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malikos
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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Jihadist leader ‘very probably’ killed by French forces in Mali

2018/15/11- French forces operating in Mali killed seven suspected jihadists after a recent nighttime raid, possibly including a top leader in an alliance of insurgents linked to Al-Qaeda, the French army said Thursday.

Al-Mansour Ag Alkassim, the chief of a wing of the Group to Support Islam and Muslims (GSIM), was « very probably » among those killed in the operation the night of Sunday to Monday, army spokesman Patrik Steiger told AFP.

The GSIM, which the US added to its list of foreign terrorist organisations in September, has been carrying out attacks across the arid Sahel expanses of Western Africa over the past two years.

Alkassim, operating mainly in northern Mali, has been sought by the authorities for years.

France has deployed the 4,500-member Barkhane force to the region in a bid to train local forces and help repel the attacks.

Most recently the GSIM claimed responsibility for a suicide attack where killed three in the northern city of Gao on Monday.

The recent raid came after a Reaper surveillance drone located the group in the Gourma region, between the cities of Gao and Timbuktu, and French forces flew in by helicopter, Steiger said.

After the firefight, the soldiers discovered both light arms and heavy weapons, and equipment for making improvised explosive devices (IEDs), he said, calling it a « significant blow » against the group.

France helped Malian forces stave off a jihadist insurgency that took control of large parts of the north in 2012, but large swathes of the country still remain out of the government’s control.

AFP

Sahel-Elite – Photo: A soldier with France’s 4,500-member Barkhane force on patrol in Mali in November 2017 (AFP)https://httpsahel-elite.com/2018/11/15/ ... more-11052
Le chef de la faction Al-Mansour Ag Alkassim visé dans un raid de Barkhane
Commando français dans la région de Tombouctou.
© RFI/Olivier Fourt
Par RFI Publié le 15-11-2018 Modifié le 16-11-2018 à 06:05

Sept jihadistes ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi dans le nord du Mali lors d'un raid mené par des soldats français de l'opération Barkhane, a indiqué ce jeudi l'état-major français des armées. Parmi les jihadistes tués figure « très probablement » Al-Mansour Ag Alkassim, le chef d'une faction du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, principale alliance jihadiste du Sahel liée à al-Qaïda. L'opération a été menée contre un groupe terroriste (GAT) formellement identifié. Le commando envoyé sur place a officiellement « riposté » à des tirs ennemis.
L'état-major français parle d'un coup sévère porté aux groupes terroristes opérant dans la région. L'opération s'est déroulée de nuit, lors d'un raid héliporté dans la région du Gourma. La cible était surveillée par un drone, évoluant en altitude. L'objectif était le commandant de la katiba Al-Mansour Ag Alkassim, surnommé Katiba « 3-Alpha » par les militaires de Barkhane. Groupe armé bien connu, mais dont le chef restait mystérieux opérant dans le centre du Mali, et dont le renseignement français évaluait les effectifs à une cinquantaine d'hommes au total.

Le mode d'action correspond à celui des forces spéciales françaises (COS), qui sont généralement chargées de traquer et neutraliser les chefs de guerre les plus dangereux. A Paris, l'état-major évoque « l'élimination très probable » du chef de la katiba. Sur les réseaux sociaux, des messages audio de condoléances en langue tamasheq ont été publiés.

L'opération a permis de saisir des armes et des composants servant à la fabrication de bombes artisanales (IED). Al-Mansour Ag Alkassim est une faction ayant rejoint le Groupe dit de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM). « Ce raid est certainement lié aux opérations qui se sont déroulées dans la même région à Ndaki le 16 octobre dernier », précise une source militaire. Barkhane et les forces maliennes avaient alors affronté un groupe lourdement armé.http://www.rfi.fr/afrique/20181115-mali ... d-barkhane

malikos
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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » revendique sa première attaque au MaliPosté dans Afrique, Opérations par Laurent Lagneau Le 10-03-2017

....Effectivement, si les groupes jihadistes continuent de menacer la région de Kidal, celles de Tombouctou et de Gao ont connu près d’une centaine d’attaques en 2016. Et 51 autres ont été menées par les groupes jihadistes dans des secteurs situés plus au sud.

Le 5 mars, 11 soldats maliens ont perdu la vie ..... été revendiquée, auprès de l’agence mauritanienne ANI, par le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulman », une formation nouvellement créée par la fusion d’Ansar Dine, d’al-Mourabitoune et de l’Émirat du Sahara, qui est une branche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)..... dirigé par le malien (et touareg) Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine.
http://www.opex360.com/2017/03/10/le-gr ... e-au-mali/
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans annonce sa formation dans un document vidéo transmis le 1er mars 2017 à l'agence de presse mauritanienne Agence Nouakchott Information (ANI) et diffusé le lendemain3,4. Plusieurs chefs djihadistes apparaissent dans cette vidéo : Iyad Ag Ghali, l'émir d'Ansar Dine ; Djamel Okacha, l'émir d'AQMI au Sahara ; Amadou Koufa, l'émir de la katiba Macina ; Abou Hassan al-Ansari, l'adjoint de Mokhtar Belmokhtar, émir de la katiba Al-Mourabitoune ; et Abou Abderrahman El Senhadji le qadi d'AQMI5,6,7. Ces derniers annoncent leur rassemblement dans une seule structure et prêtent allégeance à Ayman al-Zawahiri, l'émir d'al-Qaïda ; à Abdelmalek Droukdel, l'émir d'AQMI ; et à Haibatullah Akhundzada, l'émir des talibans5,3. Iyad Ag Ghali est désigné comme le chef de ce mouvement3.

Ces organisations djihadistes étaient déjà étroitement liées avant leur fusion et s'étaient coordonnées dans diverses opérations8,4. Par cette annonce, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans cherche à s'afficher comme un groupe puissant et à contrer l'influence de l'État islamique8,4.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_de ... _musulmans

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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La force Minusma découvre 32 cadavres à Kidal : Les maîtres de la ville instruisent leur inhumation
Malijet.co 21/11/2018 2018-11-21
Hier lundi, 19 novembre 2018 à 11h10 à Kidal, à la frontière algérienne, se serait opérée une découverte par la force Minusma de 32 cadavres dans la localité du village d’Inkhalid, non loin de leur véhicule de transport.



Ces victimes ont été dépouillées de tous biens et du moteur de leur véhicule par des individus non identifiés. Selon nos relais et nos sources, une planche photo aurait été réalisée par la force Minusma et remise aux autorités et à une ONG de kidal.

Pour faute d’autorisation de la CMA , la mission des FAMA, cantonnée au Moc de Kidal, n’a pas pu faire le déplacement pour effectuer le constat pouvant servir d’élément pour l’enquête préliminaire.

Selon les sources concordantes, les 32 victimes auraient été inhumées vers 16h00 sur place sur autorisation des groupes armés. Dans la même journée du 19 novembre 2018, plusieurs familles de Kidal ont pleuré les décès des proches qui ont été identifiées grâce à l’identité du chauffeur et la planche photo réalisée par les militaires de la Minusma. Pour l’heure, aucune réaction du gouverneur de Kidal n’a ete recensée dans la ville.http://malijet.co/nord-mali/la-force-mi ... -inhumatio

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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Mali : un rapport documente les crimes de guerre et l’impunité à l’œuvre dans le centre du pays
Jeune Afrique-20 novembre 2018 à 13h50 | Par Aïssatou Diallo
Dans un rapport publié jeudi 20 novembre, la FIDH et l’AMDH dénoncent des violations des droits humains contre les populations dans le centre du Mali, pouvant être qualifiées de crimes de guerre. Ces régions en proie à des attaques jihadistes font également les frais de la lutte anti-terroriste dans un contexte de tensions intercommunautaires notamment pour l’accès aux ressources du fleuve Niger.

Le 8 novembre dernier, une vidéo du prédicateur et chef de la katiba Ansar Eddine Macina Amadou Diallo, dit Koufa, est mise en ligne. Il est aux côté de deux autres leaders du Groupe de soutien à l’islam et au musulmans (GSIM) : Iyad ag Ghali et Djamel Okacha dit Yahya Abou al-Hammam. Dans un message en langue peule ponctué de versés coraniques, Koufa appelle « les peuls de tous horizons au jihad ».

Depuis 2015, le centre du Mali, zone contrôlée par le chef jihadiste peul et ses hommes, surnommés « les hommes de la brousse », est touchée par la fièvre jihadiste. Si son influence prospère, c’est qu’il est en terrain fertile.

Le delta du Niger est le théâtre d’affrontements entre agriculteurs (majoritairement dogons et bambaras) et éleveurs (surtout peuls) notamment pour l’accès aux ressources naturelles, dans un contexte rendu d’autant plus tendu par les conséquences du changement climatique.

En prenant la défense des « pauvres » dans ses prêches et en tenant un discours « égalitariste », Koufa s’est façonné une image de justicier, en opposition à l’État souvent perçu comme prédateur, mais aussi de libérateur face à la mainmise des familles nobles. Il se pose également en défenseur des peuls, victimes selon lui des attaques des milices d’auto-défense des autres ethnies et de l’armée ainsi que de ses alliés français dans la lutte contre le terrorisme.

« Le centre qui concentre 40% des attaques dans tout le pays est devenu la zone la plus dangereuse du Mali », pointent la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) dans un rapport publié le 20 novembre.

À travers des interviews de victimes, de témoins, d’anciens djihadistes, de responsables communautaires ou associatifs, d’autorités locales, ces organisations ont mené entre mai et juillet 2018 des recherches sur « les graves violations des droits humains et leurs auteurs présumés ainsi que sur les ressorts du conflit en cours au centre du Mali », en se focalisant sur les régions de Mopti et de Ségou. Elles dépeignent des populations prises au piège entre les groupes jihadistes, les milices d’auto-défense et l’armée.

Les violences dans le centre ont causé « 500 victimes civiles entre janvier et août 2018 ». Ces deux dernières années, 1 200 civils y ont été tués, une cinquantaine de villages brûlés, poussant au moins 30 000 personnes à fuir la région.

C’est également l’une des régions où l’on a le moins voté au cours de la présidentielle qui a reconduit Ibrahim Boubacar Keïta au pouvoir. À cause de l’insécurité, plusieurs bureau de vote n’ont pas pu ouvrir.

Des exactions de part et d’autre
Selon le rapport, les jihadistes sont les premiers responsables de la terreur et de l’instabilité dans la zone. Sous l’impulsion d’Amadou Koufa, la Katiba Macina a ciblé militaires, représentants de l’État, chefs traditionnels et religieux, et toute personne opposée à sa vision rigoriste de l’Islam.

Plusieurs dizaines de villages du Centre Mali vivent désormais sous son joug, caractérisé par « l’imposition de règles de vie totalitaires, des exactions graves et répétées (les enlèvements, la torture, les assassinats, les violences sexuelles) et la fermeture des écoles publiques ».

Selon l’ONU, 750 écoles étaient fermées en mai 2018 dans les régions de Kidal, Gao, Menaka, Tombouctou, Motpi et Ségou, et près de 225 000 enfants étaient privés de cours « en raison de l’insécurité ».

En mars 2018, près d’une école sur trois (264 sur 682) était fermée dans l’académie de Mopti, selon les chiffres de l’administration malienne. Aujourd’hui, le centre du pays concentre 65 % des écoles fermées du pays.

La passivité de l’État face aux exactions commises par plusieurs milices, notamment Donzos, questionne

La prolifération des milices d’auto-défense, essentiellement constituées sur des bases ethniques, pour pallier à l’absence de l’État depuis 2012 a également contribué à la détérioration de la situation sécuritaire. Qu’elles soient Peules, Bambaras, ou Dogons, elles ont contribué à l’infernal cycle d’attaques et de représailles. « La passivité de l’État face aux exactions commises par plusieurs milices, notamment donzos, questionne sur les soutiens politiques dont certaines bénéficient », souligne le rapport.


Si les liens entre gouvernement et milices dogons restent à démontrer, il est en revanche plausible que les donzos aient été dans un premier temps utilisés par les forces armées maliennes (FAMA), comme « éclaireurs ou informateurs, avant de participer plus activement aux combats – avec ou sans l’aval de l’état-major militaire ». Selon les enquêteurs, de nombreux témoins disent avoir vu des donzos mener des opérations militaires aux côtés des FAMA.

Le rapport fait également ressortir les abus de certaines opérations antiterroristes qui constituent un obstacle au retour de l’État. Au cours de l’opération « Dambé » lancée en février 2018 dans le cadre du « Plan de sécurisation intégré » des régions du Centre, près d’une centaine de personnes auraient été exécutées sommairement et de façon extra-judiciaire.

La FIDH et l’AMDH détaillent six opérations au cours desquelles « des unités des FAMA ont arrêté et exécuté 67 individus présentés comme des « terroristes » et ont fait disparaître leurs corps dans des fosses communes ». La majorité des victimes sont des civils Peuls assimilés aux djihadistes.

« Certaines opérations anti-terroristes des FAMA ont été de véritables expéditions punitives répondant au même mode opératoire : arrestations sur la base de liste de noms, exécutions sommaires, enfouissement des corps dans des fosses communes. Ces crimes n’ayant donné lieu à aucune condamnation risquent de se poursuivre, alors qu’ils sont commis contre des civils désarmés, qu’ils soient ou non des soutiens des djihadistes », estime Maître Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.

