Déclarations de personnalités de l'ANP

Venez discuter et débattre a propos de l'Armée Algérienne "uniquement" lorsque le sujet débattu ne concerne pas spécifiquement une armée (contrats, doctrine...).
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saf
Raqib Awal (رقيب أول)
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Déclarations de personnalités de l'ANP

Message par saf »

Je voudrai rapporter les interventions médiatiques de personnalités militaires dans la presse nationale ou internationale:

je commence avec la plus récente celle du general à la retraie Mohand Tahar Yala ancien CFN (2002 et 2005), après avoir commandé la façade maritime Est. Mise à la retraite brutalement comme bon nombre de proche du défunt ancien GCA Lamari, un autre marin prend la plume après le general Benyelles bien âgée aujourd'hui, une reprise du flambeau par une nouvelle génération:
Le général à la retraite Mohand Tahar Yala : le changement ne peut être que radical
Par Le Matin DZ/Elwatan | 06/04/2012 16:08:00 | 4389 lecture(s)
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Le général Mohand Tahar Yala, 65 ans, ancien patron des forces navales, compte lancer, avec d’autres cadres militaires et civils, un «mouvement national pour la citoyenneté». Une initiative qu’il prépare depuis trois ans afin de poser les jalons d’un «changement radical», selon ses déclarations.
[Le général Mohand Tahar Yala.] Le général Mohand Tahar Yala.

Pourquoi prendre la parole (*) presque sept ans après votre retraite des rangs de l’ANP ? Et quelle est la part de l’ancien général et celle du citoyen dans votre démarche rendue publique ?

Mon grade de général est l’aboutissement d’une carrière linéaire et de formations militaires qui m’ont permis d’acquérir le processus d’évaluation d’une situation donnée et de prise de décision dans un environnement aussi complexe et difficile que lors d’un conflit armé. Un général ne se contente pas de dresser un état des lieux, son esprit est formé pour chercher des solutions et pour agir en vue d’atteindre l’objectif final : le succès, la victoire. S’il réfléchit sans agir, c’est la défaite ! Mais le citoyen actif et patriote, pour sa part, existe avant le général et avant le militaire. Il est animé par l’amour de la patrie et est disposé à mettre toute son énergie pour contribuer à son apaisement, sa sécurité et son développement. Pourquoi ai-je attendu tout ce temps avant de parler ?

Après la retraite, il m’a fallu des années de lectures, d’études, de recherches historiques et de contacts pour évaluer l’état des lieux et mesurer l’écart entre la situation du pays et ce que l’Algérie aurait pu devenir compte tenu de son magnifique potentiel. Et surtout, pour appréhender la solution politique et étudier sa faisabilité et son opportunité. J’en suis arrivé à la conclusion, que la citoyenneté est la seule idéologie pouvant faire de l’Algérie un pays puissant et prospère. Au début de ma retraite, je ne pouvais pas prendre la parole, tenu par mon devoir de réserve et parce que je n’avais pas encore de solution à proposer. Il est vrai qu’au cours de ma carrière, j’ai eu la chance de participer à plusieurs travaux de réflexion, de 1986 à 1992, à l’Institut des études de stratégie globale, qui m’ont permis, au contact d’éminents universitaires, d’élargir mon champ de vision sur les défis de notre nation, mais c’est surtout après mon départ à la retraite que j’ai beaucoup appris.

Quel a été l’élément déclencheur de votre prise de parole ?

Plusieurs éléments, dès 2006, m’ont fait ressentir tout le mal que vivait mon pays : des jeunes candidats à l’émigration clandestine qui risquent leur vie dans des traversées périlleuses, au suicide d’une petite écolière parce que son père n’a pas les moyens de lui acheter les fournitures scolaires et préfère privilégier son jeune frère qui, lui, est un garçon ! A mes yeux, il ne s’agissait pas là de drames personnels ou familiaux, mais à chaque fois d’un drame national.

A partir de quel moment avez-vous senti que la situation du pays devenait périlleuse ?

Il faut se placer dans un contexte régional et international. D’abord, il y a eu le morcellement du Soudan "un pays trop grand pour les Soudanais", selon certains états-majors politiques. Nous avons des raisons de croire que certains de nos «partenaires» pensent également que "l’Algérie est trop grande pour les Algériens" ! Ensuite, les révolutions arabes n’ont touché, comme par hasard, que des Républiques (quid du Bahreïn et de l’Arabie Saoudite ?). J’ai alors fait le parallèle avec les révolutions dans les pays de l’ancien Pacte de Varsovie dans les années 1989-1990 et l’exemple de la Yougoslavie, un pays où on pensait avoir déjà fait sa propre révolution, et qui a fini morcelé après une terrible guerre civile. Tous ces éléments ont provoqué notre mobilisation intellectuelle dans le but de trouver et de proposer une solution pouvant éviter au pays un prix trop fort à payer.

Justement, pourriez-vous nous en apprendre plus sur le Collectif pour la réédification de la nation algérienne ? Ses objectifs à court et à moyen termes ?

Le collectif est constitué d’un groupe de patriotes, anciens cadres de la société civile et de l’armée, et d’universitaires attentifs aux évolutions du contexte international, aux menaces qui guettent notre pays aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Des menaces qui peuvent mettre en cause l’intégrité et l’unité de l’Algérie. C’est un ensemble d’Algériens qui savent qu’ils n’ont pas d’autre pays de rechange. Nous avons tissé des relations avec toutes les composantes du peuple et toutes les tendances dans le but de cerner le plus grand dénominateur commun applicable à un projet de société viable pouvant mettre le pays dans la voie de l’unité et du développement. C’est un collectif citoyen ouvert à tous, toutes générations confondues, en relation avec toutes les composantes de notre société. Notre objectif à court terme est, une fois le travail de base effectué, de lancer un mouvement national de citoyenneté. Nous visons la convergence de tous ces Algériens qui aspirent au meilleur sort pour leur pays. Nous ne nous engageons pas dans un agenda imposé, ni ne voulons entrer dans de faux débats ou de combats entropiques. Il y a suffisamment, malheureusement, de divisions créées entre Algériens.

Quel écho a eu votre appel pour une "démarche populaire pour un Etat de citoyenneté" au sein de vos anciens collègues du commandement militaire et au sein de la société civile ?

Tous les échos qui nous sont parvenus ont été extrêmement favorables, de la part de mes anciens collègues, mais aussi de jeunes cadres. Souvent, on nous interpelle avec la même question : votre proposition est ce à quoi nous rêvons, mais comment y aboutir ?

Votre collectif appelle à un "changement radical". Voulez-vous nous préciser cette idée ? Quelles en seraient les étapes ? S’agit-il de changer une personne ou tout un système ?

Il ne s’agit pas d’une seule personne. Mais de tout un système, bien sûr. Le changement ne peut être que radical parce que la situation actuelle est si lointaine des principes mêmes de la citoyenneté, qui reste un programme ambitieux pour le pays, échelonné sur des étapes. Un pays comme le Singapour - car il faut bien se nourrir des expériences des autres - était à genoux il y a cinquante ans, divisé avec des ethnies différentes et plusieurs religions. Mais il a su rebondir pour devenir un des pays les plus prospères du monde malgré l’absence de toute ressource naturelle, grâce à l’application du concept de citoyenneté comme contrat social. Alors pourquoi l’Algérie, avec son homogénéité ethnique et religieuse, avec ses formidables ressources humaines et naturelles, reste aussi dépendante de la désastreuse économie de la rente et aussi peu attrayante pour ses propres jeunes qui préfèrent partir ailleurs, parfois au péril de leur vie ? Pourtant avec sa position géographique centrale, ses ressources et son histoire, l’Algérie peut constituer une véritable locomotive de la région nord-africaine. C’est là notre ambition en tant qu’Algériens.

Vous axez votre initiative d’une "IIe République" sur le concept de "citoyenneté" : concrètement, comment voyez-vous se réaliser ce concept qui reste assez vague ?

Le concept de citoyenneté est une véritable révolution. C’est d’abord un lien juridique commun entre les citoyens, dans une parfaite égalité des droits et des devoirs, basé sur la sauvegarde de la cohésion sociale et nationale. Même notre histoire et notre culture nous aiguillent vers des modèles de citoyenneté adoptés par nos aïeux pour éviter les dissensions et pour promouvoir le vivre ensemble qui construit une société forte, un Etat fort par l’adhésion volontaire de ses citoyens. La citoyenneté se décline en deux principes : la civilité et le civisme. La civilité, c’est d’abord le respect de la dignité de tous les citoyens à tous les échelons. Du simple citoyen, au général et au juge. Tous doivent respecter la dignité du citoyen. Ensuite, il y a le respect de l’espace et du bien public (nous devons en finir avec la mentalité du baylek) et enfin et surtout, le respect du drapeau !

Quant au civisme, il s’agit du respect de la loi et des règles, une certaine idée de la solidarité déjà très ancrée dans notre société, et la liberté, la liberté des individus dans le respect de la liberté des autres citoyens. Nous souhaitons d’abord établir un pacte de la citoyenneté qui fixe les valeurs pérennes et les grands principes de l’identité algérienne. Un pacte enrichi grâce à l’apport de toutes les composantes de la nation algérienne et qu’il faudra faire voter par le peuple souverain pour le rendre immuable. Il faudra, en parallèle, peut-être envisager de dissoudre les partis actuels et réorganiser le paysage politique sur la base du dénominateur commun qui garantit l’intégrité de la nation et sa puissance. Il y aura d’autres mécanismes à mettre en place, qui seront précisés ultérieurement. Notre objectif est un Etat fort et des contre-pouvoirs aussi forts, un vrai système judiciaire qui ne méprise pas le citoyen et des médias réellement investis du quatrième pouvoir. Il faudra aller vers une Constituante, pour élaborer un texte rassembleur et ambitieux, fondateur de la deuxième République.

