Embraer & Saab prépare le Sea Gripen !
Le choix du Brésil pour l’avion de combat suédois JAS39 Gripen E pour équiper la Force aérienne brésilienne (FAB), permet également de rapprocher les deux avionneursque sont Embraer et Saab, sur le développement de l’avion. Mais, je vous l’annonçais, lors du choix du Brésil, l’avionneur Saab prenait du coup une sérieuse option pour la finalisation de la version navalisée du Gripen E, le Sea Gripen.
Embraer & Saab préparent le Sea Gripen:
Dans le but de remplacer les actuels Douglas A4 «Skyhawk» de la Marine brésilienne, les deux avionneurs travaillent en plus, du Gripen E, à la préparation du futur Sea Gripen. Au début du mois de septembre, une délégation conjointe d’Embraer et de Saab en collaboration avec le ministère de l'aéronautique de la Marine (DAerM) a effectué une visite sur le porte-avions A-12 São Paulo, afin d’identifier les détails techniques de modifications nécessaires pour adapter les Gripen E à la Marine du pays.
Sea Gripen :
L’idée d’une version navale du Gripen existe depuis le milieu des années nonante, mais tant l’aviation suédoise que les premiers clients de l’avion n’ayant pas un tel besoin, le projet est resté en sommeil. Le but est simple, fournir un avion moderne omnirole avec un prix raisonnable, dont la taille permet une intégration facile sur un porte-avions de petites dimensions ! Ce qui est le cas le Brésil, qui a racheté le bon vieux «Foch» aujourd’hui baptisé «Sao Paulo». Le Sea Gripen répondra en terme de CATOBAR (Catapult Assisted Take Off Arrested Recovery), ainsi que STOBAR (Short Take Off Arrested Recovery) avec cependant une sensible différence de masse au décollage MTOW (Maximum Take-Off Weight). Dans une conception CATOBAR, le SEA Gripen aura une masse maximale au décollage de 16,500 kg et une masse maximale à l'atterrissage de 11,500 kilogrammes. Dans une conception STOBAR, elle dépend de la physique du transporteur. En gros, la charge de carburant et d'armes dans les opérations STOBAR, sera un tiers de moins que la charge utile dans les opérations de CATOBAR.
Pour ce faire, Saab n’a pas eu à faire de grandes modifications sur le Gripen NG, car celui-ci reprend les capacités de décollage court optimisés sur la version Gripen C/D utilisable sur les autoroutes. La vitesse d’atterrissage et naturellement basse et l’avion permet déjà une descente en contrôle avec une forte pente (précision-glide). Les Gripen ayant une cellule à la base renforcée, aucune modification ne sera nécessaire. Toujours selon Saab, les Gripen sont optimisés pour une maintenance facilitée notamment pour des soldats de milices (ravitaillement et ré-équipement en 10 minutes), le Sea Gripen sera donc parfaitement intégrable en milieu clos qu’offre un navire.
Alors, que tous les capteurs, avionique et armes ainsi que le moteur General-Electric 414G du Gripen NG sera proposé dans la variante de la marine, le Gripen mer, disposera d’un nouveau châssis de train d’atterrissage et d’un crochet d’arrêt. L’envergure étant petite, il n’y aura pas besoin de le doter d’ailes repliables.
Le Gripen mer sera environ 400 kg plus lourd que le Gripen NG, avec une cellule dont le poids atteindra à vide entre 7500-8000 kg.
L’industrie brésilienne déjà sur le Gripen:
Bien que rien ne soit encore acquis, SAAB tient ici une sérieuse option, au Brésil des entreprises participent déjà au développement du Gripen NG et donc de la version navale de celui-ci.
Faisabilité validée :
Navalisé une version d’un avion de combat, pose énormément de problèmes et rien n’est gagné d’avance. En 2012 pourtant, un rapport faisant suite à une étude de faisabilité et de conception pour l’adaptation de la version Gripen E démontrait la compatibilité avec un porte-avions.
Tony Ogilvy, directeur général et chef du Centre de Saab aéronautique au Royaume-Uni pour le Design Gripen naval, déclarait : « après des années de conception préliminaire et de pré-faisabilité de travail, les plans pour une version opérateur sur la base de la plate-forme du Gripen NG sont maintenant terminés. Ce travail mené à bien par une équipe d’ ingénieurs suédois et britanniques c’est terminé à la fin de août». «Notre travail consistait à prendre la conception à un point où nous pouvons dire « oui, Saab peut construire une variante marine », et nous y sommes parvenus" a-t-il dit.