanges de renseignements avec son homologue mauritanien en 2004, contre 6 en 2005 et 6 en 2006. Les échanges de renseignements entre le BCN algérien et celui italien n’est pas en reste, loin de là. Ce sont 696 échanges enregistrés en 2004 contre 245 en 2005 et 143 en 2006. Le bureau algérien d’Interpol a effectué 3 échanges de renseignements avec l’irak en 2005 et 11 échanges en 2006. Quatre échanges de renseignements avec l’iran en 2004, 2 en 2005 et 3 en 2006. Dix échanges ont été effectués avec le Liban en 2004, 2 en 2005 et un échange en 2006. Le BCN Interpol Algérie a effectué 199 échanges de renseignements avec l’Angleterre en 2004, contre 63 en 2005 et 60 en 2006. L’affaire de Abdelmoumene Rafik Khalifa n’a pas été en reste, à en croire une source proche du BCN Interpol Algérie puisque, annonce cette source, le BCN Interpol Algérie a fourni des renseignements à ce pays concernant le milliardaire en fuite.
Israël non concerné
Il est à noter l’absence d’Israël (membre d’Interpol) parmi les pays avec lesquels l’Algérie a échangé des renseignements. «Il n’y a pas de coopération, ni d’échange de renseignements avec Israël puisqu’il n’existe pas de relations diplomatiques entre ces deux pays», nous explique une source proche du BCN Interpol Algérie. Les relations politiques priment, parfois, sur la coopération, via Interpol, entre les pays membres de cette organisation internationale de police. C’est l’avis de Abdellatif Hosseme, expert international et chef du département Afrique du Nord et Moyen-Orient à Interpol. «Certaines difficultés apparaissent, parfois, quand les relations politiques entre deux pays ne sont pas au beau fixe. Nous essayons de rapprocher leurs points de vue», explique-t-il, de façon générale, ne faisant référence à aucun des pays membres à Interpol.
Extradition d’un «émir» du GIA
Pays membre d’Interpol depuis 1963, l’Algérie n’a obtenu d’extradition de ses ressortissants accusés d’être impliqués dans des affaires criminelles ou autres qu’au début des années 2000, apprenons-nous de source du BCN Interpol Algérie. Il s’agit, nous dit-on, de deux présumés terroristes, dont un présumé «émir» du GIA, extradés les deux d’Europe. Cette source fait part de certaines «réticences» enregistrées chez certains autres pays qui ne coopéreraient pas facilement avec l’Algérie. «Notre pays refuse d’extrader ses ressortissants accusés dans d’autres pays. Nous demandons des preuves de culpabilité aux pays demandeurs de renseignements sur nos ressortissants et nous n’agirons pas sans l’aval de la justice algérienne», explique cette source, selon laquelle «quand ces preuves existent, ces ressortissants algériens sont jugés en Algérie».
Les biens de Mokhtar Belmokhtar saisis:::::::::
Par le biais de la résolution 13/73, datée de l’année dernière, le conseil de sécurité des Nations unies a ordonné la saisie des biens de Mokhtar Belmokhtar, ancien «émir» de la zone du désert algérien du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Cela est mentionné sur la «red notice» d’Interpol. Ont fait l’objet de la même mesure Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaïda, né le 10 mars 1957 à Djeddah, en Arabie saoudite, recherché par Interpol en vertu de mandats d’arrêts internationaux délivrés par les USA, l’Espagne et la Libye. D’autres, dont Zawahirry Aiman Mohamed, numéro deux d’Al Qaïda, né en juin 1951, à Giza, en Egypte, recherché par Interpol en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé à son encontre par l’Egypte. Il est à noter, par ailleurs, et selon le directeur de la police judiciaire, qu’en ce qui concerne la cybercriminalité, un groupe de travail œuvre, au ministère de la Justice, pour l’élaboration d’une loi réprimant davantage la cybercriminalité. Pour ce qui est de l’extradition de Abdelmoumène Rafik Khalifa, il explique que cela est du ressort de ce ministère. Des résolutions seront formulées, demain, au terme de ces deux journées d’études.