Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

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scorpion-rouge35
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Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par scorpion-rouge35 »

la Minorité Musulmane birmane est la Comunauté la "PLUS PERSÉCUTÉE AU MONDE" selon l'ONU :shock:
Birmanie: Human Rights Watch dénonce les exactions contre les Rohingyas

"Le gouvernement [birman] aurait pu arrêter ça" : dans un rapport très critique publié mercredi 1er août, l'organisation Human Rights Watch (HRW) accuse les forces de sécurité birmanes de "meurtres, viols et arrestation de masses" à l'encontre de la minorité musulmane des Rohingyas. Dans ce document de 56 pages qui s'appuie sur 57 entretiens avec des témoins de ces exactions, HRW dénonce par ailleurs la passivité du gouvernement birman depuis le début des émeutes interconfessionnelles entre bouddhistes et musulmans début juin dans l'Etat de l'Arakhan (nord-ouest de la Birmanie).

Non seulement, dans les cas les plus extrêmes, les policiers et paramilitaires birmans se sont livrés à des exactions contre les musulmans, mais ils n'ont, au mieux, "rien fait pour protéger" ces derniers, alors que le "gouvernement limite l'accès des organismes humanitaires à la communauté Rohingya". "Beaucoup sont toujours déplacés et manquent cruellement d'aide alimentaire, d'un abri et de soins médicaux."
Plus généralement, poursuit le rapport, les autorités sont restées "inactives", n'ont pas pris les mesures adéquates pour freiner la montée des tensions et la flambée des violences. Des témoins bouddhistes arakhanais comme musulmans ont raconté aux enquêteurs de HRW comment "les soldats du gouvernement sont restés passifs quand des membres de chacune de ces communautés ont attaqué ceux de l'autre, détruit des villages et assassiné un nombre indéterminé de victimes".

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Les troubles ont commencé en juin après que la rumeur du viol d'une jeune bouddhiste arakhanaise s'est répandue dans la région. Le 3 juin, un groupe de villageois bouddhistes a attaqué un bus et tué 10 musulmans qui s'y trouvaient. Selon HRW, des policiers et des soldats ont assisté à ce lynchage mais n'ont rien fait pour l'empêcher.

Le 8 juin, des musulmans rohingyas ont alors déclenché une émeute contre les bouddhistes dans la ville de Maungdaw, faisant un nombre de morts encore indeterminé. Ensuite, le cycle de violences et de représailles s'est enclenché, allant jusqu'à affecter la capitale de l'Etat, Sittwe, où les forces de l'ordre auraient cependant depuis réussi à ramener le calme.

Les Rohingyas, des musulmans parlant un dialecte bengali, représentent une communauté de 800 000 personnes vivant depuis des décennies dans cette région située à la frontière du Bengladesh. Arrivés dans la région au temps de l'empire britannique des Indes, dont la Birmanie faisait partie jusqu'en 1935, les autorités birmanes les traitent d'"immigrants illégaux".

LA COMMUNAUTÉ LA "PLUS PERSÉCUTÉE AU MONDE", SELON L'ONU

Considérée par les Nations unies comme la communauté la "plus persécutée au monde", cette minorité musulmane est de longue date dépourvue de tous ses droits : depuis 1982, une loi les a rendu apatrides et ils ne sont pas reconnus parmi les 130 ethnies répertoriées en Birmanie.

Leurs déplacements sont limités, ils font face à des difficultés constantes pour se marier, pour envoyer leurs enfants à l'école, pour aller à l'université. Cibles privilégiés de l'appareil d'Etat au temps de la junte militaire, où ils ont été les victimes de travail forcé, d'extorsions et de confiscation de leurs terres, ils se sont enfuis par vagues successives au Bengladesh dans les années 1980 et 1990. Ils y seraient encore plusieurs centaines de milliers, survivant dans des conditions de misère extrème.

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Un Rohingya de 36 ans a raconté à HRW comment il a vu, lors d'un des épisodes de violence, "des Arakhanais [bouddhistes] mettre le feu aux maisons [des Rohingyas] : Quand les gens ont essayé d'éteindre les incendies, les paramilitaires nous ont tiré dessus. La bande d'Arakhanais s'est mise à nous taper dessus avec des gros bâtons." Un autre Rohingya du même quartier a affirmé : "J'étais à quelques mètres de là seulement. J'étais sur la route. Je les ai vus abattre au moins six personnes, une femme, deux enfants et trois hommes. La police a emmené leurs cadavres."

Le responsable pour l'Asie de Human Rights Watch, Brad Adams, estime que l'amélioration de l'image de la Birmanie depuis le processus en cours de démocratisation et l'autodissolution de la junte militaire en 2011 constituent paradoxalement un obstacle à la mobilisation internationale : "Si les atrocités qui ont eu lieu en Arakhan s'étaient produites avant le processus de réformes entrepris par le gouvernement, la réaction internationale aurait été prompte et vigoureuse", estime-t-il.

"Mais la communauté internationale semble aveuglée par un éclairage romantique du grand changement qui serait en train d'advenir en Birmanie et l'on signe de nouveaux accords commerciaux et lève des sanctions alors même que les exactions continuent", ajoute M. Adams.

