1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libération

De l'époque numide aux temps modernes.

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1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libération

Message par numidia »

Aux hommes de Novembre 54
à nos hommes et à nos femmes, à nos Moudjahhidin, à nos Chouhada :hadarat:

à ceux d'aujourd'hui et de demain qui oeuvrent pour que l'Algérie demeure et que nos idéaux et valeurs se perpétuent de génération en génération,
et qui portent en eux l'âme et l'esprit de nos combattants-Moudjahhiddin de 54 (du simple militant au combattant l'arme à la main).


1°) la veille et la proclammation
2°) l'ALN, recrutement et effectifs
3°) l'action armée
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par numidia »

anzar a écrit :
La révolution a été organisée et mise en branle par des hommes qui avaient une grande expérience de la guerre. Certains parmi les moujahidin de novembre 54 avaient participé à la deuxième guerre mondiale et même parfois à la guerre d'indochine.

Pendant ces deux conflits armés, beaucoup de choses ont été apprises par les futurs pères de la révolution algérienne. Notamment le poids du politique par rapport au militaire.

Texte intégral du premier appel adressé par le Secrétariat général du Front de Libération Nationale au peuple algérien le 1er novembre 1954

PEUPLE ALGÉRIEN, MILITANTS DE LA CAUSE NATIONALE,

A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout particulièrement), notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont poussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. Notre désir aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et autres politicailleurs véreux.

Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le mouvement national a atteint sa phase de réalisation. En effet, le but d’un mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions d’une action libératrice, nous estimons que, sous ses aspects internes, le peuple est uni derrière le mot d’ordre d’indépendance et d’action et, sous les aspects extérieurs, le climat de détente est favorable pour le règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans. Les évènements du Maroc et de Tunisie sont à ce sujet significatifs et marquent profondément le processus de la lutte de libération de l’Afrique du Nord. ہ noter dans ce domaine que nous avons depuis fort longtemps été les précurseurs de l’unité dans l’action, malheureusement jamais réalisée entre les trois pays.

Aujourd’hui, les uns et les autres sont engagés résolument dans cette voie, et nous, relégués à l’arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés. C’est ainsi que notre mouvement national, terrassé par des années d’immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l’opinion populaire, dépassé par les évènements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne.

L’HEURE EST GRAVE !

Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorités des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire.

Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir. Plaçant l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique.

Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de FRONT DE LIBةRATION NATIONALE, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.

Pour préciser, nous retraçons ci-après, les grandes lignes de notre programme politique :

BUT : L’Indépendance nationale par

La restauration de l'état algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.

Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.

OBJECTIFS INTÉRIEURS:

Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle.
Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.

OBJECTIFS EXTÉRIEURS:


Internationalisation du problème algérien.
Réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman.
Dans le cadre de la charte des Nations unies, affirmation de notre sympathie à l’égard de toutes nations qui appuieraient notre action libératrice.

MOYENS DE LUTTE :

Conformément aux principes révolutionnaires et comptes tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de notre but.

Pour parvenir à ces fins, le Front de libération nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre, et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels.

C’est là une tâche écrasante qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies et toutes les ressources nationales. Il est vrai, la lutte sera longue mais l’issue est certaine.

En dernier lieu, afin d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver notre désir de paix, limiter les pertes en vies humains et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes.

La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déni de l’histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.

L’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible.

La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes.

EN CONTREPARTIE :

Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.

Tous les français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs.

Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun.

Algérien ! nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne.

Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.

1er Novembre 1954

Le Secrétariat national
La lutte armée en elle même ne fût qu'un moyen parmi d'autre pour atteindre l'objectif ultime l'indépendance de l'Algérie entière une et indivisible.

:arrow: Donc à l'image du début de la guerre d'indochine la révolution algérienne agissait sous forme d'action de guerilla (d'ou le nom Fellaga "coupeurs de routes "donné par les sbires de la puissance occupante) .

:arrow: Au départ (1954-1956) les moyens étaient ridicules (au vu de la puissance du colonisateurs) : Beaucoup de fusils de chasse deux coups et quelques carabines et pistolets de la 2ème Guerre mondiale qui étaient en pocession des anciens combattant de l'armée d'Afrique.

Antique fusil de chasse 2 coups "parfois de fabrication artisanale"

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Carabine US M1 :

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Luger
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:arrow: Après quelques coups d'éclats et des années de sacrifice l'armement évolua (1956-1960) avec la récupération surtout d'armes françaises prises au combat notamment :

La célèbre MAT-49
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Des colts

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:arrow: Et surtout des armes lourdes comme les :

mitrailleuses Browning .50

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Bazooka & Mortiers de divers calibres

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Ensuite grâce à l'implication de L'Egypte, de l'URSS, de la Tunisie et du Maroc. Les élements de l'ALN commençairent à avoir de l'armement lourd, notamment des armes anti-aériennes qui ont fait des victimes dans l'ALAT, surtout des:

T-6 :

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Et des S-58 Sikorsky

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Un lien interessant : http://www.answers.com/topic/algerian-w ... dependence

L'ARMEE DE LIBERATION NATIONALE

1- Genèse

L'origine de l'ALN remonte à l'Organisation Spéciale (O.S) laquelle avait œuvré à la constitution des premières cellules militaires armées au sein des militants du MTLD. Elle avait ainsi ouvert la voie à la mobilisation, qu'elle avait néanmoins soumise à certaines conditions. Elle s'était dotée d'un état major et d'une organisation militaire se présentant comme suit: le demi-groupe, le groupe, le bataillon ainsi que de nombreuses sections : la section des explosifs, la section signalisation et la section chargée des caches.
L'Organisation avait par ailleurs élaboré un programme d'entraînement militaire comprenant 12 leçons dont 50 copies furent imprimées et distribuées exclusivement aux chefs. Les entraînements étaient principalement axés sur les aspects théorique et pratique, notamment l'usage des explosifs et des armes, la tactique de la guérilla et l'art de l'embuscade et des incursions.
Malgré les poursuites et des pressions exercées sur ses membres ainsi que les procès qui leur furent intentés, l'Organisation avait réussi à jeter les bases, esquisser et clarifier les conceptions pour la mise en place d'une institution militaire qui constituera le cadre militaire pour la lutte de libération. C'est ainsi que naquit l'Armée de Libération Nationale sur laquelle s'appuiera le Front de Libération Nationale pour libérer le pays de la domination coloniale et restaurer l'Etat algérien.

L'un des problèmes les plus importants auxquels fut confrontée l'ALN fut celui des voies et moyens de se procurer les armes, d'autant plus que les autorités coloniales avaient commencé à concentrer leurs forces et mettre en oeuvre un important dispositif de guerre pour réprimer les régions entrées en révolte.
Mais l'ALN réussit à régler le problème d'armement en récupérant les armes au cours des batailles ou en se les procurant de l'extérieur par voie terrestre ou maritime

2- La stratégie militaire de l'ALN

Dans sa confrontation avec l'armée française, l'ALN avait adopté la stratégie de la guérilla basée sur l'effet de surprise et la connaissance du terrain
Cette stratégie a réussi à lui assurer de nombreux succès militaires, du fait que l'exécution de telles opérations ne nécessitait pas la mobilisation de grands moyens mais faisait appel à des groupes réduits dotés d'un armement léger. D'autre part, avec l'effet de surprise, le résultat était quasiment assuré puisque, dans la plupart des cas, les embuscades tendues par l'ALN atteignaient les objectifs visés.

Les attaques constituaient l'une des méthodes privilégiées par l'ALN, l'objectif étant d'affecter le moral des soldats français et démontrer l'existence effective de la Révolution et l'adhésion populaire qui l'accompagnait.