Crimes de guerre
En juin 2018, le ministère de la Défense et des anciens Combattants a reconnu l’existence de « fosses communes impliquant certains personnels FAMA dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti ». Les dépouilles de 25 personnes avaient été découvertes la veille par des riverains après une opération de l’armée malienne.

Ce communiqué était la première reconnaissance officielle d’une implication de FAMA dans des actes de violences contre des populations civiles dans la région. Le ministre de la Défense, Tiéna Coulibaly, avait alors « instruit au Procureur militaire d’ouvrir une enquête judiciaire » et « réitéré sa détermination et sa ferme volonté de lutter contre l’impunité, et engagé les FAMA au strict respect des conventions des droits de l’homme et du Droit international humanitaire dans la conduite des opérations ».

L’escalade des violences au centre du Mali est en passe de devenir hors contrôle et ne se résoudra pas à coup d’opérations militaires spectaculaires

La FIDH et l’AMDH évoquent cependant des crimes pour lesquels les responsables ne sont presque jamais punis. Le rapport documente ainsi plusieurs crimes commis par des éléments des forces présentes dans les régions de Ségou et de Mopti : groupe jihadiste de Koufa, milices communautaires et Forces armées maliennes, agissant notamment dans le cadre du G5 Sahel.

« Mais compte tenu de leur nature, de leur gravité et de leur ampleur depuis maintenant plus de trois ans », la FIDH et l’AMDH estiment qu’ils peuvent constituer « des crimes de droit international et notamment des crimes de guerre ». Ces derniers constituent des violations graves du droit international humanitaire commises à l’encontre de civils ou de combattants à l’occasion d’un conflit armé, qui entraînent la responsabilité pénale de leurs auteurs.

Les organisations appellent une réponse forte de la part des autorités politiques et judiciaires maliennes. « Tant pour répondre à l’obligation de l’État malien de juger des crimes de droit international que pour mettre un terme aux violences dans le centre du pays. »

Pour Maître Moctar Mariko, président de l’AMDH, « L’escalade des violences au centre du Mali est en passe de devenir hors contrôle et ne se résoudra pas à coup d’opérations militaires spectaculaires. Sans retour d’un État fort et juste, qui entreprendra de rétablir le lien entre toutes les communautés, la terreur jihadiste et les affrontements entre communautés continueront de prospérer ».

https://www.jeuneafrique.com/668127/pol ... e-du-pays/

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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Centre du Mali: heurts mortels entre chasseurs et militaires
AFP-20 novembre 2018 à 16h23

Une intervention de l’armée malienne contre une milice de chasseurs traditionnels dogons dans le centre du Mali dimanche s’est soldée par plusieurs morts et blessés, ainsi que par des arrestations, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Depuis l’apparition il y a trois ans dans cette région du groupe du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, les violences intercommunautaires se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Ces violences ont fait plus de 500 morts civils depuis le début de l’année, selon l’ONU.
En octobre, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, avait présidé à Mopti (centre) une rencontre entre Peuls et Dogons au cours de laquelle ce groupe de chasseurs dogons accusé d’exactions, baptisé Dan Nan Ambassagou, avait promis de respecter un cessez-le-feu à condition « que l’Etat malien assure la sécurité de tous les citoyens ». Dimanche, les habitants du village de Koromatintin (centre) ont été réveillés en pleine nuit par des tirs de jihadistes présumés, a indiqué à l’AFP le chef militaire de ce groupe, Youssouf Toloba. Alertés, « les combattants de Dan Nan Ambassagou sont allés s’installer dans le village pour la sécurité des populations et de leurs biens », a-t-il ajouté.Quelques heures après, des véhicules d’un détachement militaire basé dans la localité voisine de Koro ont encerclé le village, puis d’autres « ont ouvert le feu sans riposte » des chasseurs qui ont enregistré plusieurs disparus, quatre blessés graves, ainsi que des dégâts, a affirmé M. Toloba.
Le gouverneur de la région de Mopti, le général Sidi Alassane Touré, a confirmé cet accrochage mais en a fourni une version différente.Selon lui, des militaires maliens en patrouille « ont entendu des coups de feu. Ils se sont rendus dans la localité, dès que les chasseurs dogons ont aperçu leurs véhicules, ils ont ouvert le feu sur eux. L’armée a riposté, il y a eu des échanges de tirs ». »Le bilan est de 4 morts, 5 blessés qui reçoivent des soins à l’hôpital de Mopti », tous dans les rangs du groupe armé, a ajouté le gouverneur, faisant état de l’arrestation de 15 personnes par les militaires.Selon le responsable de Dan Nan Ambassagou, « le lendemain (lundi) des jihadistes armés sont venus occuper le village ».
Rappelant que la même unité de l’armée avait confisqué ou détruit en juillet de nombreuses motos appartenant à son groupe, M. Toloba a appelé le gouvernement à muter l’officier qui la commande.De son côté, le gouverneur a estimé que ces heurts ne remettaient pas en cause le cessez-le-feu annoncé en septembre par le groupe de chasseurs. »C’est à eux de nous indiquer où ils sont basés. Mais ils ne peuvent continuer à tourner partout comme par le passé, parce qu’ils ont été clairs lors de la signature de la convention de cessez-le feu-avec le gouvernement », a néanmoins déclaré le général Touré.
https://www.africa1.com/news/centre-du- ... res-141441

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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Mali : le Canada ne prolongera pas sa mission de paix
AFP-18 novembre 2018 à 12h04

Le Canada ne prolongera pas sa mission de paix au Mali a indiqué samedi le ministre canadien de la Défense en marge du Forum sur la sécurité internationale à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

Interrogé par un journaliste de CBC, la radio anglophone publique d’État, sur la possible prolongation de la mission de paix du Canada au Mali, le ministre Harjit Sajjan a répondu que « les discussions » qu’il avait eues « avec d’autres membres de la sécurité des Nations unies n’avaient pas conduit à cela ».

« Chaque année, une nation prend ses responsabilités en déployant un contingent. Nous l’avons fait », a ajouté M. Sajjan. « Les Nations unies travaillent avec d’autres nations pour nous remplacer ».

La mission malienne du Canada s’achèvera en juillet, comme prévu initialement. Elle a débuté le 1er juillet 2018 dans le nord du Mali, à Goa, en remplacement de l’armée allemande.

250 soldats et huit hélicoptères
A l’heure actuelle, un contingent de 250 soldats canadiens et huit hélicoptères sont déployés dans le pays d’Afrique de l’Ouest pour effectuer notamment des évacuations médicales de la mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Cette mission de paix des forces armées canadiennes est la première depuis celle qui avait avorté au moment du génocide au Rwanda en 1994.

Le retour des Casques bleus en Afrique répond également à un engagement de campagne du Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s’était fait élire en octobre 2015, avec la promesse, entre autres, de réengager le Canada dans les missions de paix des Nations unies.

Ottawa souhaite aussi obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en 2021.

https://www.jeuneafrique.com/666698/pol ... n-de-paix/

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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http://www.tamoudre.org/geostrategie/re ... ociations/
Le Mali post « Accord d’Alger » : une période intérimaire entre conflits et négociations
Adib Bencherif– Politique africaine 2018/2 (n° 150), pages 179 à 201

1La rébellion touarègue amorcée en janvier 2012 s’achève officiellement avec la signature par les trois parties en conflit – le gouvernement malien, la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) [1] de l’« Accord d’Alger » [2]Multidimensionnel, l’accord porte sur des questions politiques et institutionnelles, de défense et de sécurité, de développement socio-économique et culturel, et sur les enjeux de la réconciliation, de la justice et les questions humanitaires. Signé le 15 mai 2015 par le gouvernement malien, la Plateforme et la médiation internationale, il n’est paraphé que le 20 juin 2015 par la CMA, soulignant ainsi les réticences et les insatisfactions des groupes rebelles. Sa mise en œuvre, suivie et soutenue par une médiation internationale [3]vise à instaurer un climat apaisé au Mali, plus particulièrement dans le Nord. Mais la période intérimaire de 18 à 24 mois prévue par l’accord est tout sauf apaisée. Elle est davantage la continuité du conflit qu’une réelle période de transition et multiplie les retards sur les échéanciers. Elle ne cesse d’ailleurs d’être prolongée et devrait être étendue jusqu’en 2019 [4] L’instabilité qui caractérise cette période peut s’expliquer par de multiples facteurs exposés dans de nombreux textes sur le sujet [5]D’abord, l’itération des rébellions touarègues au Mali a conduit à un manque de confiance entre les parties mais aussi à un rejet de l’accord par différents pans de la société civile et des figures politiques, considérant que le fait d’entrer en conflit permet d’obtenir par la violence des ressources politiques et économiques de l’État. Certains éléments de la société civile se mobilisent pour réclamer leur « inclusion » politique au sein de l’accord et ainsi bénéficier de la redistribution des ressources. De plus en plus de franges de la société civile, notamment parmi les jeunes, constituent des groupes armés pour défendre des intérêts communautaires, parfois avec l’appui d’anciens membres de groupes armés ou de militaires, à l’instar du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA). Les élites et les leaders des groupes armés s’inscrivent quant à eux dans une démarche en partie instrumentale pour se tailler des « parts du gâteau » malien, conduisant à une perpétuation des jeux de négociation entre les trois parties de l’Accord et à de nombreux conflits armés, notamment entre le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) de la Plateforme et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) de la CMA. De son côté, le gouvernement malien semble réticent vis-à-vis de la mise en œuvre de l’accord. La médiation internationale, quant à elle, représente des visions et des intérêts divergents d’acteurs extérieurs, et peine à parler d’une seule voix et à faire respecter les divers calendriers aux parties en conflit. Enfin, les groupes djihadistes et les réseaux de narcotrafiquants participent à la complexification du conflit malien et entretiennent des relations variées avec les parties en conflit. Ces facteurs s’enchevêtrent à travers deux nœuds de tension qu’incarne la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes entre 2015 et 2017. Cet article vise à éclairer les enjeux qui sous-tendent cet écheveau de facteurs ainsi que les perceptions qu’en ont les acteurs locaux. Après avoir dépeint l’hostilité et la suspicion entourant l’Accord d’Alger et sa mise en œuvre, les relations entre les facteurs mentionnés seront analysées, en retraçant les divers positionnements des parties en conflit et les perceptions induites par l’accord, principalement à travers les divers blocages observés lors de la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes. Cette étude se focalise sur les acteurs locaux, bien qu’il faille aussi prendre en compte les rôles variés des acteurs extérieurs [6] Très centrées sur l’identification des facteurs du conflit, la plupart des études cherchent à narrer une histoire du conflit, sélectionnant ou présentant certaines interprétations des événements, sans mettre en concurrence et en perspective les différents récits des acteurs locaux. Elles ignorent la diversité des points de vue et la complexité, les contradictions et les ambiguïtés des récits des acteurs locaux. Le développement qui suit vise à démontrer l’importance de se pencher sur les récits des acteurs locaux pour saisir les dynamiques du conflit.

2Il repose sur un matériel collecté au cours de deux séjours de recherche. Le premier, réalisé de juillet à septembre 2016, lorsque j’officiais en qualité de chercheur stagiaire à la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), un des acteurs de la médiation internationale [7]Au cours de ce séjour de recherche, il fut possible de participer à des réunions de travail avec les parties en conflit et les acteurs de la médiation internationale, souvent dans le cadre des réunions du Comité de suivi de l’Accord d’Alger (CSA), et d’avoir accès à des documents de première main [8] Le second terrain, mené de novembre 2016 à septembre 2017 au Mali et au Niger, était consacré à mes recherches doctorales portant sur les récits des élites politiques touarègues [9] Dans ce cadre, des entretiens semi-directifs et non directifs ont été réalisés à Bamako avec des chefs et des représentants des différents groupes armés, ainsi qu’avec des membres de l’administration et de la société civile. Enfin, des entrevues ont aussi été réalisées avec des membres de la médiation internationale, notamment au sein de l’Union africaine (UA) [10]La quasi-totalité des entretiens est anonymisée du fait du caractère sensible des données. Il s’agissait d’une condition sine qua non pour que les divers témoins et responsables se confient.