Comment voudriez-vous "engager toutes les forces dans les meilleurs délais" pour ce projet de "réédification nationale" ? N’est-ce pas trop tard maintenant que la machine électorale (dont vous dénoncez le côté mercantiliste) a démarré ?

Le plus tôt, dans le processus de construction de la citoyenneté, serait le mieux ! Parce que nos ambitions sont très grandes pour notre pays. Mais il n’est jamais trop tard ! Nous nous mobilisons sans limite dans le temps. Il faut au plus vite nous inscrire, en tant que nation, dans une véritable dynamique de développement et d’apaisement, pour notre propre bien et pour celui de nos voisins. On ne veut pas, je le répète, subir un agenda imposé par les législatives, parce qu’on se retrouvera ainsi dans les mêmes éléments de langage répétés tous les cinq ans. On ne s’inscrit que dans l’agenda d’une Algérie puissante et qui donne toute la place à tous les Algériens.

Vous évoquez une "intelligence satanique" qui a encouragé "la médiocrité" dans plusieurs instances de l’Etat ? Peut-on identifier cette entité ?

Certains ont pensé à une personne bien identifiée. Mais le fait est que cette entité n’est pas conjoncturelle, elle émane de l’alliance que j’ai dénoncée : une alliance entre l’opportunisme et la médiocrité à tous les échelons.

L’Algérie semble, selon vous, à un carrefour décisif de son histoire : défis internes, mais surtout externes (Printemps arabe, vague islamiste, déstabilisation du Sahel et convoitises énergétiques, notamment). Quels seraient concrètement les risques qu’encourt le pays dans l’actuelle conjoncture régionale et mondiale ?

Autour de la région du Hoggar, riche en matières premières, nous avons l’impression que des forces veulent vider cette zone stratégique pour nous imposer des solutions à nos dépens ! L’Algérie ne peut rester muette avec ce qui se passe à nos frontières sud. Notre pays doit avoir une réaction vigoureuse. Déjà, lors de la crise libyenne, Alger aurait dû s’imposer dès les premières manifestations armées à Benghazi comme un acteur important, qui pouvait parler à toutes les parties grâce à son capital diplomatique et symbolique, s’imposer comme une puissance régionale et pas regarder passivement se dérouler les événements. Avoir une position d’un pays fort, qui peut servir d’intermédiaire régional ou, si les belligérants outrepassent leurs engagements, imposer sa force. C’est ce qu’on doit faire au Mali avec les derniers dangereux développements. Ou nous sommes offensifs ou nous sommes perdants !

*"Manifeste national pour la IIe République, une démarche populaire pour un Etat de citoyenneté", contribution publiée dans El Watan le 21 mars dernier.
http://www.lematindz.net/news/7755-le-g ... dical.html

AAF 2020
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par AAF 2020 »

Colonel Noureddine Amrani au Centre de recherche stratégique et sécuritaire : La parole est aux historiens
[img]http://www.elmoudjahid.com/temp/fr/actu ... 26689].jpg[/img]
«Il appartient aux historiens, législateurs et juristes algériens de rester vigilants et d’éviter de s’aligner aux expressions de certaines lois mémorielles qui falsifient l’histoire de notre Révolution», fait savoir l’expert.

Guerre d’Algérie, un terme à bannir. A ne plus utiliser. «L’unique objectif de la France coloniale, inventrice de ce vocable, est de se tailler une histoire sur mesure.» C’est la conclusion à laquelle a abouti, hier, le colonel Noureddine Amrani, auteur d’une communication intitulée : «La révolution algérienne… le droit de vérité interpelle la France». Pour l’orateur qui s’est exprimé au Centre de recherche stratégique et sécuritaire, il s’agit d’«une révolution et d’une lutte armée».
Explicite, il souligne que cette «guerre», comme les Français continuent à l’appeler, n’a «ni nature, ni inscription dans le temps, ni buts, encore moins de légitimité». M. Amrani a lancé un impérieux appel à l’élite algérienne, appelée à constituer un rempart devant toute velléité française. «Il appartient aux historiens, législateurs et juristes algériens de rester vigilants et d’éviter de s’aligner aux expressions de certaines lois mémorielles qui falsifient l’histoire de notre Révolution», fait savoir le conférencier.
«La France qui a envahi l’Algérie sans aucune déclaration de guerre a buté, selon M. Amrani, contre une résistance farouche de la part de l’Organisation secrète, du Comité révolutionnaire d’unité et d’action et enfin du Front de libération nationale.» Au sein du FLN, les militants s’étaient convergés pour «être plus efficaces». Mieux, ils ont décidé «de déclencher la lutte armée pour retrouver l’indépendance du pays», a-t-il tenu à spécifier.
Retraçant minutieusement les différentes étapes de la Révolution algérienne et les dépassements illégaux commis par la France coloniale, l’orateur s’arrête sur la loi 99/82 adoptée en 1999 pendant le quinquennat de Jacques Chirac. Cette loi considère tout ce qui s’est passé entre 1954 et 1962 comme «évènements d’Algérie», alors que dans son contenu, elle parle d’«opérations d’Afrique du Nord». Sans valeur, cette loi est, aux yeux du conférencier, «un trou dans l’histoire de la France».
De 1830 à 1962, la colonisation de l’Algérie «mérite un regard très précis». Enchaînant, l’orateur rappelle que cette période a été, notamment, marquée par des «razzias, des déportations de tribus complètes et des exécutions sommaires». Autre reproche fait par le colonel Amrani à la France coloniale, «le code d’indigénat et toutes les non-sens qu’il inclut».
Auteur d’autant de pratiques ignominieuses, la France ne «voulait reconnaître ni la guerre ni l’histoire». Pendant qu’elle cumule les incohérences, la diplomatie et la politique algériennes, soutient l’hôte du CRSS, «ont été à la hauteur de l’engagement du peuple».
Dans cette optique, il souligne que le souci de l’Etat français «est de satisfaire une reconnaissance pour ses services rendus et de s’interdire de s’avouer objectivement son déni de vérité. «Le french paradoxe réside dans l’adoption d’une seconde loi sans abroger la première. L’histoire en jugera.» Malgré le recours à des méthodes condamnables et dévastatrices, «la France n’est pas parvenue à contenir l’élan du peuple algérien vers la liberté», a enfin soutenu le conférencier.
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/26689
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arkangels
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par arkangels »

merci pour le partage du documents

dommage,que nos gouvernant reconnaissent leurs erreurs apres leurs departs
vive nos martyrs de la révolution de 54

DZpatriot
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par DZpatriot »

Il y a beaucoup de vérité dans ce qu'a dit le 1er général !!
Algérien, oui ! Mais je n'oublie pas que je suis musulman et en tant que tel, je ne critiquerai pas gratuitement mes frères auquel cas, je ferais parti des hypocrites ! qu'Allah nous guide tous dans le bon chemin..

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saf
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par saf »

Le général Rachid Benyellès, ancien ministre algérien de la défense

Le général Rachid Benyellès : "M. Bouteflika est velléitaire et d'une totale incompétence"

Propos recueillis par Florence Beaugé, Le Monde, 16 juin 2001

Rachid benyellès a été commandant de la base de Mers el Kebir, puis chef de la marine nationale, puis SG du mdn , puis ministre des transports. Aujourd'hui à la retraite, ce général âgé de soixante-deux ans est considéré comme atypique. Réputé pour son intégrité et son franc-parler, il a démissionné, en 1988, de l'équipe de Chadli Benjedid - dont il était un proche - en désaccord avec la répression des émeutes d'octobre.

"Cela fait deux mois maintenant que la Kabylie et Alger sont secoués par des émeutes. Quelle peut être l'évolution de la situation ?

- Je n'imagine pas que la situation puisse se calmer, du moins en Kabylie, et dans un avenir proche. La détermination des émeutiers à obtenir satisfaction paraît très forte, et les troubles, on le voit bien, s'étendent de plus en plus.

" Au départ, les causes du soulèvement de Kabylie étaient tout à fait justes et partagée par le reste du pays : l'arbitraire, les passe-droits, la misère sociale. Et ce qui s'est produit en Kabylie aurait pu se produire en n'importe quel coin de l'Algérie. Malheureusement, la manifestation de jeudi a dégénéré, et les scènes de casse et de pillages nous ont tous profondément choqués, au point que cela risque de ralentir la dynamique qui était en marche.

- Le pouvoir reste silencieux. Que se passe-t-il au sommet de l'Etat ?

- Personne ne le sait vraiment mais M. Bouteflika semble complètement renfermé sur lui-même. Est-il tenté par une démission comme la rumeur l'affirmait récemment ? Franchement, je ne le crois pas. Je pense même que si toute l'Algérie se soulevait d'est en ouest pour demander son départ, il ne s'en irait pas ! La seule chose qui pourrait le faire bouger serait qu'il soit lâché par ceux qui l'ont mis au pouvoir, or il n'y a aucun indice en ce sens pour le moment.

- Le président garde-t-il une certaine marge de manœuvre ?

