Post-it: Les Héros de L'ANP et de la lutte anti-terroriste

De l'époque numide aux temps modernes.
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AAF 2020
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par AAF 2020 »

ABDELMALEK KERKEB : La part du feu

Si Abdelmalek, c’était son prénom ; il aurait pu être, aussi, son nom de guerre. Il lui aurait allé comme un gant.
On s’était rencontrés à la fin des années 1960 sur les champs de bataille de l’édification de l’Etat national.
Lui, officier chargé de la sécurité du Président, moi, jeune journaliste fraîchement promu de la première promotion de l’Université de l’Algérie indépendante et ancien cadre de l’UNEA historique, nous appartenions à deux sensibilités différentes qui divergeaient sur de nombreuses questions de fond et de méthodes de gouvernement mais qui avaient scellé une alliance fondée sur l’adhésion à un puissant dénominateur commun : œuvrer à la construction d’une société de progrès, de savoir et de justice dans le prolongement des valeurs portées par l’embryon d’Etat révolutionnaire né dans le feu de la guerre de Libération nationale.
Nous nous retrouvions, par la force de cette entente sur l’essentiel, engagés et activement présents sur un front démultiplié qui avait pour noms Abadla, Djorf-Ettourba, El-Kennar, Belghimouze, Tessala-El-Merdja, El-Hadjar, Arzew, Hassi-Messaoud, Aïn-Oussera, Messaâd, Chemora, Tamalous et j’en passe, qui représentaient les fers de lance du processus de développement tous azimuts dirigé, d’une main de fer, par le Président Houari Boumediène.
Comme si cela datait d’hier, je vois d’ici Si Abdelmalek veiller à tous les détails des déplacements du chef de l’Etat, discret mais l’œil aux aguets, guidé par un sixième sens qui le faisait agir au quart de tour, prévenant et contenant toutes les situations censées être les plus imprévisibles, contrôlant les mouvements de foule avec une remarquable maîtrise de la psychologie collective. Il allait jusqu’à payer physiquement de sa personne, en compagnie de ses hommes, sans que cela soit perçu comme étant du zèle, simplement parce qu’il était un perfectionniste. Il virevoltait sur les pistes poudreuses des villages perdus dans les agglomérations les plus improbables du pays, passant d’une station à une autre, d’un marchepied de voiture à l’autre, et resté, au terme du voyage, frais comme un gardon, dans la même disposition qu’un Abdelmadjid Allahoum avec lequel il formait un binôme indissociable qu’on retrouvait dans toutes les compositions de délégations officielles ici ou à l’étranger, affichées à la une d’El-Moudjahid et d’Ech-Chaâb, les journaux uniques de l’époque.
Infatigable. Il était infatigable. Pour lui, une mission n’était jamais terminée. Elle s’emboîtait, instantanément, dans la suivante.
Un jour qu’on se parlait au téléphone, à la fin du premier séjour, post-indépendance, de François Mitterrand, à Alger, en sa qualité de premier secrétaire du Parti socialiste, je lui recommandais d’aller se reposer après l’accomplissement d’une tâche aussi délicate qu’harassante. Il me répondit, avec le rire de bon vivant qu’on lui connaissait, qu’il ne se sentirait délié de toute responsabilité quant à ce voyage que lorsqu’il se serait assuré que l’avion du dirigeant français s’était posé sur le tarmac du Bourget.
Il participait de l’ingénierie fabriquée, ex nihilo, par cette génération d’hommes qui ne reculaient devant rien pour mettre en avant l’Algérie et uniquement l’Algérie.
Lui, Allahoum, les diplomates chevronnés comme Aït-Chaâlal, Benyahia, Rédha Malek, Ahmed Taleb El-Ibrahimi auxquels on devrait adjoindre les grandes signatures de la presse nationale d’alors, avaient réussi, avec éclat, le pari de faire tenir par l’Algérie en 1973 les 4es assises du mouvement des pays non-alignés et d’imposer aux tribunes des grands forums onusiens et autres le débat mondial sur ses résolutions et sa vision des relations internationales. A telle enseigne que le Sri Lanka, hôte du sommet suivant, demanda à bénéficier du savoir-faire et du label algériens en matière d’organisation, de sécurité, de protocole, de communication et de télécommunications.
