Guerre de Libération : Les Algériens de Coeur et de Conviction

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BerrouLana
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par BerrouLana »

anzar a écrit :Qu'il repose en paix

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tchpako
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par tchpako »

Le général Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne est mort
Par La Rédaction | 04/10/2013 | 21:02
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Le général Vo Nguyen Giap, un ami de l’Algérie, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi à l’âge de 102 ans, provoquant un déluge d’hommages sur les réseaux sociaux.

Une source militaire a confirmé son décès à l’hôpital militaire 108 de Hanoï où il était soigné depuis trois ans, tout comme le site officiel d’informations VNExpress.

Giap, dernier dirigeant historique du Vietnam communiste encore en vie, était une des figures les plus adorées de la population après le fondateur du Parti communiste du Vietnam Ho Chi Minh qu’il avait rencontré en Chine après avoir fui son pays à la fin des années 1930.

Avant même l’annonce officielle de sa mort, les messages de condoléances de Vietnamiens en deuil inondaient l’internet.

«Repose en paix, héros du peuple. Tu seras toujours notre plus grand général», a notamment écrit un internaute sur Facebook.

«J’espère qu’il y aura un jour de deuil national. C’est une figure respectable qui a beaucoup contribué à notre nation vietnamienne», a ajouté un autre.

Considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire, Giap, autodidacte formé à coups de lectures, avait réussi grâce à ses tactiques à défaire aussi bien les Français que les Américains.

En 1954, il avait ainsi infligé dans la «cuvette» de Dien Bien Phu (nord-ouest) une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l’émergence d’un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.

Et pendant les vingt années qui avaient suivi, ce fils de paysan lettré, à la maîtrise impeccable du français, avait continué de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu’à la prise de Saïgon le 30 avril 1975.

Ses victoires ont inspiré les combattants du monde entier

«L’influence et le nom du général Giap sont allés bien au-delà du territoire du Vietnam. Il a inspiré des mouvements de résistance à travers l’Asie et l’Afrique, surtout en Algérie», selon l’historien Phan Huy Le, qui le considère comme «un des stratèges militaires les plus talentueux».

Giap est depuis reconnu par ses pairs comme l’un des plus talentueux chefs militaires, un stratège de la guerre du peuple. Mais il est d’abord, pour les Vietnamiens, le représentant le plus fidèle de la pensée dô Chi Minh, père de l’indépendance vietnamienne.

Fidèle à ses idéaux

Dès l’adolescence, Vo Nguyên Giap milite au collège à Hué. «Nous faisions grève pour dénoncer la tyrannie du directeur et l’interdiction de lire des journaux progressistes.» Hébergé chez un professeur vietnamien «antimandarin et anticolonialiste», il découvre le marxisme «dans des livres français, dont «du communisme» des Éditions sociales. Il termine ses études à Hanoi, ou il est élu «président du comité des journalistes du Tonkin». Devenu professeur d’histoire et journaliste, il entre dans la clandestinité après la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.

En 1944, il crée, à la demande d’Hô Chi Minh, les Brigades de propagande armée. Le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclame à Hanoi l’indépendance du Vietnam. Vo Nguyên Giap est nommé ministre de l’Intérieur, en charge des affaires militaires. Le 23 novembre 1946, la marine française bombarde le port d’Haïphong, faisant des milliers de victimes civiles. Le 19 décembre 1946, le Viêt-minh attaque les positions françaises à Hanoi, c’est le début de la guerre d’indépendance. Elle va durer 8 ans et c’est en 1954, après près d’un siècle d’occupation coloniale, que la bataille à Diên Biên Phu « du tigre et de l’éléphant » va mettre fin à la guerre d’Indochine. Giap va s’y illustrer en donnant la pleine mesure de son talent de stratège militaire.

La Bataille décisive de Diên Biên Phu

Le 7 mai 1954, au cri de « di, di » (en avant, en avant), les soldats de Giap submergent le camp retranché français après 55 jours et nuits de combats acharnés. La victoire est totale et ouvre la voie aux accords de Genève, le 21 juillet, et à la fin de la première guerre du Vietnam. Le général Henri Navarre, le nouveau commandant en chef en Indochine, arrivé en mai 1953, a pour mission de trouver une issue honorable face à une guérilla viêt-minh devenue une armée qui harcèle et combat le corps expéditionnaire français du nord du pays au sud.