- Il ne l'a jamais perdue ! Je peux vous affirmer que ceux qu'on appelle les "décideurs" lui ont laissé toute latitude pour régler le problème de la Kabylie, mais qu'il a été incapable d'y parvenir.
Sur le même sujet

Contrairement à ce qu'il tente régulièrement de faire croire, M. Bouteflika a toujours eu les mains libres avec les responsables militaires. Je ne crois pas un seul instant que les généraux l'auraient contré s'il avait décidé de relever les gendarmes responsables en Kabylie de certains dépassements. Mais il est dépassé par les événements, velléitaire et d'une totale incompétence.

- Quelle opinion les généraux ont-ils aujourd'hui de lui, alors que ce sont eux qui l'ont amené à la présidence de la République ?

- Ils sont extrêmement déçus. Ils avaient gardé de M. Bouteflika l'image d'un homme ayant une bonne expérience internationale, capable, pensaient-ils, de défendre l'Algérie et son régime un peu partout dans le monde, mais il est loin d'avoir répondu à leurs attentes. Toutefois, puisqu'ils ne disposent pas d'un homme providentiel de rechange, je ne pense pas qu'ils l'obligeront à partir avant la fin de son mandat, dans trois ans.

" La seule chose qu'ils pourraient faire serait de le laisser à ses responsabilités de président à part entière, et lui retirer le soutien qu'ils lui apportent à travers les appareils qu'ils contrôlent, tels que le syndicat UGTA -Union générale des travailleurs algériens-, les deux Chambres - qui exécutent leurs instructions au doigt et à l'œil —, toute l'administration, les partis politiques qui sont aux ordres, les secteurs militaires, etc. Si M. Bouteflika ne bénéficiait plus de ce soutien, il se retrouverait devant une situation si difficile qu'il ne demanderait qu'à renter chez lui !

- Il n'est donc pas en conflit avec la hiérarchie militaire ?

- Non, pas du tout. Je m'élève sur ce point contre toutes les allégations de ceux qui se targuent d'être des analystes avertis de la situation algérienne.

- Le régime vous paraît-il capable d'évoluer et de sortir le pays de la crise ?

- La seule issue à la crise serait que M. Bouteflika parte et que s'instaure une véritable démocratie. Que l'on procède à des élections réellement libres, présidentielle, législatives et communales. Le régime est-il prêt à accepter cela ? Je ne le crois pas.

- Dans les événements actuels, l'islamisme radical a-t-il une certaine influence ?

- Aucune. Les islamistes sont totalement absents des manifestations de ces derniers temps. En privé, certains anciens responsables de l'ex-FIS avouent être totalement dépassés par les événements, ce qui ne les empêche pas de voir un complot dans les événements de Kabylie ! Mais en ce moment, tout le monde - le pouvoir, les partis politiques dits démocratiques, le chef de l'Etat - crie au complot ! M. Bouteflika, lui, voit la main de l'étranger, c'est-à-dire de la France. Il n'y a que la population de Kabylie qui se sente insultée quand on avance cette thèse de la manipulation.

- En dépit de la gravité de la situation actuelle, avez-vous quelques motifs d'optimisme ?

- Oui, car il me semble qu'un processus a commencé et qu'on ne pourra plus revenir dessus. En supposant que M. Bouteflika aille jusqu'au bout de son mandat - ce qui serait la pire des hypothèses —, il ne sera plus possible, dans trois ans, de coopter un nouveau président dans les mêmes conditions que par le passé, ni d'imposer des députés. Ce que la société acceptait hier à cause de la menace islamiste que l'on brandissait pour faire taire toute opposition - qui existe cependant encore —, elle ne le tolérera plus demain. Chacun prend conscience qu'il n'y a d'autre alternative pour l'Algérie que la démocratie.
"

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saf
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par saf »

Général Mohand-Tahar Yala : Nous préparons la structuration de notre mouvement

le 15.06.12 | 10h00


Le Collectif citoyen pour la réédification de la nation algérienne, qui milite pour un «Etat de la citoyenneté», emmené par l’un de ses initiateurs, le général à la retraite Mohand-Tahar Yala, poursuit ses tournées à travers le territoire à la rencontre des acteurs de la société civile.

- Que devient le Collectif citoyen pour la réédification de la nation algérienne après cette période marquée par les élections législatives ?

Comme vous le savez, les dernières élections législatives n’étaient pas inscrites dans notre agenda. Nous considérions que, compte tenu des règles du jeu établies, les leviers de commande pour hisser l’Algérie et lui donner une puissance en adéquation avec son formidable potentiel – ces leviers de commande ne se situent pas au niveau de l’Assemblée populaire nationale.

La force et la puissance de l’Algérie de demain sont notre première et restent notre dernière préoccupation. Comment y parvenir ? Par l’instauration d’un Etat de citoyenneté. Nous en sommes convaincus aujourd’hui plus qu’hier.

Quant au collectif, il continue à inscrire ses actions dans le moyen terme, en poursuivant ses périple à travers le territoire national à la rencontre de la société civile, en échangeant les idées autour du concept de citoyenneté, en enrichissant son projet par des données sociologiques et des repères historiques et enfin en préparant la structuration du mouvement.

Par ailleurs le collectif continue à susciter un grand élan de solidarité ou de sympathie et à être sollicité pour des adhésions ou pour participer aux nombreux travaux que nous comptons lancer dans tous les domaines. C’est la raison pour laquelle nous sommes convaincus aujourd’hui plus qu’hier.



- Ces derniers temps le concept de «citoyenneté» est repris par beaucoup d’acteurs du paysage politique national. Qu’en pensez-vous ?

Je ne pense que du bien. Lorsque dans un écrit publié en avril 2011 j’avais parlé d’une nécessaire mobilisation du peuple dans un mouvement national de citoyenneté pour la sauvegarde de l’Algérie, je ne savais pas que ce mot allait prendre une telle ampleur dans les débats politiques. Pour certains, il s’agit peut-être d’un concept à la mode, mais pour la majorité, je pense qu’il y a une prise de conscience et une réelle conviction que c’est le seul projet de société qui puisse rassembler le peuple algérien aujourd’hui extrêmement divisé. Je voudrais rappeler dans ce contexte le débat organisé il y a quelques jours par le quotidien El Watan Week-end sur le thème «rompre avec la violence, construire la citoyenneté» ou un des intervenants principaux a déclaré que «le combat aujourd’hui est celui de la citoyenneté et non de la démocratie formelle». Cela est parfaitement exact, il faut rompre avec la division des Algériens pour rompre avec la violence et rassembler le peuple autour de la citoyenneté pour réussir la construction d’un pays fort.

Nous ne sommes donc pas dans l’erreur. Un Etat de citoyenneté est porteur de grandes espérances. Le concept de citoyenneté est un concept moderne, un projet de société qui n’est appliqué que dans quelques pays qui figurent parmi les plus prospères de la planète.



- Ce concept est-il applicable à l’Algérie ?

Bien sûr, ce concept est applicable à notre pays, parce que la citoyenneté, qui fait appel à l’organisation associative locale, n’est pas en contradiction avec l’organisation traditionnelle de l’Algérie en milieu rural. Dans toute l’Algérie, sauf dans les milieux urbains pollués par la présence étrangère ou les systèmes importés, le principe des dj’maâ (assemblée des sages) s’apparentait plus à la citoyenneté moderne qu’aux organisations féodales de l’époque. (C’est le colonialisme qui a introduit le féodalisme en Algérie avec ses bachagha et qiad). C’est une organisation qui est encore présente dans la ruralité algérienne, notamment à travers les associations de village. C’est par exemple cet ancrage historique qui a toujours fait refuser à notre société l’hérédité politique.

Notre mouvement s’inscrit par conséquent dans le prolongement des traditions algériennes du vivre ensemble avec, bien sûr, les ingrédients que le XXIe siècle impose : un Etat fort, émanation de la souveraineté du peuple avec des pouvoirs forts et responsables, une opposition forte et crédible, un système judiciaire indépendant des autres pouvoirs, une presse crédible écoutée et prise en compte et une société civile participative.

Nous retrouvons des applications contemporaines de cette citoyenneté traditionnelle dans la communauté du M’zab. Les affaires sociales et économiques de la cité y sont gérées de façon harmonieuse avec des mécanismes idoines qui donnent le vrai sens à la souveraineté du peuple où chacun a un rôle et se sent concerné par les affaires publiques. Au centre géographique du pays, nous avons un modèle qui, généralisé et modernisé, ferait de l’Algérie une véritable école à l’échelle de la planète.

Par ailleurs, tout le monde sait que la citoyenneté n’est pas en contradiction avec notre religion : le premier pacte de citoyenneté n’a-t-il pas été édicté par le Prophète (QSSSL) à son entrée à Médine ?

Non seulement ce concept est applicable, mais il est absolument nécessaire et vital. Nécessaire et vital parce notre pays est menacé de l’extérieur dans son intégrité, il fait partie de la ligne des pays menacés par le morcellement de la Corne de l’Afrique à la Mauritanie. Nécessaire et vital parce que sa souveraineté est déjà largement entamée par la mondialisation conçue au profit du fort et aux dépens du faible. Pire que cela, dans toutes les relations politiques, diplomatiques et surtout économiques internationales, au lieu de jouer «gagnant- gagnant», notre pays a adopté la posture de perdantmême quand le partenaire est classé parmi les pays faibles.

Ce concept est nécessaire parce qu’il faut tout faire pour quitter le domaine des pays en voie de sous développement. C’est une véritable lutte qu’il faut engager pour rassembler le peuple algérien pour l’intérêt de l’Algérie. Mais il s’agit d’une lutte juste et à ce titre, elle finira par triompher.