C’était l’âge d’or de l’Etat national de la République algérienne démocratique et populaire.
Ceci dit, Si Abdelmalek n’avait rien du Big Brother, suffisant, omniscient, le profil très répandu dans certains services de l’Etat. Son ouverture d’esprit était proverbiale. Elle se mesurait autant à l’aune de ses lectures politiques et littéraires très diverses et très actualisées qu’à sa tolérance vis-à-vis des idées différentes des siennes.
Plus qu’un militaire à l’esprit carré, c’était un militant intellectuel en uniforme, ce en quoi il dépareillait par rapport à son environnement.
Bien sûr qu’il était discipliné et il soumettait ses hommes au même régime draconien. Mais une fois dédouané de ses charges, il se montrait sous son meilleur rapport, amateur de grande musique et d’immersion dans le terroir des Hauts-Plateaux de l’Ouest de ses racines, avec, exactement, les mêmes épanchements que ses deux frères aînés, eux aussi officiers, le premier El-Hadj démobilisé de l’ALN chargé de la direction de la Sonatmag, décédé il y a quelques années, le second, colonel directeur de la logistique au ministère de la Défense nationale, parti en retraite à la fin des années 1990.
J’ai eu à apprécier ce trait de caractère foncièrement spécifique, souligné par son sempiternel sourire, à l’occasion de son mariage, célébré sous une tente plantée, à l’air libre, entre Sougueur et Tiaret et où ne furent conviés que ses amis proches, à l’exclusion de toute figure connue de la nomenklatura de l’époque.
J’en fus. Et j’ai confirmé, encore une fois, à ce moment-là, combien il était en phase avec le peuple et son patrimoine illustré par cette «fasha» portant gandoura et turban jaune, dansant le «alaoui» à travers laquelle, il m’avait semblé qu’il revisitait avec une grande nostalgie sa prime enfance. Lorsqu’il nous arrivait de nous rencontrer, au titre de l’amitié et de la proximité des idées qui nous rapprochaient, il m’interpellait souvent en m’appelant «ya lamaâlem».
Je lui avais fait remarquer que cette formule charriait une connotation renvoyant au capitalisme colonial et qu’elle était, par ce côté, quelque peu péjorative.
Il me rétorquait qu’il était loin de l’utiliser dans ce sens. Dans son esprit, elle exprimait le fait que le pays avait besoin d’hommes de métier et non «d’ânes bâtés bourrés d’argent qui nourrissaient la prétention de gouverner le pays».
Après la part du feu, vint le tour du pain noir. Ce furent, de toute évidence, «ces ânes bâtés» qui l’éloignèrent de ce qu’il savait le mieux faire, le métier de la sécurité. Après cette déconvenue, il réapparut rarement. Et l’une des dernières fois où j’eus le plaisir de le revoir, il était accompagné, sur le parvis de la Wilaya d’Alger, d’un autre ami, un de mes anciens condisciples du lycée d’Aumale, Abdeslam Benslimane, ancien wali de Skikda, lui aussi forcé à la retraite avant terme, certainement à cause de la conspiration des mêmes «ânes bâtés».
J’appris par la suite qu’il avait été «récupéré» par la présidence. Je ne sais pas s’il s’y était fait ou pas. Ce qui est sûr, c’est que le cœur n’y était plus : lorsqu’on est blessé, après avoir tout donné, on le reste à vie.
Quoi qu’il en soit, je garderai de lui le souvenir d’un homme de grande conscience qui a fait partie de l’avant-garde d’un pays ambitieux et souverain, soucieux de la prospérité de la Nation.
J’ai de la peine à lui dire adieu. Tout juste si je lui adresse un fraternel au revoir parce que – qui sait ? – il est possible que je le rencontrerai quelque part, dans un anonymat qu’il n’a jamais voulu quitter, en train de travailler à recadrer notre pauvre Etat squatté par les entristes qui en ont dévoyé les missions et les objectifs.
J’en profite pour présenter mes condoléances les plus attristées à Malika, son honorable épouse, pour laquelle sa disparition équivaut à un véritable naufrage, tant elle lui vouait amour, respect et considération.
«A Dieu nous appartenons, à Dieu nous retournons.»
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/ ... 8595&cid=2