L'envoyé spécial des Nations unies, Tomas Ojea Quintana, s'est rendu mardi en Arakhan sur les lieux des troubles. Auparavant, il avait affirmé que ces émeutes représentaient un "défi" pour le gouvernement.

Bruno Philip (Bangkok, correspondant)

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/ar ... _3216.html
apparemment la population birmane est profondément anti-musulmane résultat de dizaine d'années de propagande des dictatures militaire contre les rebelles musulmans

16/10/2012 / BIRMANIE
La Birmanie refuse d’accueillir une organisation musulmane



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Moines manifestant à Rangoun lundi 15 octobre. Photo publiée par Burma VJ on Facebook.

Confronté à plusieurs manifestations de moines bouddhistes contre l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le gouvernement birman a décidé de faire marche arrière en interdisant l’ouverture d’un bureau de l’organisation dans la capitale du pays. L’un de nos Observateurs, un musulman birman, exprime sa déception.

L’OCI est une structure de coopération internationale visant à "renforcer la solidarité islamique" entre ses 57 États membres. L’organisation panislamique avait obtenu, le mois dernier, l’autorisation d’ouvrir un "bureau humanitaire" dans la capitale birmane afin d’enquêter sur les affrontements qui ont opposé bouddhistes et musulmans de la minorité musulmane rohingya en juin dernier.

Près de quatre mois après ces heurts meurtriers, les tensions intercommunautaires sont toujours vives et des milliers de Rohingyas restent confinés dans des camps de réfugiés dans l’État de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie. Beaucoup ont peur de rentrer chez eux alors que les moines bouddhistes multiplient les manifestations exigeant la déportation de cette minorité ethnique en dehors du pays.

C’est dans ce contexte tendu que plusieurs milliers de moines sont descendus dans les rues de Rangoun, lundi 15 octobre, pour protester contre l’éventualité de l’ouverture d’un bureau de l’OCI en Birmanie. Face à la fronde bouddhiste, le gouvernement a rapidement capitulé, annonçant en fin de journée qu’il suivrait la "volonté du peuple".

"Le président n’autorisera pas l’ouverture d’un bureau de l’Organisation de la conférence islamique" a ainsi déclaré à l’AFP un responsable de l’administration présidentielle.

Près de 4 % de la population birmane est musulmane. Certains ont la nationalité birmane alors que d’autres, comme la minorité ethnique rohingya, sont apatrides.

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Photo publiée par Burma VJ on Facebook.

"Ils dénoncent l’OCI comme une organisation terroriste alors qu’elle a un bureau permanent auprès des Nations unies !"

Pathi Kyaw Oo est imam dans la municipalité de Pyin Oo Lwin, près de Mandalay. Il fait partie de la minorité ethnique pathi.

Il faut le dire franchement : la majorité des gens en Birmanie détestent tous les musulmans, pas seulement les Rohingyas. Quand l’OCI a voulu s’installer ici, ses détracteurs l’ont aussitôt dénoncé comme une organisation terroriste… Alors que ça n’a rien à voir – l’OCI a un bureau permanent auprès des Nations unies ! Il y a tellement peu de personnes prêtes à nous aider que nous, musulmans, aurions été très heureux que l’OCI vienne ici pour voir comment on nous traite.

Les moines qui manifestent mélangent religion et ultra-nationalisme. En fait, à l’instar de nombreux Birmans, ils croient que les musulmans sont en quelque sorte des étrangers dans ce pays – même s’ils vivent ici depuis des générations. Le bouddhisme est une grande religion et de nombreux moines sont pacifiques et démocratiques. Mais, malheureusement, certains sont avant tout attirés par le pouvoir… Et la discrimination contre les autres est justement un moyen de renforcer leur pouvoir.

Dans ma ville, des moines ont ainsi distribué des pamphlets anti-musulmans dans les rues. Ils disent que les musulmans sont des criminels et que personne ne devrait acheter quoi que ce soit dans des boutiques tenues par des musulmans. Ils essayent constamment de nous intimider.

“Les musulmans se demandent aujourd’hui, quand est-ce que les violences atteindront ma ville ? Ma maison ?"

Bien sûr, il ne s’agit pas seulement des moines. Il y a quelques jours, un de mes amis musulmans à Rangoun m’a dit que son fils, un apprenti dentiste, avait été obligé de se raser la barbe – ses enseignants lui ont laissé le choix entre se raser ou être expulsé de l’école…

La discrimination contre les musulmans devient de plus en plus grave à travers tout le pays depuis les violences de juin dernier. Notre situation avait déjà empiré au cours des dernières décennies – discriminations au niveau de l’accès à l’éducation, du logement, et des opportunités économiques – désormais nous avons réellement peur pour notre futur. Ces tensions nous poussent à nous interroger. Les musulmans se demandent aujourd’hui, quand est-ce que les violences atteindront ma ville ? Ma maison ?"

http://observers.france24.com/fr/conten ... yingha-oci
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soudard
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par soudard »

Au bengla desh de l'autre coté de la frontière, ils lynchent des bouddhiste sou des indouistes quand ça leur prend aussi. J e parle même pas des histoires sunnites/shiites au Pakistan... Quand les gens sont pauvres et sont victimes ils essaient de trouver des victimes à leur tour... Dans cette région, c'est catastrophique. La moindre rumeur et c'est le massacre.
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scorpion-rouge35
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par scorpion-rouge35 »

Les violences continuent en Birmanie
Les violences entre bouddhistes et musulmans gagnent Rangoun

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© AFP
Les affrontements entre bouddhistes et musulmans qui ont débuté il y a près d'une semaine dans le centre du pays gagnent désormais l'ancienne capitale birmane. Les autorités de la ville ont affirmé être "prêtes" à intervenir.