La lutte pour un état de citoyenneté est une lutte juste parce que :

- Partout en Algérie le concept est accueilli avec espoir. L’idée a germé partout où elle a été semée. Les adversaires de la citoyenneté se recrutent essentiellement parmi ceux qui ont des intérêts mal acquis.

- Le concept n’est pas en contradiction avec l’organisation traditionnelle de notre société

- Le système en place a montré ses limites et nous sommes à la veille d’une discontinuité majeure porteuse de tous les périls et, seulement avec la citoyenneté, de tous les espoirs.

Yala Mohand-Tahar. Ex-commandant des forces navales

Email :m.tahar.yala@gmail.com
http://www.elwatan.com/actualite/genera ... 00_109.php

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

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Le Soir d'Algérie, 25 juin 2003

Général à la retraite, Mohamed Djouadi a eu à exercer dans un passé récent de hautes fonctions au sein du commandement de l’Armée algérienne durant la conjoncture très délicate de ces deux dernières décades. L’homme, aux convictions républicaines avérées, partisan d’une lutte sans concession contre le péril islamo-terroriste est, de fait, un témoin privilégié s’agissant de l’aspect sécuritaire de la chose. En même temps, cela va de soi, qu’un observateur politique qui mérite attention. Un peu comme le chef d’état-major de l’ANP, le général Djouadi fait l’amer constat du décalage flagrant qui sépare l’effort de guerre contre la subversion terroriste islamiste et le “discours politique ambiant”. Le général Djouadi dénonce, à sa manière, la concorde civile et nationale de Bouteflika en soulignant, d’abord, “la propension de la classe dirigeante, inadaptée aux exigences de la phase historique en cours, à faire des concessions mortelles”. Ensuite, en déplorant l’absence de ligne stratégique claire traduite par le “non-démantèlement de l’infrastructure intégriste”. Une politique, estime le général, qui renforce considérablement le terrorisme, assez fortement dopé ces quatre dernières années pour compenser sa déroute au plan militaire. “De ce fait, tiret- il la sonnette d’alarme, le terrorisme à de beaux jours devant lui”, suggérant, comme Mohamed Lamari, la complicité du ministre de la Défense, à savoir Abdelaziz Bouteflika, avec les meneurs internes et étrangers de la criminelle campagne du “qui-tue-qui ?” interpelle presque le pouvoir politique s’agissant de sa propre responsabilité. Ce dernier se distinguant, en effet, par une attitude se résumant à l’immobilisme et à la politique du pourrissement face aux problèmes cruciaux de l’heure, particulièrement la crise en Kabylie. Evoquant sciemment la doctrine de Abane et tout ce qu’elle charrie comme signification, le général Djouadi disqualifie lourdement la classe dirigeante, au plus haut niveau. Aussi, esquisse-t-il le profil qu’il estime le plus indiqué pour un présidentiable “si la fonction présidentielle a un sens, c’est celui d’assurer l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, la cohésion nationale et l’harmonie sociale”. Ce qui n’est pas le cas présentement, autrement dit, “l’actuel président, comme tout citoyen, a le droit absolu de se présenter devant les électeurs”, dira le général à la retraite qui nuance cependant avec une évidence “avec le handicap ou l’avantage d’avoir déjà exercé” c’est-à-dire que, s’agissant particulièrement de Bouteflika, l’équation comprend un élément supplémentaire par rapport à ses concurrents potentiels à savoir son bilan. Un bilan d’autant plus personnel que l’homme avait concentré — et d’ailleurs publiquement assumé — des pouvoirs pour le moins excessifs.

Kamel Amarni

En moins d’une année, le chef d’état-major de l’ANP s’est exprimé à plusieurs reprises dans les médias. Pensez-vous que ces interventions sont dictées par une situation préoccupante que vivrait le pays?

Jusqu’à présent, les structures de l’Etat ne se sont pas acquittées de leur obligation d’informer les citoyens de façon fiable et régulière sur les différents activistes de la nation. Des causes historiques qu’il faudra un jour analyser et comprendre ont conduit à cette rétention de l’information. Contentons-nous pour l’instant de dire que les dernières années de la lutte de libération et la première phase qui a suivi l’indépendance ont vu la mise en place d’un système qui, pour acceptable qu’il était alors, a montré rapidement ses limites et a abouti rapidement à l’immobilisme et à une dégénérescence, dont seuls le culte du secret et l’obsession sécuritaire ont assuré le maintien. La vision qu’avaient les promoteurs du 1er Novembre 1954 et du congrès de la Soummam a laissé place à une attitude décrite dans la prophétie d’Abane Ramdane qui, parlant de certains de ses compagnons, disait : “Ce sont tous des patriotes, il n’y a rien à dire. Mais ils ne connaissent rien à la marche du monde et n’ont aucune vision. Si on les laisse faire, ils deviendront tous des roitelets orient a u x ” . Comme on peut le constat e r , nous y sommes depuis des décennies. Ce bref rappel n’a pas pour objet de raviver d’anciennes querelles mais de nous faire prendre conscience de l’énorme travail de réflexion à faire, pour sortir des crises à répétition et des politiques de tension. S’agissant de l’ALN et de l’ANP, des équipes dirigeantes les ont utilisées pour annihiler toute contestation devant leurs carences à dégager un consensus minimal sur le long terme. A partir de 1962, l’armée a été coupée du peuple dont elle est issue et qu’elle devait protéger et défendre en cas d’agression. Malgré cela, de par son statut, ses capacités d’organisation et d’intervention, l’ANP a été perçue comme le dernier recours chaque fois que l’existence de la nation et de l’Etat était menacée. Déjà en avril 1964, lors du congrès du FLN, le président de la République, critiqué par des militants, se tourne vers l’assistance et désignant le carré réservé aux militaires : “Je suis prêt à partir et à quitter le pouvoir à la seule condition qu’il aille à ceux-là”. De même lorsque le pays s’est trouvé confronté à un pays mortel, notre peuple dans son immense majorité, y compris certaines formations politiques qui ne partageaient pas avec elle son idéal de liberté, se tourne vers l’ANP pour exiger d’elle de maintenir l’Etat national et de contenir les hordes intégristes. L’ennemi et ses alliés à l’intérieur et à l’extérieur ont entrepris une campagne systématique de dénigrement et d’accusations contre l’ANP avec le fameux “qui-tue-qui ? ”. Certains tentent d’exploiter encore cette confusion et l’incompétence à faire face aux événements de Kabylie, ainsi que les carences à prendre en charge, les besoins des citoyens victimes du terrorisme ou des catastrophes naturelles. Tout ceci interpelle chacun d’entre nous, surtout que la classe dirigeante, inadaptée aux exigences de la phase historique en cours, a une propension à faire des concessions qui pourraient s’avérer mortelles pour le pays. D’autre part, la seule réponse que connaît cette classe devant les autres problèmes se résume à l’immobilisme et au pourrissement. C’est ainsi que devant les carences multiples tant en matière d’information qu’en termes de réponses aux questions que se pose le citoyen, le chef d’état-major de l’ANP est monté au créneau pour expliquer la situation de l’armée, les actions engagées, les résultats obtenus et le chemin qui reste à parcourir. Il a inséré ses interventions dans la perspective d’une large mobilisation des énergies pour mettre fin aux agissements des hordes criminelles. Il a replacé l’intervention de l’ANP dans le contexte constitutionnel et a fait justice des accusations portées contre l’institution militaire. En cela, il est dans son rôle.

Battu sur le terrain des armes, comment expliquez- vous que le terrorisme continue à enregistrer de nouvelles recrues?

Au plan purement militaire, le terrorisme est vaincu. Mais nous sommes en présence d’une subversion multiforme pluricéphale doublée d’une insurrection armée. Une composante peut déposer les armes, une autre prendra sa place, un accord peut être trouvé avec une organisation, une autre le dénoncera et le cycle infernal continuera. Dans ce genre de conflit, le postulat veut qu’une guérilla qui n’a pas cessé est victorieuse ; qu’une armée régulière qui n’a pas mis fin définitivement à la guérilla est vaincue. Les chefs et commanditaires de la subversion le savent. A défaut d’une victoire militaire, ils espèrent une victoire politique fût-elle partielle. Sur ce fond, des tentatives sont en cours pour des solutions parées du mot impropre de politique : a) laisser le pouvoir central à la classe politique actuelle et livrer la population aux prétendus islamistes pour l’asservir et la conduire à leur guise. b) partager le pouvoir avec les leaders intégristes et s’assurer que le peuple ne sera pas acteur de son destin. Dans ce sens travaillent les opportunistes de tous bords et même des dirigeants étrangers ainsi que des organisations dites humanitaires et de droits de l’homme, relais de l’intégrisme. Il faut en outre remarquer que l’infrastructure intégriste n’a pas été démantelée et qu’elle se trouve toujours au sein des populations livrées à elles-mêmes. Ses moyens financiers illimités et le discours politique ambiant et l’absence de ligne stratégique claire renforcent le terrorisme qui a encore, de ce fait, de beaux jours devant lui. En 1988, après les émeutes d’octobre récupérées et exploitées par les chefs intégristes, il était clair que la subversion armée allait s’abattre sur le pays. Il fallait dès ce moment reformer l’Etat, le mettre au service du citoyen, organiser l’effort de développement, mettre fin à l’incurie des pouvoirs publics, assurer la liberté et l’égalité entre tous, faire supporter de façon équitable les effets de la crise, enfin, préparer le pays à faire face au péril qui s’annonçait “si nous prenons ces dispositions, la situation sera maîtrisée en deux ans, sinon le conflit durera au moins 15 ans et personne ne sait ce qui en sortira”. Les responsables devant lesquels étaient tenus ces propos, s’ils ne m’ont pas traité de fou, m’ont regardé comme si je venais de la planète Mars. Donc tant qu’une conception de lutte intégrant les volets sécuritaire, politique, économique, social et culturel n’a pas été élaborée et exécutée, la situation au mieux restera en l’état, au pire s’aggravera.