Le 20 novembre 1953, sous le nom de code « Opération Castor », Navarre lance ses paras sur Diên Biên Phu, située à l’extrême ouest du Vietnam, à la frontière du Laos. Objectif : couper la route aux troupes viêt-minh qui se dirigent vers le haut Laos. « Mais, explique Giap, le premier but de l’état-major français, et peut-être aussi des Américains, est d’établir un camp retranché pour attirer nos forces et nous tendre un piège en nous obligeant à livrer une bataille décisive loin de nos bases. Quand le camp a été renforcé pour devenir imprenable, comme disaient Navarre et le général américain Daniels, ils attendaient notre attaque car ils voulaient casser du Viet, anéantir nos forces. Voilà pourquoi le général de Castries, qui commandait le camp, larguera des tracts sur nos positions pour me mettre au défi de l’attaquer. »

Selon les généraux chinois qui conseillent Giap, dans une bataille en rase campagne il faut suppléer la carence de feu, face à un ennemi mieux armé, par une marée humaine qui le submerge. «Au début, quand les Français se sont installés à Diên Biên Phu, le camp n’était pas encore renforcé. En décembre 1953, une partie de mon état-major, accompagnée des conseillers chinois, m’avait précédé et préparé un plan “attaque éclair, victoire rapide” en 2 jours et 3 nuits. Naturellement, on pouvait lancer une attaque rapide, mais les rapports m’indiquaient que le camp retranché était devenu en peu de temps une sorte de hérisson formidable avec des kilomètres de rouleaux de fils barbelés, de tranchées, de pitons fortifiés, avec une piste d’aviation pour gros-porteurs, des tanks, des canons.»

“La décision la plus difficile de toute ma vie”

Le 14 janvier, les cadres politiques donnent leur aval. Giap doute, mais, dit-il «tout le monde autour de moi, mon état-major, les conseillers chinois, était unanime pour une attaque éclair. Je ne pouvais pas reculer, la date de l’assaut était prévue pour le 25 janvier. Le 24, j’apprends qu’il y a une fuite, j’ai donc reporté l’offensive d’un jour. Le matin du 26 janvier, alors que l’assaut doit être donné dans quelques heures, je prends la décision de changer de plan et de regrouper nos soldats quelques kilomètres vers l’arrière, le temps de mettre en place un nouveau dispositif. Avant le départ pour Diên Biên Phu, Hô Chi Minh m’avait dit : ” Toi, en qualité de commandant en chef, tu as au front les pleins pouvoirs, mais c’est une bataille très importante, qu’il faut absolument gagner. Quand on est sûr de la victoire, on se bat, quand on n’est pas sûr, on ne se bat pas.”»

Giap informe le général qui dirige la délégation chinoise, mais surtout, il doit convaincre son état-major : «Avec notre plan d’attaque éclair, êtes-vous certains à 100% de la victoire? Si vous n’êtes pas sûrs à 100%, nous devons décider d’un autre plan!» « De toute ma vie, raconte-t-il, c’est la décision la plus difficile que j’ai eu à prendre. Nos troupes étaient chauffées à blanc depuis des semaines, elles n’attendaient plus que l’ordre de déferler sur le camp. Les soldats se posaient des questions, des bruits circulaient : “L’état-major est incompétent, c’est un ordre contre-révolutionnaire.”»

Le nouveau plan logistique est conçu pour une bataille de plus de 3 mois, jusqu’au 20 juin. Giap a retenu la maxime de Bonaparte: «Là où une chèvre passe, un homme peut passer; là où un homme passe, un bataillon peut passer.» À travers la jungle et la montagne, sous les bombardements et des pluies incessantes de napalm, que les Français utilisent depuis 1950, de nouvelles pistes sont ouvertes, 260 000 porteurs sont mobilisés, 20 000 bicyclettes fabriquées à Saint-Étienne vont porter des charges de 300 kg.

«Pour l’état-major français, il était impossible de hisser l’artillerie sur les hauteurs dominant la cuvette et de tirer à vue. Or, nous avons démonté les canons pour les transporter pièce par pièce dans des caches creuses à flanc de montagne et disséminé une centaine de bouches à feu pour détourner les tirs de riposte.» Ils vont creuser 45 kilomètres de tranchées et 450 km de sapes de communication qui, jour après jour, vont grignoter les mamelons fortifiés. Le 13 mars 1954, à 9 heures, un déluge d’obus s’abat sur le camp. Pendant des semaines, telles des taupes, les soldats vietnamiens vont progresser de boyau en boyau. «Mais du 20 au 30 avril, nos lignes de ravitaillement ont été coupées. Un moment très dur», concède le général Giap qui demande des renforts, fait appel aux populations locales, remonte le moral de ses troupes en expliquant que les conditions sont réunies pour vaincre rapidement. «Le 7 mai, vers midi, on a vu un peu partout des drapeaux blancs », se souvient Giap. À 17 heures, l’état-major français, dont le général de Castries, est fait prisonnier.

Jamais fait d’école militaire

«Le piège tendu par Navarre pouvait fonctionner, reconnaît Giap, car avec notre premier plan d’attaque rapide, il fallait mobiliser des effectifs importants alors que nous étions à 500 kilomètres de nos bases. Navarre était persuadé que nous ne pouvions pas ravitailler notre armée sur ce champ de bataille au-delà de 100 km et pas plus de 20 jours. Sur le plan formel, Navarre avait raison.»