Les violences entre bouddhistes et musulmans qui ont fait 40 morts ces derniers jours en Birmanie se rapprochent désormais de Rangoun, a indiqué la police, ce mardi. La veille, de violents affrontements ont eu lieu à Sittwin, dans la région de Bago, à environ 150 km au nord de la principale ville du pays. Plusieurs mosquées et des dizaines de maisons ont été détruites.

"Des personnes extérieures sont entrées dans la ville avec environ 50 motos vers 21h hier soir [...] Elles sont allées vers la seule mosquée et l'ont détruite", a expliqué à l'AFP un habitant Kyaw Thet. "Avant leur arrivée, il y a eu une coupure de courant et des lignes téléphoniques", et ils sont repartis au bout d'une heure, a-t-il ajouté.

Corps calcinés

Tout a commencé par une simple querelle, le 20 mars, entre un vendeur musulman et des clients à Meiktila, dans le centre du pays. La dispute dégénère et échappe à tout contrôle. Des bandes armées détruisent des quartiers entiers en incendiant des maisons et des mosquées. Dans les rues de la ville, les corps calcinés jonchent le sol.

"Beaucoup de musulmans ont peur, explique Cyril Payen, correspondant de FRANCE 24 en Thaïlande voisine. Meiktila est une ville normalement extrêmement paisible et calme".

Pendant trois jours, des groupes d'émeutiers, dont des moines bouddhistes, ont transformé Meiktila en coupe-gorge, avant que la ville ne soit placée sous état d'urgence et que l'armée n'en reprenne le contrôle le 23 mars. "Quand je suis sorti de ma voiture, j’ai été attaqué par un groupe, ils m’ont donné des coups de couteaux", confie un habitant. Un groupe de journalistes a même été menacé par des moines bouddhistes et des jeunes hommes armés de couteaux et de bâtons, qui les ont forcé à remettre les cartes mémoire de leurs appareils photos.

Selon l'ONU, citant des estimations du gouvernement, plus de 12 000 personnes ont été déplacées à la suite de ces violences. Et des dizaines de personnes ont été arrêtées pour leur participation supposée à ces émeutes qui témoignent d'une tension préoccupante entre les communautés bouddhiste et musulmane.

La police en alerte à Rangoun

En conséquence, l'ambassade des États-Unis à Rangoun, soulignant la "profonde émotion suscitée de toutes parts", a "fortement" déconseillé à ses ressortissants de se rendre dans la région de Mandalay, où est située Meiktila, mais aussi d'éviter certains quartiers de Rangoun. L’ancienne capitale n'a pas été touchée par les violences mais certaines rumeurs ont provoqué des tensions ces derniers jours.

Les autorités se veulent rassurantes. "La police dans tous les quartiers est en alerte et prête s'il se passe quelque chose", a indiqué une source policière à Rangoun.

En 2012, des affrontements entre bouddhistes de la minorité ethnique rakhine et musulmans de la minorité apatride des Rohingyas avaient déjà fait plus de 180 morts et 110 000 déplacés dans l'Ouest.

"Il y a un risque considérable de nouvelles violences si des mesures ne sont pas mises en place pour empêcher cette escalade", a mis en garde le conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, sur le site internet des Nations unies, évoquant de possibles "graves conséquences".

Avec dépêches

http://www.france24.com/fr/20130326-vio ... nt-rangoun
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Bandy_600
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Massacre des Musulmans Rohingya en Birmanie !!

Message par Bandy_600 »

J'ai parcouru quelques sous-forum de ce site, sans trouver de Topic consacré au terrible massacre dont sont victimes nos frères et soeurs Rohingya en Birmanie.
Ils sont brûlés vifs, tués à la machette, exterminés, hommes, femmes, vieillards et enfants, dans l'indifférence générale.

L'ONU se fiche bien de ces musulmans qui n'ont même pas le droit à la nationalité Birmane, faisant d'eux des apatrides (ce qui est interdit en Droit International).

Mais ce Droit International à géométrie variable, ne s'applique pas pour de pauvres musulmans qui ne se trouvent pas sur le chemin des champs de pétrole et de gaz.
L'Arabie Saoudite et le Qatar si prompt à vouloir "réprimer" Bachar Al Assad au nom soi-disant des droits de l'homme, font preuves d'un silence assourdissant à l'endroit de "leurs frères" Rohingya.

Nous ne pouvons hélas pas faire grand chose pour eux, mais le minimum que l'on puisse faire, c'est parler de leur sort, éveiller les consciences, ou faire un don.