L'ALN a adopté la méthode de la guérilla tout au long de la guerre de libération sans entrer dans un affrontement militaire classique avec l'armée française, sauf en cas de nécessité, et ceci trouve sa justification dans le déséquilibre du rapport de forces entre les deux armées en présence.
La méthode de la guérilla a eu entre autres conséquences, la mise à rude épreuve de l'ennemi, la dispersion de ses forces et la destruction de ses installations économiques et vitales.

3- Les différentes phases d'évolution de l'ALN

-Première phase : 1954-1956

Au cours de cette phase, l'ALN ne représentait encore qu'un groupe réduit sous-équipé. La veille du 1er novembre, le nombre des moudjahidine s'élevait à 1200, armés d'environ 400 pièces entre fusils de chasse et pistolets hérités pour la plupart de la deuxième guerre mondiale. Cette armée était répartie sur les cinq régions arrêtées au cours de la réunion du 23 octobre 1954.
Au cours de cette phase, l'ALN était composée des premiers contingents de moussabiline (volontaires civils), des fedayin (combattants armés), ainsi que des personnes faisant l'objet de poursuites par les autorités coloniales.
Des conditions et critères avaient été arrêtés pour l'adhésion et l'enrôlement dans les rangs de l'ALN. La première formation arrêtée pour les unités de l'ALN était la suivante :
Formation Nombre d'éléments Commandement
La faction (zoumra) 05 moudjahidin Commandée par un soldat de 1ère classe
La Section (fawj) 11-13 Moudjahid Commandée par un caporal et deux adjoints avec grade de soldat de 1ère classe
La Compagnie (fassila) 35-45 moudjahidin.

03 sections
Commandée par 06 soldats avec grade de soldat de 1ère classe et 03 autres avec grade de caporal. A la tête de la compagnie, il est désigné un caporal-chef, assisté d'un secrétaire.
Le Bataillon (katiba) 105-110 moudjahidin Commandé par un adjudant et deux adjoints dont l'un est militaire et l'autre politique
La Division (qism) constituée de plusieurs bataillons
La Zone (mintaqa) constituée de plusieurs divisions

L'organisation militaire de l'armée obéissait au système des sections (fawdj ; pl. afwadj) ; Cette forme d'organisation était dictée par la nécessité de la présence et la répartition de l'ALN à travers tout le territoire national.
Les premiers dirigeants avaient réussi à mettre en place les bases organisationnelles et structurelles de l'Armée de Libération et à tracer un programme pour l'action militaire, visant à assurer la continuité de la Révolution ainsi que la globalisation et la généralisation de l'action militaire, la coordination entre l'action politique et militaire ainsi que la dotation de l'armée en armement.
Outre le fait que la Révolution a d'abord compté sur elle-même, elle intensifia la fabrication des bombes artisanales et la collecte de toutes les munitions et armes possibles auprès des citoyens ainsi que la récupération des armes de l'ennemi au cours des batailles.
La Révolution a ainsi réussi à réaliser de nombreuses victoires militaires et atténuer les retombées de l'offensive militaire française intensive, basée sur les opérations de ratissage, l'utilisation de toutes sortes de matériels de guerre et d'armes prohibées. Les attaques du 20 août 1955, dirigées par le martyr Zighoud Youcef, donnèrent une preuve éclatante de la détermination de l'Armée de Libération et du soutien du peuple à ses actions.

- Deuxième Phase : 1956-1962

L'ALN fut amenée à revoir sa stratégie en accord avec le développement de la Révolution pour faire face à l'effort de guerre français croissant. Il s'est avéré nécessaire de mettre en place un cadre qui conférerait à l'armée de libération un nouveau caractère organisationnel et structurel lui permettant d'accroître numériquement ses forces et de les doter en moyens et armement les plus modernes.

Le bond qualitatif enregistré par l'ALN a eu lieu après la promulgation des décisions du Congrès de la Soummam en 1956 lesquelles ont défini une structuration très précise de l'ALN, tant du point de vue de l'organisation que de l'unification des commandements, des grades, de l'armement, du ravitaillement, des allocations familiales pour les moudjahidine, des dotations aux familles des martyrs, en plus de la création de nombreux services auxiliaires tels que les services de santé, de topographie, des munitions, du courrier, de renseignements , d'information, de presse, ainsi que les services juridique et social.
Le plus intéressant dans les décisions du Congrès de la Soummam, c'est que l'ALN est ainsi devenue une organisation moderne, complémentaire dans les wilayate, répartie entre elles. Il a été également mis en place des commandements unifiés , obéissant à une hiérarchie précise et rattachée à des services complémentaires accomplissant au mieux leurs missions pour affronter l'ennemi.

4- Structure de l'ALN

Après la répartition des missions entres les membres du Comité de Coordination et d'Exécution , la Direction de la guerre et la Division de l'armement et de l'approvisionnement furent mises en place. Cette mesure est considérée comme le premier pas effectué en 1956 par le commandement dans la structuration de l'ALN.
Le déploiement de l'activité des unités de l'ALN, la diversification et la multiplication des opérations ainsi que la nécessité d'un commandement unifié qui supervisera l'organisation de toutes les unités de combat et la gestion des problèmes et des conflits éventuels, furent entres autres, les raisons qui ont présidé à la création du Comité des opérations militaires, composées de représentants de toutes les wilayas et des deux bases Est et Ouest. Elle était présidée par un officier supérieur chargé de coordonner ses travaux.
En 1960, l'Etat-major général, chargé de la coordination et de la gestion des opérations militaires de l'ALN à l'intérieur et à l'extérieur a vu le jour. L'Etat-major a été placé sous tutelle d'une commission ministérielle.
Grâce à cette organisation, la Révolution algérienne a mis en place les premiers jalons d'une armée institutionnelle qui a contraint les généraux de l'armée française à reconnaître ses capacités de combat et le courage de ses soldats.
http://www.1novembre54.com/Dossiers-ARM ... ONALE.html
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par numidia »

l'ALN, recrutement et effectifs

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source: Mahfoud Kaddache
scorpion-rouge35 a écrit :Image

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source: Henri Alleg

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source: Henri Alleg La Guerre d'Algérie
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par numidia »

DECLENCHEMENT DE LA REVOLUTION ALGERIENNE

1- Les préparatifs pour le déclenchement de la Révolution

C’est au cours de deux réunions tenues le 10 et 24 octobre 1954 à Alger que le Comité des Six a mis les dernières touches aux préparatifs pour le déclenchement de la guerre de libération. D’importantes questions furent débattues par les présents :

- Le nom à donner à l’organisation dont la naissance était imminente et qui était destinée à se substituer au Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action. C'est ainsi que fut décidée la création du Front de Libération Nationale et de son aile militaire représentée par l’Armée de Libération Nationale.
La première mission du Front consistera à entrer en contact avec l’ensemble des courants politiques composant le mouvement national afin de les inciter à rejoindre les rangs de la Révolution et à mobiliser les masses pour la bataille décisive contre l'occupant français.
- Arrêter la date du déclenchement de la guerre de libération : le choix de la nuit du dimanche au lundi 1er novembre 1954 en tant que date de déclenchement de l’action armée obéissait à des données militaires tactiques, parmi lesquelles le départ d’un nombre important de soldats et officiers de l’armée d’occupation en congé de fin de semaine qui sera suivi par la célébration d’une fête chrétienne, ainsi que la nécessité d'introduire l'effet de surprise.
- Définir la carte des zones, désigner leur direction de façon définitive et mettre les dernières touches à la carte du plan d’attaque de la nuit du 1er novembre (carte des principales opérations du 1er novembre 1954)

- Première zone – Les Aurès : Mustapha Benboulaïd
- Deuxième zone – Le Nord Constantinois : Didouche Mourad
- Troisième zone– La Kabylie : Krim Belkacem
- Quatrième zone – Le Centre : Rabah Bitat
- Cinquième zone - L’Ouest Oranais : Larbi Ben M’hidi

