Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Venez discuter des événements qui ont jalonné l'histoire depuis le néolithique jusqu'aux débuts des années 1990.
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scorpion-rouge35
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Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par scorpion-rouge35 »

Chronologie de la guerre Iran-Irak.
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Le 22 septembre 1980, la guerre Iran-Irak se déclarait. Un peu plus de trente ans après, nous vous proposons une chronologie de cette guerre qui allait durer huit ans et être la plus meurtrière de la période suivant la deuxième guerre mondiale. Retour sur la genèse et le déroulement de cette guerre.

Le déclenchement de la guerre

- décembre 1959 : Abdul Karim Qassim, le nouveau leader de l’Irak, déclare : « Nous ne souhaitons pas nous référer aux tribus arabes résidant à Al-Ahwaz [Ahvaz] et Mohammareh [Khorramshahr]. Les ottomans ont cédé Mohammareh, qui faisait partie du territoire irakien, à l’Iran. » A la même époque, l’Irak commence à soutenir des mouvements sécessionistes au Khuzestan et fait part de ses réclamations territoriales à une réunion de la ligue Arabe, sans succès.
- 1969 : Le gouvernement irakien déclare que « la dispute avec l’Iran est liée à l’Arabistan [Khuzestan], qui a été annexée par l’Iran pendant un règne étranger ». Des stations de radio irakiennes commencent alors à émettre au Khuzestan, encourageant les arabes à se rebeller contre Téhéran. A plusieurs reprises, la télévision irakienne montre des cartes faisant du Khuzestan un territoire irakien transformé en la province nouvelle de Nasiriyah.
- 1971 : Suite au retrait des britanniques du Golfe Persique, l’Irak réclame la souveraineté sur les îles tomb et Abu Musa puis rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran. Peu après, les irakiens expulsent 70 000 irakiens d’origine iranienne.
- 1975 : en marge d’une réunion de l’OPEC, Saddam Hussein et Mohammed Reza Pahlavi signent l’accord d’Alger, par lequel ils se mettent d’accord sur leurs frontières : le contentieux sur la frontière du Shatt-al Arab [Arvand Rud] est ainsi réglé en fixant la frontière au Thalweg de cette voie d’eau qui permet aux deux pays d’exporter une bonne partie de son pétrole.
- janvier 1978 : début des manifestations marquant le début de la révolution iranienne.
- 16 janvier 1979 : départ en exil du Shah d’Iran
- 1er février 1979 : Retour de l’Ayatollah Khomeini en Iran depuis son exil en France, à Neauphle-le-Château.
- décembre 1979 : Adoption de la constitution de la république islamique.
- janvier 1980 : Début de l’élimination des groupes d’opposition aux religieux au pouvoir en Iran.
- mars 1980 : l’Iran retire son ambassadeur d’Irak et demande à l’Irak de faire de même.
- 2 avril 1980 : Saddam Hussein, lors d’un discours dans une université irakienne, fait un parallèle entre la bataille d’Al-Qadisiyyah pour justifier sa position vis-à-vis de l’Iran. Al-Qadisiyyah est une bataille gagnée par les arabes sur les perses lors de la conquête islamique de l’Iran au VIIème siècle.
- avril 1980 : des islamistes irakiens, liés à Téhéran, tente d’assassiner Tarek Aziz, ministre des affaires étrangères irakiens. Cet attentat sera un des casi belli de la guerre.
Au cours de l’année 1980, les conditions sont toutes réunies pour le déclenchement d’un conflit. L’Irak souhaite devenir une puissance régionale, et pense que s’emparer des champs pétroliers iraniens du Khuzestan l’aidera à atteindre cet objectif. L’Iran est fragilisé par la révolution qu’il vient de connaitre, son armée est désorganisée (ses chefs ont été exécutés ou se sont enfuis), mais représente également une menace pour l’Irak avec les exhortations à la révolution islamique que transmet l’Ayatollah Khomeini au monde islamique, et plus particulièrement aux chiites, qui représentent près de la moitié de la population irakienne.

En 1991, le secrétariat général des Nations-Unies reconnait que c’est l’Irak qui a déclenché la guerre. Les objectifs de cette guerre pour les irakiens étaient les suivants :

- Prendre le contrôle du Shatt-al Arab
- Prendre le contrôle des îles Abu Musa et Tonb, au profit des Emirats Arabes Unis.
- Annexion de la province iranienne du Khuzestan à l’Irak
- Prévenir l’expansion de la révolution islamique à la région.