Un article traitant du sujet


tayeb
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Re: Massacre des Musulmans Rohingya en Birmanie !!

Message par tayeb »

L’extrême-bouddhisme menace les musulmans

La grande affaire en Birmanie, en ce début juillet 2013, c'est le dernier numéro de Time Magazine. Bien qu’il ait été interdit dans un pays où les réflexes de censure perdurent… Mais la libéralisation de l’accès à internet, engagée depuis deux ans, a donné au journal américain une résonance nationale, doublée d'une réprobation générale. Sous le titre, « le visage de la terreur bouddhiste », le numéro du mois de juillet représentait en effet, sur sa couverture, un célèbre moine birman : Wirathu.

Le 1er juillet, jour de la parution, une manifestation a réuni des milliers de moines dans les rues de Rangoon pour protester contre le magazine. Et le président de la République, Thein Sein, en visite officielle aujourd’hui à Paris, a affirmé publiquement son soutien à ce « moine vénérable » et cette « noble personne », qui incarne pourtant la voix d’un extrême-bouddhisme.

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L'homme est en effet accusé d’avoir, par ses discours au vitriol, largement relayés sur les réseaux sociaux ou en DVD, encouragé les meurtres de musulmans qui se sont produits, toute l'année dernière, parfois sous forme de véritables pogroms, en plusieurs endroits de la Birmanie.

Un bouddhisme extrémiste, voire « terroriste », qui s’en prendrait aux musulmans ? L’image cadre mal avec un imaginaire occidental qui associe le bouddhisme à la méditation et au sourire paisible du bouddha et qui a, par ailleurs, souvent tendance à considérer le moindre barbu fréquentant une mosquée comme un Ben Laden en puissance…

Pourtant, sans participer directement eux-mêmes aux exactions commises envers les musulmans birmans, un puissant groupe de moines nationalistes et racistes attise les tensions interreligieuses et interraciales. Au-delà du constat que toute religion peut engendrer ses propres monstres, les violences commises contre les musulmans birmans au nom de la protection du bouddhisme constituent aujourd’hui la plus grande menace sur le futur d’un pays qui prétend marcher vers la démocratie. D’autant qu’elles se sont produites avec la complicité des autorités et le silence de l’opposition.
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Je suis quelqu’un de pacifiste », se défend immédiatement Wirathu, le chef de file, avec le moine Wimala, de cet extrême-bouddhisme. L’homme d’une quarantaine d’années dirige le monastère de Ma Soe Yein, le plus grand de Mandalay, la principale ville du nord du pays, avec près de 3 000 moines. Il arrive avec trois heures de retard, explique l’un de ses nombreux assistants, parce qu’il a été recueillir, dans les villages alentour, des signatures pour la campagne qu’il vient de lancer afin de faire voter une loi prohibant les mariages entre femmes bouddhistes et musulmans…

Pendant qu’un assistant distribue aux visiteurs une brochure en anglais relatant deux témoignages de viols et violences commis par des musulmans à l’encontre de femmes bouddhistes, un autre filme l’entretien accordé par Wirathu. « Pour éviter que mes propos ne soient déformés », explique le moine, comme il estime qu’ils l’ont été par la journaliste de Time, « parce que derrière ce magazine, il y a les intérêts des musulmans irakiens ».

Ce qu’il raconte ce jour-là n’est pourtant guère éloigné des propos cités par le magazine américain. « Je pense que les musulmans sont le principal danger pour la Birmanie et pour le bouddhisme », explique-t-il, bien que cette minorité ne représente qu’entre 3 et 4 % de la population birmane. « Le bouddhisme est menacé, parce qu’il suffit d’un musulman dans un village pour faire du mal aux cent bouddhistes qui y vivent alors que cent bouddhistes réunis ne lèveraient pas la main sur un seul musulman », renchérit-il, en jetant aux oubliettes les récents meurtres collectifs de musulmans par des bouddhistes en plusieurs endroits de la Birmanie.
Son bureau est placardé de dizaines de portraits de lui debout, assis ou en position du lotus, mais il y a aussi quelques grands posters d’Aung San Suu Kyi, dont un en compagnie d'Hillary Clinton. Ce qui ne l'empêche pas d’accuser le parti de la prix Nobel, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), d’être « noyauté par les musulmans », parce qu’elle ne l’a pas défendu lors de la parution du magazine américain.

Les organisations de défense des droits de l’homme reprochent, à l’inverse, à Aung San Suu Kyi d’être demeurée silencieuse en juin et novembre 2012, lorsque des centaines de Rohingyas musulmans de l’État d’Arakan, à l’ouest de la Birmanie, ont été massacrés, ou en mars 2013, quand les quartiers musulmans de la ville de Meiktila, au centre du pays, ont été rasés par des bouddhistes armés.