Considérez-vous que tout a été fait pour enrayer définitivement la menace islamiste en Algérie?

Dire que la menace islamiste est enrayée est une dangereuse utopie. Il n’y a qu’à voir la persistance des attentats et les réinvestissements généralisés des villes et campagnes.

Lorsque l’armée dit que l’état d’urgence aurait pu être levé depuis plusieurs années, qu’est-ce que cela vous inspire comme commentaire ?

L’état d’urgence a été décrété pour faire face à la violence et aux attentats. De la quinzaine de mesures édictées, seules quelquesunes ont été appliquées, les autres sont tombées, au fil du temps, en désuétude. L’état d’urgence était destiné à prévenir et à réprimer les atteintes contre les personnes et les biens. A aucun moment la liberté des citoyens n’a été remise en cause. Là aussi et en ce tempslà, le retour au peuple et l’adoption par voie référendaire d’un programme politique étalé sur deux ans avec une équipe réduite pour le mettre en œuvre n’ont pas été retenus. Aux lieu et place on a privilégié une navigation à vue sans consensus populaire, avec les résultats qu’on connaît. Par crainte réelle ou supposée d’un coup d’Etat ou d’accusation de coup d’Etat, ou tout simplement par intoxication de dirigeants mal préparés par les délicieux salons d’Alger, la protection du peuple et de l’Etat n’a pas été assurée au niveau requis. Maintenant, l’état d’urgence n’a plus aucun contenu. Le lever ne pose pas problème. Toutefois, le recours au peuple pour mettre hors la loi les mouvements qui menacent l’existence d’une Algérie libre et indépendance serait hautement judicieux.

Qu’est-ce qui, à votre avis, empêche la nomination d’un ministre civil de la Défense nationale?

C’est la nature du système qui empêche la nomination d’un ministre civil à la Défense. Il ne faut pas oublier que depuis 1957 avec l’assassinat de Ben M’hidi et Abane, le pouvoir politique n’a pas été pleinement assumé et est passé aux mains de certains organes d’exécution qui n’avaient pas vocation à l’exercer. Les crises de 1962, 1965, 1979, 1992 en sont l’illustration. Or le pouvoir politique a pour sens d’être habile d’une vision à long terme et a pour charge d’intégrer et coordonner les différentes activités de la nation vers un ou des objectifs préalablement définis. L’armée est la colonne vertébrale d’un l’Etat, l’administration en étant les membres. Toute tentative de fondre dans le pouvoir politique une autre activité (militaire, économique ou autre) conduit à l’impasse. Un ministre de la Défense distinct du président de la République sera une autorité politique, il sera responsable de la politique militaire de défense conçue et appliquée sous l’autorité du président. Que ce soit un civil est tout à fait d’actualité.

Nombre d’observateurs s’interrogent sur les conséquences que pourrait avoir la libération d’Abassi Madani et d’Ali Benhadj. Votre appréciation...

Ne s'interrogent sur les conséquences de la libération de Madani et Benhadj que les éternels opportunistes qui en espèrent des retombées favorables. Quant à ces deux personnes, elle ont commis des fautes contre la nation. Elles ont été jugées selon la loi en vigueur et ont purgé leur peine. A leur libération, elles auront à se conformer à la législation comme tous les nationaux ou étrangers présents sur le territoire où s’exerce la souveraineté du peuple algérien.

Comment une armée, qui est en situation de guerre contre l’islamisme armé, peut-elle affirmer s’accommoder d’un président islamiste comme Abdallah Djaballah?

Pour moi une nouvelle élection doit être porteuse de plus de liberté, de développement, d’harmonie et de sécurité. Elle ne peut pas avoir pour objet d’asservir le citoyen, de le réprimer, de le priver de sa liberté et de son aspiration au développement. Si la fonction présidentielle a un sens, c’est celui d’assurer l’indépendance nationale, l’intégrité territoriale, la cohésion nationale et l’harmonie sociale. Cependant, des citoyens se font encore tuer aujourd’hui parce que l’Etat a abdiqué sa fonction d’assurer leur sécurité. Une région entière se sent, à tort ou à raison, marginalisée parce que les pouvoirs publics portent atteinte à la cohésion nationale en laissant toute une communauté livrée à elle-même. Un candidat à la magistrature suprême se doit d’être pénétré de tous ces principes : nul critère de religion, de langue, de couleur, de région ne doit être prétexte à totalitarisme, à asservissement ou à monopolisation du pouvoir. A contrario, il aura à considérer comme atteinte à la cohésion nationale toute atteinte à la pratique religieuse libre, à l’emploi des langues utilisées en Algérie ainsi qu’à toute entorse à l’égalité entre les citoyens quels que soient leur lieu de résidence, leur sexe et la couleur de leur peau. Tous ceux qui se plieront à ces principes peuvent prétendre à n’importe quelle fonction politique, les autres se doivent de renoncer.

Il y a un an, une source autorisée du MDN déclarait que Bouteflika était, en 1999, le “candidat le moins mauvais”. A quelques mois des prochaines présidentielles, pensez-vous que nous sommes dans les mêmes circonstances?

L’armée, l’administration et les autres corps de l’Etat n’ont pas vocation de présenter ou de soutenir un candidat. Ils doivent demeurer neutres et accomplir leurs missions au bénéfice de l’ensemble des citoyens quels que soient les changements à la tête de l’Etat. Je vous ai donné mon appréciation de ce que devrait être un président de la République et ce que le citoyen attend de lui. L’actuel président, comme tout citoyen, a le droit absolu de se présenter devant les électeurs. Il sera traité sur un pied d’égalité avec ses concurrents, avec le handicap ou l’avantage d’avoir déjà exercé.

Entretien réalisé par Ali Maouche

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saf
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

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ABDELHAMID DJOUADI (général à la retraite)

«Fédérer la société contre le terrorisme»


A. Samil, El Watan, 28 mars 2001

A la retraite depuis quelques années, le général major Abdelhamid Djouadi est resté particulièrement attentif aux soubresauts qui agitent la scène nationale.

Le regard qu’il porte sur les derniers événements, avec le recul qui est le sien, est celui d’un homme affecté par la campagne orchestrée, outre-mer, contre l’ANP. Il a son explication là-dessus. Ayant eu alors qu’il commandait la 4e puis la 5e région militaire à s’engager sur le terrain dans la lutte antiterroriste, il déplore que cette dernière ne mobilise pas l’ensemble des forces politiques et sociales du pays.

Dernièrement encore, l’Armée algérienne était de nouveau prise pour cible par des milieux politico-médiatiques, en France. On peut imaginer que le général major que vous étiez dans l'ANP n' y soit pas resté insensible. Quelle explication donnez-vous à ces attaques récurrentes dirigées contre l'ANP et la lutte qu'elle mène contre le terrorisme ?
Il s'agit d'une opération de déstabilisation qui est à situer dans l'hostilité politique déclarée de l'opposition constituée autour du FIS en Algérie, avec des prolongements à l’extérieur, notamment en France, en convergence avec les milieux traditionnellement ennemis de l'Algérie et héritiers, bien qu'ils s'en défendent, de l'idée de domination coloniale. Il ne faut pas perdre de vue que l'ANP a été la première institution de l'Etat à s'être rendu compte que l'Algérie était l'objet d'une guerre subversive dont les modes d'action principaux sont un terrorisme des plus dévastateurs et sauvages, et un travail de sape des plus pernicieux fondé sur la tromperie et la ruse. Alors que les autres corps de l'Etat accusaient un niveau de délabrement et de fragilité avancé, l'ANP constituait aux yeux de toutes les forces alliées à la subversion un objectif à atteindre en recherchant, au mieux à la détruire, au minimum à l'inhiber et à réduire à la fois son caractère symbolique et son rôle de rempart défensif de l'Etat national. Il n'est pas étonnant de voir se renouveler des campagnes comme celle dont vous parlez, d'autant que toute avanie, si monstrueuse soit-elle, rencontre l'adhésion, soit de personnalités frustrées, soit de milieux qui persistent à nourrir des ressentiments. En tout état de cause, imputer à l'ANP les massacres de citoyens algériens relève de la fabulation la plus grossière lorsqu'on sait les efforts que déploient et les risques auxquels s'exposent l'Armée nationale populaire et les autres forces de l'ordre, pour, justement, assurer la protection des populations.