De l’Accord d’Alger à la période intérimaire : hostilité et suspicion maintenues
3L’hostilité et la suspicion des élites politiques maliennes, des leaders d’opinion et de la société civile, principalement dans le Sud du pays, sont permanentes à l’endroit de l’Accord d’Alger et de sa mise en œuvre. Un épisode survenu avant la signature de l’Accord d’Alger permet de se faire une idée de l’ampleur du rejet actuel. Il illustre l’attitude défiante du pouvoir malien, mais aussi de nombreuses franges de la société civile, dans la négociation avec les groupes rebelles du Nord du Mali, majoritairement touaregs et arabes. Alors que les discussions sont entamées à Alger de manière informelle entre les différentes parties, que les groupes rebelles consentent à faire quelques efforts, le Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, décide de se rendre à Kidal en mai 2014, sans négocier sa venue sur le terrain avec les groupes rebelles, et ce en passant outre les conseils de personnalités politiques maliennes et de médiateurs internationaux. Plusieurs d’entre eux ont souligné qu’ils avaient même tenté de dissuader le président et le Premier ministre d’effectuer cette visite. À son arrivée à l’aéroport de Kidal, le 16 mai 2014, des femmes et des jeunes manifestent contre sa venue [11] S’ensuivent des affrontements, principalement au niveau du bâtiment du gouvernorat de Kidal, entre les groupes rebelles, des groupes islamistes et l’armée malienne [12] Suite à cet épisode, la défaite militaire de l’armée malienne est telle qu’un officier français énonce que cette armée, qui avait été reconstruite entre 2013 et 2014 et était à nouveau fonctionnelle, est décousue et que tout est à refaire [13]

4Selon de nombreux médiateurs internationaux, l’arrivée de Moussa Mara à Kidal est alors associée à un déplacement de troupes militaires, notamment avec la venue du chef d’état-major Mahamane Touré et du général El Hadj Ag Gamou. L’intention du pouvoir malien de reprendre Kidal par la force est déjà connue et la démarche de Moussa Mara apparaît pour eux comme un coup de force. Toutefois, quelques jours plus tôt, le président Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) nie, face aux médiateurs et aux diplomates étrangers, la planification d’une attaque ou d’une intervention militaire [14]Soupçonneux malgré tout, les groupes rebelles se préparent et vont à l’affrontement. Selon un médiateur, des progrès avaient pourtant été constatés et des concessions avaient été faites peu de temps auparavant par les groupes rebelles [15]Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le HCUA et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) avaient en effet annoncé et libéré le gouvernorat, la radio et la télévision à Kidal en novembre 2013 [16]L’attitude du gouvernement malien représente alors, pour ce médiateur, un « entêtement » incompréhensible [17

5Le gouvernement d’IBK, ayant épuisé l’option militaire, se consacre alors pleinement à l’option politique et s’engage davantage dans le processus d’Alger. L’ensemble des médiateurs internationaux, des leaders des groupes rebelles et des groupes pro-Bamako s’accordent majoritairement sur ce point. En effet, les discours d’IBK entre le 17mai et le 21 mai, période des incidents à Kidal, passent d’un ton martial et guerrier à des propos plus conciliants [18]Ce changement de ton laisse percevoir un réalignement pragmatique du gouvernement pour l’option de la négociation mais aussi une tension vraisemblablement existante au sein du pouvoir malien entre les partisans d’une ligne dure et ceux d’une ligne plus modérée. Ainsi, après les affrontements de mai 2014, la frange modérée du gouvernement s’est imposée au vu des contraintes existantes. En effet, les partisans d’une ligne dure s’effacent ou adoptent temporairement une posture modérée. Toutefois, une fois l’Accord d’Alger signé, le gouvernement malien conserve une attitude ambivalente, s’expliquant vraisemblablement par cette tension interne toujours présente. Un ancien ministre de la défense déclare au CSA qu’il ne se sent ni concerné ni contraint par l’accord [19] alors que d’autres représentants de l’État malien s’inscrivent dans une volonté de le mettre en œuvre. Pendant toute la période transitoire, la ligne dure du gouvernement considère qu’en l’absence de la mise en place des autorités intérimaires dans les délais de l’accord, celui-ci serait considéré comme nul et non advenu : « Bref, une logique où ils [les partisans de la ligne dure] ne veulent pas de ces accords [20]Une hypothèse qui me semble très plausible est que certains des partisans de la ligne dure sont impliqués dans la création de milices et tentent de nourrir les dissensions au sein des groupes armés pour les affaiblir et rendre l’accord caduc. Ce schéma avait été clairement observé dans les années 1990 et suite à la rébellion touarègue de 2006. [21]Des relations étaient entretenues entre des milices communautaires et Bamako. Ces milices faisaient office de groupes armés par procuration afin d’affaiblir les groupes rebelles, tout en développant à chaque fois des agendas propres et autonomes de Bamako [22][

6Par ailleurs, une grande partie des élites politiques et intellectuelles mettent en opposition la souveraineté malienne et l’Accord d’Alger considéré comme l’imposition d’une vision étrangère, celle de la communauté internationale, ce qui complique sa mise en œuvre [23]Les discours de déni vis-à-vis de la gestion du Nord du Mali vont plus loin, faisant reposer la responsabilité de la situation actuelle au Mali sur la France ou l’Algérie (ou sur les deux). Ce type de discours se retrouve très souvent dans certains cercles politiques et intellectuels proches d’IBK, ou dans les propos de membres de groupes rebelles, à l’instar du MNLA et du HCUA, accusant les deux États d’avoir créé le Gatia et d’avoir aidé le pouvoir malien à les affaiblir [24En retour, les membres du Gatia accusent aussi régulièrement ces deux États de favoriser et de renforcer les groupes rebelles [25]

7Les médias maliens ne sont pas en reste. S’inscrivant majoritairement dans le registre d’articles d’opinion plus que d’investigations par rapport au conflit dans le Nord du Mali, beaucoup véhiculent des points de vue hostiles à l’Accord d’Alger [26] Pourtant, de l’aveu même de journalistes maliens qui expriment leur opposition à l’accord, beaucoup confessent qu’ils ne l’ont ni lu ni compris [27] Alors que la période intérimaire est initiée en 2015, les groupes armés du Nord du Mali continuent d’être qualifiés, assimilés ou associés à des « narco-djihadistes » par certains journalistes et médias maliens [28]Ces derniers contribuent à entretenir une confusion entre les groupes djihadistes, tels qu’Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui ne sont pas parties de l’accord, et les groupes rebelles qui, eux, le sont. Ce type de rhétorique a certainement participé à renforcer les tensions intercommunautaires et à complexifier la mise en œuvre de l’accord. Certains leaders d’opinion à Bamako insistent aussi sur le basculement d’Iyad Ag Ghali dans le djihadisme, alors qu’il est un ancien leader de la rébellion touarègue des années 1990 [29] Son parcours amène à établir une association hâtive entre les groupes djihadistes et les groupes rebelles touaregs. Sans laisser libre cours à une généralisation hâtive, il faut souligner que de nombreux témoignages d’interlocuteurs touaregs soulignent toutefois que des éléments du HCUA entretiennent des relations avec des groupes djihadistes, notamment avec le groupe Ansar Dine dirigé par Iyad Ag Ghali. Bien que les accusations d’accointance du HCUA avec les groupes djihadistes soient régulièrement lancées par les Imghad [30]membres du Gatia adverse, dirigé par Ag Gamou, des relationsinterpersonnelles entre des membres du HCUA et d’Ansar Dine sont probables. En effet, les liens tribaux entre Ifoghas préexistent et dépassent l’appartenance ou non au salafisme djihadiste. Des accusations plus précises sont faites par les membres du Gatia à l’endroit d’Alghabass Ag Intallah, leader du HCUA et frère de l’actuel amenokal [31]des Kel Adagh, et de Cheick Ag Aoussa, commandant de la branche militaire du HCUA jusqu’à sa mort le 8 octobre 2016. Rappelant que ceux-ci ont fait partie d’Ansar Dine avant de rejoindre le Mouvement islamique armé (MIA) puis le HCUA, de nombreux membres du Gatia affirment qu’Alghabass utilise les groupes djihadistes comme levier pour remettre les Ifoghas à la tête de la région de Kidal car ces derniers connaîtraient une perte d’influence face aux Imghad depuis les élections communales de 2009. Dans le cas de Cheick Ag Aoussa, il était accusé par le Gatia d’être un lieutenant de Iyad au sein du HCUA. Parallèlement à cela, certains membres et leaders de groupes, notamment au sein des MAA, sont impliqués dans le narcotrafic et ont entretenu, et entretiennent probablement encore, des relations avec le Mujao [32]Par ailleurs, il semblerait que certains notables arabes des MAA, parfois proches du pouvoir à Bamako, financent les groupes rebelles ou les groupes de la Plateforme pour protéger leurs réseaux de trafics de drogue, et ce en fonction des circonstances [33]Les préjugés sur le conflit véhiculés dans les médias, les stratégies rhétoriques élaborées par les différents acteurs du conflit pour délégitimer les parties adverses et les nombreuses relations passées ou présentes, alléguées ou réelles, entre les groupes rebelles, les milices, les groupes djihadistes et les narcotrafiquants amplifient nécessairement la suspicion de certaines franges de la société civile sur les mobiles des groupes armés parties à l’Accord d’Alger.

8Enfin, une lecture pessimiste est partagée par l’ensemble des acteurs sur l’instauration d’une paix durable entre les communautés touarègues et l’État malien, particulièrement de la région de Kidal. Un conseiller à la présidence affirme ainsi que la rébellion s’inscrit dans « une logique de rente » et que les Touaregs se soulèveront à nouveau [34]Par conséquent, la paix obtenue par l’Accord d’Alger ne serait à considérer pour les parties en conflit que sur le court terme. Que ce soit le gouvernement ou les groupes rebelles, la rhétorique d’un Mali piégé dans une temporalité circulaire, celle d’un cycle de rébellions touarègues ininterrompu, est fréquemment mobilisée. Enfin, à cela, s’ajoutent des commentaires qui allèguent que les rébellions menées par les Touaregs s’expliqueraient par leur « paresse », et que les autres régions du pays sont tout aussi pauvres, mais que les habitants y travaillent et cultivent la terre, malgré l’absence d’aide de l’État [35] Ce type de discours, basés sur des représentations négatives et des préjugés, exacerbe de facto les tensions identitaires et intercommunautaires. En effet, ils nient les souvenirs traumatiques que représentent pour les Touaregs, principalement de Kidal, les exactions commises par l’armée malienne au cours de la révolte touarègue de 1963 [36] De plus, certains intellectuels encouragent même une résolution des enjeux au Nord du Mali par un changement des modes de vie des populations, pour qu’elles basculent du pastoralisme à l’agriculture en milieu nomade [37] Arrimée à une grille fonctionnaliste, cette perspective soulève des enjeux pertinents au regard des défis économiques en milieu nomade. Cependant, ce regard sédentaro-centriste oublie que le mode de vie des populations ne se résume pas à sa dimension économique, mais participe aussi à une définition de soi, et donc à des enjeux identitaires.

9Finalement, le billet de Mahmoud Roche Keïta résume bien les difficultés ressenties autour de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger :

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« un accord de paix signé encore incompris par beaucoup et délibérément saboté par certains, énième intégration désarticulée des rebelles dans l’armée régulière, processus de désarmement et de cantonnement toujours aléatoire et pour finir la création des autorités intérimaires qui vient conforter le citoyen lambda dans sa conviction d’assister impuissant à la partition du Mali sinon à son hypothèque [38]
Les autorités intérimaires et les patrouilles mixtes : tractations, fragmentations et mésentente
11C’est dans un climat de suspicion entre les parties que l’Accord d’Alger est signé. Toutefois, la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes, censée aider à créer un climat de confiance, s’avère être un vrai casse-tête. Cela s’explique par la méfiance permanente entre les parties, mais aussi par les jeux d’intérêts dissimulés et les tractations interminables qui conduisent à des regains de violence.

12Les autorités intérimaires et les patrouilles mixtes sont péniblement installées et déployées au cours de l’année 2017 et continuent encore à être l’objet de discordes de manière régulière [39]Pourtant, les autorités intérimaires devaient être mises en place dans un délai de trois mois après la signature de l’accord au niveau des communes, des cercles et des régions du Nord du Mali [40]Quant aux patrouilles mixtes, elles devaient être déployées et opérationnelles après la mise en place du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) dans un délai de deux mois après la signature de l’Accord d’Alger [41] Le MOC consiste en un état-major commun composé des forces armées maliennes, de la CMA et de la Plateforme. Cela donne lieu à d’incessantes tractations entre les trois parties pendant la période intérimaire. On retrouve cette logique pour les autorités intérimaires. À tout cela s’ajoutent les protestations des membres de la société civile et des groupes armés qui se considèrent exclus de l’Accord d’Alger.

13Dans ce temps post-accord, les trois parties gèrent leurs relations au coup par coup, de manière tactique, en renégociant et en se repositionnant de manière constante en fonction des intérêts en jeu. Guichaoua et Pellerin qualifient cette logique de « bricolage [42]. Suite à l’annonce du retrait temporaire de la CMA dans sa participation au CSA, un haut responsable touareg malien résume la situation en soulignant qu’il suffit que l’une des trois parties soit en désaccord sur une étape pour qu’il y ait un blocage du processus de paix [43] Toutes les parties bénéficient donc d’une sorte de droit de veto. Il est aussi intéressant de noter que le retrait temporaire de la CMA ne concerne, au cours de cette réunion, que le MNLA et le HCUA. La Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance-2 (CMFPR-2) étaient quant à elles toujours présentes à cette réunion du CSA [44] Il y a donc sur le moment une association étroite entre la CMA et les composantes que sont le MNLA et le HCUA, démontrant le poids de ces deux groupes dans les discussions. Les médiateurs considèrent effectivement au cours de cette réunion que la CMA s’est retirée du CSA, oubliant ses autres composantes dans leurs discussions. La déclaration remise ce jour-là par les représentants du HCUA et du MNLA est d’ailleurs au nom de la CMA tout entière [45]

14Alors que le gouvernement malien et la Plateforme ont amorcé les discussions en ayant des positions proches et concertées, la Plateforme et la CMA se sont rapprochées, puis alignées au cours des différentes réunions du CSA dans leurs négociations avec le gouvernement malien qui était réticent sur certains points, notamment sur l’octroi de grades d’officiers accordés aux membres de mouvements armés et sur les questions de salaires ou de per diems pour les intégrés. Ce rapprochement entre la CMA et la Plateforme est observé suite à la rencontre d’Anéfis en 2015, où des différends tribaux et de hiérarchies statutaires, principalement entre les Imghad et les Ifoghas, sont au cœur des discussions [46]…. Si des représentants de l’État malien, des notables et des chefs de tribus du Nord du Mali sont présents à cette rencontre, la médiation internationale est exclue des discussions, n’ayant eu accès qu’à la déclaration finale entre les groupes. De nombreux observateurs et élites touarègues considèrent qu’il y a eu une entente entre les groupes sur la répartition des routes, des lieux de passage et des sites stratégiques servant au convoi des trafics de drogue.

