l'Emir Abdelkader

De l'époque numide aux temps modernes.
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l'adjudant/chef
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l'Emir Abdelkader

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l’Émir Abdelkader

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c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

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hellwarior
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par hellwarior »

Fondateur de l'Algérie moderne :algerie01:


ville au USA au nom de l'emir abdelkader

cesam
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Re: l'Emir Abdelkader

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Il fera partie des 250 pièces présentées au musée de l'armée

Le sabre de l’émir Abdelkader sera exposé à Paris

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RadarSamedi, 14 Avril 2012 10:00

Le Musée de l’armée française présentera du 16 mai au 29 juillet, à Paris, une exposition intitulée “Algérie 1830-1962” retraçant 132 ans de présence militaire française dans ce pays, à l’occasion du 50e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie.

Au-delà du conflit lui-même, l’exposition riche de quelque 250 pièces — peintures, uniformes, armes, photos, films, affiches, coupures de presse... — couvrira toute la période de la colonisation à l’indépendance. Parmi les pièces majeures, le sabre d’Abdelkader, remis au duc d’Aumale lors de sa reddition et la fameuse casquette du maréchal Bugeaud seront présentés au public. Des dessins de Jacques Ferrandez, l’auteur de la série des Carnets d’Orient (Casterman) sur les Français d’Algérie, accompagneront les visiteurs.

Abordés sous l’angle militaire, les évènements “seront systématiquement replacés dans leur contexte politique, économique, social, international”, souligne le musée. Pour retracer cette période sensible, l’établissement s'est adjoint la collaboration d'historiens spécialistes des différentes périodes.
http://www.liberte-algerie.com/radar/le ... mee-176049

AAF 2020
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Re: l'Emir Abdelkader

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Symposium international sur l’Emir Abdelkader en Turquie
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ALGER - Un symposium international sur l’Emir Abdelkader se tiendra du 11 au 13 mai dans la ville turque de Bursa (Anatolie-nord-ouest) où l’Emir a vécu pendant trois années après son exil d’Algérie, a-t-on appris mardi auprès du président du conseil scientifique de la Fondation "L’Emir-Abdelkader", Zaïm Khenchelaoui.

L’Algérie sera représentée à ce symposium de trois jours par Mohamed Boutaleb, président de la Fondation "L’Emir-Abdelkader" et du cheikh Khaled Bentounès, guide actuel de la confrérie alawite qui fera une communication sur le thème "L’Emir Abdelkader et l’éveil de la conscience" et présentera au public turc son exposition itinérante "L’Emir Abdelkader : un homme, un destin, un message".

Un panel de chercheurs de plusieurs pays prendront part à cette rencontre organisée par l’université Uludag de Bursa et consacrée à la vie, à la pensée et l’oeuvre de l’Emir Abdelkader, a indiqué Khenchelaoui, également anthropologue des religions et spécialiste du soufisme.

Les participants aborderont les différentes facettes de la vie de l’Emir, le penseur, le philosophe, le soufi, le guerrier, le sage, etc. Parmi les thèmes retenus figurent "La place du soufisme dans la pensée de l’Islam", "L’époque et la vie de l’Emir Abdelkader", "Le soufisme et les soufis à l’époque de l’Emir Abdelkader à Bursa", "La vie, la personnalité et les oeuvres de l’Emir Abdelkader", "L’Emir Abdelkader d’après les archives Ottomanesö, "Le rapport de l’Emir Abdelkader à la Philosophie" et "L’exégèse du Coran chez l’Emir Abdelkader".

L’Emir Abdelkader est né à la Guetna près de Mascara (ouest algérien) en 1808 et élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par son père, Sidi Mahieddine, où il reçoit une éducation solide qu’il complète auprès de maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l’histoire, la philosophie et consacra toute sa vie à l’étude et au développement de sa culture.

Après la prise d’Alger en 1830, Sidi Mahieddine et le jeune Abdelkader s’engagent dans la résistance populaire. En 1832, il est investi en qualité d’Emir par une grande assemblée de tribus de l’ouest algérien, près de Mascara pour conduire la résistance contre l’occupation française.

Après un long et âpre combat contre l’occupant, l’Emir Abdelkader est fait prisonnier et conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise (France), successivement jusqu’à octobre 1852. Après son exil forcé en France, il s’embarque pour la Turquie et s’installe à Brousse, avant de se fixer définitivement dans Damas (Syrie) où il s’éteint le 26 mai 1883, pour être enterré dans le mausolée du grand maître soufi, l’andalou Ibn Arabi, avant son rapatriement au carré des martyrs du cimetière d’El-Alia en 1965.

Son combat contre l’occupant français, sa pratique religieuse, sa tolérance et son humanisme ont valu à l’Emir Abdelkader la plus grande estime de ses contemporains, parmi lesquels des chefs religieux et des monarques européens.
http://www.aps.dz/Symposium-internation ... -Emir.html

AAF 2020
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Re: l'Emir Abdelkader

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Sur les traces de l’Émir Abdelkader à Amboise
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http://bel-abbes.info/?p=12828

AAF 2020
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Re: l'Emir Abdelkader

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La célèbre bataille d’El Mactaa dans la région d’Oran
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Il y a 177 ans que la célèbre bataille d’El Mactaa a eu lieu. C’était en 1835 dans la région éponyme : El Mactaa, dans la commune de Mers El Hadjadj ex « port aux poules » située à 55 km à l’Est d’Oran.C’est l’Emir Abdelkader qui a conduit ce haut fait de la résistance contre l’armée coloniale, le 28 juin 1835, dans la région d’El Mactaa, à l’embouchure de l’oued qui a donné son nom à cette bataille, intervenue dans les limites administratives actuelles des wilayas de Mostaganem et d’Oran.