Cependant, on peut penser que les massacres survenus et revendiqués sans contestation par les groupes islamistes pouvaient valoir à leurs alliés situés à l'extérieur un changement dans leur attitude de soutien. Il leur paraît, donc, face au danger, plus indiqué de les imputer à l'ANP et tenter davantage en situant la responsabilité à hauteur de la hiérarchie militaire, responsable, à leurs yeux, de l'arrêt du processus électoral, hier, et de l'interdiction du retour du FIS sur la scène politique, par la suite.Quelle lecture avez-vous faite de «l'ordre du jour» du chef d'état-major de l'ANP, dans lequel il donne la réplique aux détracteurs de l'Armée algérienne ?
Il est normal que le chef d'état-major d'une armée mise en cause pour des faits aussi abjects et de la façon aussi pernicieuse que celle utilisée par les médias français prenne position sur le sujet afin de préserver l'ANP et de rendre vaines les menées visant la fiabilité et la cohésion des forces engagées dans la lutte antiterroriste. Cet ordre du jour a été diffusé par l'organe interne de l'ANP, El Djeïch, auquel la presse nationale a réservé de larges échos, fort heureusement. Ce faisant, le chef d'état-major n'a fait qu'exercer, de manière tout à fait appropriée, l'une des tâches relevant de ses compétences.

Vous avez été, Monsieur Djouadi, engagé dans la lutte contre le terrorisme dès les premières manifestations de violence de l'intégrisme. Bien que considérablement affaibli, le terrorisme continue de se manifester à travers des soubresauts meurtriers. Comment expliquez-vous cette persistance ?
La question renvoie à une idée répandue durant et après la mise en œuvre de la loi sur la concorde civile.
Des commentaires et certaines déclarations ont pu laisser penser à l’opinion que cette loi était synonyme de paix retrouvée. La vérité est que cette loi était plutôt un geste de clémence et d'apaisement envers des terroristes qui ont fait savoir leur désir de cesser la violence et de se confier de nouveau à l'Etat en vue de leur réinsertion dans la société. Incontestablement, on peut dire, sur la base des chiffres avancés dans la presse, qu'environ 5000 terroristes ont remis leurs armes. C'est par conséquent une opération dont on ne peut contester l'utilité, car c'est tout de même 5000 vies humaines préservées et bien davantage encore s'il fallait les réduire par les armes. Par ailleurs, sans être une opération politique, la reddition des armes par ces terroristes signifie l'abandon du terrorisme armé et donc l'abandon, aussi, d'une voie sans issue.

A posteriori, on peut déduire qu'au moins une partie de ceux qui ont engagé les militants du FIS dans la voie du terrorisme se sont rendu compte de leur erreur. Ne serait-ce pas précisément les résultats de la loi sur la concorde civile et sa signification politique tels qu'on vient de les indiquer qui auraient poussé les forces qui leur sont alliées tant ici qu'à l'extérieur à redoubler de virulence à l'égard de l'armée par l'orchestration des campagnes de déstabilisation dans l'espoir, peut-être, d'obtenir de nouveau droit de cité politique pour l'intégrisme ?
Le terrorisme actuel est le résultat d'actions de groupes qui se veulent irréductibles et qui s'attaquent à des cibles qui exposent au moindre risque : massacres de populations en recherchant la médiatisation afin de porter atteinte aux capacités des autorités de l'Etat à assurer l'ordre et la protection pour tous les citoyens. Je vous dirais plus encore, les manifestations terroristes actuelles ne sont pas surprenantes. Il faut simplement se rappeler que notre pays a vécu une véritable guerre terroriste avec des hordes d’assassins sanguinaires. Cette guerre terroriste, Dieu merci, tend vers une régression irrémédiable, certes, mais elle traîne dangereusement encore. Aussi faut-il plus de vigilance et de détermination. Mais la lutte serait plus efficace si elle fédérait et mobilisait les forces politiques et sociales et si elle faisait encore plus appel aux citoyens, catégories qui sont également les victimes du terrorisme sauvage.

Il est beaucoup question ces derniers temps encore des missions de l’Armée algérienne et de la nature de ses relations avec le pouvoir politique. Si l’ANP se dégage de la sphère politique, ce sera au profit de qui ? En d’autres termes, pour quel avenir politique du pays et quel modèle de l’Etat ?
Ce sont les échecs successifs (de la politique conduite) à l’origine des émeutes d’Octobre 1988 ainsi que la carence des autorités politiques incapables de traiter les émeutes par les voies classiques, c’est-à-dire le recours aux forces préparées et destinées au maintien de l’ordre qui ont rendu nécessaire l’engagement des unités de l’ANP. Ces unités, faut-il le préciser, sont équipées et instruites pour des opérations de combat et non pour le maintien de l’ordre. La réduction des émeutes et le bilan tragique qui en a résulté ont conduit les autorités militaires à dissocier l’ANP des formations politiques, notamment lors de l’avènement du pluralisme (Constitution de 1989). C’est seulement en 1992 que l’ANP, de concert avec les autorités gouvernementales et des forces politiques et sociales, s’est engagée dans le but, à la fois : de la préservation de l’Etat national républicain, conquête de la lutte de libération nationale ; du maintien de la voie du pluralisme et de l’opinion démocratique ; de la défense de l’unité et de la cohésion nationales. Depuis, le rôle de l’ANP a consisté en la protection et la défense des institutions de l’Etat et l’assistance à ces institutions dans l’accomplissement de leurs missions et l’exécution de leurs tâches. A partir des élections présidentielles de 1995 et 1999, l’ANP est redevenue un instrument, en sa qualité de force armée, au service des missions de défense et de sécurité nationales que lui confère la Constitution (article 25) à la disposition des autorités constitutionnelles compétentes pour sa mise en œuvre.

Le terrorisme, tout le monde le constate, est vaincu militairement dans la mesure où il lui est impossible d’arriver au pouvoir par la force. Mais l’ANP, en tant qu’acteur principal de sa réduction, peut-elle se contenter de la seule défaite sur le terrain de l’islamisme armé ?
Votre question s’est maintes fois posée au cours de l’histoire chaque fois qu’une force armée a été engagée dans une bataille pour défendre ou réaliser un but politique. Autrement dit, appartient-il à une force armée engagée dans une lutte de devoir s’impliquer dans la phase politique succédant à la phase militaire ? Pour ma part, partant de l’idée que l’ANP est le bras armé de la nation, au service de l’Etat algérien, républicain, souverain, ce serait attenter aux prérogatives de souveraineté incarnées par les autorités constitutionnelles que de vouloir en quoi que ce soit réduire la liberté d’action politique des instances de l’Etat à qui il revient de déterminer la stratégie politique et d’en définir les modalités de conduite. Ceci, bien sûr, dans le respect bien compris des principes constitutionnels sur lesquels se fondent la légitimité des pouvoirs de l’Etat national.Le contraire résulterait d’une vision malsaine de l’architecture et du fonctionnement d’un Etat républicain.

S’il n’appartient pas à une force armée, engagée dans une bataille nationale de rechercher à infléchir l’option politique succédant au succès militaire, la société par contre est censée fonctionner selon ses propres structures de sorte que ses aspirations les plus profondes soient perçues sans ambiguïté par les instances politiques qui en sont l’émanation. Enfin sur cette question précisément, je ne peux manquer de souligner : que le succès militaire sur le terrorisme dont vous parlez est d’abord le succès de dizaines de milliers de jeunes Algériens, venus alimenter les forces de l’Armée dans le cadre du service national. Leur motivation, leur dévouement et leur combativité ne peuvent être dissociés de l’attitude générale de la société dont ils sont issus face au fléau terroriste. Et qu’en dépit du succès que vous attribuez à l’armée face au terrorisme, on n’a relevé et on ne relève nulle part, dans les attitudes des militaires, le moindre sentiment de fierté ou de gloire dans ce type de bataille qui n’a été menée que par un sentiment élevé du devoir et sou vent avec beaucoup de douleur dans l’âme, et précisément le devoir s’arrête dans l’échec à la violence armée.

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Le major-général Abdul Aziz Medjahed à Echorouk
"La France ... Qatar et l'Arabie saoudite avait une main dans la crise financière
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http://www.echoroukonline.com/ara/articles/146166.html

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par saf »

une déclaration complémentaire du general Mdjahed sur le même sujet :

http://www.elbilad.net/archives/74299
http://www.elbilad.net/archives/61598

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Abdelaziz MedjaheD. Général-major à la retraite : nous avons laissé le Sud vide

Que faire contre les groupes armés du Nord-Mali ? D’abord renforcer la cohésion nationale. Car aujourd’hui, où est notre esprit de défense ? Notre sens civique ? C’est un problème institutionnel : l’école et les partis politiques doivent insuffler cet esprit civique et patriotique. Il faut ensuite développer les projets d’intégration. En treize ans, nous avons construit deux millions de logements… au Nord ! Nous avons laissé le Sud vide. Pas de projet urbain, économique, agricole. Cela a créé un gros déséquilibre. La défense ne se résume pas à construire des casernes.

-Benomar Bendjana. Colonel à la retraite : pour les Touareg, cette armée est une force d’occupation étrangère

Une intervention militaire serait vouée à l’échec. Jeter quelque 3000 hommes dans un théâtre d’opérations de plus de 8000 kilomètres carrés serait insignifiant. L’ennemi, invisible et insaisissable, mènera une guerre d’usure qu’il est sûr de remporter. Les hommes de la Cédéao ne connaissent pas non plus le terrain. Enfin, les groupes armés s’appuieront sur la population locale, les Touareg, pour qui une armée équivaut à une force d’occupation étrangère.