- Définir le mot de passe pour la nuit du 1er novembre 1954 : Khaled et Okba

2- Le déclenchement

La Révolution a débuté avec la participation de 1200 moudjahidine (combattants) au niveau national, dotés de 400 pièces d’armement et de quelques bombes artisanales seulement.
Les attaques visèrent les postes de gendarmerie, les casernes de militaires, les dépôts d’armement ainsi que d'autres intérêts stratégiques et également certaines propriétés accaparées par les colons….
Les attaques des moudjahidine ont englobé plusieurs régions du pays et visé plusieurs villes et villages à travers les cinq zones : Batna, Arris, Khenchela et Biskra pour la zone I, Constantine et Smendou pour la zone II, Azazga, Tighzirt, Bordj Ménaiel et Draâ el mizan pour la zone III.
Au niveau de la zone IV, elles ont concerné Alger, Boufarik et Blida tandis que Sidi Ali, Zahana et Oran, dans la zone V étaient au rendez-vous pour le déclenchement de la Révolution (Carte du découpage politique et militaire de la Révolution 1954-1956)
De l’aveu même des autorités coloniales, le nombre d’opérations armées contre les intérêts français menées à travers toutes les régions d’Algérie au cours de la nuit du 1er novembre 1954 s’est élevé à trente opérations dont le bilan s’est soldé par la mort de 10 Européens alors que 23 autres étaient blessés tandis que des dégâts matériels ont été estimés à plusieurs centaines de millions de francs français.
Toutefois, la Révolution a déploré, au cours de cette première étape, la perte des meilleurs de ses fils tombés au champ d’honneur, tels que Abdelmalek Ramdane, Grine Belkacem, Badji Mokhtar, Didouche Mourad et autres.

La Déclaration du 1er Novembre 1954 :

L’action armée a précédé la proclamation de la naissance du « Front de Libération Nationale » qui a rendu publique sa première déclaration officielle connue sous le nom de « Déclaration du 1er Novembre ». Cet appel, adressé au peuple algérien dans la nuit du 31 octobre 1954 et diffusé au cours de la matinée du 1er novembre, définissait les principes et les moyens de la Révolution, traçait les objectifs qui sont la liberté et l’indépendance et jetait les bases de la reconstruction de l’Etat algérien et la liquidation du système colonial.
Dans la Déclaration, le FLN a précisé les conditions politiques requises pour parvenir à cela sans effusion de sang ni recours à la violence. Il y expose également les conditions dramatiques vécues par le peuple algérien qui l’ont poussé à prendre les armes afin d’atteindre ses objectifs nationalistes, faisant ressortir les dimensions politique, historique et civilisationnelle de cette décision historique.
La Déclaration du 1er novembre 1954 représente en quelque sorte la constitution de la Révolution et la référence première qui a guidé les dirigeants de la lutte de libération et tracé la voie aux générations suivantes.
http://www.1novembre54.com/Evenements-R ... IENNE.html

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source: Musée des Moudjahhidin


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source: Mahfoud Kaddache


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source: Henri Alleg
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par numidia »

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source: Mahfoud Kaddache

ALLAH YERHAM ECHHOUHADDA
MATOU FI SABIL ELWATAN

:hadarat:
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AAF 2020
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Le 1er novembre 1954 sonne le glas sur le mythe de "l’Algérie française"
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ALGER - Le 1er novembre 1954, date du déclenchement de la guerre de libération nationale, qui avait sonné le glas sur le mythe de "l’Algérie française", demeure une date à forte charge symbolique pour les Algériens, qui célèbrent son 58e anniversaire coïncidant cette année avec les festivités du cinquantenaire de l’indépendance.

58 ans après, la Déclaration du 1er novembre 1954, premier document officiel annonçant la naissance du Front de libération nationale (FLN) et de la résurrection d’une nation jalouse de sa liberté, demeure toujours d’actualité de par la vision de ses rédacteurs qui avaient jeté les premiers jalons d’un Etat algérien indépendant.

Cette déclaration montre, de façon explicite, la volonté des Algériens de casser le joug du colonialisme, par les armes, pour arracher leur liberté.

Mohamed Mechati, membre du groupe des 22, a affirmé à l’APS que le déclenchement de la guerre de libération était le thème "principal et unique" retenu "à l’unanimité" lors de la réunion historique du groupe des 22 en juin 1954 à Alger.

Les participants à cette réunion, a-t-il expliqué, ont accepté "à l’unanimité et avec enthousiasme" le passage à la lutte armée, parce qu’ils étaient convaincus que c’était le seul moyen de se libérer du joug colonial.

Mechati, qui est un des cinq membres encore en vie ayant pris part à cette réunion aux côtés de Belouizdad Othmane (frère de Mohamed), Zoubir Bouadjadj, Ammar Ben Ouda et Abdelkader Lamoudi, a évoqué la constitution d’un petit noyau de cinq personnes (Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi, Mostefa Benboulaid et Rabah Bitat) chargé des derniers préparatifs de la révolution, et dont les membres ont tenu, avec Krim Belkacem, à la fin octobre à Alger, une autre réunion qui fut couronnée par la décision de déclencher la révolution le 1er novembre et la désignation de la majorité des responsables des différentes régions du pays.

Le début de l’action armée remonte, se rappelle-t-il, à 1947, date où le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) a décidé de créer une organisation spéciale paramilitaire (OS), sur une décision du congrès du parti.

"Nous étions une nouvelle génération impatiente de passer à l’action et déterminée à lutter malgré tout, à la faveur d’une action où se mêlait désespoir et défi", a-t-il résumé la volonté qui motivait les militants pour passer à la lutte armée et arracher l’indépendance après avoir constaté l’inefficacité de l’action politique.

Pour sa part, Ahmed (Ali) Mahsas a affirmé à l’APS que la date du déclenchement de la lutte armée était "minutieusement préparée" et constituait "un pas grandiose" accompli par le peuple algérien pour le recouvrement de la liberté spoliée et la concrétisation de l’indépendance.

Mahsas, militant de première heure, a relevé qu’en dépit de la "conjoncture difficile" qui prévalait avant le déclenchement de la guerre de libération, les militants du mouvement national ont réussi, "grâce à leur degré de conscience", à franchir "un pas grandiose" qui a eu "le mérite de préparer la voie à l’avènement de l’indépendance".

Pour Mahsas, la répression et les souffrances subies au quotidien ont poussé le peuple algérien à accueillir la lutte armée "avec une joie immense". La révolution algérienne, a-t-il poursuivi, s’est distinguée des autres révolutions par ses principes. "Car chaque révolution a ses principes propres, notamment les révolutions communistes qui étaient en vogue en ce temps-là", a-t-il dit.

Il a expliqué, par ailleurs, que la révolution "se caractérisait par la rapidité dans le mouvement contrecarrant les tentatives de la France d’empêcher la propagande du Front de libération nationale qui a insufflé au peuple algérien le sentiment d’être un djaïnisme et non pas un militaire", précisant que "tout le peuple algérien était mobilisé pour la révolution". Aussi, a-t-il dit, les moudjahidine tombés au champ d’honneur étaient-ils remplacés "sur le champ" par des enfants du peuple.

Le regretté Rabah Bitat, membre du groupe des 22 et l’un des six chefs historiques (Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi, Mostefa Benboulaid, Didouche Mourad), avait affirmé en 1997, dans l’un de ses rares entretiens, que "le 1er novembre est devenu une date historique pour l’Algérie, parce qu’elle marque le déclenchement de la lutte armée, mais aussi pour le colonialisme français, touché dans ce qu’il considérait comme une partie intégrante de la France, pour de nombreux peuples épris de liberté et enfin pour la valeur d’exemple que cette date symbolisera désormais".