15Toutefois, à la rencontre d’Anéfis, les parties ne parviennent pas à s’entendre sur l’ordre de priorité entre les autorités intérimaires et les patrouilles mixtes. La CMA insiste sur la mise en place des autorités intérimaires, probablement pour s’assurer de conserver ses assises à Kidal, priorité pour le HCUA composé de membres de la tribu des Ifoghas. La Plateforme considère quant à elle que l’urgence est la mise en place des patrouilles mixtes pour sécuriser les régions du Nord. Un médiateur me confirmait que les deux processus devaient être faits en parallèle et qu’il n’était pas question d’envisager un ordre de préséance entre la mise en place des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes [47]Finalement, les groupes finissent par signer avec l’État malien un document intitulé « l’Entente [48]. Ce document permet aux parties de s’entendre sur les quotas et les représentations associées pour les autorités intérimaires des différentes régions au nord du Mali. Cette négociation ne va toutefois pas impliquer la médiation de l’Accord d’Alger, ni l’opinion publique ou encore les partis de l’opposition, entraînant leur mécontentement. Les listes des représentants des autorités intérimaires commencent donc à être établies par les trois parties, sans qu’il y ait nécessairement un assentiment général. L’association Promédiation, un acteur extérieur à la médiation de l’Accord d’Alger, joue un rôle clé pour rapprocher les parties et élaborer « l’Entente ». Il est intéressant de noter que, pour certains diplomates africains, des élites politiques sud-maliennes et des élites touarègues, Promédiation est un intermédiaire du renseignement français. Pour les autorités françaises à Bamako, Promédiation est considéré comme un joueur gênant et extérieur, bousculant selon eux les prérogatives de la diplomatie française. Ces interprétations illustrent encore une fois à quel point le climat de confiance est faible entre les différents acteurs locaux et étrangers au Mali.

16C’est dans ce contexte qu’ont lieu les incidents de Gao du 12 juillet 2016. Des groupes de jeunes de Gao s’opposent à l’installation des autorités intérimaires pour remplacer les élus locaux actuellement en poste. Ils désapprouvent les listes définies par les groupes armés et manifestent dans la ville de Gao pour réclamer la prise en compte de la société civile dans la mise en place des autorités intérimaires et du processus de cantonnement [49] La répression fait plusieurs morts parmi les protestataires. L’opposition, par l’entremise de Soumaïla Cissé, dénonce les violences et « le passage en force de la loi sur les autorités intérimaires [50]. Les populations de Gao, majoritairement Songhaïs, ne se reconnaissent pas dans les intérêts défendus par les parties de l’Accord d’Alger, ni dans les CMFPR-1 et CMFPR-2 qui sont pourtant principalement composés de Songhaïs et de Peuls. Membres respectivement de la Plateforme et de la CMA, ces groupes sont les héritiers et les nouveaux avatars des milices Ganda Koy et Ganda Izo. Ces milices s’étaient par le passé construites dans un discours d’opposition aux figures des « nomades indépendantistes [51]. Malgré la réactivation de ce discours au cours du conflit au nord du Mali, les CMFPR-1 et CMFPR-2 ne parviennent pas à fédérer les populations de Gao qu’ils prétendent représenter. Ces deux groupes défendent vraisemblablement des intérêts plus personnels et ceux de cercles plus restreints au sein des communautés de Gao. La mobilisation de certains éléments de la société civile de Gao démontre que l’Accord d’Alger est interprété localement comme un cadre occultant des dynamiques locales plus complexes et les acteurs de la société civile. Le commentaire de Mahmoud Roche Keïta énonce implicitement les raisons de ces crispations :

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« L’installation des autorités intérimaires suscite à juste titre assez d’inquiétudes. Moi je n’arrive pas à comprendre pourquoi tant de lutte pour un poste intérimaire. Les candidats l’ont-ils compris ? En tout cas, il y a anguille sous quelqu’un pas sous moi. Qu’il soit clair que nous ne laisserons personne prendre en otage nos collectivités [52]
18De manière plus explicite, un leader de la tribu touarègue Kel Ansar confirme l’enjeu existant autour des autorités intérimaires : « Le positionnement des groupes au sein des autorités intérimaires permet de s’assurer de gagner les élections par la suite [53]. Ce sont donc les communautés ou les tribus ayant le pouvoir au cours de la période intérimaire qui peuvent par la suite se faire élire, car elles bénéficient d’une visibilité et éventuellement de ressources pour convaincre les électeurs. Au cours des discussions avec les membres de la CMA, il est fréquemment mentionné que l’acquisition de ressources et une meilleure prise en compte des communautés touarègues se font dans une logique de confrontations avec le gouvernement malien. Dès lors, il devient important de constituer un groupe armé, y compris pour des communautés n’ayant pas a priori une relation conflictuelle avec l’État malien, tels que les Kel Ansar. N’ayant pas de groupe à prédominance Kel Ansar représenté dans l’accord, les militants engagés au sein des autres groupes rebelles et les cadres politiques et de la société civile Kel Ansar constituent donc par la suite leur propre groupe. Ils fondent le CJA, bien qu’il y ait très vite des querelles sur le leadership au sein du groupe. Dans la région de Tombouctou, des actes d’opposition et une mobilisation armée émergent pour empêcher la mise en place d’autorités intérimaires sans qu’ils y soient associés [54] Parallèlement à cela, les groupes djihadistes complexifient la réalité sur le terrain. En effet, dans la région de Tombouctou, le colonel Abass, de la communauté des Kel Ansar et membre de la rébellion touarègue de 2012, semble lutter régulièrement contre les groupes djihadistes. Il dénonce le manque de connaissance du terrain de l’autorité centrale et son incapacité à identifier les djihadistes, ce qui l’amène à les libérer régulièrement avec leurs alliés précédemment capturés [55] Toutefois, dans la zone rurale de Tombouctou et dans les autres régions du Nord du Mali, la situation est plus complexe. Les djihadistes s’assurent d’offrir des services sociaux aux civils pour être acceptés ou tolérés [56] Un pacte de non-agression s’instaure parfois entre djihadistes et civils, avec une méfiance des civils à l’endroit des agents de l’État [57][57]Ibid..

19Toujours à la recherche d’une inclusion politique et militaire, des représentants de la communauté noire touarègue cherchent aussi à se positionner, mobilisant des discours généralisant sur leur caractère pacifique et sur les discriminations vécues et liées aux catégories statutaires dans le monde touareg. Ils soulignent aussi que l’acquisition de ressources ne se fait que dans une logique de violence et de confrontation armée avec l’État malien :

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« Nous ne sommes pas des esclaves, et contrairement à ce que pensent certains, nous sommes des nobles. Pour être écouté au Mali, il faut faire du banditisme et nous ne voulons pas adopter cette attitude, mais nous devons être impliqués [sic] à toutes les questions sécuritaires impliquant le pays, notamment le Nord [58]
21Au sein même des groupes membres des parties de l’accord, un schéma similaire est observé. Le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) est par exemple créé en septembre 2016. Il est issu d’une fragmentation de la CMA et d’éléments provenant du MNLA et du HCUA. Cette fragmentation est principalement due à des questions de répartition des postes politiques et militaires au cours de la période intérimaire. Le CMFPR-2, le MSA et la CPA se sont d’ailleurs opposés collectivement aux membres de la CMA de Kidal (MNLA et HCUA) qui semblent vouloir imposer leurs hommes pour les autorités intérimaires et les patrouilles mixtes dans les régions de Gao et de Ménaka [59] Toutefois, le MSA se divise en deux à son tour, à cause de querelles de leadership. Le MSA-C est majoritairement composé de Touaregs de la tribu des Chamanamas. Le MSA-D est dirigé par Moussa Ag Acharatoumane. Il est composé de ressortissants de Ménaka, majoritairement des Dawsahak [60] Le MSA-D, le Gatia et le gouverneur de la région de Ménaka semblent parvenir à trouver un terrain d’entente et à travailler ensemble, cherchant dans un premier temps à prendre en compte les diverses autorités traditionnelles et composantes de la société civile et mettant en place des patrouilles mixtes [61]Toutefois, lors de la lutte menée par le MSA-D et le Gatia contre le groupe djihadiste de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), de nombreuses exactions semblent avoir été perpétrées dans la région de Ménaka, sur fond de différends et de conflits inter- et intra-communautaires pour la distribution des ressources agricoles et pastorales, notamment entre Peuls et Dawsahak [62]Ces enjeux et des équilibres communautaires locaux paraissent oubliés et voilés du fait de la lutte contre le terrorisme menée localement. Simultanément, il est possible d’inférer que des représailles sont exercées par des groupes djihadistes contre les populations touarègues de Ménaka et du Gourma, suite à l’engagement du MSA et du Gatia dans la lutte contre le terrorisme [63]

22De son côté, faisant fi des autorités intérimaires, le gouvernement malien organise des élections communales dans l’ensemble du pays en novembre 2016. Ce passage en force du gouvernement alimente la suspicion des groupes rebelles à son endroit [64] En effet, selon les dispositions de l’accord, les élections communales ne devaient se dérouler qu’après l’installation des autorités intérimaires. Elles ont été d’ailleurs boycottées dans plusieurs municipalités dans les régions de Gao, de Ménaka et de Kidal [65] D’aucuns considèrent que cette décision unilatérale du gouvernement malien lui permet de prendre les devants par rapport aux autorités intérimaires et, éventuellement, de ne pas les mettre en place [66]

23Malgré tout, les patrouilles mixtes et les autorités intérimaires sont laborieusement mises en place vers mi-2017 dans les régions du Nord du Mali. En plus des négociations sans fin entre les parties, l’attentat suicide qui décime le premier camp des patrouilles mixtes, installées à Gao en janvier 2017, porte un grand coup au processus de paix [67]Cependant, au cours de la dernière année, le retard pris s’explique surtout par les nombreux affrontements entre groupes armés en 2016 et en 2017, principalement entre le HCUA et le Gatia. L’amplification du conflit entre les Imghad d’Ag Gamou du Gatia et les Ifoghas du HCUA autour du statut des Imghad et de la gouvernance de Kidal apparaît suspecte pour un médiateur. Peu auparavant, un rapprochement s’était opéré entre la Plateforme et la CMA au cours des réunions du CSA. Ce médiateur considère que le gouvernement malien, par l’entremise du Gatia, dirigé par Ag Gamou – qui est à la fois un général de l’armée malienne et le leader d’une milice pro-Bamako –, cherche à briser l’alliance qui se noue au sein du CSA entre la CMA et la Plateforme [68] Toutefois, la relation entre le gouvernement malien et Ag Gamou semble plus compliquée. Ag Gamou paraît s’être progressivement autonomisé en privilégiant des intérêts communautaires.

24Par ailleurs, le rôle de l’appareil militaire doit aussi être pris en compte. En effet, il semblerait que ce dernier peut prendre certaines décisions de manière relativement autonome [69] Parallèlement, cela permet d’affaiblir la tribu récalcitrante des Ifoghas à Kidal. Sans invalider cette hypothèse, le conflit entre le HCUA et le Gatia est encore plus complexe. De nombreux Touaregs m’expliquent que ce conflit entre les Imghad et les Ifoghas relève à la fois de questions économiques, liées aux trafics de drogue, et de questions identitaires [70] D’aucuns ajoutent que les Imghad de Gamou ont un « complexe d’infériorité » et que les Ifoghas, dirigés par Alghabass Ag Intallah au sein du HCUA, ont un « complexe de supériorité [71] Ils sont tous prisonniers des « représentations passées [72]. L’enjeu sous-jacent des trafics de drogue est toutefois essentiel comme l’indique la réaffirmation de « la gestion collégiale de la sécurité à Kidal, y compris les check points » dans la Déclaration de Niamey du 17 juillet 2016 [73]La maîtrise des « check points » implique vraisemblablement aussi la répartition des lieux de passage et des sites stratégiques pour les groupes armés, mais aussi pour les convois de drogue. Un dernier document a été toutefois récemment signé par la Plateforme et la CMA en septembre 2017 pour cesser les violences et réaffirmer leur volonté de s’inscrire dans le cadre de l’Accord d’Alger [74]

25En novembre 2017, des groupes dissidents de la CMA et de la Plateforme et des groupes non parties de l’Accord d’Alger forment la Coordination des mouvements de l’entente (CME), réclamant leur inclusion au sein des patrouilles mixtes et des autorités intérimaires. Ils menacent à plusieurs reprises d’avoir recours aux armes et quelques conflits localisés émergent, amenant à leur prise en compte progressive. Dès lors, les conflits qui prennent de l’ampleur au centre du Mali entre les milices peules et dogon ne sont que l’écho de la politique se déroulant au cours de cette période intérimaire. Aux yeux des acteurs, l’inclusion politique se fait par le biais du recours aux armes ou de la menace du recours aux armes, à travers un jeu de positionnement dans un accord d’Alger se limitant à trois parties et ignorant donc des dynamiques locales inter- et intra-communautaires particulièrement complexes et fluides.