-Ahmed Adimi. Colonel à la retraite : l’Algérie aurait dû montrer sa puissance

La spécificité des chefs d’Etat arabes, c’est qu’ils ne se réfèrent jamais aux spécialistes. Regardez sur combien de centres de recherche s’appuient les Affaires étrangères françaises. On mélange Etat et système politique en voulant toujours sauver le système politique sans réfléchir aux intérêts de l’Etat. L’Algérie aurait dû s’orienter vers ses voisins du sud et leur montrer sa puissance. Car en diplomatie, il n’y a pas de bons sentiments ni de morale.
http://www.elwatan.com/actualite/commen ... 02_109.php

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Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Mercredi 21 Novembre 2012 - Lu 3264 fois
«L'attaque contre Ghaza est peut-être le prélude à des offensives contre le Liban et la Syrie»

«L'attaque contre Ghaza est peut-être le prélude à des offensives contre le Liban et la Syrie»

Le général-major à la retraite, Medjahed Abdelaziz, ex-directeur de l´Académie militaire interarmes de Cherchell, a fait partie des unités spéciales envoyées en 1973 en Egypte pour mener une offensive contre Israël afin de reconquérir les territoires qu'il avait occupés depuis la guerre dite des Six-Jours. Il s'agissait, en l'occurrence, de la libération de la péninsule du Sinaï, de la bande de Ghaza, de la Cisjordanie et du plateau du Golan. Dans cette interview, le général-major affirme que l'offensive contre Ghaza n'est qu'un prélude pour le nouveau découpage du Moyen-Orient. Elle permet, dit-il, de tâter le terrain dans la région et sonder les réactions des uns et des autres. S'agissant du silence manifeste affiché par les monarchies du Macherek face au massacre des populations de Ghaza, le général-major affirmera que les sultanats sont des supplétifs des sionistes et ont été créés pour servir les desseins américains et israéliens.

L'Expression: Dans quel contexte situez-vous l'offensive israélienne contre la bande de Ghaza? Et quels sont les enjeux de cette offensive militaire qui tend à s'inscrire dans la durée, si l'on se fie aux déclarations du Premier ministre Israélien?
Medjahed Abdelaziz: A l'évidence, il faut dire en effet qu'un nouvel épisode de découpage de toute la région du Moyen-Orient est mis en oeuvre. Il s'agit bel et bien du découpage (Sykes-Picot) du nouveau Moyen-Orient. Cela d'une part, et de d'autre part, il y a les calculs électoraux du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, oeuvrant à assurer et garantir une mobilisation autour de sa réélection. Par son agression pour Ghaza, il compte réveiller l'élan patriotique des Israéliens en évoquant la sécurité d'Israël menacée par le Hamas. Ensuite, dans sa stratégie, Benjamin Netanyahu tient coûte que coûte à faire barrage à l'autorité palestinienne de présenter sa candidature aux Nations unies, en qualité d'état membre...le 29 novembre prochain.

L'attaque israélienne contre Ghaza peut-elle provoquer une étincelle pour l'embrasement de la région?
En effet, cela peut élargir la liste des pays qu'Israël compte attaquer. Je dirais même que l'attaque contre Ghaza est peut-être le prélude à des offensives qu'Israël compte mener contre le Liban et peut-être aussi contre la Syrie. Remarquez d'ailleurs que les escarmouches et les agressions se sont multipliées ces derniers jours, notamment contre la Syrie. Et puis, par cette attaque disproportionnée, Israël tâte le terrain pour connaître les réactions des uns et des autres, notamment dans la région, sachant qu'elle a toujours menacé de mener des attaques contre les sites nucléaire iraniens.

Que peut faire, selon vous, aujourd'hui, l'Egypte avec Morsi qui intensifie ses efforts pour arrêter la mise à feu de Ghaza?
Faisons la part des choses. Il faut comprendre d'abord qu'il y a Mohamed Morsi fraîchement installé, après la chute de Hosni Moubarak, puis il y a l'Egypte, héritière d'un fardeau très lourd avec ses problème socio-politiques et économiques. Cela dit, les possibilités du président Egyptien Mohamed Morsi sont limitées du fait des accords qui le lient aux Etats-Unis d'Amérique. N'oublions pas que son armée reçoit 5 milliards de dollars par an. Mais aussi par les accords de Camp David signés le 17 septembre 1978, par le président égyptien Anouar El-Sadate, et le Premier ministre israélien, Menahem Begin, sous la médiation du président des États-Unis, Jimmy Carter. Des accords qui ont été suivis par la signature du premier Traité de paix entre Israël et un pays arabe: le Traité de paix israélo-égyptien de 1979. D'autant plus que Mohamed Morsi a rassuré sur la non-violation de ces accords après la chute de Hosni Moubarak. C'est dire à l'évidence que le président égyptien actuel n'a pas de marge de manoeuvre, tant qu'il est lié et ligoté par des accords régionaux et internationaux, du moins pour le moment.
Ensuite, il faut noter qu'aujourd'hui Mohamed Morsi ne peut pas agir quelque soit sa ferme volonté de venir en aide aux Palestiniens et ce, du fait de sa marge de manoeuvre que lui accorde la situation international au plan politique, économique et social.

Comment qualifiez-vous le silence des monarchies et émirats du Machrek face au massacre des populations de Ghaza?
Soyons sérieux à ce sujet et ne soyons pas dupes. Rappelons-nous juste qui est à l'origine de l'existence de ces entités et dans quels buts ont été créés ces régimes et à qui doivent-ils leur maintien. Et puis, sont-ils souverains? Alors, pourquoi s'étonner de leur silence face aux massacres des Ghazaouis? Bien au contraire, il faut s'étonner s'ils en parlent et se posent des questions. En outre, avons-nous et pouvons-nous oublier ce qu'ils ont fait subir aux populations de Bahreïn et de l'Arabie Saoudite, lors de leurs contestations, depuis bientôt deux années?

Avec la guerre civile en Syrie, l'instabilité en Jordanie, au Liban et le rapprochement entre l'Egypte et l'Iran, mais surtout avec le grand mouvement des djihadistes, à la faveur de cette instabilité, des spécialistes soutiennent qu'Israël ouvre ses portes aux djihadistes. Qu'en pensez-vous?
Là, j'apporte juste une précision. En Syrie, il n'y a pas la guerre civile. Il s'agit cependant d'une guerre menée par des mercenaires et des bandes de différentes nationalités. Il y a ainsi des Turcs, des Qataris, des Saoudiens, des Libyens, tunisiens, des Français...armés par les régimes supplétifs de la région, bien sûr aux côtés des anti-patriotes syriens. Ces derniers sont surtout encadrés par les services secrets, britanniques, français, turcs, qataris, saoudiens, jordaniens, appuyés par une guerre médiatique que les sionistes animent selon leurs desseins et projets. Ainsi, tantôt on assiste à la présentation d'une guerre de religion pour conforter une thèse chère aux néoconservateurs, en l'occurrence le choc des civilisations, et celle de Bernard Lewis «Le nouveau Moyen-Orient». Pour ce qui est du contexte de l'offensive israélienne contre Ghaza, il faut dire qu'il y a surtout une volonté de raviver l'instabilité libanaise et accélérer le cours de la crise syrienne, sans pour autant perdre de vue que dans cette lutte pour la suprématie mondiale, il y a les USA qui s'appuient et utilisent leurs créations, à savoir Israël et les régimes féodaux familiaux du Golfe pour contrôler la jugulaire du pétrole (Libye, Soudan, pays du Golfe, Arabie Saoudite, Koweït, Irak) dont dépendent toutes les puissances économiques et militaires. Le général Douglas Mac Arthur disait que «l'histoire des guerres perdues peut se résumer en deux mots: trop tard, trop tard pour comprendre les desseins mortels d' un ennemi en puissance; trop tard pour s'apercevoir du redoutable danger, trop tard, pour se préparer; trop tard pour unir toutes ses forces de résistance possibles; trop tard pour rallier ses amis». Par ailleurs, je pense que les questions qu'on doit logiquement se poser sont: premièrement quel est l'ennemi, comprenons-nous ses desseins? avons-nous identifié les concepteurs, les acteurs et les instruments? Et pourtant, ils (les concepteurs) le déclarent, le clament et le diffusent, à travers l'ensemble des médias écrits, parlés, résumés par Brezenski dans Le Grand échiquier, Bernard Lewis dans son projet le Nouveau Moyen-Orient, Paul Wolfowitz et Nicolas Sarkozy par son projet l'Union pour la Méditerranée et avant lui, Bush junior, le Grand Moyen-Orient. Donc, nous assistons à l'exécution des schémas mis en place par les néoconservateurs.

Pouvez-vous être plus explicite?
Pour ces néoconservateurs, l'Afghanistan, l'Irak, le Sud-Liban, la Libye, le Soudan, la Syrie, le Sahel sont perçus comme des opportunités pour affirmer la puissance de l'Empire (Usa -France- Israël) et contenir les puissances émergentes (Russie, Inde, Chine, South-Africa). Il serait intéressant et très instructif de se pencher sur «le groupe de Bilderberg», «la trilatérale», pour mieux cerner et comprendre les desseins des néoconservateurs, en l'occurrence Richard Perle, Dick Cheney, Daniel Pearl Daniel, Madeleine Albright, Condoleezza Rice, Eliot Abrams, Donald Rumsfeld, Paul Bremer.....ainsi que les Français, Israéliens pour saisir et mieux comprendre toute la complexité de la synergie de ce monde.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/ ... euvre.html

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par AAF 2020 »

Abderrazak Maïza. Général à la retraite: «Il faudra redoubler de vigilance autant au sud du pays qu’au nord»
Général à la retraite, Abderrazak Maïza était au commandement de l’état-major de la 1re Région militaire, après avoir dirigé les secteurs opérationnels de plusieurs wilayas, dont Chlef et Alger. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il met en garde contre une riposte violente des terroristes. Pour la première fois, dit-il, le monde entier a été unanime à responsabiliser le commando de mercenaires dans la mort des otages.