Mohamed Boudiaf, coordinateur du groupe des Six, avait affirmé, dans un document écrit dans son lieu de captivité à Truquant (France), le 22 août 1961, qu’en novembre 1954, "toutes les conditions, malgré la confusion de façade qui régnait alors, étaient réunis". Pour Boudiaf, à la différence d’autres révolutions, la révolution algérienne "est née à un moment crucial qui lui confèrera son caractère particulier d’autonomie et son indépendance de toutes les tendances politiques l’ayant précédée".
http://www.aps.dz/Le-1er-novembre-1954- ... -glas.html

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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Le 1er novembre était "minutieusement préparé" (Mahsas)
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ALGER - Le moudjahid Ali Mahsas a affirmé que la date du déclenchement de la révolution algérienne du 1er novembre 1954 était "minutieusement préparée" et constituait "un pas grandiose" accompli par le peuple algérien pour le recouvrement de la liberté spoliée et la concrétisation de l’indépendance.

M. Mahsas a indiqué dans une déclaration à l’APS à l’occasion du 58ème anniversaire du déclenchement de la révolution qu’en dépit de la conjoncture difficile qui prévalait avant le déclenchement de la glorieuse révolution, les militants du mouvement national ont réussi, grâce à leur degré de conscience, à franchir "un pas grandiose" qui a eu le mérite de préparer la voie à l’avènement de l’indépendance.

Pour M. Mahsas, la répression et les souffrances subies au quotidien ont poussé le peuple algérien à accueillir la lutte armée pour la libération du pays de l’occupation française "avec enthousiasme".

L’annonce du déclenchement de la guerre de libération, a-t-il précisé, était "minutieusement préparée" pour palier les insuffisances et les erreurs cumulées dans l’action du mouvement national à travers "des actions brèves et rapides".

M. Mahsas a approuvé les propos de nombreux historiens qui ont soutenu que la révolution algérienne était, pour les peuples sous occupation, une école qui a éclairé leur voie vers la lutte armée pour leur indépendance.

"Il est vrai que nous avions créé, du point de vue théorique, un modèle avec des bases différentes de celles des révolutions qui l’ont précédée dans le monde", a-t-il ajouté.

La révolution algérienne, a-t-il poursuivi, s’est distinguée des autres révolutions par ses principes, car chaque révolution a ses principes propres notamment les révolutions communistes qui étaient en vogue en ce temps-là, soulignant qu’"il nous était demandé alors d’œuvrer à la concrétisation de "la révolution populaire armée" sur le terrain.

De nombreux révolutionnaires de différents pays du monde ont rejoint la révolution algérienne, a-t-il ajouté, pour en connaitre les méthodes notamment de pays africains tel le leader Nelson Mandela et bien d’autres révolutionnaires étrangers.

M. Mahsas a, dans ce contexte, salué les leaders de la révolution dont le mérite était de maintenir le contact avec le monde extérieur.

Evaluant la guerre de libération aux plans militaire et politique, M. Mahsas a rappelé que le système révolutionnaire était tout au début politique et militaire à la fois en raison de la faible quantité d’armes dont disposait la révolution.

M. Mahsas a souligné qu’en dépit de tout, la révolution se caractérisait par la rapidité dans le mouvement contrecarrant les tentatives de la France d’empêcher la propagande du front de libération nationale qui "a insufflé au peuple algérien le sentiment d’être un djoundi et non un militaire", précisant que "tout le peuple algérien était mobilisé pour la Révolution". Aussi, a-t-il dit, les moudjahidine tombés aux champs d’honneur étaient-ils remplacés "sur le champ" par des enfants du peuple.

S’agissant des difficultés qui entravaient le processus du déclenchement de la guerre de libération, M. Mahsas a expliqué que la préparation de la révolution a effectivement connu des "entraves" qui devaient absolument "être transcendées et vaincues".

Pour le moudjahid Mahsas, la guerre de libération "existait" avant le déclenchement du 1er novembre 1954 à travers l’action secrète du mouvement national durant 30 ans au cours desquels "la revendication de l’indépendance de l’Algérie a pris le dessus sur la revendication des droits".

M. Mahsas a, dans ce cadre, abordé le grand développement du mouvement national en 1939 au plan organique ressuscitant l’espoir de s’affranchir du colonisateur français.

Evoquant les massacres du 8 mai 1945, M. Mahsas a précisé qu’ils visaient "l’anéantissement du mouvement national et de l’élan du peuple algérien vers l’indépendance".

Mais ces massacres, a-t-il souligné, ont "renforcé la prise de conscience du peuple algérien quant à son identité et à la nécessité d’intégrer l’action politique à la pensée nationaliste révolutionnaire".

Enfin, M. Mahsas a déclaré que "l’important est que la révolution a triomphé grâce à la volonté du peuple algérien qui a eu foi en la lutte armée et consentis beaucoup de sacrifices pour l’indépendance considérée comme une grande victoire".
[video]http://www.aps.dz/IMG/mp4/ali_mahssas-2.mp4[/video]
http://www.aps.dz/Le-1er-novembre-etait.html
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BADBOY
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libération

Message par BADBOY »

...en cette memorable date;je ne peut que m'incliner devant les sacrifices de nos valeureux chouhada...el majd wa el khouloud li chouhadaina el abrar ;VIVE L'ALGERIE.
:algerie01:
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a CNN reporter,while interviewing a Marine Sniper,asked: "what do you feel when you shoot a terrorist?!".
The Marine Sniper shrugged and replied: "...Recoil..."

:twisted:

tayeb
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par tayeb »

wahabos a écrit :
Le FLN a perdu la guerre sur le terrainet l,a gagnée politiquement mais s'il l'a gagnée politiquement,
Premièrement le FLN était la vitrine politique et diplomatique de la lutte pour l'indépendance, la glorieuse ALN qui était la branche combattante n'a jamais perdu la guerre sur le terrain, c'est le mensonge des perdants de l'OAS et des revanchards, nos aînés ont gagnés la guerre sur le terrain en donnant leur sang sans compter, malgré les coups durs et la propagande visant à affaiblir notre lutte, du plus anonyme des martyrs, Algériens et Algériennes, jusqu'au légendaire Colonel Amirouche, la victoire et l'indépendance d'une nation a été leur salaire.
Je vous conseille de parcourir cette section qui je l'espère vous ramènera à la raison.