Conquêtes territoriales lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Cliquez sur la carte pour l’agrandir

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Déroulement des offensives


- 22 septembre 1980 : l’Irak déclenche une invasion de l’Iran. Des attaques aériennes simultanées sont menées sur 10 bases aériennes en Iran. Cependant l’objectif n’est pas atteint, puisque l’aviation aérienne n’est pas complètement détruite comme escompté. Les irakiens envahissent l’Iran sur trois fronts terrestres, sans engager toutes leurs forces car ils pensent que la guerre sera de courte durée. Au nord, ils occupent Qasr-e Shirin. Plus au sud, ils visent des points stratégiques dans le Khuzestan : Mehran, Dezful, Khorramshahr et Abadan.
- 28 septembre 1980 : le conseil de sécurité des Nations-Unies appelle les deux états à ne plus faire usage de la force (résolution 479). L’Irak se dit prêt à négocier en échange de la reconnaissance de ses revendications territoriales.
- 24 octobre 1980 : la ville de Khorramshahr est occupée par les irakiens. Abadan a résisté et est toujours aux mains des iraniens. Les irakiens ne connaissent pas le succès face à la forte résistance des iraniens. De plus, les erreurs tactiques du commandement et les difficultés rencontrées pour se servir de systèmes d’armes nouveaux expliquent aussi le succès en demi-teinte de l’invasion irakienne.
- 5 janvier 1981 : les iraniens lancent une contre-offensive, initialement couronnée de succès, mais subissent ensuite de lourdes pertes.
- septembre 1981 : les iraniens repoussent les irakiens sur la rive occidentale de la rivière Karun et mettent fin au siège d’Abadan, qui a duré presque un an.
- novembre 1981 : le gouvernement iranien se dote d’un ministère des gardes révolutionnaires sous la direction de Mohsen Rafiqdust.
- novembre-décembre 1981 : les iraniens reprennent le contrôle de certains de leurs territoires au nord, près de Susangerd et de Qasr-e Shirin.
- mars 1982 : Attaque iranienne dans la région de Shush-Dezful, dans laquelle les iraniens font participer 120 000 hommes. C’est au cours de cette attaque que commencent à être utilisées la tactique des vagues humaines de Basij, envoyés au front pour faciliter l’arrivée du corps des Gardiens de la Révolution. Les irakiens se retirent au-delà de la frontière de 1979.
- 25 mai 1982 : libération de la ville de Khorramshahr par les troupes iraniennes.
- 20 juin 1982 : Saddam Hussein annonce le début du retrait des troupes irakiennes restant en Iran. Il se dit prêt à négocier la fin de la guerre. Le gouvernement iranien, rendu confiant par ses récents succès, essaie d’imposer ses conditions : le retrait complet des troupes irakiennes, le renversement du pouvoir de Saddam Hussein et du parti Baa’th, le paiement de réparations et le rapatriement des 100 000 chiites expulsés d’Irak en 1980.
- 13 juillet 1982 : l’armée iranienne lance une offensive le premier jour du Ramadan afin de prendre la ville irakienne de Bassorah. L’attaque est repoussée par les irakiens. Cette date marque un tournant dans la guerre. D’envahisseur, l’Irak prend le rôle de l’envahi. Sa stratégie d’attaque se transforme en stratégie de défense.
- 1982 : Les Etats-Unis retirent l’Irak de la liste des Etats sponsors du terrorisme, afin de faciliter le transfert de technologies et d’armes à l’Irak.
- 1983 : malgré de lourdes pertes lors de ses offensives précédentes, l’Iran est déterminé à punir l’Irak de son aggression de 1980. De nouvelles offensives sont lancées par les iraniens, sans succès.
- février-mars 1983 : l’Irak lance des attaques visant à détruire des installations pétrolières de l’Iran dans le Golfe Persique.
- septembre 1983 : la France décide de prêter à l’Irak 5 Super-Etendard équipés de missiles Exocet, afin de bombarder les installations pétrolières iraniennes et ainsi forcer le gouvernement iranien à accepter un accord.
- 19-20 décembre 1983 : visite de Donald Rumsfeld à Bagdad. Cette visite est un premier pas des américains afin de restaurer des relations diplomatiques normales entre les Etats-Unis et l’Irak. Après cette date, les américains augmentent leur soutien à l’effort de guerre irakien. La CIA vend ou facilite la vente d’armes aux irakiens via la Jordanie, le Koweit, l’Arabie Saoudite ou l’Egypte. Par la suite, les Etats-Unis fourniront des données opérationnelles afin d’aider à la planification des attaques irakiennes.
- 1984 : l’Irak menace de bombarder des villes iraniennes si les forces armées de Téhéran lancent de nouvelles offensives. Le gouvernement de Téhéran n’est pas impressionné et lance de nouvelles offensives, qui vont déclencher la période appellée « Guerre des Villes« , durant laquelle les deux parties lancent des attaques aériennes et des missiles sol-sol sur leurs villes frontalières respectives. Les pertes civiles seront très nombreuses des deux côtés pendant cet épisode de la guerre.
- février 1984 : l’Irak annonce le blocus de l’île de Kharg, un terminal pétrolier iranien dans le Golfe Persique.
- 30 mars 1984 : l’Iran se plaint de l’utilisation d’armes chimiques par l’armée irakienne.
- mai 1984 : l’Iran répond aux attaques de ses installations pétrolières en attaquant des tankers irakiens.
- 25 avril 1985 : le conseil de sécurité des Nations Unies se déclare « consterné de l’utilisation d’armes chimiques contre les forces armées iraniennes en mars 1985″.
- février 1986 : l’Iran lance de nouvelles offensives terrestres, sans grand succès. L’Irak lance des contre-offensives pour améliorer le moral des irakiens.