Le discours de Wirathu s’inscrit en défense d’une identité bouddhiste qui confond critères religieux et raciaux, parce que les Bamars, la principale ethnie de Birmanie, sont dans leur quasi-totalité bouddhistes, tandis que les minorités ethniques peuvent être, aussi, chrétiennes ou animistes. « Je critique les musulmans, parce qu’ils commettent des crimes, notamment des viols de femmes bouddhistes », affirme-t-il. Mais le propos glisse rapidement vers une dénonciation raciste des musulmans, « à l’âme fruste et au corps sale ».
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Une des racines de son hostilité est économique. Les musulmans, dont beaucoup sont commerçants, sont suspects de s’enrichir et, avec cet argent, de pouvoir s’acheter des femmes birmanes, qu’ils obligeraient ensuite à se convertir. Il est donc à l’origine de la « campagne 969 », un chiffre emblématique du bouddhisme, qui enjoint les commerçants de signaler, à l’aide d’autocollants, que leur boutique ou leur taxi est bouddhiste pour éviter que les Birmans ne commercent avec les musulmans.

Mais, là encore, il estime qu’il s’agit d’un geste d’apaisement « puisqu’on constate que les musulmans s’enrichissent et que les bouddhistes s’appauvrissent depuis 60 ans. Lancer cette campagne revient donc à œuvrer pour la paix en permettant de rééquilibrer les choses ». Pourtant, juge Ashin Gambira, le leader de la révolte des moines de 2007, « cette campagne 969 va à l’encontre de l’enseignement du Bouddha qui prône la tolérance, l’égalité entre les êtres humains et l’amour ».
Les massacres de Meiktila


N’achetez pas dans les magasins de vos ennemis », avait donc martelé Wirathu, parmi d’autres paroles hostiles aux musulmans, lors de son déplacement, en décembre 2012, à Meiktila, une ville située à 150 kilomètres au sud de Mandalay. Depuis, en mars 2013, les mosquées et les maisons musulmanes de cette ville ont été entièrement détruites et une cinquantaine de musulmans ont été massacrés au sabre ou brûlés vifs…
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Meiktila (juillet 2013)© JC


Wirathu refuse toute corrélation entre son discours et ces exactions. « D’une part, j’ai prononcé ce discours cinq mois avant ce qui s’est passé à Meiktila et c’était un discours d’union, affirme-t-il. De l’autre, ce sont les musulmans qui sont responsables des violences, parce qu’un moine a été tué. » Cependant, Win Thein, député LND de la circonscription de Meiktila, affirme que, pendant les deux jours de violences, « Wirathu était présent. Bien sûr, il ne s’est pas mêlé à la foule en colère qui attaquait les musulmans, mais j’ai bien vu qu’il était satisfait ».

Quatre mois après ce pogrom, les décombres jonchent encore les quartiers musulmans rasés de Meiktila, la tension est toujours palpable et le couvre-feu toujours en place, de 21 heures à 4 heures du matin. « Regardez, là, c’était ma maison, explique une femme assez chic d’une cinquantaine d’années croisée au milieu des ruines. C’était une maison de plus de 100 mètres carrés, qui allait jusqu’à la rue. Il ne reste que les escaliers. Là, c’était les toilettes, et ici la chambre à coucher. Tout est détruit. »
Le 20 mars dernier, à la suite d’une querelle dans un magasin vendant de l’or entre le propriétaire musulman et des clients bouddhistes, des heurts ont éclaté, jusqu’à ce qu’un moine, attaqué par un groupe de jeunes musulmans, meure des suites de ses blessures à l’hôpital. Le soir même, une foule de bouddhistes venus de Meiktila et d’autres villes alentour s’en est pris, pendant 24 heures, aux mosquées et aux maisons musulmanes du centre-ville, puis a rasé un autre quartier musulman en périphérie de la ville.

« J’ai vu plusieurs personnes mourir sous mes yeux et mon frère a été tué pendant ces attaques », raconte Min San, qui vendait des poulets avec sa sœur. « Aujourd’hui, j’ai très peur des bouddhistes qui ont brûlé tout notre quartier et nos mosquées. Je n’ai plus confiance en personne et j’ai besoin d’aide. » Parmi les morts, on compte plusieurs étudiants réfugiés dans une école coranique, massacrés à l’arme blanche avec leurs enseignants.

« Deux de mes neveux ont été tués ce jour-là, raconte Ma Thu, 38 ans, une vendeuse de vêtements qui a réussi à fuir, pieds nus et sans aucune affaire, sa maison ayant été aspergée d’essence puis incendiée. Le premier était en mauvaise santé et n’a pas pu courir. Et l’autre, ils l’ont poignardé, puis l’ont jeté dans le feu alors qu’il était encore vivant. »
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Une mosquée détruite à Meiktila© JC

Comme la grande majorité des musulmans de Meiktila, qui représentaient environ 30 % des 100 000 habitants de la ville, elle vit désormais dans un camp de réfugiés en périphérie de la ville, interdit d’accès, même si elle a le droit de sortir entre 9 heures et 11 heures du matin pour faire des courses. « Ce n’est pas un camp, c’est une prison », dit-elle.