AAF 2020
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Ighil Imoula : Lieu d’impression de la proclamation du 1er Novembre 1954
Géographiquement, Ighil Imoula est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Construit sur une crête à 650 mètres d’altitude, il fait face à la majestueuse chaîne du Djurdjura.
Administrativement, il fait partie, avec les deux villages voisins, Cheurfa et Aït Abdelmoumen, de la commune de Tizi N’Tlatha, daïra des Ouadhias, wilaya de Tizi Ouzou. Peuplé d’environ un millier d’habitants dans les années 1950, il compte à présent un peu plus de 1800 âmes. Partant de l’idée qu’il y a des faits et des événements qui ne doivent pas tomber dans l’oubli, car constituant la Mémoire et l’Histoire d’un peuple, nous évoquerons le cas, particulier, du village Ighil Imoula.
A l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre l’occupant français, il nous paraît opportun de rappeler ce qu’a été Ighil Imoula avant et pendant la guerre de libération. Un village prédestiné, s’il en fut, un foyer exemplaire du nationalisme et le lieu où fut imprimée la Proclamation du 1er Novembre 1954. A ce double titre, nous allons tenter de raconter un peu l’histoire de ce village martyr, une histoire qui recoupe celle de nombreux villages de la Kabylie et des autres contrées de notre pays.
Ighil Imoula, foyer exemplaire de résistance et de nationalisme
La résistance de ce village à l’occupant français remonte assez loin dans le temps. Les anciens racontent qu’entre 1845 et 1871, il envoya des hommes pour combattre l’armée française du côté de Larbaâ Nath Irathen, notamment lors de la fameuse bataille d’lcheriden. S’agissant de l’éveil nationaliste, il a commencé à se manifester à Ighil Imoula dès la fin des années 1930. Le premier militant connu au village fut le nommé Iraten Mouloud, un émigré qui adhéra à l’Etoile nord-africaine à Paris en 1928, puis au Parti du peuple algérien (PPA) en 1937.
Malgré la tuberculose ramenée de l’étranger et qui le minait, Da Mouloud aimait s’entourer des jeunes du village pour leur parler de la nécessité de s’unir pour lutter contre le colonialisme. A la même époque, ce fut Hocine Asselah, né à Ighil Imoula en 1917, résidant à Alger à partir de 1929, qui s’engagea corps et âme dans le Mouvement nationaliste incarné principalement par le PPA, lequel prônait dès le départ l’indépendance de l’Algérie.
Doué d’une grande vivacité d’esprit, Hocine était très estimé par les jeunes à qui il savait parler. Il venait en Kabylie pendant les vacances d’été pour rencontrer des responsables et militants nationalistes à Tizi Ouzou, Draâ El Mizan, Boghni, Tizi Ghenif, Tigzirt et autres localités. En dépit d’une insuffisance cardiaque qui le minait, il se dépensait sans relâche pour impulser la création de cellules du PPA à travers toute la Kabylie. Il était devenu l’une des figures marquantes du nationalisme, membre de la direction du PPA dès 1944. Une des artères principales d’Alger porte le nom de Asselah Hocine.
Hocine fut un repère et une référence exemplaires pour les jeunes d’Ighil Imoula, qui seront nombreux à rejoindre les rangs du PPA-MTLD, puis de l’OS (Organisation spéciale paramilitaire) et plus tard de l’ALN (Armée de libération nationale). Dès l’année 1945, le village a servi de lieu de refuge à Krim Belkacem et Omar Ouamrane, qui sillonnaient alors toute la Kabylie pour sensibiliser les populations aux idéaux nationalistes et à la lutte pour l’indépendance de notre pays.
Les deux futurs colonels de l’ALN étaient recherchés par la gendarmerie française, l’un pour avoir tiré sur un garde champêtre, collaborateur des français, l’autre pour avoir tenté de fomenter une révolte de sous-officiers algériens au sein de la caserne de Cherchell. Krim et Ouamrane trouvaient refuge à Ighil Imoula où ils étaient nourris et hébergés par les habitants du village en qui ils avaient pleinement confiance. Ils furent par la suite les chefs directs de Ali Zamoum, ex-condamné à mort et de son frère Mohamed, le colonel Si Salah de la Wilaya IV, mort les armes à la main en 1961 du côté de M’Chedallah, wilaya de Bouira.
Il importe aussi de rappeler que les premiers coups de fusil tirés dans la nuit du 1er Novembre 1954 furent l’œuvre de jeunes d’Ighil Imoula qui ont rejoint divers maquis du territoire national, en premier lieu dans des grottes du Djurdjura. Ils étaient près de 200 combattants à s’enrôler dans les rangs de l’ALN, certains de ces jeunes sont venus de France où ils avaient émigré. Une centaine de ces vaillants patriotes sont tombés au champ d’honneur, laissant des dizaines de veuves et d’orphelins.
On peut dire que toutes les familles du village se sont impliquées dans la lutte contre l’ennemi français. La plupart d’entre elles ont perdu de un à sept des leurs. Voulant punir les populations pour l’aide fournie aux maquisards, l’armée d’occupation a arraché de nombreuses familles de leur domicile habituel pour les parquer dans des baraquements construits rapidement à Tizi N’Tlatha. La gravité des représailles subies par les habitants d’Ighil Imoula a été décrite dans son journal par le célèbre écrivain Mouloud Feraoun, lui-même assassiné en 1962 par une organisation extrémiste française, l’OAS.
Ighil Imoula, lieu d’impression de la proclamation du 1er Novembre 1954
Beaucoup de gens ignorent, sans doute, que c’est à Ighil Imoula que fut dactylographiée et imprimée la fameuse Proclamation du 1er Novembre 1954, à la veille du déclenchement de la lutte armée. Cette opération d’une haute valeur symbolique est tout à l’honneur d’un village martyr dont les militants avaient été mis à l’épreuve par Krim et Ouamrane qui avaient apprécié leur engagement, leur sincérité et leur discrétion. Les circonstances dans lesquelles a été réalisée l’opération sont décrites par Ali Zamoum dans son livre Tamurt Imazighen. Il écrit : «Quelques jours avant une réunion tenue à Betrouna, wilaya de Tizi Ouzou, j’avais reçu de Krim Belkacem un texte que je devais reproduire en plusieurs exemplaires.
A Tizi Ouzou, je pris contact avec un journaliste, Laïchaoui Mohamed, qui était chargé de la frappe et du tirage du document à la ronéo. Je l’ai emmené de nuit jusqu’à notre village dans la maison de Ben Ramdani Omar. C’était un militant sûr qui n’était pas, toutefois, dans l’organisation paramilitaire (OS). Là, je lui montrai le texte qu’il fallait taper sur stencil. Il se rendit compte alors du contenu des deux pages qu’il était venu reproduire. C’était la Proclamation au peuple algérien, aux militants de la cause nationale.» Une véritable déclaration de guerre qui portait une date : 1er Novembre 1954.
Une incorrection a été relevée dans une phrase. Elle a été corrigée après consultation de Krim Belkacem. Une fois le feu vert obtenu, c’est à la lumière d’une lampe à pétrole que Laïchaoui tapa les stencils. Nous allâmes ensuite chez Idir Rabah pour les tirer à la ronéo, une des rares maisons du village qui, à l’époque, avait de l’électricité.
Il était difficile de faire tourner la ronéo sans faire de bruit qui risquait d’être entendu aux alentours. Pour couvrir le bruit de la ronéo, une astuce a été trouvée : faire tourner celle-ci dans une pièce des Idir, située au-dessus d’une boutique, tandis que des militants étaient chargés de faire le plus de chahut possible dans cette boutique en organisant une tombola. Ils ignoraient que nous étions en train d’imprimer l’acte de naissance du FLN-ALN.
La Proclamation se terminait par : «Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs des sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.» «Nous», c’était ceux-là.... Beaucoup d’entre eux, en effet, ne reviendront jamais. Une fois le travail d’impression terminé, A. Zamoum chargea un militant d’Ighil Imoula de transporter à Alger une valise pleine du texte en question et d’en déposer des paquets dans diverses adresses en vue de la diffusion de la «Proclamation» sur le territoire national et hors des frontières de l’Algérie.
Consécration d’Ighil Imoula en «Haut lieu de Mémoire et d’Histoire»
Pour avoir été de tout temps un lieu de lutte et de résistance aux invasions étrangères, pour avoir été l’un des premiers foyers du nationalisme et du militantisme engagé, pour avoir abrité un événement capital, l’impression à la ronéo de la Proclamation du 1er Novembre 1954, pour avoir fourni près de 200 combattants à l’ALN dont une centaine sont tombés au champ d’honneur, pour avoir subi de multiples représailles et souffrances de la part de la puissance coloniale, il a été estimé que le village Ighil Imoula mérite une reconnaissance et une consécration de la part de l’Algérie libre et indépendante.
Un dossier dans ce sens a été constitué, il a reçu l’aval du wali de Tizi Ouzou à la fin de 2011. Ce vœu légitime a été exaucé. En effet, un arrêté du ministère de la Culture daté du 20 avril 2014, JO n° 34, énonce en son article 1er : «Il est ouvert une instance de classement de bien culturel dénommée Maison historique d’Ighil Imoula, lieu de dactylographie et du tirage de la Proclamation du 1er Novembre 1954». Ighil Imoula entre ainsi et définitivement dans la glorieuse Histoire de notre pays.
http://www.elwatan.com/contributions/ig ... 72_120.php

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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Dechrat Ouled Moussa, le lieu de mémoire phare du 1er-Novembre 1954

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BATNA- Les moudjahidine réunis dans la nuit du 31 octobre 1954 à Dechrat Ouled Moussa autour de Mostefa Benboulaïd, pour recevoir les premières armes de la Révolution, considèrent que ce petit hameau reste le lieu de mémoire phare de cette date charnière dans l’Histoire de la Nation algérienne, un repère qui fut à la fois un aboutissement et un commencement.