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- 1987 : l’Iran se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale à cause de son attitude offensive. La même année, le soutien des américains aux irakiens s’intensifie : des conseillers militaires sont envoyés à Bagdad pour aider à la planification des attaques iraniennes ; des navires américains supplémentaires sont engagés dans le Golfe Persique.
- juin 1987 : découverte de mines dans le Golfe Persique. Les iraniens sont accusés de les avoir posées.
- septembre 1987 : envoi de dragueurs de mines britanniques, français, italiens, belges et hollandais pour sécuriser le Golfe Persique et les transports de pétrole.
- 20 juillet 1987 : le conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 598, appelant entre-autres à un cessez-le-feu immédiat. L’Irak approuve la résolution. L’Iran ne la rejette pas, mais ne l’approuve pas non plus. Ils demandent le changement de l’ordre des articles de celle-ci.
- 1988 : les actions de guerre se font moins nombreuses au sol, et les attaques sont presque exclusivement aériennes et dirigées sur les villes ou les installations pétrolières dans le golfe Persique.
- 3 juillet 1998 : l’USS Vincennes abat le vol Iran Air 655, par peur d’une attaque suicide. Près de 300 civils meurent.
- 18 juillet 1988, Ali Khamenei, président de la république iranienne (actuellement Guide de la Révolution), accepte la résolution 598 du conseil de Sécurité de l’ONU. L’Iran est isolé internationalement, se retrouve à court d’armes et a subi des attaques lourdes de conséquences, et accepte donc le cessez-le-feu. La situation interne de l’Iran a également changé, et les protestations contre la guerre se font plus nombreuses, menacant le régime islamique de Téhéran.
- 20 septembre 1988 : début officiel du cessez-le-feu entre les deux pays.

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Après la fin des hostilités

- septembre 1988 – printemps 1989 : les négociations pour s’entendre sur les termes de la fin de la guerre ne donnent aucun résultat.
- 15 juillet 1990 : Saddam Hussein offre un accord permanent pour sceller la fin de la guerre, deux semaines après son invasion du Koweit. Il reconnait l’accord d’Alger de 1975, reconnait la souveraineté partagée sur le Shatt-Al Arab, retire définitivement ses troupes des territoires iraniens et propose l’échange de prisonniers de guerre. L’Iran répond qu’elle s’oppose à l’invasion irakienne du Koweit, qui a amené les troupes américaines dans son voisinage proche.
- 1999 : retour des derniers prisonniers de guerre irakiens détenus en Iran.
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Palmier Dattier
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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par Palmier Dattier »

Un excellent article, très précis et documenté sur l'assassinat de Mohammed Seddik Benyahia par les autorités irakiennes lors du conflit Iran-Irak, le meilleur des diplomates qu'ait connu l'Algérie: Qu'il repose en paix au carré des grands serviteurs de la Nation et du Peuple Algérien:
http://www.elwatan.com/hebdo/histoire/i ... 89_161.php