26La période intérimaire au Mali s’inscrit dans un imaginaire « d’entreguerres [75]que partagent les parties au conflit, où la suspicion et la perspective de conflits à venir structurent les discussions et conditionnent les perceptions. Ces dernières poussent les acteurs à adhérer à ce que Campana qualifie de « politique armée [76] qui s’insère dans un continuum entre guerres et paix [77]Le concept de « politique armée » permet de souligner le fait que la violence est devenue un outil clé de communication et de négociation pour acquérir des ressources entre des protagonistes du conflit inscrits dans un jeu relationnel particulièrement complexe et ambigu [78]Dans le schéma suivi par la CMA, la défense des communautés et l’acquisition de ressources politiques et économiques ne semblent pouvoir se réaliser qu’à travers le conflit face à un État considéré comme oppresseur. Le gouvernement malien structure quant à lui son positionnement et ses actions dans une tension entre une ligne dure cherchant à affaiblir les rebelles par tous les moyens et une ligne modérée souhaitant aboutir à une cooptation et une coopération apaisée avec les belligérants. Quant aux groupes de la Plateforme, cette coalition pro-Bamako, leur positionnement est trouble, oscillant entre un soutien au gouvernement malien et la défense de divers intérêts communautaires.

27Simultanément, de nombreux pans de la société civile et de nombreux partis d’opposition manifestent leur hostilité à l’Accord d’Alger, l’associant (de manière partiellement instrumentale pour les seconds) à une imposition de l’extérieur ou encore à une victoire des groupes rebelles sur le projet malien. De plus, les divers groupes composant la CME et les diverses milices communautaires s’affrontant au centre du Mali démontrent que la logique de « politique armée » s’étend de plus en plus à d’autres communautés locales, soucieuses de se positionner dans la distribution des ressources, à l’instar des Peuls et des Dogon. Par ailleurs, des individus, membres ou non des divers groupes armés, commettent de plus en plus d’actes de banditisme au nord et au centre du Mali. Finalement, comme le rappelle Issoiden Ag Sarid dans un entretien, les délais associés au calendrier et aux feuilles de route négociés sont souvent très courts au vu des volets à résoudre, et les responsables, y compris le gouvernement malien, n’assurent pas nécessairement une mise en œuvre rigoureuse après chaque document signé par les parties [79] Sortir de la « politique armée » implique que le gouvernement d’IBK, qui entame son second mandat, envoie des signaux forts, que les divers groupes armés acceptent de lui accorder leur confiance, que la lutte contre les trafics de drogue et contre le terrorisme passe par une identification vigilante et nuancée des acteurs, et que le canevas qu’est l’Accord d’Alger cesse de crisper et de focaliser les imaginaires locaux et internationaux, et soit considéré comme un outil parmi d’autres pour parvenir à la paix au Mali.

Principaux groupes armés actifs au cours de la période intérimaire [80]
1
Parties signataires de l’Accord d’Alger
1
1
2
Groupes armés réclamant leur inclusion au sein de l’Accord d’Alger
2
2
3
Groupes djihadistes
3
Notes
[1]
Pour les détails et la composition des différents groupes présentés dans le texte, voir le tableau en fin d’article.
[2]
Pour faciliter la lecture, les termes « accord » et « Accord d’Alger » seront utilisés pour se référer à « l’Accord pour la paix et réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » signé en 2015.
[3]
La médiation est composée de l’Algérie, en tant que chef de file, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Tchad, de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE). Par ailleurs, « [l]es membres permanents du Conseil de sécurité́ des Nations unies sont invités à participer aux travaux du Comité [de suivi de l’Accord d’Alger]. Le CSA peut, en outre, inviter, en tant que de besoin, d’autres acteurs et institutions financières internationaux, à participer à ses travaux », Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, 2015, chapitre 19, article 58, p. 15.
[4]
Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017), Lettre datée du 8 août 2018, adressée à la Présidente du Conseil de sécurité par le Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017) du Conseil de sécurité sur le Mali, Conseil de sécurité, 8 août 2018, <https://reliefweb.int/sites/reliefweb.i ... 99.DOC.pdf>, consulté le 6 octobre 2018.
[5]
Collectif, « La France doit rompre avec la rhétorique martiale qui prévaut au Sahel », Le Monde, 21 février 2018, <https://www.lemonde.fr/afrique/article/ ... _3212.html>, consulté le 6 octobre 2018 ; A. Boutellis et M.-J. Zahar, A Process in Search of Peace : Lessons from the Inter-Malian Agreement, New York, International Peace Institute, juin 2017 ; A. Bourgeot, « La crise malienne : vers une recomposition géopolitique des espaces sahariens », in M. Mokhefi et A. Antil (dir.), Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés, Paris, CNRS éditions/Ifri, 2012, p. 91-109 ; A. Campana, Entre déstabilisation et enracinement local. Les groupes djihadistes dans le conflit malien depuis 2015, Rapport du projet Stabiliser le Mali, Montréal, Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques/Uqam, 2018 ; A. Bencherif et A. Campana, « Alliances of Convenience : Assessing the Dynamics of the Malian Insurgency », Mediterranean Politics, vol. 22, n° 1, 2017, p. 115-134 ; N. Desgrais, Y. Guichaoua et A. Lebovich, « Unity is the Exception. Alliance Formation and De-Formation among Armed Actors in Northern Mali », Small Wars & Insurgencies, vol. 29, n° 4, 2018, p. 654-679.
[6]
B. Charbonneau, « Intervention in Mali : Building Peace between Peacekeeping and Counterterrorism », Journal of Contemporary African Studies, vol. 35, n° 4, 2017, p. 415-431 ; L. A. Ammour, « Algeria’s Role in the Sahelian Security Crisis » [en ligne], Stability : International Journal of Security and Development, vol. 2, n° 2, 2013, <https://www.stabilityjournal.org/articl ... 34/sta.bp/>, consulté le 6 octobre 2018 ; K. Döring, « The Changing ASF Geography : From the Intervention Experience in Mali to the African Capacity for Immediate Response to Crises and the Nouakchott Process », African Security, vol. 11, n° 1, 2018, p. 32-58.
[7]
Je remercie l’équipe de la Misahel d’avoir accepté de m’accueillir tout en me laissant libre d’exercer mes activités de recherche comme je l’entendais.
[8]
Pour les détails relatifs au mandat du CSA, se reporter au chapitre 19 de l’Accord d’Alger, plus particulièrement les articles 60 à 62.
[9]
Cette recherche a été réalisée grâce à la bourse Joseph Armand Bombardier (767 2015 1494) octroyée par le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH) du Canada.
[10]
Un médiateur a particulièrement retenu mon attention. Il constitue l’une de mes sources clés concernant cette période intérimaire pour les raisons suivantes. Il a été impliqué dans les diverses négociations entre les parties en conflit depuis l’accord préliminaire de Ouagadougou, en passant par l’écriture des différentes ébauches de l’Accord d’Alger, jusqu’aux différentes étapes de la période intérimaire, et ce pour différents acteurs internationaux. Doté d’un sens critique et d’une capacité de contextualisation que j’ai rarement constatés sur le terrain parmi les observateurs étrangers, j’ai une dette particulière à son endroit.
[11]
MaliActus, « Mali : le Premier ministre à Tombouctou, manifestation dispersée à Kidal » [en ligne], MaliActus.Net, 17mai 2014, <https://maliactu.net/mali-le-premier-mi ... a-kidal-3/>, consulté le 7 octobre 2018.
[12]
AFP, « Mali : affrontements et prise d’otages à Kidal » [en ligne], Libération, 18mai 2014, <http://www.liberation.fr/planete/2014/0 ... al_1020270>, consulté le 7 octobre 2018. Entretien avec un médiateur international, Bamako, 4 février 2017 ; entretien avec une rescapée touarègue des affrontements au gouvernorat, Bamako, 24 janvier 2017.
[13]
Entretien avec un haut gradé français présent au Mali en 2014, Paris, 25 novembre 2016.
[14]
Discussions informelles avec des médiateurs internationaux, Bamako, 26 décembre 2017.
[15]
Entretien avec un médiateur international, Bamako, 4 février 2017.
[16]
Déclaration du MNLA, du HCUA et du MAA, 8 novembre 2013, Ouagadougou.
[17]
Entretien avec un médiateur international, Bamako, 4 février 2017.
[18]
S. Tamboura, « D’un discours à l’autre : double langage à Bamako » [en ligne], L’Aube, 26 mai 2014, <http://www.maliweb.net/politique/dun-di ... 3522.html/>, consulté le 7 octobre 2018
[19]
Entretien avec un responsable de la médiation internationale, Bamako, 5 janvier 2017.
[20]
Ibid.
[21]
C. Grémont, « Touaregs et Arabes dans les forces armées coloniales et maliennes. Une histoire en trompe-l’œil », Note de l’Ifri, Le Maghreb dans son environnement régional et international, janvier 2010, p. 17-23.
[22]
C. Grémont, A. Marty, R. ag Mossa et Y. Hamara Touré, Les liens sociaux au Nord-Mali : entre fleuve et dunes, Paris, Karthala, 2004 ; Wikileaks, « Mali Using Tuareg Militias to Combat Tuareg Rebels » [en ligne], 30 mai 2008, <https://wikileaks.org/plusd/cables/08BAMAKO482_a.html>, consulté le 31 octobre 2017 ; C. Grémont, « Touaregs et Arabes… », art. cité, p. 17-23.
[23]
Entretien avec le Professeur Cheïbane Coulibaly, Bamako, 30 janvier 2017. Le Professeur Coulibaly, à l’instar de nombreux intellectuels et hommes politiques maliens, s’oppose donc à la décentralisation renforcée prévue au sein de l’Accord d’Alger, considérant cela comme une imposition extérieure non adaptée à la réalité locale.
[24]
Entretien avec un Touareg de la tribu des Ifoghas, Bamako, 25 décembre 2016.
[25]
Entretiens avec des membres du Gatia, Bamako, 5 janvier 2017.
[26]
Atelier pour les journalistes sur l’Accord d’Alger et le processus de paix et de réconciliation, organisé par la Misahel, Bamako, 28 juillet 2016. Cet atelier rassemblait des journalistes de l’ensemble du paysage médiatique malien.
[27]
Ibid.
[28]
Les groupes armés du Nord du Mali, notamment les groupes rebelles parties de l’Accord d’Alger, ont d’ailleurs été qualifiés de « narco-djihadistes » par une intervenante journaliste influente à Bamako lors de l’atelier pour les journalistes du 28 juillet 2016.
[29]
Un débat existe sur le fait d’ouvrir le dialogue et la réconciliation nationale à Iyad Ag Ghali. Une des recommandations de la Conférence d’entente nationale invite le gouvernement à négocier avec lui. Toutefois, le président IBK reste intransigeant sur la question et refuse d’ouvrir les discussions. Voir RFI, « Conférence d’entente nationale au Mali : dialoguer avec les jihadistes » [en ligne], RFI, 3 avril 2017, <http://www.rfi.fr/afrique/20170403-mali ... jihadistes>, consulté le 7 octobre 2018 ; F. Soudan, « Ibrahim Boubacar Keïta : “Le Mali est une digue. Si elle rompt, l’Europe sera submergée” » [en ligne], Jeune Afrique, 15 décembre 2017, <http://www.jeuneafrique.com/mag/498791/ ... submergee/>, consulté le 7 octobre 2018.
[30]
Bien que la notion d’Imghad soit généralement associée à la catégorie statutaire des « tributaires » ou des « vassaux », Imghad est à présent souvent employé comme étant l’équivalent de « tribu ». Ce terme est toutefois plus complexe. Il désigne une catégorie statutaire, mais peut aussi signifier, pour certains acteurs, un sous-ensemble politique solidaire du fait de ses origines communes et transversales à l’ensemble du Nord du Mali, actuellement sous le commandement d’Ag Gamou. Voir A. Bourgeot, « La crise malienne… », art cité ; A. Bencherif, De la « question touarègue » à celle des mémoires du conflit : pour une réconciliation malienne, Rapport du projet Stabiliser le Mali, Montréal, Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques/Uqam, 2018.
[31]
Amenokal correspond sommairement au titre de « chef » dans le monde touareg. L’amenokal a une autorité relative sur son aire d’influence en fonction des circonstances, des époques et des régions. L’aire d’influence de l’amenokaldes Kel Adagh est la région de Kidal.
[32]
N. Desgrais et al., « Unity is the Exception… », art. cité, p. 672-673 ; D. Thienot, « Mali-Yero Ould Daha : “Le Mujao nous protégeait du MNLA” » [en ligne], Jeune Afrique, 11 août 2014, <http://www.jeuneafrique.com/47201/polit ... t-du-mnla/>, consulté le 7 octobre 2018 ; B. Thiolay et D. Thienot, « Mali : la guerre de la cocaïne » [en ligne], L’Express, 21mars 2013, <https://www.lexpress.fr/actualite/monde ... 33028.html>, consulté le 7 octobre 2018 ; B. Thiolay, « Cocaïne : révélations sur la poudrière malienne » [en ligne], L’Express, 28 mai 2015, <https://www.lexpress.fr/actualite/monde ... 83121.html>, consulté le 7 octobre 2018.
[33]
Ibid.
[34]
Entretien avec un conseiller à la présidence, Bamako, 15 janvier 2017.
[35]
Ces propos entrent en écho avec le préjugé qui oppose la figure de l’agriculteur travailleur à celle du pasteur nomade « paresseux », existant déjà à l’époque coloniale. Néanmoins, il y a aussi un enjeu de distribution du travail au sein des catégories statutaires touarègues puisqu’un amashagh (singulier)/imushagh (pluriel) (« noble ») considère comme dégradant le travail de la terre. Voir A. Bourgeot, « Identité touarègue : de l’aristocratie à la révolution », Études rurales, n° 120, 1990, p. 129-162 ; J. S. Lecocq, Disputed Desert : Decolonisation, Competing Nationalisms and Tuareg Rebellions in Northern Mali, Leiden, Brill, 2010.
[36]
P. Boilley et A.Mariko, Mémoires d’un crocodile, Bamako, Donniya, 2001 ; P. Boilley, Les Touaregs Kel Adagh. Dépendances et révoltes : du Soudan français au Mali contemporain, Paris, Karthala, 1999.
[37]
À titre d’exemple, voir C. Coulibaly (dir.), « Société civile et gestion des conflits au Sahel. Les leçons du passé », Les Cahiers de Mande Bukari, n° 27, 2013.
[38]
M. R. Keïta, « Le Mali ne sera ni hypothéqué ni catalogué », L’Indépendant, 14 juillet 2016, p. 2.
[39]
Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017), Lettre datée du 8 août 2018…, art. cité, p. 9-11.
[40]
Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, Annexe 1, 2015, p. 18.
[41]
Ibid., Annexe 2, p. 20-22.
[42]
Y. Guichaoua et M. Pellerin, « Faire la paix et construire l’État. Les relations entre pouvoir central et périphéries sahéliennes au Niger et au Mali », Études de l’Irsem, n˚ 51, 2017.
[43]
Propos recueillis au cours du CSA, 20 décembre 2016.
[44]
À titre de rappel, en mai 2015, la CPA et le CMFPR-2 ont signé l’Accord d’Alger, faisant office de « représentants » de la CMA, alors que les groupes rebelles les plus importants (MNLA et HCUA) de la CMA avaient refusé de se présenter. D’aucuns considèrent que la CPA aurait été créée et ajoutée aux autres groupes pour affaiblir le poids relatif du MNLA et du HCUA. Entretien avec un responsable de la médiation internationale, Bamako, 5 janvier 2017.
[45]
Déclaration de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signée par Alghabass Ag Intalla, Kidal, 16 décembre 2016.
[46]
B. Ahmed, « Nord du Mali : paix tribale à Anefis » [en ligne], Jeune Afrique, 19 octobre 2015, <http://www.jeuneafrique.com/272752/poli ... -a-anefis/>, consulté le 7 octobre 2018.
[47]
Entretien avec un responsable de la médiation internationale présent aux réunions du CSA, Bamako, 5 janvier 2017.
[48]
Entente sur la mise en place des autorités intérimaires, document signé par la CMA, la Plateforme et le gouvernement malien, 16 juin 2016.
[49]
AFP, « Mali : trois morts lors d’une manifestation violente à Gao » [en ligne], Libération, 12 juillet 2016, <http://www.liberation.fr/planete/2016/0 ... ao_1465757>, consulté le 7 octobre 2018.
[50]
B. Roger, « Mali : trois morts à Gao lors d’une manifestation contre l’installation des autorités intérimaires » [en ligne], Jeune Afrique, 12 juillet 2016, <http://www.jeuneafrique.com/341015/poli ... erimaires/>, consulté le 7 octobre 2018.
[51]
C. Grémont, « “Comment imaginer revivre ensemble ?” Au Nord-Mali, des responsables civils tentant de préserver la cohésion sociale mise à mal par des groupes armés », in L. A. Ammour, G. Berghezan, F. Bouhlel, F. Deycard, C. Grémont, B. Rouppert et A. Tisseron, Sahel-Éclairer le passé pour mieux dessiner l’avenir, Bruxelles, Grip, 2013, p. 120-132 ; C. Grémont et al., Les liens sociaux au Nord-Mali…, op. cit.
[52]
M. R. Keïta, « Le Mali ne sera ni hypothéqué… », art. cité.
[53]
Entretien avec un leader de la tribu Kel Ansar, Bamako, 11 janvier 2017.
[54]
La rédaction, « Mali : autorités intérimaires : Tombouctou et Taoudéni pris en otage par le CJA », Le Témoin, 7mars 2017, <http://maliactu.net/mali-autorites-inte ... ar-le-cja/>, consulté le 7 octobre 2018 ; K. Wadada, « Mali : mise en place des autorités intérimaires : enfin, un dénouement heureux à Tombouctou et Taoudénit » [en ligne], Le Combat, 6 avril 2017, <http://maliactu.net/mali-mise-en-place- ... taoudenit/>, consulté le 7 octobre 2018.
[55]
O. Dubois, « Colonel Abass : “Je suis très inquiet de la libération de terroristes locaux soi-disant par manque de preuves” » [en ligne], Journal du Mali, 12 juillet 2018, <https://www.journaldumali.com/2018/07/1 ... e-preuves/>, consulté le 7 octobre 2018.
[56]
Entretien avec un leader de la tribu Kel Ansar, Bamako, 11 janvier 2017 ; C. Boisbouvier, « Denia Chebli : l’intervention française au Mali a “échoué” » [en ligne], RFI, 20 octobre 2017, <http://www.rfi.fr/emission/20171020-den ... ali-echoue>, consulté le 7 octobre 2018.
[57]
Ibid.
[58]
O. Ladji Bamba, « La communauté noire fustige l’absence du gouvernement », L’Indépendant, 26 décembre 2016.
[59]
A. Dicko, « Gao : tensions autour du démarrage des patrouilles mixtes » [en ligne], Maliweb, 28 décembre 2016, <http://www.maliweb.net/la-situation-pol ... 64222.html>, consulté le 7 octobre 2018.
[60]
Entretien avec un cadre Dawsahak, 7 janvier 2017.
[61]
M. Magassa, « L’exception Ménaka », Journal du Mali, 20 avril 2017 ; « Mali : Daouda Maïga, gouverneur de la région de Ménaka : “Nous sommes dans une zone d’insécurité récurrente et chronique…” », MaliActus, 26 juillet 2017 ; J. Crétois, « Nord du Mali : Ag Gamou et Ag Acharatoumane en visite de travail à Paris », Jeune Afrique, 24 mai 2017.
[62]
Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017), Lettre datée du 8 août 2018…, art. cité ; T. A. Benjaminsen et B. Ba, « Why Do Pastoralists in Mali Join Jihadist Groups ? A Political Ecological Explanation », The Journal of Peasant Studies, 2018, p. 1-20 ; M. Brossier, C. Jourde et M. Ghaly Cissé, Relations de pouvoir locales, logiques de violence et participation politique en milieu peul (Région de Mopti), Rapport du projet Stabiliser le Mali, Montréal, Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques/Uqam, 2018.
[63]
Entretien téléphonique avec un cadre touareg impliqué dans la gestion sécuritaire, 28 septembre 2018 ; entretien téléphonique avec un cadre Dawsahak, 21 mai 2018.
[64]
RFI, « Mali : la CMA dénonce toujours l’organisation des élections communales » [en ligne], RFI, 16 novembre 2016, <http://www.rfi.fr/afrique/20161115-mali ... communales>, consulté le 7 octobre 2018.
[65]
A. Tobie, Dr G. Chauzal, Dr M. D.Maïga et M. Diouara, « Lessons from Mali’s Local Elections » [en ligne], Stockholm, Sipri, 16 décembre 2016, <https://www.sipri.org/commentary/topica ... -elections>, consulté le 7 octobre 2018.
[66]
Cette opinion a été émise par les médiateurs mais aussi par les membres de la CMA.
[67]
D. Dembélé, « Mali : un attentat-suicide tue 60 soldats de la future armée malienne unitaire » [en ligne], Le Monde, 18 janvier 2017, <http://www.lemonde.fr/afrique/article/2 ... _3212.html>, consulté le 7 octobre 2018.
[68]
Entretien avec un médiateur international, Bamako, 4 février 2017.
[69]
B. Ahmed, « Mali : IBK, l’armée et le dossier Ag Gamou », Jeune Afrique, 18 juillet 2016.
[70]
Entretien avec un haut fonctionnaire touareg, ressortissant de Kidal, Bamako, 1er février 2017 ; entretien avec un ancien cadre amghid de Kidal, Bamako, 28 décembre 2016.
[71]
Entretien avec un haut fonctionnaire touareg, ressortissant de Kidal, Bamako, 1er février 2017.
[72]
Ibid. Il est important de noter que de nombreux Imghad sont restés solidaires des Ifoghas. Il n’est guère possible de connaître les proportions respectives d’Imghad au sein du Gatia et du HCUA, chaque groupe revendiquant avoir plus d’Imghad en son sein.
[73]
Déclaration de Niamey, document signé par la CMA et la Plateforme, 17 juillet 2016.
[74]
Engagements entre la CMA et la Plateforme, Bamako, 20 septembre 2017.
[75]
M. Debos, Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l’entre-guerres, Paris, Karthala, 2013.
[76]
A. Campana, Entre déstabilisation et enracinement local…, op. cit., p. 11-13.
[77]
P. Richards, « New War : An Ethnographic Approach », in P. Richards (dir.), No Peace, no War : The Anthropology of Contemporary Armed Conflicts, Athens/Oxford, Ohio University Press/James Currey, 2005, p. 1-21.
[78]
A. Campana, Entre déstabilisation et enracinement local…, op. cit., p. 11-13.
[79]
M. Mahamadou, « Entretien avec un acteur, témoin de premier plan de cette époque », Tribune paix et développement, ONG Azhar, août-octobre 2018, p. 4-7.
[80]
Pour un rappel sur les évolutions des groupes armés au nord du Mali, voir A. Bencherif et A. Campana, « Alliances of Convenience… », art. cité ; A. Boutellis et M.-J. Zahar, A Process in Search of Peace…, op. cit. Voir les évolutions des groupes djihadistes dans A. Campana, Entre déstabilisation et enracinement local…, op. cit. Voir aussi le tableau récapitulatif des groupes armés de N. Desgrais et al., « Unity is the Exception… », art. cité, p. 662-665.