Amar Benchaïba, dit Ali, rescapé de l’explosion qui tua Benboulaïd le 23 mars 1956, acteur et témoin des préparatifs du déclenchement de la Révolution, soutient que le choix de faire de Dechrat Ouled Moussa le point de ralliement pour la distribution des premières armes, fut décidé en dernière minute.

"En réalité, ce ne fut pas Benboulaïd qui avait opté pour Dechrat Ouled Moussa", explique Benchaïba, précisant qu’il y eut d’abord une réunion à Legrine, dans la maison de Abdallah Benmessaouda, entre Chemora et Boulefraïs (Nord-est de Batna), le 20 octobre 1954.

Ali Benchaiba se souvient qu’il fut alors convenu que l’ultime rassemblement des combattants devait avoir lieu dans le domicile d’un militant, sous la houlette de Tahar Nouichi, responsable de la zone de Bouarif. Benboulaid était présent à Legrine, avec Chihani Bachir, Adjel Adjoul, Mostefa Boucetta et d’autres.

Rendez-vous fut d’abord pris dans les environs de Tighaza, du Arch des Ouled Lahdadda, au nord ouest du mont Ichemoul, un lieu sûr, situé en pleine montagne.

Mais le propriétaire des lieux a jugé, avant le départ de Benboulaïd qui devait se rendre à Alger, qu’il ne pouvait pas mettre sa maison à la disposition des moudjahidine, ajoute Benchaiba qui indique en avoir été informé par Tahar Nouichi.

Le point de ralliement connu quelques jours avant l’heure H ...

"C’est alors que nous avons opté pour la maison des Benchaiba, à Dechrat Ouled Moussa, bien que nous eussions encore la latitude de choisir la maison de Baazi Ali Ben Lakhdar qui fut toutefois jugée "trop exigüe et trop exposée", explique le même interlocuteur.

La nouvelle adresse du point de ralliement ne fut communiquée que 4 ou 5 jours avant l’heure H. Ali Benchaiba et les siens, son cousin Belkacem Ben Mohamed Cherif, Benchaiba Ali Ben Boubia et Baazi Ali Ben Lakhdar en avaient informé Adjal Adjoul qui se trouvait alors à T’kout.

Agé aujourd’hui de 92 ans, Benchaiba se souvient que Benboulaïd se montra pleinement satisfait, quoique, dit-il, "s’il avait été là au moment de la prise de cette décision, il n’aurait peut-être pas été d’accord. Si bien qu’avant le jour J et l’heure H, les allées et venues étaient rigoureusement contrôlées par Benboulaïd lui-même, quand bien-même, la maison, située sur un site idéal comportait-elle une vingtaine de pièces secrètes".

Pour sa part, Mohamed Bayouche Ben Amor, se remémorant ces faits vieux de 60 ans, affirme que la rencontre avait eu lieu le 30 octobre 1954, dans la nuit. Il y avait trois groupes, le premier venu de Kimel, le deuxième de Djebel Hara et le troisième du col de Tafrent des Ouled Aicha. "Ce dernier groupe nous a guidés jusqu’au domicile de Baazi Ali Ben Lakhdar où les armes étaient cachées avant d’être transportées jusqu’à Dechrat Ouled Moussa", se souvient-il.

Bientôt minuit, l’heure du grand rendez-vous avec la Révolution

La journée du 31 octobre fut consacrée au nettoyage des armes, cela avait duré toute la journée, jusqu’à l’arrivée de Benboulaïd, accompagné de Adjel Adjoul, Mostefa Boucetta et Azoui Meddour. "Il est bientôt minuit, l’heure du grand rendez-vous avec la glorieuse Révolution !".

Le moudjahid Soualah Mohamed, alias Zeroual, précise que seuls les hefs

de groupe étaient au courant de la date et de l’heure du déclenchement de la guerre de libération. Les hommes de troupe qui ignoraient tout du calendrier, n’en furent informés par Benboulaid lui-même que lors du rassemblement des 13 groupes prêts pour la distribution des armes.

"Je jure devant Dieu que je ne reculerai pas jusqu’à la libération de l’Algérie ou la mort". C’était "le serment que nous avions fait devant Benboulaïd en nous tenant par la main, juste avant de nous diriger, à minuit, vers les objectifs de la première attaque", se souvient Bayouche avant d’ajouter que ce serment était répété comme une litanie, derrière Benboulaïd qui nous dira plus tard que ce rituel a été observé de façon identique par chacun des groupes.

Le chef de l’Aurès voulait concentrer le feu sur les positions ennemies, à Batna en particulier. Il fallait agir en plusieurs points simultanément, affirment tous les témoins rencontrés par l’APS.

Benchaiba précise que sept (7) groupes ont été désignés pour attaquer ces positions. Chaque moudjahid a rejoint son groupe pour se diriger vers l’objectif qui lui a été désigné. Certains se sont déplacés à pied, quelques uns sont arrivés en retard, mais cette nuit a été secouée par les salves de coups de feu annonciatrices de la Révolution. Le combat, parsemé de lourds sacrifices, de sang et de larmes, était engagé il ne s’arrêtera que sept ans et demi plus tard, quand l’Algérie aura arraché son indépendance.
http://www.aps.dz/regions/12953-dechrat ... embre-1954

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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Déclaration du 1er novembre 1954

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Secrétariat général du Front de Libération Nationale

Appel au peuple algérien

PEUPLE ALGÉRIEN, MILITANTS DE LA CAUSE NATIONALE,

A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout particulièrement), notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont poussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. Notre désir aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et autres politicailleurs véreux.

Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le mouvement national a atteint sa phase de réalisation. En effet, le but d’un mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions d’une action libératrice, nous estimons que, sous ses aspects internes, le peuple est uni derrière le mot d’ordre d’indépendance et d’action et, sous les aspects extérieurs, le climat de détente est favorable pour le règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans. Les évènements du Maroc et de Tunisie sont, à ce sujet, significatifs et marquent profondément le processus de la lutte de libération de l’Afrique du Nord. ہ noter dans ce domaine que nous avons depuis fort longtemps été les précurseurs de l’unité dans l’action, malheureusement jamais réalisée entre les trois pays.

Aujourd’hui, les uns et les autres sont engagés résolument dans cette voie, et nous, relégués à l’arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés. C’est ainsi que notre mouvement national, terrassé par des années d’immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l’opinion populaire, dépassé par les évènements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne.

L’HEURE EST GRAVE !

Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorités des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire. Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir. Plaçant l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique.

Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.

Pour préciser, nous retraçons ci-après, les grandes lignes de notre programme politique :

BUT : L’Indépendance nationale par :

La restauration de l’état algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques.
Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.
OBJECTIFS INTÉRIEURS :

Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle.
Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.
OBJECTIFS EXTÉRIEURS :

Internationalisation du problème algérien.
Réalisation de l’Unité nord-africaine dans le cadre naturel arabo-musulman.
Dans le cadre de la charte des Nations unies, affirmation de notre sympathie à l’égard de toutes nations qui appuieraient notre action libératrice.
MOYENS DE LUTTE :

Conformément aux principes révolutionnaires et comptes tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de notre but.

Pour parvenir à ces fins, le Front de libération nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre, et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels. C’est là une tâche écrasante qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies et toutes les ressources nationales. Il est vrai, la lutte sera longue mais l’issue est certaine.

En dernier lieu, afin d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver notre désir de paix, limiter les pertes en vies humains et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes.