- Peut on parler de l’après-In Amenas après une attaque comme celle qui a ciblé le site gazier de Tigantourine ?


L’Algérie a vécu des événements aussi graves. Cependant, il faudra s’attendre à ce que les terroristes mènent des actions de vengeance ne serait-ce que pour tenter de démontrer que leurs capacités de nuisance sont toujours effectives. Ces actions peuvent venir d’AQMI dont se réclame Belmokhtar, du Mujao et même de Droukdel, qui était en disgrâce avec Belmokhtar. Il faut reconnaître que les terroristes ont échoué dans leur attaque, alors qu’ils avaient tous les moyens pour provoquer l’irréparable. Raison pour laquelle il faudra redoubler de vigilance autant au sud du pays qu’au nord.



- Voulez-vous dire que cette attaque va susciter une nouvelle stratégie de prévention et de lutte contre le terrorisme ?


Je ne dis pas que nous allons vers une nouvelle ère. Cependant, il faut s’attendre à ce qu’il y ait une vague de représailles des terroristes pour faire oublier leur lourde défaite. N’oubliez pas que Belmokhtar a perdu tout un commando de mercenaires les plus aguerris alors qu’il l’avait doté de moyens militaires des plus lourds et des plus sophistiqués. Avec cet échec, il lui sera difficile de remonter le moral de ses hordes. Il tentera de revenir, peut-être pas dans l’immédiat, mais il le fera. Les responsables des services de sécurité savent très bien qu’après ce genre de défaite, il faut s’attendre à des représailles. Des mesures ont été déjà prises bien avant l’attentat, eu égard à la situation en Libye et au Mali. Le risque zéro en matière de sécurité n’existe pas. L’expérience des années 1990 mais aussi de la fin des années 2000 avec les attentats kamikazes a montré que les groupes armés reviennent toujours à la charge. Le renforcement des mesures de sécurité a été déjà entrepris pour resserrer l’étau autour des frontières, mais aussi autour des sites dits stratégiques.



- Faut-il s’attendre à d’autres attentats ?


Je dis qu’il n’y a jamais de risque zéro. Droukdel va tenter de passer à l’action en choisissant peut-être la capitale pour un meilleur effet médiatique. Un seul terroriste avec une kalachnikov peut provoquer un désastre avant de mourir. Je pense que les forces de sécurité sont conscientes de cette situation. Ils vont mettre un peu de temps, mais dès qu’ils décèleront une brèche, ils passeront à l’action. Ils savent que maintenant, la vigilance est accrue. Ils vont prendre leur temps pour préparer une autre opération, peut-être moins spectaculaire. Je sais qu’un dispositif adéquat est mis en place à chaque fois que des pertes sont causées aux groupes de criminels. Ces derniers mois, ils ont reçu des coups assez durs au Nord. Ils ont eu beaucoup de pertes dans leurs rangs. Ce qui les a rendus vulnérables. Ils n’arrivent même pas à se contacter. Mais l’échec d’In Amenas va les pousser à exhiber le peu de force qui leur reste.

- Selon vous, allons-nous vivre d’autres actes commis par des mercenaires ?

Il faudra s’attendre à de telles opérations. Des mercenaires peuvent être recrutés par des chefs terroristes algériens pour venir mourir en Algérie. Mais cela ne nous fait pas peur. Ils savent très bien qu’avec l’attaque d’In Amenas, aucune autre base pétrolière ou gazière ne pourra être touchée. La sécurité sera telle qu’ils ne pourront approcher sur un rayon de plusieurs kilomètres.
L’Algérie a les moyens et les capacités de défendre ses sites stratégiques. Les lâches ne lui font pas peur. Elle s’est toujours relevée de ses dures épreuves. L’intervention des forces de l’ANP a été une victoire. Aucun otage n’a été transféré au Mali et l’usine de gaz n’a pas été détruite. C’est cela qu’il faut retenir de l’attaque d’In Amenas. Pour la première fois, le monde a été unanime à désigner les terroristes comme seuls responsables dans la mort des otages.
http://www.elwatan.com/actualite/il-fau ... 90_109.php

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

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Gaid Salah : l’Algérie se portera toujours bien quelles que soient les circonstances
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ALGER - Le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a souligné mardi à Alger que l’Algérie se portera toujours bien quelles que soient les circonstances.

Intervenant à l’occasion d’un colloque ayant pour thème "la formation et l’instructionh au sein de l’Armée de libération nationale (ALN)" organisé par le ministère de la Défense nationale, le général de corps d’armée Gaid Salah a rendu un vibrant hommage aux martyrs de la Révolution algérienne, à quelques jours de la commémoration de la journée nationale du chahid le 18 février prochain.

"L’Algérie se portera toujours bien quelles que soient les circonstances tant qu’elle reste fidèle au serment prêté par les martyrs et empruntera la même voie pour réaliser leurs espoirs", a-t-il souligné.

"A travers cette vision empreinte de lucidité et de pragmatisme, l’ANP continuera de prendre pour exemple l’ALN et ses valeurs immortelles et poursuivra son chemin qui doit la conduire au professionnalisme par excellence et ce à la lumière des orientations du président de la république, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense, Abdelaziz Bouteflika", a-t-il ajouté.

"Un professionnalisme d’une telle qualité lui (ANP) conférera les capacités de relever avec succès tous les défis et lui permettra de vivre dans la sérénité, la stabilité, en toute souveraineté, forçant le respect, et occupant avec mérite, le place qui lui sied dans un climat de sécurité et de stabilité", a poursuivi le général de corps d’Armée.

A l’ouverture du colloque, une minute de silence a été observée à la mémoire du défunt moudjahid Abderrezak Bouhara décédé dimanche à la suite d’un malaise cardiaque.

A cette occasion le général de corps d’armée a tenu à évoquer les qualités morales, le militantisme et la lutte du défunt pour l’indépendance de l’Algérie, et aussi, sa longue carrière riche en prises de positions qui lui font honneur, au service de l’Etat algérien indépendant et pour la défense de ses acquis, faisant appel à cet instinct qui a marqué le moudjahid quand il s’agit de se sacrifier pour son pays en toute modestie.
http://www.aps.dz/Gaid-Salah-l-Algerie-se-portera.html

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

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Le premier centre pour cadres formateurs de l’ALN créé en 1956 (témoignage)
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ALGER - Le premier centre des cadres formateurs de l’Armée de libération nationale (ALN) a été créé en 1956 à Beja en Tunisie, pour mieux structurer ses bases et ainsi faire face à un ennemi considéré comme l’un des plus puissants au monde, a indiqué, mardi à Alger, Mahmoud Aissa El Bey, ancien officier et formateur au sein de l’ALN.

"C’est le premier centre de formation militaire et paramilitaire, qui a été érigé à Beja en Tunisie, suite aux consignes données par le commandement militaire de l’ALN", a déclaré à l’APS, M. Aissa El Bey, l’un des premiers officiers de l’ALN formés en Irak, en marge d’un séminaire sur la formation et l’instruction au sein de l’ALN organisé par le ministère de la Défense nationale.

Cette structure a été érigée à la faveur de "consignes données par Ahmed Benbella qui était le responsable de la nouvelle stratégie de formation et d’entraînement militaire des Algériens dans la région du Moyen-Orient et de la Tunisie", a-t-il ajouté, relevant que malgré l’arrestation de Benbella le 22 octobre 1956, "le projet a été concrétisé".

Le centre, dirigé par Rabah Idir, un ancien officier de l’armée française, a été implanté dans un champ cédé par un Algérien et qui a accueilli au départ six étudiants venus d’Irak et 10 autres d’Egypte. Ces derniers ont suivi également un entraînement militaire dans ces deux pays, a encore indiqué Aissa El Bey.

Le maniement des armes légères et des armes blanches, les techniques d’embuscade et l’utilisation d’appareils de transmission figuraient parmi le programme de formation.

Les militaires formés dans ce centre sont entrés par la suite en Algérie pour créer d’autres centres de formation militaire et paramilitaire.

Les centres de formation et d’entraînement, créés dans les wilayas historiques, ont accueilli également des citadins, de toutes les couches sociales (ouvriers, étudiants et médecins), ainsi que des paysans.

Un colloque sur le thème "La formation et l’instruction au sein de l’Armée de libération nationale (ALN)", organisé par le ministère de la Défense nationale, s’est ouvert mardi à Alger.

La rencontre de deux jours, à laquelle ont pris part le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbes, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, et le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, intervient dans "l’optique de valorisation des expériences ayant marqué les différentes étapes de la Révolution algérienne".

Le colloque, organisé dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance nationale, représente une "opportunité considérable pour la constitution d’un authentique fonds documentaire historique et la consolidation des liens entre les générations en l’honneur de nos valeureux chouhada", a-t-on indiqué auprès des organisateurs.

Outre la projection d’un film documentaire et l’organisation d’une exposition photographique retraçant l’évolution de la formation durant la guerre de libération nationale, les travaux du colloque seront marqués par des interventions et témoignages de personnalités ayant vécu cette période.

Plusieurs thèmes seront abordés parmi lesquels "Les choix stratégiques de la révolution", "Les premiers noyaux des cadres formateurs" et "Les écoles de formation et les centres d’instruction crées par la révolution".
http://www.aps.dz/Le-premier-centre-pour-cadres.html
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