DAKAR (Sénégal) AFP - 2 Avril 2012
http://www.africa1.com/spip.php?article20418Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé lundi à Dakar que "la France ne s’engagera pas militairement" au Mali, où "la situation se dégrade très rapidement", mais elle est prête à une aide "logistique".
"La situation est dangereuse, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à nos ressortissants dont la présence n’est pas indispensable de quitter le pays, il faut prendre le maximum de précautions", a déclaré M. Juppé à des journalistes, ajoutant : "Nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation, mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali".
M. Juppé s’est inquiété de l’influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali.
"Ensuite il y a la question militaire, puisqu’il semble que l’offensive touareg se déplace vers le sud", a-t-il dit, ajoutant : "Le volet militaire mérite une concertation plus approfondie, il appartient à la Cédéao d’en décider".
En pleine campagne présidentielle, la France ne peut s'engager militairement au Mali sans risque d'augmenter sensiblement les dépenses publiques en période de crise aiguë et fâcher en conséquence les électeurs qui tourneront le dos au Président sortant, candidat à sa propre succession.
Néanmoins, elle envisage clairement une intervention indirecte par le biais des soldats de la CEDEAO. Mais sur le plan militaire, n'est-il pas déjà trop tard