Je sais par ailleurs (pour avoir vécu en Irak) que si c'est Saddam Hussein qui en a donnné l'ordre, c'est Saddam El Zaben (son demi-frère) qui l'a exécuté en commandant aux pilotes irakiens le décollage des appareils et en leur désignant la cible à abattre.
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anzar
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Message par anzar »

Document "Film" côté Irakien (1984) 1h

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Photos côté iranien

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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par anzar »

Saddam inspectant ses troupes



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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

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Reconstitution d'un engagement air/air entre des F-14 iraniens et des MiG-21 irakiens (ici des F-7 iraniens grimés)



Vidéos côté Irakien



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Mirages F1EQ

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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par anzar »

Document très intéressant analysant la guerre aérienne durant le conflit Iran / Irak...

http://aupress.au.af.mil/digital/pdf/pa ... _power.pdf

En résumé, malgré le support de plusieurs pays fournissant avions, armements et parfois même des pilotes, l'armée de l'air irakienne, pourtant en supériorité numérique, de l'ordre de 3 contre 1, s'est distinguée par son inefficacité.

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Lors de l'offensive de septembre 1980, l'armée de l'air irakienne mena une série de raids sur les principales bases aériennes iraniennes. Ces attaques furent loin de produire les résultats escomptés. Non seulement les pertes iraniennes furent minimes, tant en matériels qu'en vies humaines, mais il semble que les avions irakiens furent incapables de détruire leurs objectifs avec un taux de réussite de l'ordre de 20%.

D'ailleurs tout au long de la guerre, les planificateurs irakiens se sont montré défaillants, les vols de reconnaissances et d'évaluation sur les cibles étaient insuffisants, la préparation des attaques étaient dès lors lacunaires. Les armements des avions irakiens, surtout les avions soviétiques dits "monkey models" aux capacités dégradés, étaient d'une efficacité médiocre. Les pilotes en eux mêmes n'étaient pas assez entraînés et étaient en général très peu performants face aux iraniens tant sur le plan tactique que stratégique.

Entre 1980 et 1981, l'armée de l'air irakienne perd environs 60 appareils en combats aériens, principalement des MiG-21, mais aussi des MiG-23 et des Su-20/22. Les iraniens infligèrent également des pertes sévères à l'aviation irakienne en menant des contre-offensives majeures sur les aérodromes irakiens. Ainsi en un seul assaut sur la base d'El Walid les iraniens mirent hors d'état plus de 45 avions irakiens.

Les pilotes iraniens, malgré les purges suite à la révolution de 79, étaient mieux entraînés et globalement bien plus efficaces que les irakiens. Avec trois fois moins d'avions les iraniens arrivaient à assurer plus de 120 sorties par jours, alors que les irakiens arrivaient à peine à en faire 150, aux débuts des opérations puis jamais au dessus de 80.

Avec les premiers revers irakiens sur le front, Saddam décide de retirer son aviation et de la disperser en Jordanie et dans les pays du Golfe, afin de la sauvegarder. En effet après un peu plus d'un an, l'aviation irakienne connait une grande attrition avec plus de 200 avions de combat HS. Ceci laissant le champs libre à l'aviation iranienne qui infligera de lourde pertes aux troupes irakiennes précipitant le tournant de 1982-1984.

En effet l'Iran, grâce à l’afflux de Basij "volontaires civiles utilités pour mener des assauts frontaux suicides" réussirent à pousser les irakiens à la retraite au delà des frontières ante bellum. Dès lors l'aide soviétique et occidentale, notamment française, s'accentue. Les pays du Golfe, en premier lieu le Koweit finançant à grand frais l'effort de guerre irakien sous formes de prêts.

De nouveaux les irakiens se rééquipent en Mirage F1EQ (opérationnels en 1983) plus performants et capables de tirer divers munitions derniers cris, notamment des Exocets MM38. Les russes fournissent quant à eux des MiG-25RB modernisés. Saddam lance alors la guerre des viles en 1985, où l'aviation est chargée de détruire des cibles civiles afin de saper le moral des iraniens et les pousser au compromis. Cependant là encore les iraniens malgré le manque de pièces détachées pour entretenir leurs avions de fabrication US, arrivent à intercepter la plupart des vols ennemis, infligeant de lourdes pertes aux assaillants. Dès lors, les pilotes irakiens (mais aussi soviétiques et français) reçurent l'ordre d'abandonner leurs missions en cas de rencontre avec les redoutables F-14 Tomcat, ou les F-4 Phantom II.