Présentée par les historiens comme la plus importante des 116 batailles menées par l’Emir Abdelkader contre l’armée française, de 1830 à 1847, la bataille d’El Mactaa avait occasionné de lourdes pertes dans les rangs de l’envahisseur français qui compta plus de 1 000 soldats tués et 1 500 autres blessés.
http://bel-abbes.info/?p=11056

AAF 2020
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Re: l'Emir Abdelkader

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Que s’est-il passé le 21 décembre 1847 ?
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Une question qui taraude les esprits de nombreux historiens et hommes de culture qui s’intéressent à l’Emir Abdelkader. Un évènement qui n’a pas à ce jour dévoilé les éléments qui ont poussé le rapprochement de l’Emir au général Lamoricière, ou le contraire, c’est à dire le travail de proximité(peut- être) entamé par les français depuis l’année 1846 au niveau des tribus et hommes de confiance de l’Emir pour l’amener à déposer les armes. A la lecture de beaucoup d’ouvrages sur l’épopée de l’Emir Abdelkader, particulièrement les deux auteurs qui font l’unanimité auprès de nos historiens à savoir, Alexandre BELLEMARE et Charles Henry Churchill , on remarque une similitude dans la narration des évènements, notamment le récit sur les derniers jours de l’Emir à la frontière Algéro-Marocaine. Des faits importants qui ne passent pas inaperçus, entres autres le « ralliement des deux frères de l’Emir » au général Lamoricière, et la décision prise par l’Emir, de déposer sa Deïra au-delà de la frontière, en Algérie colonisée afin de lui permettre d’être sous la protection de l’armée française.

Deux évènements ont affecté El Hadj Abdelkader depuis son arrivé au royaume du Maroc :
http://bel-abbes.info/?p=11733
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tchpako
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Re: l'Emir Abdelkader

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Abdelkader à Amboise
Actualité du dialogue initié par l’Emir avec les chrétiens

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Par Martine le Coz
Publié le 01 juin 2012
Ancienne résidence de l'Emir
Napoléon III recevant l'émir Abdelkader et ses enfants au château d'Amboise

Présence de l’Emir à Amboise

A Amboise, l’aura de l’Emir Abdelkader est grande. Elle l’était en 1848, à son arrivée, et plus encore après son départ. Mais il est manifeste que sa présence est étonnement forte aujourd’hui, toujours, nous avons pu le constater depuis la création du jardin d’Orient, l’ensemble des vint-cinq tombes musulmanes réalisées par Rachid Koraichi dans l’enceinte du château d’Amboise en 2005 – le directeur du château, Jean-Louis Sureau, pourra vous en parler. Nous avons fêté en Touraine le bicentenaire de sa naissance avec M. Bouderbala, également présent aujourd’hui, et l’association France-Algérie centre. Des livres ont été écrits pour transmettre son histoire et son exemple. La leçon de l’épisode d’Amboise est celle du respect des spécificités, algérienne, française, musulmane, chrétienne, qui permet et préserve le sens des engagements communs.

Son caractère est exemplaire

D’une manière superficielle, tout le monde s’accorde pour dire de l’Emir qu’il est un « grand personnage ». En anglais le mot character désigne le personnage d’une pièce de théâtre, nous ne sommes pas loin du masque. Mais, puisque nous avons en commun l’héritage grec, nous pouvons revenir à l’étymologie du mot caractère : le signe gravé, l’empreinte, parce que c’est approprié dans le cas de l’Emir. Un personnage peut séduire une population, mais c’est un caractère qui imprime et retient le respect, y compris celui de ses ennemis. Un caractère ne louvoie pas, et il ne séduit pas. Il résiste. La résistance est le fondement de la personnalité d’Abdelkader.

Abdelkader est un résistant

Son investiture, la Moubaya’a, le 22 novembre 1832, par les tribus de l’ouest et du centre et la délégation d’Annaba, et l’acte d’allégeance du 4 février 1833 ont eu lieu parce que l’Emir s’était montré digne, dès sa jeunesse, de conduire la résistance populaire contre l’agresseur français. C’est sa résistance qui intime à ses proches comme à ses ennemis le respect : il y a en lui quelque chose de profond qui refuse de se mêler, de se confondre, de se dissoudre, et qui impose dansn une relation que l’on voudrait établir avec lui un certain délai. Si la notion de « pudeur » évoque les liens qui unissent Dieu à Ses créatures, nous pouvons penser que, par là-même, la pudeur est la condition de la Présence.

L’intégrité est garante de l’amitié authentique

A Amboise, l’Emir et le curé de la ville, l’abbé Rabion, sont devenus amis. Cela n’est pas venu tout seul, par sympathie entre hommes de foi, ou par empathie de prêtre envers l’Emir injustement détenu en prison, comme si l’abbé Rabion avait pu naturellement éprouver la même révolte ou le même chagrin qu’Abdelkader s’il s’était trouvé à sa place. Non. Pas du tout, et même au contraire. L’Emir et l’abbé ont pu se rapprocher, non parce qu’ils se ressemblaient, mais parce que, au contraire, ils avaient compris que leurs différences étaient à prendre en considération. Leur amitié à été validée à la mesure du respect porté à l’intégrité de l’autre. L’intégrité est garante du dialogue véritable. Cela a pris du temps au prêtre Rabion pour connaître l’Emir. Mais, que veut dire dans le cas de l’abbé, ou pour moi aujourd’hui, « connaître l’Emir » ? Cela signifie que l’on s’en est approché assez pour se heurter au noyau infrangible de son caractère. Le noyau de la personnalité de l’Emir est dans sa foi de musulman, la palpitation de l’Un. Voilà, l’élément premier, d’une force incommensurable. Qui ne subira pas d’aliénation. Qui s’ouvre par dedans et par le centre, jamais sous l’effet d’une pression extérieure.

L’Emir Abdelkader et l’abbé nous ont montré qu’il ne s’agit pas d’emporter la conviction de l’autre, voire de lui extorquer sa conversion, mais de saluer, au centre et au plus profond, la présence divine vivante qui l’anime différemment. Le retentissement de la rencontre, alors, ce qui en résulte, n’est pas un fruit frelaté.

La nécessité aujourd’hui d’un dialogue interreligieux authentique

L’abbé Rabion a compris, peu à peu, que le chrétien ne déteindrait pas sur le musulman. Et je dois essayer d’apprendre, en réfléchissant à leur amitié, à chasser les leurres qui fleurissent dans les philanthropies de surface (celle qui, par exemple, faisaient horreur à Aimé Césaire – cf. La tragédie du roi Christophe, à propos de l’égalité des Blancs et des Noirs), à me garder des séductions faciles dans le rapport entre l’Orient et l’Occident. « La complaisance est la perversion et le contraire de la fraternité », rappelle, Jean Mouttapa (Religions en Dialogue, Albin Michel 2002). La fraternité est donc une voie étroite et difficile, faite peut-être autant de retenue que d’effusion. Un sentiment libéré du besoin-reflexe d’emprise qui traduirait encore un fond de peur. Or, l’exemple de l’Emir tend à réveiller en nous une première respiration qui nous relie à la confiance première. Et nous sommes nombreux à la reconnaître dans le souffle unique qui parcourt le Vivant, « dans l’apparent et dans l’implicite », jusque dans les perspectives infinies du cosmos.