La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déni de l’histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.

L’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible.

La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes.

EN CONTREPARTIE :

Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.
Tous les français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs.
Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun.
Algérien ! nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne.

Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie. Le Secrétariat national.
http://www.aps.dz/algerie/13106-d%C3%A9 ... embre-1954
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c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

Message par AAF 2020 »

Il est du village martyr Ighil Imoula : Un moudjahid raconte le 1er novembre 1954

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Ighil Imoula, ce village historique, perché sur les hauteurs de la région des Ouadhias, plus précisément dans la commune de Tizi N’Tleta, se souvient comme toujours du 1er Novembre 1954 et des préparatifs qui ont précédé le déclenchement de la lutte armée.
La mémoire est vivace et les vieux se souviennent dans ce village, où nous avons effectué une viré, avant-hier. M. Benchaba Mohand Akli, ce Moudjahid de la première heure, malgré son âge très avancé, nous accueillera dans sa maison pour nous raconter tous les événements qui se sont déroulés et surtout des préparatifs entrepris avant le déclenchement de la guerre de libération. «La guerre n’a pas eu lieu fortuitement, un long travail de fond avait été mené», avança M. Benchaba qui ajoute : «Tout le travail a été effectué au préalable, soit quelques mois après les scissions qu’il y avait entre les Messalistes et les autres militants du FLN qui voulaient passer à la lutte armée». Par ailleurs, notre interlocuteur indique que vers le mois de juin, Krim Belkacem avait déclaré, lors d’une réunion de la section locale à laquelle il avait participé, qu’«il faut préparer la guerre !». «Et c’est ce que nous avons entrepris vers le mois de juillet 1954», dira-t-il. Le 27 Octobre, soit trois jours avant le déclenchement de la guerre, Mohand Akli rapporte qu’Ali Zamoum lui a demandé de se rendre dans une maison du village. «C’est là où j’ai trouvé le journaliste, Laichaoui Mohamed, amené par Ali Zammoum depuis Tizi-Ouzou, qui était chargé de la frappe et du tirage du document de la proclamation du 1er Novembre 1954 avec la ronéo que Mohamed Saad et Ben Ramdani Mohamed avaient récupérée à Tassoukit, dans le village limitrophe d’Ait Abdelmoumène chez M. Taleb Moh N’Amar», ajoutera-t-il. Cette nuit-là, précisera-t-il, «Ali Zammoum me demanda de rester avec lui (Laichaoui) et de travailler jusqu’à l’impression de tout le papier (ronéotypé). C’est cette nuit là que je me suis rendu compte que la guerre dont on a tant parlé est arrivée». Ce Moudjahid de la première heure révèle que l’impression s’est achevée vers 3 heures du matin et Ali Zamoum lui confiera une autre mission. Il s’agit, selon lui, de transporter une valise remplie de textes (proclamation) à Alger, plus précisément à Belcourt. Il a dû démarrer vers 13h le lendemain (28 octobre) dans un bus assurant la liaison entre Ouadhias et Alger. «Je suis arrivé tard dans la nuit à Belcourt, où j’ai trouvé la personne qui m’attendait dans une cafétéria et ensuite j’ai loué une chambre dans un hôtel pour regagner le village le lendemain, soit le 29 octobre 1954. Le 30 Octobre, Mohamedi Saïd, me demanda de préparer les vêtements, les repas froids pour faire un entraînement dans la montagne», poursuivra notre interlocuteur. Les vêtements, révèle M. Benchaba, «nous les avions cachés dans la mosquée dite Voudjafrene, près de Taghzathmane et un rendez-vous a été donné à Azaghar, un endroit situé au chef-lieu actuel de Tizi N’Tleta. En début de soirée du 31 octobre, en compagnie de 18 militants de la section FLN ainsi que des deux cousins Takilt d’Ait Bouaddou et de deux autres d’Agouni Gueghrane, nous nous sommes convergés vers le lieu de rendez-vous». Pour les deux cousins Takilt, poursuivra-t-il, «Ali Zammoum les a chargés d’une mission à Ait Bouaddou alors que nous, au nombre de 18 éléments, Ali Zammoum nous a scindés en 3 groupes : le premier aura à couper le réseau téléphonique des Ouadhias, l’autre à faire de même pour la région de Boghni et le dernier aura la charge de brûler les archives de la poste de Tizi N’Tleta». Par ailleurs, notre interlocuteur souligne : «A l’arrivée à la poste, un veilleur de nuit avait essayé de tirer avec son pistolet sur le groupe, alors qu’Ali lui demanda de laisser ses mains en l’air, en vain. Le veilleur a insisté et voulait tirer sur les moudjahidine. Ali Zammoum alors tira ses premières balles sur le veilleur. Il était minuit et nous avons brûlé toutes les pièces administratives». Après avoir accompli cette mission cette nuit-là, dira-t-il, «nous avons pris la destination de Taghzathmane où nous avons récupéré nos vêtements et couvertures avant de rejoindre le maquis de Nador, dans le village d’Ait Abdelmoumène». Et pour conclure, Benchaba Mohand Akli avouera que le village a subi des représailles et des sacrifices atroces y ont été perpétrés pour que ce pays soit libre aujourd’hui. Ce village qui compte une centaine de martyrs mérite au moins une reconnaissance après 60 ans… du déclenchement de la guerre de libération.

Célébration et recueillement au menu, aujourd’hui
Dans le cadre de la célébration du 1er Novembre, un riche programme d’activités a été concocté ici et là dans la wilaya de Tizi-Ouzou. À Ighil Imoula, comme à l’accoutumée, des activités culturelles et sportives sont au programme depuis hier. Une exposition permanente à la Maison de jeunes du village, un recueillement sur les tombes des martyrs tombés aux champs d’honneur dans plusieurs endroits, des pièces théâtrales et des fresques réalisées au village par des étudiants des beaux arts d’Azazga sont au menu de ce programme. La journée d’aujourd’hui sera consacrée au dépôt d’une gerbe de fleurs au carré des martyrs du chef-lieu communal de Tizi N’Tleta et une autre au centre du village historique avec la présence du wali de Tizi-Ouzou et des autorités locales. Le programme se terminera par un gala artistique. Au village d’Ait Abdelmoumène, les jeunes de l’association «Assirem» ont prévu des activités culturelles au foyer de jeunes de Tadert Oufella, comprenant une pièce théâtrale, des chants patriotiques, une exposition et un gala artistique dans la soirée. Au village Cheurfa, un cross pour jeunes et adultes a été prévu dans la matinée en sus d’une exposition photos et articles de presse relatant la guerre de libération à la Maison de jeunes du village et d’une projection d’un film de guerre… Le wali se rendra également à Ouadhias pour la pose de la première pierre du nouvel hôpital de 60 lits.
http://www.depechedekabylie.com/eveneme ... -1954.html

AAF 2020
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Re: 1er Novembre 1954: déclenchement de la guerre de libérat

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Document inédit du procès de l’Organisation spéciale à Annaba en juin 1951 : Comment l’OS préparait le 1er Novembre 1954