Des officiers français se gaussaient de ce soldat qui n’avait jamais fait d’école militaire. « Les Français comme les Américains ont toujours sous-estimé leur adversaire, nos capacités créatrices, l’énergie d’une armée populaire, de tout un peuple qui se lève pour son indépendance et sa liberté. Castries et Navarre étaient des officiers de valeur, mais ils servaient une mauvaise cause. Le peuple français nous soutenait, il avait raison. »

«Pendant la guerre américaine, j’ai aussi eu des décisions importantes et difficiles à prendre, mais l’expérience de Diên Biên Phu m’a beaucoup aidé. » En 1959 commence la construction de la piste Truong Son, plus connue sous le nom de piste Hô Chi Minh, un gigantesque réseau de communications de 20 000 kilomètres s’étalant du nord du Vietnam au sud, traversant le Laos et le Cambodge, un cordon ombilical qui, pendant 5 920 jours, jusqu’en 1975, va ravitailler en vivres, armes et munitions la résistance du Sud. Elle ouvrira, fin avril 1975, les portes de Saigon.

Offensive du Têt

En 1967, lors de la préparation de l’offensive du Têt, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1968, Giap avait prôné une opération coup de poing dans tous les coeurs de ville du Sud-Vietnam, sur tous les objectifs à valeur symbolique comme l’ambassade américaine à Saigon, le siège de la radio et de la télévision, le palais présidentiel, les installations gouvernementales, les bases militaires, les aéroports, les postes de police. Mais sa stratégie, de frapper vite et fort et aussitôt de se retirer, n’est pas retenue. La direction du Parti estime que le maintien, partout, des positions gagnées débouchera sur une insurrection populaire. L’offensive du Têt sera une victoire diplomatique et politique incontestable, mais au prix d’un échec militaire qui laminera les meilleures forces combattantes de la résistance du Sud, que dirige le général Tra Van Tra, un proche de Giap.

10 jours auparavant, le 21 janvier 1968, Giap a débuté le siège de la base américaine de Khe Sanh, au centre du pays. « Notre objectif n’était pas de prendre Khe Sanh, mais de faire diversion, tout en préparant l’offensive du Têt. » L’affrontement durera 77 jours. Giap lèvera le siège fin mars, marquant la fin de l’offensive du Têt.

En décembre 1972, pendant 12 jours et 12 nuits, les États-Unis engagent 1 200 avions, dont 200 B52, dans les bombardements de Hanoi et d’Haiphong pour peser dans les négociations de Paris entre Kissinger et Lê Duc Tho. «Nos forces armées ont abattu 77 avions, dont 33 B52, un véritable exploit, et fait prisonniers des centaines de pilotes. Je me souviens que le journal “Nhân Dân” titrait le lendemain : “Le Diên Biên Phu de l’air”. Et, un mois plus tard, les accords de Paris étaient paraphés. »

En 1975, Giap est encore à l’initiative avec l’organisation de la campagne d’Hô Chi Minh au cours de laquelle il lance son mot d’ordre aux soldats: «Rapidité, audace et victoire assurée.» En face, un million de soldats sud-vietnamiens déposent les armes, Saigon est libérée le 30 avril. «Vietnam Victoire», titrera « l’Humanité », et Roland Leroy, dans son éditorial titré « Un événement considérable », écrira : « La preuve est faite qu’un peuple qui lutte pour une liberté et son indépendance est invincible. »

La victoire est une question de temps

Le général Vo Nguyên Giap a été commandant en chef de l’armée populaire durant 30 ans. il quitte son poste de ministre de la Défense en 1980, démissionne en 1982 du bureau politique à la suite de divergences avec la direction du Parti. Il restera premier ministre jusqu’en 1991.

Giap était partisan d’une politique d’usure, il pensait que la victoire est une question de temps. « Au cours de notre histoire, chaque fois que nous avons eu une ligne indépendante et créatrice, nous avons obtenu des succès, mais dès que nous avons pris pour modèles des expériences d’autres pays d’une manière dogmatique, ça n’a pas marché. Par exemple, la réforme agraire a été appliquée de façon qui n’est pas vietnamienne, ce fut un échec à tous points de vue : politique, économique, social… ». (Avec agences et journaux)
http://www.algerie1.com/actualite/le-ge ... -est-mort/
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anzar
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Message par anzar »

Le général Giap en venant à Alger en 1970 eu cette phrase célèbre : " l'impérialisme est un mauvais élève,il n'apprends pas ses leçons d'histoire"
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AAF 2020
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Message par AAF 2020 »

17 octobre 1961 : deux militants anticolonialistes honorés par l’Algérie

NANTERRE (Hauts-de-Seine)- Des médailles de mérite et attestations honorifiques ont été décernées jeudi soir, lors d’une cérémonie organisée à Nanterre, à deux militant français anticolonialistes qui ont fait le choix durant la guerre de libération nationale, d’exprimer leur soutien indéfectible au peuple algérien dans sa lutte contre l’ordre colonial.