Le séjour forcé de l’Emir et des siens à Amboise a été jalonné de ces difficultés qui font encore parfois la une de nos journaux français : la France vit maintenant avec ses Français musulmans, ce que la ville d’Amboise a vécu à une petite échelle dans les années 1850 : le voile a surpris, dans un milieu où les femmes ne se voilaient pas, et la question s’est posée de savoir qui aurait le droit de leur apporter les soins médicaux, etc. À Paris, à cette époque, on débattait déjà de l’opportunité de construire une mosquée. Voilà pourquoi l’épisode d’Amboise, dans la vie de l’Emir, a pour nous en France une valeur d’exemple. Non pas que les réponses aient été fournies alors une fois pour toutes (les circonstances sont chaque fois particulières), mais par le respect qui a enveloppé chacune des questions épineuses qui se posaient dans le cadre d’une coexistence, et par l’amitié heureuse qui en a résulté.

Dans le passé la France a failli gravement envers l’Emir et envers l’Algérie. Elle ne se sonde pas suffisamment pour savoir ce qu’il en est de son noyau de bonté, elle qui parle trop vite d’humanité, mais elle a aimé l’Emir. Un peu tard, et d’une manière qui n’était pas assez juste, mais véritable à sa façon, et elle l’aime encore. Il est beau de nous approcher d’Abdelkader qui porte en lui la réalité vivante de tout homme. Nous en témoignons ensemble aujourd’hui: son exemple est fertile.

Martine le Coz
Ecrivain, artiste
http://www.memoria.dz/jui-2012/figures- ... er-amboise
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tchpako
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Re: l'Emir Abdelkader

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L’Emir Abdelkader face aux catégories de la modernité
Eloge de la créativité

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Par Mohamed Bahloul
Publié le 01 juin 2012
Emir Abdelkader

On doit continuer à approfondir le travail commencé il y a une vingtaine d’années sur la relecture, voire la refondation de la grille de lecture du parcours de l’Emir Abdelkader et plus globalement de l’histoire nationale, dans sa tranche liée à la résistance et à la formation de l’Etat national. Je suis heureux que les travaux que nous pratiquons ces dernières années et les conférences auxquelles nous assistons ont pratiquement achevé la première partie du travail : sortir l’Emir Abdelkader de l’approche de l’enclos dans lequel il a été mis aux premières années de l’indépendance, et même plus tard, pour nous faire découvrir à la fois l’homme d’Etat et, le plus important, le penseur. C'est-à-dire, le porteur de genèse, et le sortir peut-être d’une histoire faite de sacrifices, une histoire qui a le culte de la mort, une histoire physique pour une histoire qui produit le sens, une histoire moins émotive, une histoire fondée sur la rationalité et une histoire où le passé n’est pas à effacer, ni à dépasser.
Le passé qui fabrique le futur

Cette histoire qui ne semble pas être au rendez-vous, à travers les travaux que nous voyons, depuis que nous avons fondé la Fondation Emir-Abdelkader. C’était le sens même du projet de la fondation. Fonder un espace de réflexion, de pensée sur l’Emir Abdelkader comme repère fondamental de l’histoire nationale, de l’histoire de l’Algérie, est le but. Nous savons bien qu’il y a un besoin énorme aujourd’hui de retrouver un effet de chantier qui nous permet de redécouvrir nos socles de valeurs et de construire, parce qu’il n’y a pas de constructions, ni de l’Etat, ni de l’économie, ni de la société, sous un socle de valeurs, sous une éthique. Le dernier livre d’Alain Peyrefitte sur La société de confiance est un livre fondamental dont on parlera longtemps comme on a parlé de son premier livre, Lorsque la Chine s’éveillera…le monde tremblera. Il nous montre comment les grandes réalisations se sont appuyées sur des leviers éthiques d’abord, sur des socles de valeurs. Je pense que l’Emir Abdelkader, si n ouvre ce chantier, est un puits inépuisable, un puits d’idées, un puits de valeurs, qui nous permettra certainement de mieux approcher notre devenir. J’ai intitulé ma conférence : «L’Emir Abdelkader face aux catégories de la modernité occidentale». Les rapports avec l’Occident ont toujours été une question fondamentale qui a toujours interpellé les élites actuelles autant que les élites traditionnelles du XIXe siècle. C’est une question récurrente, l’Emir Abdelkader est, à mon sens, un modèle. C’est un morceau vivant d’anthologie de rapport à l’Occident. Un rapport qui ne s’est pas fait sur la séduction, mais sur un rapport fait de rationalité, de réflexion. Un rapport fait d’observation, d’entrain et d’appropriation critique de ce que l’autre peut permettre comme progrès et comme développement.

La modernité occidentale, ce sont d’abord des catégories liées à l’éthique, c'est-à-dire leur socle de valeurs, des catégories liées aux politiques liées aux sciences et à la technique et des catégories de l’esthétique. L’Emir Abdelkader va certainement être interpellé par ces catégories. C’est peut-être le seul leader dans la galerie des grands leaders qui ont eu à interpeller et à affronter l’Occident.

Le rapport à l’Occident a été violent, brutal, dans un choc. L’Emir Abdelkader n’est pas Kheireddine. L’Emir n’est pas Al-Afghani, il n’est pas Mohamed Abdou, n’est pas Mohamed. Ali où le rapport à l’Occident est plus ou moins pacifique, fait d’interrogations. L’Emir Abdelkader va rencontrer l’Occident dans le choc de la guerre, dans la logique de la guerre, des pillages, de la répression, des massacres, c'est-à-dire dans une logique de guerre totale, sans concession, qui a fait qu’à un moment donné l’Emir s’était interrogé si les Français avaient une religion si ce n’était pas des païens. C’est une interrogation fondamentale par rapport à ces premiers chocs, ces premiers rapports avec l’Occident.

Mais l’Emir Abdelkader va s’interroger d’abord dans la puissance et la richesse que permet l’Occident lui-même. Cette puissance qui a une filiation, un fondement et qui se développe à partir d’un socle de valeurs de l’Occident, fondé sur l’humanisme. L’humanisme est un concept polyphonique et ambigu, c’est à la fois la centralité de l’homme ou les valeurs de l’homme, à l’exclusion de toutes valeurs, y compris celles de Dieu. C’est la célébration de l’absolutisme de l’homme sur ce rapport à la nature, c’est une conception. On peut dire que c’est le courant de l’humanisme athée, tel qu’on a vu avec l’apolitisme.