Saddam furieux demande alors à son aviation de rester en retrait pour éviter encore plus de pertes.... En conclusion Il s'avère que les irakiens utilisaient bien plus volontiers les Mirage F1EQ qu'ils avaient acquis en nombre lors du conflit. Cependant face aux F-14 l'appareil de Dassault n'a pas pu tenir la comparaison, avec 35 pertes pour une seule victoire en combat aérien.
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anzar
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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par anzar »

Un autre excellent bouquin avec plein de références et de détails sur l'engagement des MiG-21 irakiens contre l'Iran...
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On apprend en gros que les pilotes iraniens (sous l'époque du Shah) avaient été formés en Israël et aux USA de façon intensive pour contrer les MiG-21 et les MiG-23 soviétiques. Certains pilotes ayant même fait quelques heures de vols sur ces types d'appareils capturés par les américains. Donc les iraniens connaissaient parfaitement les avantages et les lacunes des Fishbeds et des premier Floggers.

Ensuite on apprend aussi que les irakiens ont bénéficié de l'assistance de nombreux instructeurs indiens (en Algérie il y en avait aussi), qui excellaient à l'époque sur MiG-21, qu'ils ont utilisé avec succès contre les pakistanais durant la guerre de 71. Les indiens ont bien sûr essayé d'inculquer aux irakiens de nouvelles tactiques, notamment à basse altitude sous fort facteur d’accélération, pour tirer le maximum des MiG-21.

A partir de la fin des années 70, les russes envoient pas mal d'instructeurs (en Algérie c'était pareil) avec des MiG-21MF/Bis et des MiG-25P et RB. Cependant les russes jouent un jeu trouble, ils refusent systématiquement de livrer aux irakiens autres choses que des R-13 et R-13M déjà obsolètes (les mêmes ayant été largement utilisés durant la guerre d'octobre 73) et rechignent à livrer des R-60 ou des chasseurs "non dégradés".... personnellement j'appellerait ça le syndrome Saddat (vu ce qui s'est passé en Egypte depuis 75) ... et là chose étonnante, les irakiens vont voir ailleurs, et à partir de 82-83 achètent aux chinois des J-6 et F-7, qui sont des copies basiques de MiG-21, et qui serviront au final assez peu.
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Comme dit précédemment les irakiens perdent énormément d'avions dans les premiers mois de la guerre, ici l'estimation est plus faible, un pilote ayant fait défection en juin 82 vers la Syrie annonce que l'Irak a perdu près de 100 appareils et 33 pilotes KIA en combats aériens contre les F-4 et les F-14 iraniens.

Les pilotes irakiens se plaignent principalement du manque de fiabilité des Atoll (AA-2/R-13M) et du manque de systèmes permettant la détection des tirs ennemis. En effet la plupart du temps les pilotes irakiens, "et parfois russes", se faisaient abattre en limite BVR par des AIM-7 Sparrow entre 10 et 15 km de distance.... la plupart du temps les missiles atteignant leurs cibles avant que celles ci ne soient conscientes du danger.

Pour remédier au problème, les irakiens se tournent dès avril 1981 vers les Français, et réussissent à adapter des Magic R550 sur leurs MiG-21. Ils feront d'ailleurs équipé plus tard leurs MiG-23BN de missiles exocet. Des pilotes irakiens sont envoyés en France pour apprendre à piloter les Mirages F1EQ mais également à manœuvrer leur MiG-21 selon de nouvelles doctrines. Très vite les résultats sont là, les MiG-21 équipés de Magic abattent en une seule semaine 2 F4, 2 F5 et 1 AH1J... Les iraniens ne tardent pas à réagir et déploient leurs F-14 pour contrer la nouvelle menace et les MiG-21 équipé de Magic sont très vite redéployés pour éviter un carnage.... D'ailleurs les irakiens iront jusqu'à équiper certains de leurs MiG-21 de Sidewinder AIM-9B achetés en Jordanie. Ils les utilisèrent aussi avec plus ou moins d'efficacité... cependant les F-14 demeuraient intouchables.