Ma Thu profite des quelques minutes qui lui restent avant de devoir retourner au camp de réfugiés pour relayer une rumeur persistante : « C’est le gouvernement qui est en train d’attiser la haine entre bouddhistes et musulmans. Je ne comprends pas exactement pourquoi le gouvernement ferait cela, mais Meiktila est une ville de garnison, pleine de militaires. Ils auraient pu arrêter cela s’ils en avaient eu la volonté. »

Pour Win Thein, député de la ville et présent au moment des exactions, ce n’est pas une rumeur. « J’ai été voir le chef de la police et le représentant du gouverneur de la région qui se trouvaient là. Je leur ai demandé de disperser la foule qui était devant l’école coranique. Il y avait un cordon d’une centaine de policiers armés qui auraient tout à fait pu intervenir. Quand la foule a compris que la police ne bougerait pas, elle a lancé l’assaut et j’ai vu trois personnes tuées sous mes yeux. Je ne pourrai jamais l’oublier. Je veux insister sur le fait que la police et les autorités locales ont laissé faire, des heures durant, les massacres. »
Complicité et silence des autorités
En plus du racisme ordinaire dont font preuve une large frange de Birmans après 50 ans d’une dictature « qui a érigé le nationalisme et la haine des musulmans en doctrine officielle », juge Ashin Gambira, une partie des militaires et des autorités actuelles a sans doute tout intérêt à entretenir les haines confessionnelles.

Dans cette période de transition, cibler la minorité musulmane permet de désigner un autre ennemi intérieur que le régime militaire grossièrement repeint en régime civil, en espérant ainsi faire oublier les crimes passés. En outre, ces boucs émissaires peuvent devenir un dérivatif aux difficultés quotidiennes d’une population birmane qui ne bénéfice guère de l’ouverture économique, confisquée par les affairistes proches des militaires.

Par ailleurs, les tenants de l’ordre ont beau jeu de mettre la montée en puissance et en visibilité d’une parole anti-musulmane sur le compte de la récente liberté d’expression. Après tout, les discours les plus enflammés de la haine intercommunautaire croissante circulent sur les réseaux sociaux interdits il y a encore deux ans, et Wirathu avait été emprisonné entre 2003 et 2010, au motif qu’il avait nourri, par ses discours, des émeutes anti-musulmanes à Mandalay. Désormais, il est défendu par le président de la République, alors que son discours n’a guère varié…

Difficile de savoir si la tolérance au mieux, la complicité au pire, dont bénéficient ceux qui s’en prennent régulièrement aux musulmans birmans, émanent de quelques tenants d’une ligne dure au sein du régime, soucieux de créer des troubles pour maintenir la mainmise des forces de sécurité et de l’armée sur le pays, ou bien de l’ensemble d’un gouvernement qui affiche sa volonté réformiste sans beaucoup passer aux actes.
« Les deux sont possibles, juge Win Thein. Les troubles font entrer les militaires dans le jeu. À Meiktila, l’état d’urgence a été déclaré, ce qui signifie qu’on considère que la police n’est plus en mesure de contrôler la situation et qu’il faut faire appel à l’armée, mais je pense que le laissez-faire du gouvernement est aussi une stratégie pour affaiblir Aung San Suu Kyi dans la perspective des élections de 2015. »

En effet, continue le député de la LND, « ces violences mettent notre parti dans une situation très difficile. Si on soutient les musulmans, la majorité bouddhiste va nous accuser d’être influencés par l’étranger, aussi bien par les ONG internationales que par les pays musulmans. Mais si on ne réagit pas, on va dire qu’on ne fait pas attention aux minorités et qu’on ne respecte pas les principes démocratiques qui nous sont chers. C’est pour cela qu’Aung San Suu Kyi ne s’est pas exprimée, même s’il est sûr que les bouddhistes sont les agresseurs et les musulmans les victimes ».

Parmi les opposants historiques à la junte birmane, nombreux sont ceux qui préfèrent également se taire. Nilar Thein, figure emblématique des révoltes étudiantes de 1988, explique qu’elle ne peut même pas se prononcer sur le projet de loi visant à interdire aux femmes bouddhistes d’épouser un musulman. « C’est une question trop sensible, explique-t-elle. Aujourd’hui, la question religieuse peut tout embraser. » Rares sont les anciens dissidents, tels le célèbre satiriste Zarganar ou le moine Gambira, a avoir été à l’initiative d’une campagne intitulée « Coexistons », en faveur de la paix entre les communautés musulmanes et bouddhistes.
Win Thein tient cependant à préciser avoir « beaucoup entendu la presse internationale critiquer le silence d’Aung San Suu Kyi, sans s’intéresser à ce que des membres de la LND comme moi faisaient au niveau local. J’ai secouru des musulmans de Meiktila, au point que des habitants bouddhistes me surnomment désormais Hajj, celui qui a fait le pèlerinage à La Mecque, ce qui est, pour eux, une insulte. Et la LND dans son ensemble a refusé de s’associer à la campagne des moines destinée à faire voter une loi sur les mariages inter-communautaires, alors qu’ils sont très écoutés et qu’ils ont annoncé qu’ils demanderaient aux gens de ne pas voter en 2015 pour les politiques et les députés qui ne les auraient pas soutenus. Mais je ne veux rien avoir à faire avec ce nationalisme bas du front, même s’il doit me coûter mon siège ».

