Révélations – La Turquie déploie secrètement des mercenaires syriens au Niger : Au service d’Israël, des Emirats et du Maroc !
Rédaction - mise à jour 2024/05/19
Une totale redistribution des cartes est en train de s’opérer à grande vitesse au Sahel. Si c’est l’AES qui y donne l’impression d’être aux commandes, il y a risque que cela ne soit qu’illusion. Le chamboulement des rapports de force régionaux nous en dira sans doute plus dans les prochains jours. Car, dans touts les cas de figures, l’Algérie, puissance régionale incontournable, aura son mot à dire dans ces chambardements menés en profondeur, et à la hussarde. En attendant, la Turquie vient d’avancer une importante pièce, une tour ou un cavalier, dans ce jeu d’échecs à inconnues multiples. Dans ce jeu aux multiples acteurs, la France, jadis toute puissante et incontournable dans cette partie du monde, y est honnie, et n’y détient plus même pas un malheureux petit pion.
Les évènements se précipitent et s’enchainent à très grande vitesse au Sahel. Cela, sur fond d’acteurs éloignés qui tirent les ficelles dans l’ombre, dans une discrétion quasi-absolue.
« Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, ces combattants syriens venant des régions sous contrôle turc sont partis au Niger depuis un an pour y «protéger des intérêts et des projets turcs». C’est, en gros, ce que rapporte le journal français de droite Le Figaro. Cette info est certes à prendre avec des pincettes pour deux raisons au moins. D’abord, la France, qui a soutenu le terrorisme en Syrie sous Hollande, est aussi derrière l’assassinat de Kadhafi, qui a ouvert la boite de Pandore, et déclenché une vague terroriste sans précédent au Sahel. Ensuite, cette observatoire, dont les membres sont « réfugiés à Londres, donne certes et souvent de bonnes infos depuis des années. Elle n’en demeurent pas moins orientées et tronquées selon les besoins politiciens du moment. « Au Niger, d’où le dernier soldat de l’opération française Barkhane est parti fin décembre, un millier de combattants syriens venant des régions sous contrôle turc sont actifs depuis un an. Ils y ont été envoyés pour «protéger des intérêts et des projets turcs», révèle l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
D’après l’ONG, certains n’en sont pas revenus, et au moins neuf de ces mercenaires ont été tués. « Dans les régions du nord de la Syrie contrôlées par la Turquie, où l’enrôlement au sein de factions pro-Ankara constitue le principal débouché selon Omar, son salaire mensuel ne dépassait pas les 46 dollars. «Ici au Niger, on nous paye 1500 dollars», ajoute le jeune homme, qui fait vivre sa mère et ses frères et sœurs. «J’espère pouvoir abandonner le combat à mon retour et ouvrir un petit commerce». Omar faisait partie d’un premier groupe de plus de 200 combattants qui ont quitté le nord de la Syrie à la mi-août pour la Turquie. Le jeune homme et deux autres combattants syriens proturcs joints par l’AFP ont indiqué s’être portés volontaires pour partir au Niger auprès du groupe Sultan Mourad, la principale faction pro-turque dans le nord de la Syrie.
Un échiquier politique en pleine reconfiguration par des donneurs d’ordres « anonymes…
Au quartier général du groupe, ils ont signé des contrats de six mois avec une société de conseil militaire privée turque, Sadat, qui protège des intérêts turcs, notamment des mines, au Niger. «Des officiers de Sadat sont entrés dans la pièce et nous avons signé le contrat avec eux», a témoigné pour sa part Ahmed (également un nom d’emprunt), qui se prépare à se rendre au Niger. «Ils s’occupent de tout, des mesures de protection, des modalités de voyage…», ajoute l’homme de 30 ans. Sadat est considérée comme l’arme secrète de la Turquie pour ses opérations extérieures, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, même si son chef l’a démenti lors d’un entretien avec l’AFP en 2021. En 2020, un rapport du Département américain de la Défense affirmait que Sadat avait envoyé des équipes en Libye former des combattants syriens pour soutenir le gouvernement de Tripoli. Le Centre syrien pour la justice et la responsabilité affirme que Sadat était également «responsable du transport aérien international de mercenaires» vers la Libye et l’Azerbaïdjan, en guerre contre l’Arménie, via la Turquie. Interrogé par l’AFP, le ministère turc de la Défense a affirmé que «toutes ces allégations étaient fausses», rapporte notamment ce journal. Dans cet inextricable micmac la Turquie n’est pas non plus exempte de reproches. Tant s’en faut. Ses services secrets ont en effet financé et armé pendant des années Daech dans le nord de la Syrie pour s’en servir contre les rebelles du PKK. Les « djihadistes » venus du monde entier passaient par la Turquie pour se rendre en Syrie, comme le Pakistan avait été durant la décennie 1980 la plaque tournante des « moudjahidine » financés et armés par la CIA venus se battre en Afghanistan. Voilà pourquoi il est permis de se demander si le Niger, en prétendant s’émanciper de la tutelle et du paternalisme de la France en particulier, et de l’Occident en général, n’est pas en train de tomber sous les fourches caudines de lobbies bien pires, menés par la Turquie, certes, mais servant les agendas mortifères de Tel-Aviv et Abou Dhabi, non sans des financements émiratis. Ces lobbies, également complices avec le Maroc, ont déjà largement avancé leurs pions en Libye, plus précisément dans la partie est de ce pays, contrôlée par le maréchal Haftar. Reste à se demander si l’AES (Alliance des Etats du Sahel. Formée du Niger, du Mali et du Burkina-Faso), est au courant de ces dangereuses manœuvres et alliances. L’Algérie, non plus, ne saurait tolérer que des forces qui lui sont vertement hostiles puissent venir s’installer à ses frontières sud. L’échiquier politique dans son entier est en train d’être redessiné au Sahel. Il n’est pas toujours facile de savoir qui tient la plume, et qui est le donneur d’ordres derrière le rideau…
El Ghayeb Lamine
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