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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DDR/intégration accéléré: au pas de caméléon
Abdoulaye OUATTARA-Info-matin-23/11/2018

Le Bureau de la Communication Stratégique et de l’Information Publique de la MINUSMA a animé ce jeudi son traditionnel point de presse à son QG à Badalabougou. Occasion de faire l’état des lieux du DDR/Intégration accéléré et pour la nouvelle Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, Mme Joanne ADAMSON, de décliner ses priorités.



A l’entame de cette conférence de presse, Mme Myriam Dessables, Porte-parole de la MINUSMA, la a fait le point des activités réalisées par la Mission au cours des deux dernières semaines.

De son intervention, il ressort que la MINUSMA a fermement condamné l’attaque terroriste de lundi soir à Gao où l’explosion d’un véhicule piégé a causé la mort de nombreux civils et fait de nombreux blessés. La MINUSMA déplore le fait que cette attaque qui a été revendiquée comme un acte contre des forces étrangères a visé principalement des civils maliens, majoritairement des femmes et des enfants, de 9 mois à 14 ans. «Il n’y a dans ces actes aucun acte de courage ou de fierté à revendiquer, mais plutôt une lourde responsabilité qu’il faudra assumer aux yeux du monde, et surtout auprès du peuple malien», précise la porte-parole de la MINUSMA.

S’agissant du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion socio-économique, (DDR), et Intégration accélérés des combattants du MOC, la conférencière a rappelé que ce 6 novembre 2018 a eu lieu à Gao, le lancement officiel du processus. Le lancement de cette opération, a-t-elle fait savoir, s’inscrit dans de la Feuille de route de mars 2018 adoptée par les parties lors d’une réunion du Comité de Suivi de l’Accord (CSA). Ce document, faut-il le rappeler, avait demandé aux parties signataires de donner un nouveau chronogramme pour les actions prioritaires à mener. Parmi ces actions : l’intégration des combattants du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination).

L’Accord pour la paix prévoit globalement un programme national de DDR, ainsi qu’un programme d’intégration des combattants qui répondent aux critères (agréés par les parties) au sein des Forces de Défense et de Sécurité du Mali.

Dans la cadre de ce processus, 1 600 combattants des trois régions sont concernés.

Faisant le point des activités DDR-I accéléré, à la date du 14 novembre, Mme Myriam DESSABLES, a indiqué:

À Kidal, le 6 novembre, à l’issue du lancement officiel, les travaux d’enregistrement des combattants ont immédiatement commencé. Ce sont 400 combattants issus des Mouvements signataires de l’Accord qui sont concernés par ce processus sur lesquels 43 combattants ont été enregistrés et 200 combattants ont débuté le processus.
A Gao, le 9 novembre, l’enregistrement a commencé en présence des représentants des Commissions nationales de DDR et d’Intégration. Dans la Cité des Askia, 600 combattants sont concernés par l’opération, dont le commandant Moussa Ag Najim de la CMA qui a été le premier à déposer son pistolet automatique devant les officiels.Depuis le début du processus, 164 combattants sont maintenant enregistrés dans la base de données et 104 ont commencé le processus d’enregistrement.
Enfin, à Tombouctou, 98 combattants sont enregistrés et 72 ont terminé toutes les phases du processus.
De son côté, Mme Joanne ADAMSON, ancienne ambassadrice du Royaume-Uni au Mali et au Niger, a déclaré : « c’est un retour et un retour heureux pour moi au Mali, avec une nouvelle casquette ».