Il y a aussi un autre courant qui associe ou qui concilie un humanisme où Dieu existe et les fondateurs de l’action humaine. On peut retrouver aussi dans la conception de l’humanisme laïc qui s’est développée dans le courant du XVIIIe siècle. Ni Voltaire ni Descartes n’étaient pas dans le courant de l’humanisme athée, mais dans l’humanisme laïc. Ils avaient développé une conception ouverte sur la religion et la tolérance que permet la religion. C’est à partir d’une réflexion et d’une fondation autour de son rapport à l’Occident, que l’Emir Abdelkader va se poser un bon nombre de questions.

Déjà à Paris, et même avant, et après Damas, où on voit un Emir Abdelkader s’interrogeant sur les campagnes contre l’islam et une islamophobie avant l’heure. Il dit, par exemple, dans un de ses textes : on voit des personnes s’imaginer que les principes de l’islam sont : la durée, la rigueur, l’extravagance et la violence. C’est l’occasion de rejeter ces mots. La patience est une belle chose et c’est au mieux qu’il faut chercher refuge. L’Emir Abdelkader va s’affronter à l’exclusivisme, à l’absolutisme de l’humanisme occidental, puisqu’il s’est posé comme étant un humanisme fondateur des droits de l’homme, fondateur de la liberté, des circulations des idées et de la pensée.

L’Emir Abdelkader est le fondateur du concept des droits humains. Souvent on présente l’Emir Abdelkader comme étant le fondateur d’une approche des droits de l’homme ou d’un certain humanisme sans filiation intellectuelle et morale, c'est-à-dire comme si l’Emir Abdelkader était déjà incarné, une génération spontanée. Non ! L’Emir Abdelkader, on ne le soulignera jamais assez, tire son socle de valeurs, son éthique, son humanisme à partir de l’humanisme de l’islam où la centralité de l’homme est signifiée dans le paradigme coranique, dans le principe caractérisant l’homme comme successeur d’Allah sur terre, principe d’honneur lié à cette mission et principe de préférence le distinguant de l’ensemble de la création. Et cette centralité de l’homme qu’on voit dans l’humanise occidental prend toute son ampleur, prend toute sa dimension dans l’humanisme musulman. La centralité de l’homme doué de rationalité et auquel Dieu a offert l’ensemble des biens pour qu’il développe avec rationalité sa gestion. L’Emir Abdelkader développe sa filiation intellectuelle et morale à partir d’un islam ouvert qui a été producteur de droits avant l’heure.

Je ne voudrais pas m’étaler longuement sur un texte qui me semble peu étudié, peu fouillé, c’est le texte de khotbate el wada’â (le pèlerinage de l’adieu) sur sept points qui fondent un office des limites, avec une production des droits de l’homme tout à fait fondamentale, avec les deux sacralités de la modernité qui sont célébrées depuis le XVIIIe siècle, le droit à la vie et le droit à la propriété : «Allah a rendu sacrés, pour vous, vos personnes et vos biens jusqu’au jour où vous viendrez en Sa présence, comme est sacré ce mois-ci, ce sol-ci, ce jour-ci.»

Pour moi, c’est une pierre angulaire du principe de fabrication des droits et des circulations des droits dans l’islam et dans la civilisation arabe musulmane. Khotbate el wada’â institue un office de limite autour de la sacralité, de droit à la vie et de droit à la propriété, et on ne le répétera jamais assez que ce sont deux fondements qui ont fait à la fois le politique et le mode économique depuis le XVIIIe siècle dans l’Occident moderne. Toujours dans khotbate el wada’a, le deuxième principe fondateur, c’est la fin de la djahiliya. Souvent, elle a été traduite comme étant l’ignorance. Je pense que c’est une traduction qui n’est pas appropriée, c’est l’expression dans khotbate el wada’â. Par la violence, par le sang et dans le sang au passage à l’état de culture, à la raison, à l’institution, au droit et à la fabrication du droit, c’est un point qui me semble aussi le deuxième fondement de l’humanisme musulman sur lequel l’Emir Abdelkader va s’appuyer dans la formation de son Etat, mais aussi dans sa pratique et de son rapport à l’autre. Dans ce texte de khotbate el wada’a, comme je l’ai dit, il a été peu fouillé et peu étudié.

On peut aussi trouver l’un des mots d’ordre des idées les plus visitées aujourd’hui, dans des visions utilitaristes et pas sans arrière-pensée, c’est le droit des femmes : «Craignez Allah en ce qui concerne les femmes et recommandez vous pour elles tous le bien.» C’est toute une problématique, tout un projet sur les droits des femmes que l’on peut trouver facilement dans khotbate el wada’a, qui me semble être un texte peu étudié et peu développé, et surtout peu diffusé.

Le quatrième point qui me semble important aussi dans khotbate el wada’a : tout l’humanisme est fondé sur deux poumons. Le premier poumon, c’est la capacité de la société à fabriquer le droit, c'est-à-dire à régler son conflit par la règle de droit, et non par la violence. On a ici un principe fondateur d’une conception du droit de l’homme et de l’humanisme qui nous permet de développer un règlement des conflits à travers la règle de droit.

Le sixième point, c’est un point aussi sur le monopole de la violence légitime et la nécessité d’une centralité politique forte qui permettra à la Ouma (la nation) de se fédérer et d’être sous le commandement d’un centre politique. C’est l’un des points les plus importants de la modernité que l’on n’a pas assez développé. Y compris si vous êtes dirigé par un homme de couleur. Quand on voit aujourd’hui le débat qui se passe et les suspicions autour de la candidature de Obama, on peut se poser des questions et faire des parallèles entre notre grand patrimoine, les données culturelles et les valeurs de notre religion et ce qui se développe actuellement en Occident du moderne. Le dernier point est sur les esclaves.