Cette cérémonie qui s’est déroulée au nouveau siège du Consulat d’Algérie à Nanterre, a été organisée à la faveur de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961, à Paris, où des centaines d’Algériens, sortis manifester pacifiquement contre le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé, ont été victimes d’une répression d’une rare violence, ordonnée par le préfet de police de l’époque Maurice Papon.

La première distinction, a été remise, à titre posthume, par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères M. Aouam Noureddine et le Consul d’Algérie à Nanterre, Abdelkader Dehendi, au nom du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, à l’avocat Pierre Kaldore, résistant durant la Seconde Guerre mondiale et fervent défenseur de la cause nationale, décédé le 11 février 2010 à l’âge de 97 ans.

Dès le déclenchement de la guerre de libération nationale, ce militant des droits de l’homme, avait pris l’initiative, avec ses confrères du barreau, de constituer un collectif d’avocats chargé d’assurer la défense des militants du Front de libération nationale (FLN) et plaider la cause juste pour laquelle ils se battaient.

A partir de 1956 et jusqu’à 1962, cet homme de conviction avait organisé un pont aérien entre la France et l’Algérie composé de près d’une soixantaine d’avocats qui se relayaient pour sauver de la mort les nationalistes algériens arrêtés par les autorités coloniales.

Il fut également parmi les avocats qui ont été alertés par les massacres perpétrés contre les Algériens qui ont participé à la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 au coeur de Paris, pour répondre à l’appel à la mobilisation de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN).

Présent à la cérémonie, son fils, François Kaldore qui suivit les traces de son père pour devenir avocat lui aussi, a déclaré, en recevant la distinction attribuée à l’homme conviction que fut Pierre Kaldore, que celui-ci " figurait parmi les avocats, dont Mme Nicole Rein, qui ont étés alertés par les familles des victimes du 17 octobre 1961, et les responsables du FLN, ainsi que certains élus de Nanterre, des morts et disparus et qui avaient commencé l’enquête sur cette tragédie qui ne verra aucune condamnation". "Mon père a rappelé dans ses diverses communications que des traces de balles d’armes françaises se trouvaient dans la plupart des corps des victimes trouvées à la morgue", a-t-il témoigné.

Un hommage a par ailleurs été rendu au militant anticolonialiste René Dumas qui s’est également distingué par son soutien au peuple algérien durant la guerre de libération nationale et son appui à l’action du réseau Janson, un groupe de militants français, agissant sous les directives de Francis Jeanson, qui opérait en tant que groupe de soutien du FLN durant la guerre de libération nationale.

"Aujourd’hui, nous sommes tous libres, oublions les drames. Nous sommes tous des frères et nous devons tous nous soutenir, dans la joie ou dans la peine", a dit avec émotion René Dumas en recevant sa distinction.
http://www.aps.dz/17-octobre-1961-deux-militants.html

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Message par AAF 2020 »

il mit l’Algérie au-devant de la scène américaine : Lorsque J. F. Kennedy soutenait la cause algérienne
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En bon stratège, Kennedy est intervenu à un moment où la conjoncture lui paraissait favorable : la guerre d’Algérie a cessé de représenter un problème purement français, elle mettait Eisenhower dans l’embarras vis-à-vis de son allié français, le vice-président Nixon, de retour d’Afrique, avait établi un rapport critique sur la politique française en Algérie et les syndicats américains notamment AFL-CIO, très populaires dans les années 50, soutenaient, sans équivoque, le FLN, considérant que «l’occupation coloniale faisait le lit du communisme».
Au-delà du mythe, plusieurs questions restent aujourd’hui en suspens. Certes, l’homme était — de par son origine irlandaise ? — un farouche opposant au colonialisme. Bien sûr, ses lectures d’étudiant à Harvard — notamment Le déclin de l’Occident de Spengler — le prédisposaient à soutenir des positions anticolonialistes. Evidemment, ses voyages et ses rencontres — avec Nehru, entre autres — ont participé à forger son caractère.
Mais l’homme n’avait, selon ses biographes, rien de l’idéaliste romantique défenseur des causes perdues. Chez lui, tout était calcul politique. Kennedy a-t-il soutenu l’indépendance de l’Algérie par conviction ou par intérêt politique ? S’était-il servi d’un thème qu’il croyait porteur pour concrétiser ses ambitions présidentielles ? La crainte de voir l’Algérie tomber aux mains des Russes avait-elle motivé son engagement ? Ou n’avait-il que de sournoises arrière-pensées liées aux richesses du sous-sol algérien ?
http://www.elwatan.com/hebdo/histoire/l ... 07_161.php

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Message par Difaaa »

..... En fait rien.... Message a effacé.
Dernière modification par Difaaa le 02 décembre 2013, 19:07, modifié 1 fois.
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anzar
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par anzar »