Tout au long de la guerre moins d'une demi douzaine d'"Ali-Cat" seront perdus par les iraniens
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anzar
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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par anzar »

:arrow: Selon acig.org voici le palmarès confirmé des AliCat killer de l'IrAF (Iraqi Air Force) :!:

:star: 1) 2 MiG-23ML + R60MK ont mis au tapis 2 F-14A (11 Août 1984 et 17 Janvier 1987)
:star: 2) 1 MiG-21Bis + R13M a réussi à abattre 1 F-14A au début de la guerre (Décembre 1980)
:star: 2 ex) 1 Mirage F1EQ6 + Super 530D a abattu 1 F-14A (19 Juillet 1988)

:arrow: Si on la fait à l'envers (les victoires confirmées uniquement)

Les F-14A iraniens ont abattu 18 MiG-21 et 28 Mirage F1EQ... sans parler du paquet de MiG-23BN et Su-20/22 (qui dépasse la cinquantaine)... Par contre à part une douzaine de victoires revendiqués sur des MiG-23MF/ML aucune n'a été formellement confirmée....

Sources :

http://www.acig.info/CMS/index.php?opti ... &Itemid=47

http://www.acig.info/CMS/index.php?opti ... &Itemid=47
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anzar
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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par anzar »

Un Su-22 Irakien en mauvaise posture

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AliCats

Ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des F-14 iraniens (77 en 1979) étaient HS en 1980, car la plupart des officiers et des techniciens iraniens avaient soit fuit l'iran soit emprisonnés voir même exécutés.... la guerre avec l'Irak permettra à ces pilotes de reprendre le manche et d'être libérés après une rééducation "spirituelle" prodigué par la mollahs... et dire que ces derniers voulaient les revendre aux USA

Au fil des mois, et avec la libération de techniciens et de pilotes de Tomcat, les iraniens finiront par aligner une douzaine, puis une trentaine voir une quarantaine de Tomcat dans les années 80-83

Un très bon livre à consulter
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Configuration courante sur les AliCats (2 AIM-54 Phoenix + 4 AIM-7 Sparrow + 2 AIM-9P)

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Configuration "Heavy Load" assez peu courante puisqu'elle handicape énormément les F-14 (4 AIM-54, 2 AIM-7 et 2 AIM-9P) le second porte apparemment un Hawk (En effet après les premières années, il y eu un manque de munition en effet il n y a eu qu'environs 250 AIM-54 livrés sur les 700 commandés)

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Re: Guerre IRAN / IRAK [1980-1988]

Message par scorpion-rouge35 »

l’Iran a était vraiment surprenante sur conflit , la quasi totalité de son armée était équiper de matériel américains acquis a l'époque du shah d'iran qui après la révolution et la rupture des relations avec les états unis les avions et le reste du matériel dons la maintenance était entièrement confier aux techniciens américains suivant les accords de défense qui sont encore appliquer par les américains a la plus part des pays équipés de matériel us , du coup la flotte iranien s'est retrouver clouer au sol du jour au lendemains , plus de technicien pour la maintenance , plus de pièces de rechange fournis exclusivement par le constructeur us ! (le matériel russe n'est pas en reste certains pays reposent entièrement sur la main d’œuvre étrangère pour la maintenance de leurs équipement et appareil militaire , on peut citer l'armée libyenne en 2011 au début de la guerre civil lorsque les technicien russe , ukrainien et bielorusse on fuient le pays , les appareils libyens ont commencer a tombé comme des mouches faute de maintenance )
c'est certainement l'une des raisons qui a encourage Saddam Hussein a tenter d'envahir et d'annexé des territoires iraniens croyant le pays sans défense !

mais malgré ça les iraniens on réussi a tenir tête a l'armée la mieux équipé et entrainé de la région a l'époque celle de Saddam Hussein et a faire volé une partie de leurs flottes uniquement en se basant sur des ressources humaines et matériel locale , ainsi qu'en cannibalisant une parties des appareils pour en faire volé d'autre , Saddam Hussein avait tous l'occident , Israël et les pays du golf derrière lui alors que les iraniennes eux étaient seul !
c'est la ou on reconnait une grande nation et un grand peuple , c'est pas étonnant que la perse est était une grande puissance a travers l'histoire et l'est aujourd'hui a travers l’Iran.
THE ALGERIAN ARMY

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