J’ai souligné ces sept points parce qu’il me semble qu’ils sont le fondement d’une approche de l’humanisme musulman, du point de vue du poumon de la production des droits, mais aussi des libertés et des développements de ces valeurs autour de l’homme. C’est à partir de cette conception qu’on peut multiplier les références, que ce soit dans le récit coranique référentiel lui-même, dans le Hadith ou dans la Sunna, ou dans le geste du Prophète et ses compagnons pour montrer autant de fois que l’humanisme occidental n’a rien de supérieur au reste, aux développements qui ont été faits dans le cadre de notre patrimoine. C’est à partir de cet humanisme que vont se développer un Etat de droit et des institutions propres. L’Emir Abdelkader est dans cette filiation totale, dans cette filiation de passage de l’Etat de nature à l’Etat de culture. On le voit dans la manière dont il développe son Etat, on le voit dans la manière dont il développe aussi les catégories liées aux politiques et à la gouvernance. Si on prend les trois grands principes qui, aujourd’hui, départagent le consensus sur les catégories de la gouvernance et de développement de l’Etat de droit, à savoir le premier principe de la légitimité, le deuxième c’est la légalité, le troisième c’est l’efficacité. En analysant le parcours, le travail et l’œuvre de l’Emir Abdelkader sur la formation de l’Etat, on le retrouve entier, la légitimité de l’Emir Abdelkader ne s’est pas imposée.

L’Emir Abdelkader a été le résultat d’un consensus, d’une élection, de la part des élites bien sûr locales dans un premier mandat élargi. La légitimité a été le souci majeur de l’Emir Abdelkader. A chaque fois, il voulait valider son mandat, presque chaque année durant les quinze années de combat qu’il a développé contre l’ennemi. La légitimité chez l’Emir Abdelkader est le fondement de l’autorité, du monopole de la violence légitime et de son utilisation. L’Emir Abdelkader va donner une grande leçon de la démarche et d’une grande modernité. On a affaire à un véritable fondateur de formation du pouvoir politique en dehors de l’intolérance, du clanisme et du magistère de l’âge. Comme je l’ai souligné dans deux ou trois articles à ce propos sur le fondement de la légitimité et, pour la première fois, la composition sociologique du pouvoir sur l’Emir n’est pas basée sur le sang, ni l’argent mais sur des liens communautaires, universels. C'est-à-dire sur la compétence. Ce n’est plus le magistère de l’âge ou le magistère de la tribu qui va donner la composition sociologique du pouvoir. Les différents membres de son gouvernement, c’est bien le choix d’une compétence mais aussi d’une répartition de l’autorité à l’échelle nationale.

L’Emir Abdelkader a développé son entreprise de formation de l’Etat en ayant le souci d’élargir chaque année sa base sociologique et sa base politique au niveau de toutes les régions du pays, en intégrant de plus en plus et en fédérant de plus en plus. On sait bien que ce n’est pas une entreprise facile dans les conditions de l’époque et les pesanteurs sociologiques de l’époque, la légalité étant un principe fondateur et fondamental chez l’Emir.
Les institutions comme garantes des transactions et non des personnes

L’Emir Abdelkader avait pour base le grand credo d’Ibn Khaldoun : la justice est la base du règne et il le répétait souvent. Quand il apparaît devant le ministre de la Justice français, il dit que la base du bon empire, ce sont l’armée et la justice, c’est le monopole de la violence et de la justice, la justice comme garante des droits de l’homme dans toues les entreprises de formation de l’Etat. C’est bien qu’un Etat soit légitime ou qu’un gouvernement soit légitime et qu’il développe une pratique de la légalité dans sa gouvernance mais il faudrait qu’il soit efficace. L’Emir Abdelkader durant les quinze années, on peut dire durant les trois premières années, a pu monter tous les éléments, tous les piliers d’un Etat avec son armée, son administration, ses règlements et sa dynamique d’efficacité globale à partir aussi du patrimoine global tel qu’il avait assimilé dans sa formation intellectuelle et morale.

Par Mohamed Bahloul
Professeur à l’Université d’Oran.
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tchpako
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Re: l'Emir Abdelkader

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La symbolique de la Mubâya’a chez l’Emir Abdelkader: question de sémantique

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Par Bariza Khiari
Publié le 02 juin 2012
Paire de bottes datant de l'époque de l'Emir

Je ne suis pas une spécialiste de la Mubâya’a, thème précis de ce colloque, j’ai beaucoup appris en écoutant tous les intervenants sur ce sujet, notamment le fait qu’il existe différentes Mubâya’a. La plus élevée étant la grande allégeance faite à Dieu, différents versets du Coran venant à l’appui de cette démonstration. La Mubâya’a trouvant ses racines dans les textes religieux, d’autres types de « Mubâya’a » peuvent se décliner de la principale. Dans les déclinaisons, je reconnais personnellement une forme d’allégeance dans le soufisme entre le Maître et le cheminant-disciple. Je voudrais, préalablement à mon intervention sur l’Emir Abdelkader, faire un commentaire sur le terme Mubâya’a. Il s’agit d’un problème de sémantique, voire de traduction. Le terme Mubâya’a qui, à travers le titre du colloque, « La symbolique de la Mubâya’a chez l’Emir Abdelkader », renvoie à une notion davantage proche d’un pacte que d’une allégeance. Pourquoi ?

L’Emir avait une vraie vision de ce que pouvait être une nation, il savait qu’il ne pouvait construire une nation algérienne sans unifier les tribus et que le talisman de la victoire se trouvait dans la victoire. Il a donc proposé un projet politique dont la réussite dépendait largement du soutien et de l’unification des tribus. Ces dernières y ont adhéré. De part et d’autre, ils étaient les acteurs de leur propre vie, de leur propre avenir. C’est pourquoi, je préfère à allégeance qui est un terme passif, le mot pacte qui est actif et cela par considération pour les parties en présence.

L’Emir Abdelkader: un modèle positif

J’en viens maintenant à évoquer la grande figure de l’Emir Abdelkader en vous expliquant pourquoi la vie de ce héros positif m’a toujours questionnée. Au-delà d’une très modeste proximité spirituelle, je suis une femme politique et l’Emir Abdelkader, homme aux multiples talents, était aussi un homme politique, visionnaire dans sa conception d’un Etat, d’une part, et d’une probité intellectuelle rare, d’autre part. L’exigence éthique s’impose à chaque être humain. Elle est l’impérieuse responsabilité qui incombe avec un peu plus de gravité à l’homme politique qui est, comme le disait Levinas, « de prendre sur soi le destin d’autrui ». Pour l’Emir Abdelkader, cette fraternité, au sens le plus fort, est l’un des fondements du sentiment d’humanité.

La première allégeance faites à l’Emir Abdelkader par les tribus de l’ouest en 1832 dans la commune de Ghriss dans la wilaya de Mascara.