Merci de mettre les titres des articles en size 150 (ce que j'ai fais) et de produire une traduction même approximative des grandes lignes de l'article
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par aucun signal »

l’Avocat militant
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Dès 1954, comme son ami Fanon, Manville prend résolument parti pour l’indépendance de l’Algérie, de même qu’il luttera pour la cause palestinienne.
Il fait partie du collectif d’avocats qui prend en charge la défense des militants algériens détenus. Louisa Higilariz dans son témoignage autobiographique recueilli par Anne Nivat (‘’l’Algérienne’’) évoque le style de Marcel Manville, style fait à la fois de décontraction, de solidarité fraternelle, de détermination. Le renom de l’avocat-militant attire l’attention des tueurs de l’OAS qui le ciblent dans un attentat à la bombe à son domicile parisien.
Il sera aussi du combat de Fanon en faveur de l’indépendance de l’Algérie, en étant l’avocat du Front national de libération (FLN) à Paris. Les réseaux d’extrême-droite lui feront payer cette activité en plastiquant sa maison dans la capitale française.
http://www.reperes-antiracistes.org/art ... 84108.html

http://www.une-autre-histoire.org/marce ... iographie/

http://www.la1ere.fr/2013/11/25/hommage ... 88295.html

AAF 2020
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par AAF 2020 »

Maurice Audin a été bel et bien assassiné par la soldatesque française

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PARIS - Maurice Audin, jeune mathématicien enlevé et torturé en 1957 par les parachutistes français à Alger, a été bel et bien assassiné par la soldatesque coloniale, a révélé le général et tortionnaire Paul Aussaress, dans un témoignage posthume rendu public jeudi.
Invité d’une chaîne publique française, le journaliste Jean-Charles Deniau a présenté un ouvrage "La Vérité sur la Mort de Maurice Audin" (Editions des Equateurs) dans lequel il fait écouter un témoignage du général de sinistre mémoire, recueilli quelques semaines avant sa mort, dans lequel il affirme que Maurice Audin a été "poignardé en plein coeur par un membre de l’escadron de la mort qui opérait, en 1957, à Alger, sous les ordres du général Massu".
Cette méthode barbare d’assassinat a été délibérément choisie pour faire accroire que ce sont des "Arabes" qui ont commis le crime, a ajouté le général tortionnaire, décédé en décembre dernier.
Ces révélations confortent l’hypothèse avancée par la journaliste Nathalie Funès qui, dans une enquête publiée en mars 2002 par le Nouvel Observateur, révélait l’existence d’un document inédit, conservé dans les archives de la Hoover Institution, à l’Université de Stanford, en Californie.
Il s’agit d’un manuscrit du colonel Godard, ancien commandant de la zone Alger-Sahel, qui contredit la thèse officielle selon laquelle Maurice Audin se serait évadé lors d’un transfert. Il confirme que le militant nationaliste a été tué par les militaires qui le détenaient et mentionne le nom de celui qui l’aurait assassiné.
Les révélations du journaliste Deniau viennent lever le voile sur une énième "inconnue" de la guerre de libération nationale. A ce jour, seule la thèse de la disparition de Maurice Audin est reconnue officiellement en France où historiens et mêmes proches du défunt évoquent désormais, sans rougir, un autre "crime d’Etat".
http://www.aps.dz/Maurice-Audin-a-ete-bel-et-bien.html

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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

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Les meetings algériens de Louise Michel
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Curieusement, les historiens n’ont jamais étudié la tournée de conférences que Louise Michel donna, fin 1904, en Algérie. Le livre de Clotilde Chauvin, publié par les éditions Libertaires, répare cet oubli.

« J’appartiens toute entière à la révolution », disait Louise Michel, celle qui incarne presque à elle seule la Commune de Paris. Après l’écrasement de la Commune (20 000 morts chez les insurgés, 10 000 peines prononcées par des tribunaux spéciaux), Louise fut condamnée à dix ans de déportation. « Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi ! » cria-t-elle à la cour à la fin de son procès. Finalement, elle embarquera sur la Virginie, en août 1873, et arrivera, quatre mois plus tard, en Nouvelle-Calédonie.

Au bagne, Louise rencontra des Canaques et étudia leurs langues. Une sympathie qui la conduisit à soutenir leur révolte, en 1878. Viscéralement anticolonialiste (ce qui n’était pas si courant à l’époque, y compris chez les Communards), Louise l’insoumise lia également des amitiés solides avec des rebelles kabyles déportés après leur insurrection de mars 1871.

Dans ses mémoires, elle raconte l’arrivée des « Arabes » à la presqu’île de Ducos, en décembre 1873. « Un matin, dans les premiers temps de la déportation, nous vîmes arriver dans leurs grands burnous blancs, des Arabes déportés pour s’être, eux aussi, soulevés contre l’oppression. Ces orientaux, emprisonnés loin de leurs tentes et de leurs troupeaux, étaient simples et bons et d’une grande justice. » Elle apprécia tant la compagnie de ces « Algériens du Pacifique » qu’elle leur promit d’aller un jour leur rendre visite. Louise est de ces personnes qui tiennent leurs promesses.