saf
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par saf »

Emblématique de l’air de temps, un général-major, ancien directeur central au MDN et chef de département à l état major de l'ANP sous Lamari , part dans un total anonymat.

Hacen Aït Abdesslam est natif du village d’Ighil Bougueni à Aïn El Hammam. Il a grandi dans le village de ses oncles maternels, Taourirt Menguellet, avant de rejoindre l ecole des sous officiers de Saint Mexan. Il en déserte avec un autre de ses camarades originaire du village de Chmini, Abdelmadjid Saheb ; tous deux finiront dans la haute hiérarchie militaire.

Le décès du général-major Aït Abdesslam intervenu le 30 mai 2015 a été superbement ignoré par les institutions officielles. Ni condoléances publiques, ni autres formes d’hommage qu’une oraison funèbre lu par un officier de l’armée. Pourtant l’homme a passé toute sa vie au sein de l’institution et a été du nombre des officiers qui ont accompli leur devoir au Sinaï (campagne de 1973). Ni le site du ministère de la Défense nationale (MDN), ni les traditionnels caneaux d’expression de la communication officielle, ni même certains site réputés proches de cercles militaires, n’ont fait état de son décès.

Ce silence dédaigneux ne renseigne pas tant sur la valeur de ce cadre militaire qu’il renseigne sur les regrettables mœurs nouvelles que le "Bouteflikisme" a insinué au sein d’une institution traditionnellement caractérisée par un indéfectible esprit de corps. Mais le revanchisme anti "janvieriste" a le vent en poupe, broyant tout dans sa frénésie : patriotes armés, gardes communaux, rappelés de la mobilisation et cadres de la lutte anti-terroriste qu’on nous dit "érigée en modèle pour d’autres contrées"….
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anzar
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par anzar »

Message en doublon :arrow: viewtopic.php?f=24&t=1654
Il serait opportun de parcourir le forum avant de poster
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BerrouLana
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par BerrouLana »

Une très grande pensée à nos djounouds, sous-officiers et officiers qui travaillent durant ce mois sacré et dans des conditions climatiques presque inimaginable qui peuvent atteindre les 55 c° le plus normal du monde dans certaine régions les plus sensibles de nos frontières du sud.

Je m'excuse , mais j'ai opté pour ce topic parce que ce sont tous des héros pour moi.
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anzar
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par anzar »

:+1:
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par AAF 2020 »

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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par BerrouLana »

C'est qui l'héros de l'ANP sur cette photo :?: :!: :!: :scratch:
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Amine Ind
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par Amine Ind »

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Le Sgt Amari Mouloud ne le 12 avril 1973 à Aokas assassiné le 01 septembre 1996 à kaser al boukhari Medea
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01 Septembre 1996 : BOUTICHE HAKIM. est tué à ksar el Boukhari à 15 jours de la quille! il avait 24 ans
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Hommage a Seddik Ayoub, ne Le 25/12/1961, ET assassine en service commande dans une operation de reconnaissance dans les maquis de la region de Boufarik controlee par le groupe terroriste de Antar Zwabri le 17 Mars 1994. Il fut l'un des cadres createurs de l'office national de lutte contre le terrorisme et chef de brigade de repression du terrorisme.
Paix a son ame
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Lieutenant Medjdoub Nassima médecin à l'hôpital Ain Naadja assassiné le 18/04/1995 près de la maison conjugale à Cheragua.
Dernière modification par Amine Ind le 06 septembre 2015, 13:30, modifié 2 fois.
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par Amine Ind »

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Lieutenant Mohammedi Djamel : qui fait partie des 11 militaires tués le 19 Avril 2014 dans la région d'Ath Ali Ouharzoun ( grande Kabylie )
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Lt Colonelle Abdoune Djillali assassiné le 03 juin 1996 au environ d'elharach "eucalyptus " dans un ratissage.
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Il y a 21 ans le 02 mars 1994 Dans le terrifiant climat qui régnait sur l'Algérie, au moment où des luttes sans merci s'engageaient entre démocrates et fondamentalistes, des hommes et des femmes, célèbres ou anonymes, se sont voués corps et âme au sauvetage de la République d'Algérie. Parmi celles et ceux qui laissèrent leur vie pour la cause du pays, mon frère 36 ans le capitaine Boucharef Foued dit nasser-edine , homme de devoir, froidement assassiné sur une portion d’autoroute, sous les yeux de sa femme et de son fils Puissions-nous cultiver le souvenir de nos morts et rester fidèles au sacrifice des uns et des autres. Allah Yarhmak ou Yarham Echouhada"
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anzar
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par anzar »

Merci pour ces témoignages Amine
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par tayeb »

Allah Yarhamhoum. Que de tristesse devant ces visages, tous ces sacrifices...
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Amine Ind
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par Amine Ind »

anzar a écrit :Merci pour ces témoignages Amine
tayeb a écrit :Allah Yarhamhoum. Que de tristesse devant ces visages, tous ces sacrifices...
Une autre photo de du Sgt AMARI Mouloud (23 ans) qui est tombé au combat avec son frère d'arme BOUTICHE Hakim (24 ans) le 1 septembre 1996.

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4 juin 1991 : AMERCHOUCHE Messaoud (né a batna) commandant de la brigade d'intervention ( Chéraga ) , tué lors des affrontements avec les manifestants de FIS à la place 1 Mai Alger
"En tant que gendarme, il était mon étudiant à la fac de droit de Bellabes en 88/89 . Il a même aidé des enfants d'enseignants qui rejoindront le FIS. Je discutais souvent avec lui de la situation politique."
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par Amine Ind »

J'aimerais savoir si je peux aussi affiché les photos des autres membres de sécurité hors ANP ou Gendarmerie, la DGSN et les patriotes entre autre ?
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anzar
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP

Message par anzar »

Oui
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Amine Ind
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Re: Post-it: Les Héros de L'ANP et de la lutte anti-terroris

Message par Amine Ind »

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Mercredi 9 mai 2001: Embuscade meurtrière contre une patrouille de la BMPJ à Tigzirt (Tizi-Ouzou) : 8 morts parmi eux MEGHARI L’hachemi policier né à Tizi n Berber le 09 mai 1973 il y aura 2 blessés qui succomberont le lendemain à leurs blessures
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commandant Arezki Aït Kaci.
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5 Avril 1994 : HAMATACHE Abderezzak (né le 15 Mai 1961) ,policier, est tué à kouba (alger
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