Le message de l’Emir d’une grande éthique est à revisiter dans un monde où prédominent le compassionnel et l’émotionnel sur un plateau télé au détriment du fond et des valeurs. Monde dominé par les médias où tout s’efface pour survaloriser et amplifier l’ego. Les hommes et les femmes politiques qui se réclament du message de l’Emir Abdelkader doivent briser le miroir et faire valoir dans leurs comportements, leurs paroles, leurs actes ce pourquoi ils exercent un magistère : l’intérêt général et la justice sociale. C’est en cela aussi que l’Emir Abdelkader reste un exemple et qu’il le restera pour les générations futures. Il est pour moi un modèle positif d’identification. Vous l’aurez compris, il est très important de trouver un référent de ce niveau dans sa propre culture.

L’Emir Abdelkader: le soufi

L’Emir Abdelkader a su être homme d’Etat et stratège, résistant et guerrier, humaniste et mystique, poète et administrateur financier et logisticien, négociateur et fin diplomate, et surtout précurseur des droits humains, concept préfigurant celui des « droits de l’Homme ». Il s’est distingué par une rare unité entre l’action et la pensée poursuivant aux frontières du possible la mise en œuvre de ses principes et valeurs. On ne peut comprendre la personnalité de cet homme qu’en se référant à l’enseignement reçu de Mohieddine son père, membre éminent de la Qadiria, qui représentait à cette époque la fibre active du soufisme.

Qu’est-ce que le soufisme? Il existe plusieurs définitions du soufisme.

Je vais vous donner la mienne – celle de mon vécu. Le soufisme est le cœur de l’Islam. C’est la voie de l’unité dont la réalité se trouve au fond des êtres. C’est une imprégnation dans la face ésotérique du Livre sacré, dans la poésie, la musique, voire la danse qu’il inspire grâce à une lecture ou une écoute activée. C’est cet art poussé à l’extrême qui permet d’aller chercher en nous-mêmes l’état primordial, l’état d’origine. Ce n’est pas seulement le dogme, c’est l’essence des choses qui amène à prendre conscience de son âme. C’est le sens de la spiritualité telle qu’elle est vécue par ceux qui cheminent sur la voie. Le soufisme, c’est se perdre en soi pour mieux se retrouver. Et si l’Emir Abdelkader se perdait en lui-même, c’était pour mieux trouver une unité dans l’action qui sera la sienne tout au long de sa vie. Les Soufis appelés les « fils de l’instant » sont paradoxalement aussi les « gens du souvenir » par ce qu’ils se remémorent dans le dikr toute la chaîne des prophètes dont chacun manifeste l’un des aspects de la sagesse divine. Ils sont à l’image du socle abrahamique dans le vrai sens latin du mot religion « ce qui relie ».

Le soufisme a fourni à l’Emir Abdelkader une source intarissable de lumière et d’inspiration en ce qu’il place l’homme en position centrale. L’Emir Abdelkader est ce fils de l’instant, ce fils du souvenir mais aussi ce fils d’aujourd’hui et surtout il est le fils de l’avenir donc fils de toujours. Ses écrits, son expérience sont des témoignages vivants de la fidélité et de la continuité de cette voie soufie mohammadienne. Cette voie où le temporel et le spirituel se fondent l’un dans l’autre. C’est dans l’œuvre d’Ibn Arabi, pourtant distant de plusieurs siècles, qu’il va puiser non pas son inspiration, mais un langage et un style pour témoigner de l’indicible. Poètes tous deux dans la pure tradition arabe, ils n’en seront pas moins capables d’une écriture analytique qui domine dans leurs œuvres respectives.

Parmi de nombreux écrits, l’Emir Abdelkader laisse à la postérité le Livre des Haltes (Kitab el Mawakif ), texte majeur qui nous rappelle la dimension intérieure et profonde de l’Islam qui, malheureusement, nous fait tant défaut aujourd’hui. L’Emir nous dit : « Il y a peu d’hommes religieux qui sont les détenteurs et des champions de la vérité ; quand on voit des personnes sans lumière s’imaginer que le principe de l’Islam est la dureté, rigueur et extravagance et barbarie, c’est le cas de répéter ces mots : la patience est une belle chose et c’est en Dieu qu’il faut se réfugier. » C’est la vision de l’unicité de l’existence qui inspirera l’Emir : pensée et action. C’est cela qui le conduit, loin de se refugier dans les délices de la conversation avec Dieu, à prendre part aux mouvements de son siècle.

L’arbre de

Cette pensée novatrice est le ferment de la prise de conscience par l’élite du monde arabe de son arabité et de son islamité comme creuset culturel et politique. Cette pensée inspirera, après lui, la Nahda, mouvement de l’éveil de « renaissance » de la nation arabe. Son influence dépassera le cadre du monde arabe. Le renouveau spirituel initié par René Guénon en Occident est issu de l’action bienfaitrice de l’Emir.

L’Emir Abdelkader: un message pour le monde

Les crises que le monde traverse sont autant économiques que spirituelles. Le besoin de spiritualité est inhérent à la nature humaine et la quête de sens doit aujourd’hui être prise au sérieux, et c’est à ce titre que le message de l’Emir Abdelkader est moderne et universel.

Tout en respectant l’originalité du message mohammadien, il fait appel au raisonnement éclairé, à l’interprétation rationnelle. Il nous rappelle que nous avons surtout dans nos textes scripturaires les outils de notre propre modernité. Outils qui, malheureusement, sont utilisés et détournés aujourd’hui par des obscurantistes. L’Emir Abdelkader nous rappelle que l’effort du raisonnement éclairé doit être maintenu. Considérer que les anciens ont tout apporté, et qu’il n’y aurait plus rien à ajouter est une insulte à la créativité et à l’esprit humain. Pour l’Emir Abdelkader, la porte de la connaissance n’est, en fait, jamais fermée. En cela, il y a une véritable filiation entre lui et Averroès sur la délicate question de la foi et de la raison. Pourtant, tous deux n’ont rien cédé ni à l’un (la foi) ni à l’autre (la raison). Ne dit-il pas : « Les prophètes ne sont pas venus controverser avec les philosophes, ni annuler les sciences de la médecine, de l’astronomie, de la géométrie. Ils sont venus pour honorer ces sciences pourvu que la croyance en l’unité de Dieu ne soit pas contredite. »

L’Emir Abdelkader : l’unité dans des identités multiples

On débat en France de l’identité nationale et vous savez tous que ce débat percute les musulmans de France de manière négative et violente.

Mosaïque symbolisant la Moubâya'a

Nous assistons à des débordements inqualifiables qui stigmatisent celui qui a des origines autres et particulièrement les musulmans. C’est l’absence de connaissance de l’autre qui est la cause de ces préjugés et comme le disait avec justesse Ibn Arabi : « Les hommes sont les ennemis de ce qu’ils ignorent » et l’Emir Abdelkader rajoute : « C’est par la vérité qu’on apprend à connaître les hommes et non pas par les hommes qu’on apprend à connaître la vérité.»