Une grave congestion pulmonaire entrava ses projets au printemps 1904, mais, d’octobre à décembre de la même année, Louise pu parcourir l’Algérie en compagnie du camarade Ernest Girault. Elle avait soixante-quatorze ans. La vieille dame alerte, véritable légende vivante, était attendue. Les journaux algériens avaient annoncé la venue de la « Vierge rouge ». Les conférenciers propagandistes, anarchistes en plus, étaient rares en Algérie. L’événement méritait donc d’être suivi. « Chacun sait que Louise Michel est la meilleure et la plus généreuse des créatures », s’emporta Turco-Revue le 9 avril 1904.

Les thèmes des conférences n’avaient rien de consensuel. Antimilitarisme, athéisme, anticolonialisme, anarchisme étaient au centre des causeries qui se dérouleront à Alger, à Tizi-Ouzou, à Constantine, à Blida, à Relizane, à Mostaganem, à Mascara, à Médéa. L’éloquence incontestable de Louise est souvent saluée. Alors que la presse de métropole restait muette sur la tournée (hormis Le Libertaire), la presse algérienne (La Croix de l’Algérie et de la Tunisie, La Pensée libre, Le Progrès de Sétif, Le Petit Kabyle, L’Echo de Constantine, L’Indépendant de Mostaganem, Le Réveil de Mascara…) commentait les réunions qui attiraient entre 400 à 600 personnes. Les enseignants européens et arabes, esprits laïques, antimilitaristes et progressistes, étaient aux premiers rangs. Louise croisa aussi des personnages pittoresques, un commandant révolutionnaire qui cria « Vive Zola, vive la révolution ! » à Constantine, un gardien de prison sanctionné pour avoir « fait de la propagande aux prisonniers », un patron d’hôtel maltais libre penseur…

Quelques incidents émaillèrent tout de même le long périple. A Tizi-Ouzou, Louise et Ernest eurent droit à une « protection rapprochée ». Un commissaire « bon enfant » s’était aperçu qu’un juge avait soudoyé des Apaches pour les assommer. Il avait donc mobilisé des agents de ville pour assurer leur sécurité ! A Sétif, pendant une conférence, Ernest sentit qu’on lui piquait le dos. En se tournant, il remarqua de larges trous de couteau dans la bâche tendue dans la halle à grains. Plus tard, des individus tentèrent d’incendier la tribune. Des broutilles pour celle qui avait connu les barricades meurtrières de la Commune et même une tentative d’assassinat lors du meeting tenu au Havre le 22 janvier 1888.

Néanmoins, le voyage algérien était éprouvant pour la libertaire épuisée. Sous une pluie battante, le long trajet en diligence vers Mascara, dernière ville du programme, fut bien pénible. « Les vitres de la portière étaient brisées et c’est comme si nous avions été en pleine route. Nous arrivâmes tout mouillés avec les mains et les pieds gelés », raconte Ernest Girault dans Une Colonie d’enfer, livre oublié qui sert de fil conducteur à l’étude de Clotilde Chauvin.

Fatiguée, Louise Michel retourna se reposer à Alger pendant qu’Ernest Girault continuait seul vers la frontière algéro-marocaine. C’est Mathilde de Fleurville, ex-femme de Paul Verlaine rencontrée jadis à Montmartre, qui veilla au repos de Louise pendant trois semaines. Dorlotée par son amie, celle que Victor Hugo appelait Viro Major (plus grande qu’un homme, en latin) écrira ses mémoires entre deux fruits savoureux. Louise Michel quittera l’Algérie le 15 décembre 1904. Mathilde écrit dans ses mémoires : « J’allai sur le bateau embrasser une dernière fois cette excellente femme. Hélas, je ne devais plus la revoir. Environ trois semaines après son départ d’Alger, j’eus le chagrin d’apprendre sa mort par les journaux, qui, pour la première fois, lui rendirent justice. »

Celle qui défendit l’anarchisme jusqu’à son dernier souffle, celle qui fut la première à brandir un drapeau noir dans une manif est décédée à Marseille le 9 janvier 1905. Ses obsèques au cimetière de Levallois-Perret furent suivies par une foule impressionnante. Ces derniers moments sont bien connus. Comment expliquer alors le silence sur les conférences algériennes qui précédèrent ? Le travail de Clotilde Chauvin ouvre brillamment la voie à des recherches nouvelles. Si l’auteur a déjà bien remué la poussière (vieux journaux, rapports de police, publications diverses...), d’autres archives, notamment algériennes, doivent attendre que des historiens veuillent bien les ouvrir.

Clotilde Chauvin, Louise Michel en Algérie – La tournée de conférences de Louise Michel et Ernest Girault en Algérie (octobre-décembre 1904), éditions Libertaires, 162 pages. 15 euros.