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C’est un document d’une inestimable valeur historique qu’El Watan vient d’obtenir pour son supplément spécial 1er Novembre, 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Ce sont les minutes du procès de l’Organisation Secrète (OS) dont l’audience s’est déroulée du 11 au 30 juin 1951 au tribunal correctionnel de Bône (Annaba).
Ce qui est connu sous l’intitulé «Affaire Benzaïm et 134 autres», - «poursuivis pour avoir depuis un temps, dans le département de Constantine, entrepris par quelque moyen que ce soit de porter atteinte à l’intégrité du territoire français ou de soustraire à l’autorité de la France une partie des territoires sur lesquels cette autorité s’exerce», reproduit une tranche importante de notre histoire, celle du 1er Novembre 1954, le grand coup de baroud qui a arraché l’Algérie aux mains du colonialisme.
Le procès reproduit dans le document, dont nous avons obtenu une copie, série certes une somme de faits et d’informations (pour la justice coloniale ce sont autant de charges contre les prévenus) sur la préparation du déclenchement de la Révolution, mais rafraîchit également la mémoire pour les amnésiques : l’indépendance a été gagnée par des hommes engagés, décidés et prêts à se sacrifier pour que les Algériens vivent libres.
Mohamed Bezaïm et les 134 autres «prévenus» étaient donc poursuivis aussi par l’administration coloniale «pour détention sans autorisation d’armes et minutions de guerre et d’explosifs dans les mêmes circonstances de temps et de lieu». «Les minutes du procès», un précieux document historique, feront ainsi ressortir des noms de ceux qui allaient conduire la Révolution algérienne.
Le 11 juin 1951, l’audience commença au tribunal correctionnel de Annaba. Les juges coloniaux examinaient d’une part l’organisation secrète dite «OS», notamment le cas des prévenu «Belhadj, Ben M’hidi, Didouche, Boudiaf, les autres chefs n’ayant pu être identifiés, d’autre part l’activité déployée par tous les autres au sein des différentes sections».
Sur l’OS et ses responsables, le compte rendu donne aux historiens un véritable matériau pour reconstituer l’histoire du 1er Novembre et révèle aux Algériens que celui-ci n’est pas tombé du ciel, mais était le fruit d’énormes sacrifices consentis par des hommes prêts à mourir pour l’indépendance du pays.
Pour reproduire le langage du document en notre possession : «Il ressort des éléments de la cause qu’après la naissance du parti politique dit MTLD (Ndlr : Manifeste pour le triomphe des libertés démocratiques, créé après la dissolution du Parti du peuple algérien), un des chefs du mouvement, un certain Madjid non identifié (Hocine Aït Ahmed) imagina de créer une formation paramilitaire appelée d’abord Groupe de Choc, puis OS dont le but était de parvenir à la libération de l’Algérie par la force ou la violence».
«L’action politique menée jusqu’alors s’étant révélée inefficace, ces groupes paramilitaires bien entraînés», ajoute la même source, projetaient «en outre de constituer le cadre d’une armée de libération qui, en cas de conflit intérieur ou extérieur, s’appuierait sur la masse de la population musulmane». On y lit aussi que «cette organisation paramilitaire fortement hiérarchisée et disciplinée s’étendit d’abord à l’Algérois, puis à l’Oranie et au Constantinois». «Elle se subdivisa en zones, régions, sections, groupes, demi-groupes et enfin, élément de base, l’organisation était secrète avec cloisonnement dans le sens vertical ; les membres de base ne connaissant que leur chef de demi-groupe et de groupe et ainsi de suite».
Quand l’insurrection se mettait en place
«Les minutes de l’affaire Benzaïm» soulignait : «L’organisme central envoyait périodiquement aux responsables locaux des contrôleurs qui furent successivement dans le département de Constantine : Boudiaf Mohamed dit Tayeb, Ben M’hidi Larbi dit Lakhdar, Brahim et Lakhdar non identifiés, et enfin Didouche Mourad dit Abdelkader». «Le prévenu Belhadj Djilali, instructeur national sous les ordres de Madjid (le nom de guerre de Hocine Aït Ahmed) qui a dirigé des pelotons d’instruction militaire en présence de celui-ci et de chefs départementaux, effectuait des inspections dans les trois départements des sorties en campagne, notamment à Chenoua, sortie à laquelle participait entre autres Mohamed Benzaïm, chef de la région de Bône».
Belhadj affirmait à cette époque déjà, trois ans avant le déclenchement de la lutte de Libération nationale, dans ses aveux consignés dans le document que «le but final poursuivi était l’insurrection en vue de l’indépendance». En ce qui concerne Larbi Ben M’hidi, dit Lakhdar, et Mohamed Boudiaf, dit Tayeb, il apparaît dans les documents saisis par les autorités coloniales, et «les aveux des personnes arrêtées», qu’ils étaient tour à tour contrôleurs du département de Constantine, que le rôle de Boudiaf a été précisé. «Il a chargé Benzaïm de recueillir à des fins très spéciales des renseignements sur le personnel militaire et policier et sur des notabilités européennes et musulmanes».
Pour ce qui est de Didouche Mourad, «il était envoyé périodiquement en mission dans le département de Constantine pour contrôler les sections locales, sanctionner les manquements à la discipline et surtout recevoir, masqué d’une cagoule, le serment de fidélité des éléments et des chefs». Didouche Mourad, selon le compte rendu de l’audience, a procédé à des distributions d’armes, en particulier une mitraillette à Benzaïm et plus de 10 mousquetons et 800 cartouches de guerre à Benzaïm et Boukerma de Philippeville (actuelle Skikda).
Le but de l’organisation, mentionne-t-on, est la «création d’une organisation prémilitaire pour un prochain soulèvement», «parfaire l’instruction militaire pour l’employer contre le Français le jour de la révolte», «le jour de la révolte attaquer les forces militaires et les services de police. N’abattre les civils qu’en cas d’opposition armée, préparer le soulèvement pour la libération de l’Algérie, s’entraîner pour combattre les Français par les armes et les chasser». Se basant sur les déclarations des membres de l’OS, l’administration coloniale a conclu : «Il n’y a pas d’équivoque sur les buts poursuivis». Ce qui explique, selon elle, «le caractère secret et fortement hiérarchisé de l’organisation».
L’objectif était donc d’ores et déjà clair : l’indépendance de l’Algérie. Les Didouche, Ben M’hidi, Boudiaf et les autres membres et partisans de la lutte armée mettaient, en effet, en place les conditions de l’insurrection. Lors de l’audience de juin 1951 à Annaba, la justice coloniale a annoncé d’ailleurs «la découverte d’une grande quantité de documents, d’armes, de munitions et d’outils, documents sur l’art de camoufler, de la guérilla, de se déplacer, d’utiliser le terrain, sur les tirs, listes de notabilités européennes et musulmanes à neutraliser en cas d’événements graves, document sur le service secret SSA de la libération algérienne».
Didouche, Boudiaf, Ben M’hidi, Badji Mokhtar et les autres
Dans les «minutes du procès» de l’Organisation secrète, dans ce qui est appelé à l’époque le département de Constantine, on retrouvera aussi le nom de Badji Mokhatar, chef de la section de Souk Ahras, de Zighoud Youcef, chef de la section de Gondé Smendou, Bentobal, chef de la section de Mila. Le procès s’est terminé par la condamnation de ceux qui allaient devenir les chefs de la Révolution.
Selon le document en notre possession, Bakkouche Abdelbaki, Ben Mohamed, Benmostefa Ben Ali, Guerras Abderrahmane, dit Mokhtar, Zighout Youcef, Ben Saïd, Didouche Mourad, dit Abdelkader, Boudiaf Mohamed, dit Tayeb, Ben M’hidi Larbi, dit Lakhdar, Habachi Abdeslam, dit Kebache, Boudjaja Ali Ben Belgacem, Graïcha Cherif Ben Leulmi, Rikouah Brahim Ben Mekki, Chougui Youcef Ben Brahim, Gueribi Larbi Ben Ahmed, Gueribi Ali, Hamoudi Larbi, Bitat Rabah Ben Mostapha dit Si Salah, et Bentebal Slimane, ont été «tous déclarés coupables d’atteinte à la sûreté de l’Etat». Ils ont écopé de deux ans de prison et transférés à la prison de Barberousse (actuel Serkadji) à Alger. Ce sont eux qui déclencheront le 1er Novembre 1954. La plupart meurent au combat, mais après 52 ans d’indépendance, «heureux les martyrs qui n’ont rien vu».
http://www.elwatan.com/actualite/commen ... 35_109.php
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