En attendant, les exactions envers les musulmans prospèrent dans la « démocratie disciplinée » affichée par le régime birman, avec la complicité des autorités et le mutisme de l’opposition démocratique. Et cela plus encore, quand il s’agit des Rohingyas, une minorité parmi la minorité musulmane, et l’une des plus persécutées au monde selon l’ONU
Le « nettoyage ethnique » des Rohingyas


Le monde a un autre agenda pour la Birmanie. 2012, année de la démocratie en Birmanie : ouverture, élections partielles, espoir, investissements, levée des sanctions, explosion du tourisme, diplomatie… Il est trop tard pour reculer. Trop tard pour condamner la dictature quand on a applaudi la démocratie trop attendue. L’annonce d’une élection, et le monde est devenu sourd à nos cris. » Ainsi parle Habiburahman, un membre de l’ethnie rohingya en exil à Melbourne, dans un saisissant témoignage écrit en collaboration avec Sophie Ansel, publié en fin d’année dernière aux éditions Steinkis et intitulé Nous, les innommables. Un tabou birman.
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En effet, pendant que la Birmanie s’ouvrait au monde et que le monde s’ouvrait à elle, les Rohingyas de l’État d’Arakan, situé tout à l’ouest du pays, subissaient un véritable « nettoyage ethnique », selon un rapport de Human Rights Watch3 publié fin avril 2013, au moment même où l’Union européenne levait officiellement ses sanctions.

Fondé sur plus de 100 témoignages, ce rapport affirme que les autorités birmanes et des membres de groupes arakanais ont commis plusieurs crimes contre l’humanité, notamment en juin et octobre 2012. Dans le village de Tan Thei par exemple, le 23 octobre, au moins 70 Rohingyas ont été tués, dont 28 enfants assassinés à la hache. Et au moins quatre fosses communes, destinées à masquer l’ampleur des massacres, ont été repérées. Aujourd’hui, les Rohingyas sont près de 800 000 à vivre à l’intérieur de camps de réfugiés précaires, séparés de la population bouddhiste.

Le tableau officiel des autorités birmanes évoque, lui, moins de 80 morts et de violences intercommunautaires. Mais, pour les représentants de la communauté rohingya qui ont réussi à fuir l’État d’Arakan en dépit de l’interdiction qui leur est faite de se déplacer, et parviennent à communiquer avec les personnes restées sur place, le bilan serait de 10 000 tués et environ 16 000 maisons et 57 mosquées de 70 villages musulmans détruites. Une flambée de violence qui s’inscrit dans une série d’opérations militaires lancées par les autorités birmanes contre cette ethnie d’origine bengali : « Or pur » en 1959, « Davantage de pureté » entre 1969 et 1971 ou « Dragon roi » de 1978 à 1979…

Les Rohingyas sont, aux yeux de la plupart des Birmans endoctrinés par cinquante années de dictature nationaliste et raciste, des « kalars », un terme qui veut désigner une couleur de peau censément plus sombre, et pourrait se traduire par « bougnoule ». Surtout, ils ne sont pas considérés comme des Birmans depuis une loi de 1982 sur la nationalité qui spécifie que seuls y ont droit les groupes ethniques pouvant faire la preuve de leur présence sur le territoire avant 1823, date de la première guerre anglo-birmane. Peu importe qu’en 1820, l’ethnologue britannique Walter Hamilton évoquait déjà les « Rooingas » en expliquant qu’il s’agissait de « mahométans établis depuis longtemps dans le pays ».

Non inclus dans la liste, pourtant longue, des 135 ethnies officielles que compte la Birmanie, considérés comme des migrants illégaux « bengalis », mais non reconnus par le Bangladesh comme des ressortissants de ce pays, ils sont donc apatrides et interdits de déplacement dans leur propre pays. Même Aung San Suu Kyi, interrogée par des journalistes étrangers l’an dernier, a balbutié « je ne sais pas… », à la question de savoir s’ils devaient être considérés comme Birmans.

Bien qu’elle ait pris position, le mois dernier, contre une loi interdisant aux Rohingyas d’avoir plus de deux enfants, la prix Nobel ne défend pas frontalement ces populations, afin de ne pas s’aliéner les autorités actuelles et une grande partie de la population birmane pour qui « les Rohingyas n’existent pas », ainsi que le dit par exemple Ko Mho.

L’homme tient un commerce de photos abordant l’autocollant de la campagne 969 et évoque le cas d’un Rohingya ayant « 13 femmes et 83 enfants », véhiculant ainsi le cliché le plus répandu sur une ethnie suspecte « d’envahir » l’État d’Arakan et de menacer l’équilibre démographique avec les Rakhines bouddhistes qui y vivent. Il voudrait donc les « renvoyer chez eux », même si, comme l’explique Aye Aye San, une jeune fille rohingya installée sans papiers à Rangoon : « Je n’ai jamais mis les pieds au Bangladesh, je n’y ai pas de famille, je suis né ici et j’habite ici »…

Lorsqu’il reçoit, et avant même toute question, Abu Tahay, homme politique rohingya installé à Rangoon, brandit donc « les preuves » de la présence ancienne de cette ethnie dans le pays, notamment des copies d’une inscription sur une pierre du VIIIe siècle et un rapport britannique sur l’Arakan de 1826. Pour lui, existe aujourd’hui la volonté de faire « disparaître un peuple, comme au Rwanda ».