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peut on dire qu elle a été ami des Algeriens

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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par AAF 2020 »

MAURICE AUDIN ACCUSÉ D'AVOIR COMMIS UN ATTENTAT : Les politiques seraient derrière son assassinat

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Le journaliste Jean-Charles Deniau révèle que Maurice Audin avait été éliminé sur «instruction politique» parce qu'il était soupçonné d'avoir participé à l'attentat du stade d'El Biar, le 10 février 1957.
Dans son livre La Vérité sur la mort de Maurice Audin, Deniau affirme que l'attentat avait créé une panique dans les rangs du gouvernement français et plus particulièrement du gouverneur général d'Algérie, Robert Lacoste, qui avait déclaré: «L'attentat était trop réussi pour avoir été commis par des Arabes.» Il accuse alors les communistes et ordonne leur arrestation.
C'est Paul Aussaresses, alors officier des renseignements au 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), l'un des quatre régiments de la 10e DP, qui avait révélé que lors d'une réunion à Hydra, Max Lejeune, ministre du Sahara avait dit au général Massu qu'il fallait «buter» les prisonniers du FLN et leurs soutiens.
A une question du général Massu qui s'interrogeait sur l'opportunité de continuer de telles opérations, Max Lejeune répondit: «Vous vous souvenez de l'avion de Ben Bella, eh bien nous avions décidé de l'abattre et si nous ne l'avions pas fait, c'est uniquement parce que l'équipage est français.» Cela signifiait que les parachutistes de Massu avaient le feu vert des politiques pour torturer et exécuter sans jugement.
Cette vérité historique dérange moins de 60 ans après la bataille d'Alger au point où l'actuel ministre de la Défense a déclaré récemment qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à l'établissement de la vérité, après les dernières révélations sur l'assassinat, en Algérie, du mathématicien communiste. C'est le général Aussaresses qui a officiellement avoué dans un enregistrement recueilli par le journaliste Jean-Charles Deniau, l'assassinat de Maurice Audin.
«On a tué Audin. Voilà. On l'a tué au couteau pour faire croire que c'était les Arabes qui l'avaient tué. Voilà. Qui c'est qui a décidé de ça? C'est moi.» C'est l'incroyable aveu fait par le général Aussaresses, peu avant sa mort, et qui vient d'être rendu public par le journaliste Jean-Charles Deniau, dans un livre intitulé La vérité sur la mort de Maurice Audin.
Le journaliste, après une enquête menée notamment auprès du général Paul Aussaresses, apporte une réponse cohérente et argumentée à l'une des dernières grandes énigmes de la Guerre d'Algérie. Il conclut que Maurice Audin, 25 ans, a été tué par un sous-officier français sur ordre du général Jacques Massu, patron de la 10e division parachutiste (DP) pendant la bataille d'Alger. Jean-Charles Deniau a expliqué avoir basé ses conclusions en grande partie sur une série d'une vingtaine d'entretiens au domicile alsacien du général Aussaresses, entre 2011 et 2013. Défenseur de l'usage de la torture durant la Guerre d'Algérie, conflit dont il était l'un des derniers acteurs, celui-ci est décédé le 3 décembre dernier à l'âge de 95 ans.
«La thèse de Jean-Charles Deniau est vraisemblable», avait estimé Josette Audin, la veuve du mathématicien qui a toujours remué ciel et terre pour faire la lumière sur sa disparition. Le 1er février 2013, elle avait reçu des mains du ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, un dossier d'archives sur son mari après avoir demandé, six mois auparavant, à François Hollande que «l'on puisse trouver des réponses dans ces archives et que les circonstances de la mort» de son mari «soient reconnues et condamnées».
Mais Josette Audin regrette ne pas avoir rencontré Jean-Charles Deniau et «s'indigne qu'il ait publié son livre en utilisant le nom de son mari». La question d'Henry Alleg, suivi de L'Affaire Audin de l'historien et militant communiste pour l'indépendance de l'Algérie, Vidal Naquet, La vérité sur la mort de Maurice Audin de Jean-Charles Deniau parachève la quête de vérité sur les crimes coloniaux commis contre des militants algériens et français.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/ ... sinat.html

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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par AAF 2020 »