Selon elle, il y a beaucoup d’intérêt pour les affaires maliennes à New York, non seulement de la part du Conseil de Sécurité, mais aussi, des États membres et des organisations de l’ONU.

Se fondant sur son expérience, elle a expliqué le lien entre paix et sécurité et les droits de l’homme qui est très important. Elle s’est réjouie du processus de démarrage du DDR. «On est au début du processus, mais déjà, ça me montre l’engagement des parties dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation», a-t-elle dit.

Pour Mme Joanne ADAMSON, la mise en œuvre de l’Accord sera une de ses priorités majeures, avec tous ses collègues de la MINUSMA, les partenaires de l’ONU, mais surtout avec les parties maliennes. «Je suis connue pour parler franchement. Je crois que les gens apprécient cela. J’essaierai de garder cette franchise. Je vais mener tous les efforts nécessaires pour aider et soutenir les parties maliennes», a-t-elle conclu.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-matin, http://bamada.net/ddr-integration-accel ... e-cameleon

malikos
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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

Message par malikos »

Un important chef djihadiste, Amadou Koufa, tué par l’armée française au Mali

Amadou Koufa était le chef du Front de libération de la Macina. Selon les informations du « Monde », 34 terroristes ont été neutralisés dans l’opération menée par la force Barkhane.

Il était l’une des figures principales du djihadisme au Mali depuis trois ans. Amadou Koufa, un prédicateur chef du Front de libération de la Macina (FLM), mouvement armé né dans le centre du pays, a « probablement » été tué au cours d’une opération militaire de la force Barkhane, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 novembre, a annoncé le ministère français des armées. Amadou Koufa se trouvait dans la région de Mopti, au centre du pays.Le prédicateur venait d’appeler les populations de l’ethnie peule à rejoindre le djihad dans une vidéo de propagande, diffusée le 8 novembre, où il figurait aux côtés de l’émir touareg Iyad Ag-Ghali, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) agissant autour de Kidal, dans le nord du Mali, et de l’Algérien Djamel Okacha, alias Yahia Abou Al-Hammam, dirigeant d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et influent dans la région de Tombouctou. « J’en appelle aux Peuls où qu’ils se trouvent : au Sénégal, au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Ghana et au Cameroun », disait Amadou Koufa dans cette vidéo.« Les armées françaises engagées au Sahel au sein de l’opération Barkhane ont mené une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad Ag-Ghali, Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Massina », indique le communiqué de la ministre des armées, Florence Parly. Selon elle, « l’opération (…) porte un coup sérieux à une organisation terroriste particulièrement brutale. Celle-ci a visé répétitivement les civils et les symboles de l’autorité de l’Etat malien. L’affaiblissement des groupes terroristes est essentiel pour envisager le retour des services publics, l’accès à l’éducation, la normalisation graduelle de la vie quotidienne. »« Les armées françaises engagées au Sahel au sein de l’opération Barkhane ont mené une action d’ampleur », indique le communiqué de la ministre des armées, Florence Parly.
« Les armées françaises engagées au Sahel au sein de l’opération Barkhane ont mené une action d’ampleur », indique le communiqué de la ministre des armées, Florence Parly. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
« L’action de nombreux moyens aériens »
Dans un communiqué, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, a lui aussi salué l’action de ses forces : « Cette opération a combiné l’action de nombreux moyens aériens : avions Mirage 2000, hélicoptères Tigre et Gazelle appuyés par des drones Reaper, ravitailleur C135 et hélicoptères de manœuvre. Des frappes aériennes ont permis de réaliser un effet de sidération sur l’objectif, puis d’exploiter cette action par des assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français », indique-t-il. Au total, trente-quatre terroristes ont été neutralisés, selon les informations du Monde.

Ce type d’opération fait généralement l’objet d’une préparation longue, avant qu’une opportunité permette de lancer les forces. Le général Lecointre en profite pour évoquer « un succès supplémentaire dans la lutte menée par les armées françaises aux côtés des forces armées maliennes, de celles de la force conjointe du G5 Sahel et de la Minusma, pour la sécurité au Mali et au Sahel ».

Mais la situation sécuritaire reste très mauvaise, notamment dans le centre du pays où le gouvernement malien n’est guère présent et où la France veut laisser les forces du pays agir. Dans cette région, le contexte, très précaire, s’est beaucoup dégradé ces derniers mois et est marqué par des exactions de part et d’autre.

La région de Mopti, dans le centre du Mali, a été au cours des derniers mois de plus en plus infiltrée par les groupes djihadistes. Défaits par l’armée française lors de l’opération Serval en janvier 2013, ils profitent des immensités désertiques de la région et des conflits locaux de voisinage pour régulièrement reconstituer leurs groupes combattants.

Charlotte Bozonnet et Nathalie Guibert, https://www.lemonde.fr/afrique/article/ ... _3212.html

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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Mort d’Amadou Kouffa : un grand pas pour le Mali, un pas de géant vers Iyad Ag Ghali !
B. Samba, 27-11-2018

Dans la nuit du 22 au 23 novembre, l’armée malienne et la force française Barkhane ont encore frappé. Quelques jours après la mort annoncée d’Al-Mansour Ag Alkassim, c’est une nouvelle opération foudroyante qui vient de mettre fin à l’impunité dont bénéficiait le Front de Libération du Macina (FLM) depuis des années. Une certitude : le chef de cette katiba est mort. Proche d’Iyad Ag Ghali et pilier du JNIM, Amadou Kouffa a bien été tué pendant l’opération militaire.
Les forces de la coalition internationale, en soutien de l’armée malienne, poursuivent leur mission de sécurisation du Mali, jusque dans les plus sombres recoins des zones revendiquées par les terroristes du centre du pays. Cette action d’ampleur, menée dans la région de Mopti, scelle dans le marbre de la Liberté, un succès supplémentaire dans la lutte contre les Groupes armés terroristes.


Amadou Kouffa, ce prédicateur radical malien, invitait l’ensemble des musulmans à « rejoindre le djihad » et appelait les Peuls, en particulier, à l’insurrection et à venir grossir les rangs des terroristes. Son sinistre plan de recrutement s’est lentement tourné vers la jeunesse malienne, dont l’éducation religieuse est confiée à des soi-disant « marabouts ». Ces derniers exploitent la confiance qui leur est accordée pour inculquer les préceptes djihadistes à ces enfants, de façon à ce qu’ils deviennent les nouveaux soldats du FLM. Mais ça, c’était avant.
Hier, cette action audacieuse et foudroyante a laissé entrevoir une aveuglante lumière dans le noir tunnel des terroristes. Plus qu’un lieutenant d’Iyad Ag Ghali, c’est tout une katiba qui est tombée. Plus qu’un affaiblissement, c’est une éradication qui est en cours. Aujourd’hui, le Mali se lève sous un jour nouveau ; celui de la lutte contre tous les discours de haine et prend son destin en main pour agir contre les extrémistes qui voudraient soumettre et diviser les enfants du pays. Demain, la traque continue dans le nid de vipères des troupes d’Iyad et jusqu’au serpent lui-même. Cette opération fulgurante vient de te le prouver, cher Iyad ; même dans les dunes les plus reculées de l’Adrar, la partie de cache-cache est bientôt terminée.

B. SAMBA

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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Barkhane/Mali : Le ministère des Armées confirme la mort du chef jihadiste Amadoun KouffaPosté dans Afrique, Opérations par Laurent Lagneau Le 30-11-2018



Dans la nuit du 22 au 23 novembre, la force française Barkhane a lancé un audacieux raid contre le Front de libération du Macina [ou Katiba Macina], à l’origine de plusieurs attaques dans la région de Mopti depuis son apparition dans la mouvance jihadiste malienne en 2015. Dans un communiqué publié à l’issue, l’État-major des armées a ensuite indiqué que cette opération avait permis de mettre hors de combat une « trentaine » de jihadistes, dont « probablement » leur chef, Hamadoun Kouffa.

Prédicateur ayant un certain charisme, ce dernier cherchait à rallier les Peuls à la cause jihadiste. A priori très prudent dans ses déplacements et apparitions (l’hebdomadaire Jeune Afrique l’avait qualifié « d’insaisissable« ), Hamadoun Kouffa avait encore récemment appelé au jihad dans une vidéo dans laquelle il était apparu aux côtés des principaux chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM pour Jamāʿat nuṣrat al-islām wal-muslimīn, affilié à al-Qaïda], dont Iyad ag Ghali et de l’Algérien Jamel Okacha [alias Yahia Aboul Hammam], « l’émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] au Sahara.

Après le raid de Barkhane, le GSIM a démenti la mort de Kouffa. Et la rumeur dit qu’il n’aurait pas été présent lors du raid français. Quand à l’état-major malien, il a indiqué que le chef jihadiste avait réussi à s’enfuir mais qu’il était ensuite décédé des suites de ses blessures.

Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA en a dit davantage. D’abord, ce raid est « un succès conjoint » car il est « le fruit coopération permanente » avec les Forces armées maliennes [FAMa], notamment dans le « domaine du renseignement. »

Ensuite, poursuit l’EMA, une « opération comme celle-ci est le point culminant de plusieurs mois de travail et notamment d’échanges avec les partenaires maliens ». Pour rappel, ce raid, qui a mobilisé de nombreux moyens, a commencé par des frappes aériennes de « sidération », suivies par des « assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français ».

L’erreur de Kouffa, qui a été exploitée par la force Barkhane, aura été d’avoir voulu profiter de la fête musulmane relative à la naissance de Mahomet [la « Mawlid » pu » Maouloud », ndlr] pour réunir ses cadres et planifier les prochaines opérations de son groupe.

« Il y a eu pas mal de mouvements dans la journée du 23 novembre, certainement pour des préparatifs, du repérage et de la sécurisation. Ce genre de réunion a généralement lieu la nuit tard, dans des endroits stratégiques où ils sont sûrs de pouvoir se réunir dans une totale discrétion, quand tout est calme, pour avoir la capacité d’entendre tous les bruits », a expliqué un officier malien à l’hebdomadaire Le Point.

Quoi qu’il en soit, l’État-major des armées n’utilise plus le conditionnel pour évoquer la mort d’Hamadoun Kouffa. Le raid du 23 novembre « a permis de mettre hors de combat plus d’une trentaine de terroristes, parmi lesquels figurent le chef de la katiba Massina, Hamadoun Kouffa, et ses principaux cadres », écrit-il en effet. Sans doute que les tests ADN ont parlé…

Cela étant, la ministre des Armées, Florence Parly, avait été aussi affirmative lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le 28 novembre. Toutefois, elle s’était gardée de prononcer le nom du chef de la katiba Macina.

« Les forces Barkhane engagées au Sahel ont remporté un succès majeur contre un groupe terroriste dangereux, la katiba Macina. Le bilan est de 35 terroristes neutralisés – et, parmi eux, leur chef », avait en effet déclaré Mme Parly. Et d’ajouter : « Ce succès intervient après deux autres opérations qui l’avaient précédé, quelques jours auparavant. Grâce à lui, nous désorganisons les réseaux terroristes, en nous attaquant au sommet de la pyramide, ce qui est la meilleure façon d’affaiblir les bases du terrorisme, et nous marquons des points. »

Tags:Barkhane, Florence Parly, GSIM, Hamadoun Kouffa, katiba Macina, Macina, Mali, Sahel

http://www.opex360.com/2018/11/30/barkh ... un-kouffa/

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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

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Sahel : l’opération « Barkhane » contrainte de s’adapter
Le Monde-Nathalie Guibert Publié aujourd’hui à 06h22

Plus de 4 500 soldats, un effort annuel de 700 millions d’euros, des missions continues depuis quatre ans… Paris s’interroge sur l’avenir de la principale intervention extérieure française.

Que faire de « Barkhane » ? Plus de 4 500 soldats, un effort annuel de 700 millions d’euros, des opérations continues depuis quatre ans pour contenir tant bien que mal quelques centaines de djihadistes dans les immensités déshéritées des cinq pays formant le G5 Sahel : Paris s’interroge sur l’avenir de la principale opération extérieure française.

L’année 2018 a été marquée par un enchaînement d’actions de force au Mali. Sur le plan militaire, 2019 devrait marquer une phase plus équilibrée, entre des missions de « réaction rapide » en soutien aux armées du G5, et un partenariat de terrain. L’Elysée souhaiterait alléger le dispositif.

Un soldat de l’opération « Barkhane » à Niamey, la capitale du Niger, en août.Un soldat de l’opération « Barkhane » à Niamey, la capitale du Niger, en août. FRED MARIE / HANS LUCAS
Dans la « stratégie Sahel » de la France, actualisée en octobre, les mots d’ordre sont « développement et consolidation », explique-t-on au quai d’Orsay, où on souhaite « accentuer la lutte contre les trafics » et mettre « une pression maximale », au moyen de sanctions, sur les chefs de groupes armés non respectueux de l’accord de paix malien, signé à Alger, en 2015. La France prévoit 2 milliards d’euros d’aide d’ici à 2022 pour le Sahel.