A propos des origines, l’Emir disait : « Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme, interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez qui il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure.»

Ne demandez pas quelle est l’origine d’un homme… surtout ne le demandez pas mais pour lui, les origines c’était éminemment structurant. Effectivement, les origines sont importantes pour l’individu lui-même, pour le collectif, les origines n’ont aucune importance. Il avait déjà la réponse au débat d’aujourd’hui. Parce que les origines, ce n’est pas rien, c’est aussi important pour un Breton que pour un gamin issu de l’immigration qui vit dans une banlieue. Quand nous luttons, nous avons besoin de ce petit quelque chose qui s’appelle une origine. C’est un matériau indispensable pour s’inscrire dans une histoire collective ouverte aux réinterprétations. Plus largement, l’origine véhicule toute une histoire, une langue, une religion, bref des éléments de culture de la tradition qui nous porte.

J’ai le droit de dire, comme Raymond Aron, quand on l’interrogeait sur sa judéité : « Je suis un citoyen resté en fidélité avec la tradition qui m’a porté. » Ce qui vaut pour lui, vaut aussi pour moi. Il faudra bien admettre que les identités plurielles nous concernent tous. L’Emir, en faisant l’unité des tribus, ne s’est pas arrêté aux origines des membres des tribus, ils avaient un projet politique commun. Ils avaient le désir de construire tous ensemble une nation. L’Emir Abdelkader avait la même définition que Renan : « L’identité nationale c’est un plébiscite de chaque instant.»

L’Emir Abdelkader a toujours cherché l’équilibre entre ces identités multiples. Il a toujours cherché le point de jonction entre des impératifs d’apparence contradictoires : il est l’harmonie des contraires, comme le titre du beau livre d’Ahmed Bouyerdene. C’est ce qui le distingue. Ces multiples vies ont trouvé leur unité par et à travers la foi et l’impérieuse nécessité d’appliquer avec justice les préceptes qu’il avait appris. Son image de héros positif doit l’emporter sur d’autres représentations de l’Islam, notamment celle où « le choc des civilisations » est presque prophétisé. Guerre et paix, foi et raison, sciences et spiritualités, résistance et humanisme, nomade et sédentaire, calme et mouvement, feux de la foi et rigueur de la loi… il a rêvé de féconder l’Occident de spiritualité et d’apporter l’innovation technique en Orient. Ce siècle actuel parsemé de crises est peut-être le sien.


Equipement complet en brocard d'or pour un cheval composé d'une couverture de selle arabe frangée et brodée d'or Canon vénitien pris à Mascara le 7 décembre 1835 par la Duc d'Orléans Paire de bottes datant de l'époque de l'Emir

L’Emir Abdelkader et la notion de pouvoir

Le rapport au pouvoir a été largement évoqué pour ce qui concerne l’Emir Abdelkader. Il a été rappelé qu’il n’aimait pas le pouvoir pour le pouvoir. Je partage ce point de vue ; pour lui, le pouvoir c’était pour améliorer la condition humaine non pour le meilleur des mondes, mais juste pour un monde meilleur et le pouvoir pour imposer le respect de son islamité. L’Emir Abdelkader comme Ibn Arabi avaient un sens aigu du temps, ils connaissaient le temps de l’humain qui est particulièrement court au regard de la création. Ibn Arabi fait référence de façon subtile à cette temporalité dans les Futuhat : « Quand disparaît ce qui n’a jamais été et que subsiste ce qui n’a jamais cessé d’être. »

Le premier terme : «Quand disparaît ce qui n’a jamais été » : c’est la prise de conscience que la recherche du pouvoir pour le pouvoir n’est qu’une manifestation détestable de l’ego et que la puissance n’est jamais qu’une illusion. En revanche, le deuxième terme : « que subsiste ce qui n’a jamais cessé d’être » : c’est la conscience qu’il n’y a de réalité que la face de Dieu, celle qui perdure de toute éternité. Enfin, je ne veux pas terminer sans dire encore un mot du soufisme : Jalal Eddine Erroumi, grand mystique soufi, nous dit dans un très beau poème : « Le soufi n’est pas celui qui donne le pain, le soufi c’est celui qui donne la vie. » Si l’Emir Abdelkader ne peut nous donner la vie ; comme modèle il donne et donnera pour longtemps une direction voire du sens à notre vie. Enfin pour terminer sur le thème, je veux vous dire que j’accepte l’allégeance, voire la soumission totale au sens profond du message de l’Emir Abdelkader : l’amour, l’amour comme errance absolue.


Par Bariza Khiari
Sénatrice de Paris XVI, vice-présidente du groupe d’amitié France-Algérie
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par tchpako »

En 17 ans de lutte, l’Emir a visité trois fois la Kabylie
La contribution de la région au combat libérateur

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Par Salim Rebahi
Publié le 02 juin 2012
Procession de cavaliers arabes

En dépit du fait que le djihad proclamé par l’Emir après sa Moubayaâ en 1832 concernait l’ensemble du territoire national, il n’en demeure pas moins que de nombreux écrits, qui se sont intéressés aux dix-sept ans de lutte menés par le fondateur de l’Etat algérien contre le colonialisme français, ont tendance à circonscrire son action dans une partie du territoire algérien, en l’occurrence celle de l’ouest du pays. Une telle limitation géographique à une œuvre djihadiste de cette envergure avait pour principal objectif, d’une part, de lui conférer un caractère régional qui réduirait le statut de l’Emir et, d’autre part, de remettre en cause l’idée de la nation algérienne, au nom de laquelle il avait proclamé la guerre sainte, mais aussi de l’Etat algérien qu’il s’est attelé à mettre en place dans les limites géographiques actuelles de l’Algérie. Cette vision réductrice rentre dans la pure stratégie coloniale ayant pour principe de base le slogan « diviser pour régner ». Un slogan qui a empreint la politique de la France en Algérie cent trente-deux ans durant.
C’est dans cette optique que s’inscrit l’occultation de la relation entre l’Emir Abdelkader et la Kabylie. Même ceux qui ont évoqué cette relation n’ont fait que la survoler, pour en faire un non-événement et la réduire à sa plus simple expression.