Vibrant hommage à Henri Alleg : L’homme qui révéla les tortures de l’armée coloniale
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Le militant de la cause nationale auteur du livre choc « La Question », témoignage accablant sur la pratique de la torture par l’armée française durant la guerre de libération nationale, a été au cœur du vibrant hommage qui lui lui a été rendu jeudi soir au centre culturel algérien (CCA) par des historiens et des militants qui ont accompagné son parcours anticolonialiste.
L’historien Alain Rucio, le militant William Sportiss, dirigeant actif du PCA durant la guerre de libération, les enfants du défunt, Alain et André Salem, ont, tour à tour, restitué, devant un public venu nombreux, la personnalité exceptionnelle et le combat exemplaire d’Henri Alleg, ainsi que le poignant et courageux témoignage de celui qui dévoila à l’opinion française et internationale la torture pratiquée à grande échelle par l’armée française contre les militants algériens. Ils diront notamment que, par son parcours militant exemplaire, Henri Alleg n’a jamais renié ses idéaux, rappelant qu’il avait beaucoup fait pour la cause algérienne, sans le claironner sur tous les toits et sans revendiquer le moindre mérite. William Sportiss rapporta dans son témoignage qu’Henri Alleg a dit un jour à un journaliste venu l’interroger sur la pratique de la torture, qu’« une guerre est toujours injuste et qu’à partir du moment où on mène une guerre coloniale, c’est-à-dire une guerre pour soumettre un peuple à sa volonté, on peut édicter les lois que l’on veut et qu’il y aura toujours des dépassements », et d’ajouter que les gouvernants français « ont promulgué une loi d’amnistie après 1962 qui blanchit tous leurs officiers tortionnaires ». Cette loi, a souligné Alleg, rapporte encore William Sportiss, « confirme la complicité qui régnait avec eux au plus haut niveau », puis conclut cet entretien par ces mots : « Mon souhait est qu’on condamne la colonisation en tant que système, comme un crime contre l’humanité, or au contraire, on assiste à des choses incroyables comme cette loi qui se félicite de la colonisation en Algérie et, pire, qu’on enseigne ce mensonge dans les écoles ». « Henri était un homme qui mettait en accord ses paroles et ses actes. C’est pourquoi il a poursuivi son combat anticolonialiste jusqu’à sa mort », a poursuivi William Sportiss. « Mes parents qui étaient tous deux militants de la cause algérienne, n’attachaient pas beaucoup d’importance à leur histoire personnelle, mais lorsque leurs amis leur ont expliqué qu’en parlant de leurs cas ils feraient avancer la cause du peuple algérien, sensibiliseraient l’opinion française, et aideraient la lutte de l’Algérie pour son indépendance, ils se sont investis alors sans aucune réserve dans cette démarche, car ce n’étaient pas des gens orgueilleux », a témoigné André Salem, en évoquant le souvenir de ses parents.

Un film témoignage
Un film documentaire fut projeté à la faveur de cet hommage, intitulé « Henri Alleg, l’homme de la question », du journaliste Christophe Kantcheff. Le film, très beau, fait alterner la lecture de passages de « La Question » par un grand acteur contemporain, les réflexions d’une historienne sur le silence observé par les autorités coloniales sur la pratique de la torture, avec le témoignage d’Alleg qui, répondant à des jeunes qui l’entouraient, évoque les sévices qui lui furent infligés, mettanen lumière le courage de l’homme et établit opportunément un pont entre le passé et l’avenir. Dans ce film, on voit le pourfendeur de la torture dire notamment que « ce n’était pas seulement un livre que j’écrivais. Il fallait faire connaître ce qu’était la guerre en Algérie. Il fallait témoigner des pratiques des colonialistes français, du sort atroce réservé au peuple algérien, de la réalité de cette guerre coloniale ». « Un demi-siècle plus tard, ce témoignage reste utile. Lorsque je suis invité pour des conférences aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, je peux mesurer sa résonance. Les atrocités commises par l’armée française pendant la guerre d’Algérie ne diffèrent pas des atrocités commises par l’armée américaine en Irak, en Afghanistan et ailleurs », a-t-il ajouté. « Rétrospectivement, je suis heureux d’avoir écrit ce livre, parce qu’il conserve un sens dans le monde d’aujourd’hui, même si le contexte a changé », a-t-il poursuivi. « La Question » publiée aux Editions de minuit fut un immense succès avec 65.000 exemplaires vendus au jour de sa saisie le 27 mars 1958, sur ordre du gouvernement français. Dans ce livre, Henri Alleg dénonce la pratique de la torture par l’armée française, et de l’arrestation de Maurice Audin. Né en juillet 1921 à Londres, et décédé en juillet 2013, Henri Salem dit Alleg, est arrivé en avril 1939 en Algérie et adhéra un an plus tard au Parti communiste algérien (PCA), dont il était membre du comité central jusqu’à sa dissolution en 1955. Il dirigea ensuite le quotidien « Alger Républicain », organe du PCA de février 1951 à juillet 1955, date de son interdiction. Arrêté le 12 juin 1957 par la 10e DP durant la « Bataille d’Alger », au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille. Torturé par l’armée française puis condamné, en 1960, par les autorités coloniales françaises, à 10 ans de travaux forcés en France, il s’évade de prison un an plus tard et regagne la capitale algérienne. Il refonde alors « Alger Républicain » qu’il dirige jusqu’à son interdiction en 1965. Le défunt Henri Alleg a été journaliste à « l’Humanité » de 1966 à 1980.
http://www.horizons-dz.com/?L-homme-qui ... ortures-de

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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par draganov »

Inna Lileh wa Inna Ileyhi Raji3oun Allah yer7amkom khawti Lamine o Mahieddine

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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par tayeb »

Gros respect :!: :algerie01:
Il m'a fait pleurer le Monsieur...
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anzar
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Re: Guerre de Libération : Les Amis de l'Algérie

Message par anzar »

Des héros du peuple et de la patrie :avo:
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