Aung Zarni3, intellectuel birman réfugié en Malaisie, fait partie des rares activistes à « n’avoir toujours pas le droit de rentrer en Birmanie » et ne cesse de dénoncer la mobilisation idéologique du régime qui, selon lui, n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé en ex-Yougoslavie. Il va jusqu’à employer le terme de « génocide ».
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Un terme soigneusement évité par un appel de personnalités internationales intitulé « Nous refusons le silence face à l’apartheid et au nettoyage ethnique en Birmanie »3 et une pétition titrée « Birmanie : stoppons le prochain Rwanda »3, ayant réuni plus d’un million de signatures, qui préfèrent alerter sur la gravité de la situation, sans rentrer dans les arguties rhétoriques qui ont entouré les massacres commis au Darfour.

Mais la situation est d’autant plus inquiétante dans un pays où les signes nazis et les références à Hitler sont visibles sans choquer personne. Certains, comme ce père de famille motard croisé devant une école de la nouvelle capitale Naypwidaw, disent connaître le nom de Hitler, sans savoir ce qu’il a fait.

On peut toutefois légitimement imaginer que les multiples graffitis nazis présents sur ce camion, conduit par des Rakhines bouddhistes dans l’État d’Arakan et photographié juste avant les violences anti-Rohingya du mois de juin 2012, sont un signal informé, adressé à cette population, d’une volonté de les voir disparaître de Birmanie.
Sur les réseaux sociaux où la haine intercommunautaire s'exprime sans détours, la référence à Hitler est aussi présente, comme dans ce commentaire posté en face d’une photo de réfugiée rohingya, comparant explicitement leur sort à celui des Juifs.

Pour Chris Lewa, coordinatrice de The Arakan Project, « la situation des Rohingyas est bien pire que celle des musulmans du reste du pays », mais les clichés et le racisme se sont étendus à tous les musulmans du pays. La manière dont ils sont traités constitue donc aujourd’hui le principal obstacle au processus de transition birman, redoublé par le silence d’une communauté internationale galvanisée par les promesses d’une démocratie dont elle refuse de voir les zones noires.

Comme le raconte Habiburahman : « Nous sommes devenus l’ennemi, puisqu’il en fallait un, vite, pour remplacer la rancœur probable d’un peuple contre des généraux tortionnaires. Ceux-là mêmes qui ont réduit un pays riche et un peuple éduqué en ruines. »
http://www.mediapart.fr/journal/interna ... _article=1

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Re: Massacre des Musulmans Rohingya en Birmanie !!

Message par Bandy_600 »

Merci Tayeb pour cette contribution très éclairante.

Il faut continuer à sensibiliser le maximum de monde au malheur des Rohingya. Je ne sais pas si en Algérie on est au courant (je vis en France), mais ce serait bien que l'opinion publique Algérienne soit sensibilisée sur ce sujet.
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par scorpion-rouge35 »

topic existait déjà , j'ai fusionner les deux :)
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par AT 15 KHRYZANTEMA »

Je dépoussière un ancien topic mais le conflit lui n'est pas terminé malheureusement ....

Les rebelles qui lancent des drones kamikazes en essaim contre les forces du du régime militaire ...

Si quelqu'un reconnait ses drones,ont dirait des mini shahed .... :scratch:


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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par Dechraoui »

Tu es sur que ce sont des rebelles musulmans ? Je sais plus où j’ai lu qu’il y avait au moins une dizaine de groupes rebelles importants ayant au moins 1 milliers d’hommes certains comme les Karens ou les Shans ont 20 ou 30 mille hommes ?
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par AT 15 KHRYZANTEMA »

je montre juste les drones pour voir si quelqu'un reconnait le modèle utilisé .... :D

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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par Dechraoui »

C’est vrai que tu n’as pas dit rebelles musulmans 😀 après l’usage des drones et munitions rôdeuses se généralise partout sauf dans l’armée algérienne nous on n’aime pas céder à la mode on est plus malins que le reste du monde entier

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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par Shilka »

Dechraoui a écrit :
17 mars 2024, 00:02
C’est vrai que tu n’as pas dit rebelles musulmans 😀 après l’usage des drones et munitions rôdeuses se généralise partout sauf dans l’armée algérienne nous on n’aime pas céder à la mode on est plus malins que le reste du monde entier
:lol: nous on réagit que dans l'urgence, on apprend dans la douleur malheureusement, ces drone la ressemble au Shahed mais ce style la est en effet generalisé, les Chinois ont aussi des lanceur de drone similaire, mais pour en connaitre l'origine, il suffis de voir qui soutient ces groupe pour ce rapproché du coupable :lol:
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Re: Tensions et Conflit Intercommunautaire en Birmanie

Message par AT 15 KHRYZANTEMA »

Les assaut des rebelles sur une tranchée des gouvernementaux n'ont rien à envier à se que l'ont voient en ukraine .... assaut frontale !!!

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