Le centre du Mali au cœur des attentions
Depuis février, « Barkhane » a concentré ses opérations dans la région du Liptako, à la frontière entre le Mali et le Niger. « Nous avons littéralement labouré une zone de 600 kilomètres sur 200 du Nord au Sud, a précisé, le 28 novembre, à l’Ecole militaire, à Paris, le général Bruno Guibert, en dressant le bilan de son mandat entre l’été 2017 et l’été 2018. Il y a un affaiblissement très net des groupes armés terroristes. »

L’effort porté contre l’organisation Etat islamique dans le Grand Sahara, entre les villes d’Ansongo et de Ménaka, a permis de neutraliser les adjoints du leader Abou Walid Al-Sahraoui, qui « est en fuite, probablement retourné en Mauritanie ».

Pour encourager les forces maliennes, « Barkhane » a construit un quartier à Indeliman, et il est question d’en bâtir un deuxième dans la zone. Plus au Nord, c’est la katiba 3 Alpha qui a été durement touchée mi-novembre.

Mais le sujet de préoccupation est devenu le centre du Mali, les régions du Gourma, sous la boucle du Niger, et du Macina plus au sud, d’où l’Etat malien a disparu et où « Barkhane » n’intervenait pas jusqu’alors. L’émir touareg du Nord, Iyad Ag-Ghali, avec son Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaida, y soutient les Peuls du Front de libération du Macina, menés par Amadou Koufa, vraisemblablement tué par les Français le 23 novembre.

Les militaires estiment que la « franchise » peule d’Al-Qaida, que Koufa avait appelée de ses vœux de la Côte d’Ivoire jusqu’au Cameroun, n’est pas mûre. Mais l’état des lieux est jugé « très décevant » à Paris. « Des logiques locales nous échappent », convient-on à l’état-major.

Récemment, les militaires maliens ont affronté une milice des Dogon, qui refusent de désarmer face aux Peuls. L’opération lourde du 23 novembre, dans la région de Mopti, contre Koufa, la première dans la région, qui a tué trente-cinq terroristes selon Paris, pourrait être un tournant. En octobre, les militaires maliens avaient déjà appelé les Français en urgence dans la zone.

Lire aussi Un important chef djihadiste « probablement » tué par l’armée française au Mali
« Dans cette guerre contre-insurrectionnelle, il s’agit pour nous et nos partenaires de gagner les cœurs et les esprits, souligne le général Guibert, mais cela reste très difficile. Les groupes armés terroristes savent qu’un jour nous partirons. Ils n’hésitent pas à prendre la population en otage, à enlever et à tuer. Il nous est difficile d’assurer la protection de nos sources. » La pose d’un engin explosif est payée 450 euros par les djihadistes, et même 3 000 euros s’il tue sa cible.

Les faibles progrès du processus de paix d’Alger, avec le désarmement de mille premiers combattants rebelles, sont aussitôt marqués par des violences. Le 12 novembre, une attaque-suicide revendiquée par le GSIM a frappé une ONG à Gao, blessant une trentaine d’habitants. « Ces réactions radicales des groupes sont le signe que le processus avance. Il s’est produit la même chose il y a deux ans, quand s’est déroulé le premier mécanisme opérationnel de coordination avec le retour des forces maliennes », précise-t-on à l’état-major à Paris.

Le bilan d’une année de « victoires »
A l’issue d’une année pour laquelle le président Macron avait réclamé à l’état-major « des victoires », le général Guibert confirme : « Nous avons toujours notre rôle à jouer, il est impératif d’endiguer une menace qui pourrait embraser une bonne partie du continent. » Mais, rappelle-t-il, « les raisons fondamentales de la crise sont toujours là ». Le contexte reste « difficile pour “Barkhane”, car l’accord de paix d’Alger est au point mort ».

On souligne à Paris le jeu trouble de la médiation malienne sous l’égide de l’Algérie, le manque d’implication de la communauté internationale et l’absence de volonté politique au Mali. « Des acteurs, à Bamako, préfèrent nouer des accords d’opportunité avec des radicaux islamistes contre les Touareg. La situation finalement convient à beaucoup de monde. Qui a un intérêt légitime objectif à sortir de cette crise ? Je n’ai pas la réponse, et je ne vois pas de consensus atteignable en ce but dans la société malienne », témoigne le général Guibert.

Ce dernier assume la coordination de « Barkhane » avec les groupes d’autodéfense touareg du Nord. « Elle donne des résultats. Mais les terroristes ont utilisé des exactions interethniques en en faisant porter la responsabilité aux groupes d’autodéfense et en accusant “Barkhane” de couvrir. L’application du droit international humanitaire est difficile. »

La France vante le soutien des Européens : l’appui logistique significatif des Espagnols, la contribution ponctuelle britannique des hélicoptères lourds ou de la brigade franco-allemande. En outre, l’appui américain, essentiel, ne changera pas d’un pouce, en dépit d’annonces sur un allégement de la présence militaire du Pentagone en Afrique. Mais « Barkhane » reste très seule, estiment les militaires français. Les forces de la région attendent toujours les financements promis. « Nous avons voulu aller trop vite et trop fort avec la force conjointe du G5 Sahel, en exigeant d’elle des résultats rapides alors qu’elle est l’agrégation d’armées nationales elles-mêmes en difficulté », résume Bruno Guibert.

Un nouveau front s’ouvre au Burkina Faso, à qui un soutien militaire français va être apporté après deux premières opérations ponctuelles dans le Nord-Est. Des discussions ont lieu avec le gouvernement de Ouagadougou pour en établir le cadre juridico-militaire. L’idée n’est pas d’installer des troupes en plus des forces spéciales présentes à Ouagadougou. Mais d’être « réactifs », « présents là où les forces locales ont un contact avec les terroristes pour les soutenir ». « Si le Burkina Faso est en danger, on le soutiendra », explique-t-on à Paris.

Lire aussi Le Burkina Faso désormais sur la carte du djihadisme
Le temps du « partenariat militaire opérationnel »
« Barkhane » va s’orienter vers « l’accompagnement, l’appui, l’effet d’entraînement des forces locales ». Sous la houlette des forces françaises au Sénégal, qui fournissent des instructeurs, et avec les moyens de « Barkhane », « on met tout ce qu’on peut actuellement dessus », assure l’état-major. En 2013, François Hollande avait demandé de former 20 000 soldats africains par an ; en 2017, l’état-major indique que 31 000 ont été instruits. « On travaille plus sur la qualité, on ne veut plus en rester au critère du nombre de cartouches tirées », précise-t-on au bureau Afrique de l’état-major.

Dans les coulisses, l’armée de terre est en train de mettre sur pied un commandement spécifique. Quelque part entre le retour aux sources des détachements africains et une version moderne de « l’interculturalité » appliquée aux opérations militaires, il s’agit de passer à la vitesse supérieure. Pour l’heure, « Barkhane » ne peut honorer toutes les demandes de partenariat adressées par les pays du G5, dont les armées sont désormais de vraies armées d’emploi, surengagées compte tenu de leurs moyens.

En lien avec la coopération de défense du Quai d’Orsay, mais aussi les opérations spéciales, le but est de mieux préparer ces missions, isolées sur le terrain, mais cruciales pour le tenir. « Nous intervenons dans des crises très complexes, nous devons professionnaliser et augmenter en quantité la formation des militaires envoyés », explique le général Philippe Delbos, commandant l’état-major spécialisé pour l’outre-mer et l’étranger. Le partenariat ira jusqu’au combat couplé, et il se déclinera au niveau des forces spéciales. Ce volet se discute au Burkina Faso, et il est envisagé au Mali.

Dans deux ans, tous les cadres de l’armée de terre seront systématiquement formés au partenariat opérationnel. A partir de 2019, ils seront même entraînés avec l’armement étranger utilisé en Afrique, kalachnikovs et fusils Dragunov russes, M16 américains ou mortiers chinois. « Avant, c’était l’artisanat de l’infanterie de marine, avec les petits coups de main des forces spéciales, demain ce sera normé, obligatoire », explique le colonel Alain Vidal, chargé du dossier. L’armée de terre française suit un mouvement général – son homologue américaine, l’Army, vient de créer une première brigade spécialisée avec 800 hommes. « Tout le monde est en train d’augmenter le niveau. »

Le but – irréaliste – n’est pas de fermer à court terme « Barkhane ». « Nous combattons de plus en plus avec nos partenaires, et la volonté de mettre en avant le lien politico-militaire est un changement de paradigme, vers une transition post-“Barkhane” », résume le général Delbos. Dans cette guerre d’usure, « il faut rester humble », estime le général Guibert, en répétant que « la solution ne sera pas militaire, comme l’affirme la stratégie globale pour le Sahel ».

Lire aussi A Dakar, Paris veut battre le rappel pour le financement du G5 Sahel
Le problème est que la force française « apparaît souvent comme le bouc émissaire des échecs des autres ». « Barkhane » se trouve aussi placée au milieu d’une concurrence entre des acteurs du développement agissant pour leurs intérêts propres, qu’il s’agisse des Américains, des Chinois ou des Européens.

Nathalie Guibert, https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

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Niger : un soldat français de la force Barkhane meurt dans un accident
>International|M.-L.W.| 09 décembre 2018, 16h39 |8

Le brigadier-chef Karim El Arabi. SIRPA
Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de la mort de ce militaire originaire de Villeneuve-d’Ascq.
Il était âgé de 29 ans. Le brigadier-chef du 2e régiment de hussards, Karim El Arabi qui participait à l’opération Barkhane déployée au Sahel est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après un accident sur la base d’Aguelal au Niger.

Une enquête est actuellement en cours pour déterminer les circonstances exactes de son décès. Il a été « victime d’un accident de la route », selon l’état-major de l’armée de terre. «Il n’était pas engagé dans une activité opérationnelle au moment des faits», précise-t-il.

Malgré sa rapide prise en charge par les secours qui l’ont conduit à l’hôpital militaire américain d’Agadez, il n’a pas survécu à ses blessures.

Équipier d’appui dans le renseignement militaire
Le militaire originaire de Villeneuve-d’Ascq (Nord) a servi la France pendant plus de huit ans. Depuis l’an passé, il avait été envoyé à plusieurs reprises au Mali. Depuis le 28 septembre, il y était en mission comme équipier d’appui dans le renseignement militaire.

Actuellement, 4500 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane basée sur le partenariat avec les principaux pays de cette région pour lutter notamment contre les groupes armés terroristes.
http://www.leparisien.fr/international/ ... 964151.php

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Re: Opérations Serval et Barkhane au Mali

Message par malikos »

Mali : la révolte de l'armée contre Barkane? (Zoom Afrique)
minute 6:15

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Re: Conflit des Azawad au Mali

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Violent extremism in central Sahel driven mostly by state abuse, report finds
The rise in violent extremism in the central Sahel is mainly a reaction to states’ inability to provide security and services, and has little to do with religious ideology, a new report by the peacebuilding charity International Alert has found.

Drawing on extensive interviews with Fulani communities in Burkina Faso, Mali and Niger, the report looked at why young people may or may not choose to join an armed group.

It found that state abuse and unchecked corruption are the main factors behind some young people’s decision to join armed groups.

Marco Simonetti, West Africa Regional Manager at International Alert, said: “Real or perceived abuse by government authorities – often with impunity – has led to frustrations that violent extremists take advantage of. These groups use criticism of state corruption to incite communities to embrace an alternative political and social model, inspired by the Sharia.”

“In reality, the appeal of global jihad carries much less weight than the unlawful detention of a loved one, the struggle for access to grazing areas or the desire for recognition within the village,” he added.

The findings also reveal a complete lack of trust among the communities in the defence and security forces, prompting a stark warning against a ‘total security’ approach to tackling violent extremism in the region.

While poverty and unemployment are widespread, the report found that improving one’s status and recognition within the community, rather than strict material gain, is a stronger motivation for young people to join armed groups. This is because unemployment is heavily stigmatised across the region. Belonging to a violent extremist group, however, does not always translate into having more money.

One interviewee from Niger said: “Youth unemployment is a major problem in our community ... That’s the main motivation for young people sympathising with armed groups.”

“The impunity and partiality of the justice system creates more frustrations than jihadism,” said another interviewee from Niger.

In particular, the report warns that the G5 Sahel Joint Force – the counter-terrorism force drawn from five regional armies and supported financially and politically by international powers – risks undermining its aim to reduce violence and could instead weaken regional stability and communities’ wellbeing.

The report calls on international partners operating in the Sahel region to support national governments to be more accountable towards their citizens, improve access to justice and reduce inequality, which is pushing young people to the margins of society and into the hands of extremist groups.

The report stresses the need to improve supervision of the armed forces and create job opportunities for young people, including through managing migration effectively.

“Given the escalation of violent extremism in the central Sahel, the international community needs to review its policies on the matter, and to support the Sahel states in understanding and tackling the root causes of extremist violence,” Simonetti added.

Note to editors:

This document has been produced with the financial assistance of the European Union within the framework of a United Nations Interregional Crime and Justice Research Institute (UNICRI) project. The views expressed herein can in no way be taken to reflect the official opinion of the European Union or the United Nations, including UNICRI.
The report, titled: ‘If victims become perpetrators: Factors contributing to vulnerability and resilience to violent extremism in the central Sahel’, is available upon request.
The interviews were carried out in the regions of Mopti (Mali), Sahel (Burkina Faso) and Tillabéri (Niger).
For media inquiries, and to get an embargoed copy of the report, contact Taraneh Dadar:
TDadar@international-alert.org
M:+44(0)7775 756288
T: +44(0)2076276880

https://www.international-alert.org/new ... port-finds
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