Et pourtant ! En stratège militaire avisé et éclairé, l’Emir Abdelkader savait pertinemment que « l’ensemble kabyle, s’il se disposait à entrer en guerre à ses côtés, lui aurait donné un accès aisé à la capitale de l’Est algérien, Constantine » (1).

Conscient du rôle que peut jouer la Kabylie dans son combat pour libérer l’Algérie du joug colonial, l’Emir, après sa tournée à Bou Saâda, effectuée après la signature du traité de la Tafna, concentra ses efforts sur cette région, dont l’apport dans le combat libérateur est indéniable.
Cependant, afin de rallier la Kabylie à son khalifat, l’Emir devait d’abord enlever un écueil qui risquait de remettre en cause toute organisation du djihad dans la région. Il s’agit de la tribu des Zouatna. Composée de Turcs et de Couloughlis, « cette tribu a été installée par les Turcs en Kabylie pour surveiller ses rudes montagnards et plus exactement sur l’oued Zitoune, d’où leur nom » (2). Ils firent acte d’allégeance au colonisateur français dès la prise d’Alger. Et quand Clauzel fut nommé gouverneur d’Algérie en 1835, il leur choisit un caïd en la personne de Biroum.

Mais avant d’évoquer le traitement que l’Emir réserva aux Zouatna, il faut signaler qu’après sa tournée à Bous Sâada, il se rendit à Hammam Kessana dans la région de Bouira. Durant son séjour dans cette région qui l’accueillit avec un faste digne de sa filiation, de son rang et de sa personne, l’Emir Abdelkader « désigna Si Ahmed Tayeb Ben Salem, le chef prestigieux des Béni Djaâd, comme son khalifa pour le représenter dans le Sébaou, l’oued Sahel et toute la Kabylie » (3).
Après cette investiture, l’Emir Abdelkader installa son camp à Bouira (4). Il s’assigna alors deux principaux objectifs : organiser la région, notamment pour contribuer à la lutte contre les Français, et mettre un terme à l’insolence des Zouatna qui refusaient de reconnaître l’autorité de l’Emir. Et comme le premier objectif ne pouvait être réalisé avec l’opposition des Zouatna, l’Emir dut en finir avec Biroum et sa tribu.
En janvier 1838, et après l’échec de toutes les négociations pour obtenir la soumission des Zouatna, l’Emir déclencha l’assaut avec six cents cavaliers, quatre mille fantassins et quatre canons. Un assaut qui s’acheva en quelques heures par la capitulation de la tribu et l’exécution de son chef Biroum. Cet obstacle écarté, l’Emir pouvait entamer l’organisation de la Kabylie de manière à s’assurer et à canaliser son effort dans la lutte libératrice.

Mettant à profit une rencontre avec les notables et les chefs de la Kabylie, l’Emir leur présenta son khalifa Si Ahmed Tayeb Ben Salem, « dont il a épousé la fille Aïcha Chaguia pour sceller un peu plus l’alliance », et leur demanda de se mettre sous son commandement. Poursuivant son organisation, et en fin stratège très au fait des rivalités tribales, l’Emir désigna ses lieutenants (Hadj Mohamed Ben Zaamoum, agha des Flissa, Belkacem Oukaci, agha des Amraoua et des Issers, Hadj Omar Mahieddine, agha de Taourga et de Dellys) à Si Ahmed Ben Salem. Les tribus des Béni Djaâd et l’oued Sahel restaient sous le commandement du khalifa en personne. C’est ce que l’on sait de la première tournée de l’Emir en Kabylie.
La seconde visite de l’Emir Abdelkader dans la Kabylie eut lieu durant l’été 1838. L’Emir la voulait comme un parachèvement de l’organisation administrative de la Kabylie et une opportunité pour rallier les hésitants à la cause nationale. Il l’entama par Boghni où il installa cheikh Ahmed Ou Belkacem comme caïd de Guechtoula, non sans avoir auparavant mis en garde la population locale contre le danger du colonialisme qui avait des visées sur la région.
Chez les Maatka, et en dépit de son appel à l’union des rangs contre les Français colonialistes, il ne put rallier les notables de la région à sa cause et dut, bon gré mal gré, se rendre à l’évidence et poursuivre son chemin. Ce refus des Maatka a été interprété par certains historiens français, notamment le général Daumas, comme un affront. Il a été explicité comme étant la preuve de l’opposition entre les Arabes et les Kabyles. Une thèse que l’Histoire contredira.
Sa halte suivante fut Tizi Ouzou, où il ne passa qu’une nuit, pour se rendre à Dellys où il s’enquit des préparatifs de la région contre toute attaque des Français. Après Dellys, l’Emir eut un long périple qui le mena jusqu’à Sidi Naamane en passant par Timezrit et que Mohand Sghir Fredj, dans son ouvrage Histoire de Tizi Ouzou, résume comme suit : « Après Dellys, l’Emir se rendit à la zaouïa Sidi Amar Cherif près de Sidi Daoud, Haouch en’Nakhal dans les Issers, zaouïa de Boumerdès, Tizi n’Ait Aicha (Thénia) où on lui réserva un accueil grandiose, Timezrit, point culminant de la montagne de Flissa, Tigounatine, village de Hadj Mohamed Ben Zaâmoum, Tamdirt (ou Tamdikt) des Flissa, où campait Ben Salem, puis Sidi Naâmane, chez les Amraoua, qui clôtura la tournée.» Il est à noter que l’Emir, tout en confortant l’autorité de son khalifa et de ses lieutenants en se rendant dans ses localités, put rallier les populations à la cause du djihad contre les Français. Preuve en est les contributions qu’elles apportèrent à l’effort de guerre au terme de cette tournée.

Après la Grande Kabylie, l’Emir se rendit en Petite Kabylie. Accompagné des chefs des Amraoua et des Flissa, il commença par Tamda d’où il rallia Akbou avant de continuer vers Bejaia, recevant un accueil triomphal à tous ses points de passage ou de halte, preuve de sa popularité, de sa notoriété et de son autorité.
Cependant, il dut quitter Bejaïa en urgence. Ayant vu que l’Emir avait reçu un message du chef de la garnison française de la ville, certains, sûrement parmi les alliés du colon, en profitèrent pour faire croire aux gens que leur hôte de marque « jouait un double jeu » et conçurent de le tuer. L’Emir quitta Bejaia par un autre itinéraire. Il passa par oued Sahel. Ce passage lui permit de nommer au poste d’agha du Djurdjura Si El Djoudi, chef des Ait Boudrar, venu lui offrir ses services, L’Emir paracheva à la faveur de cette nomination l’organisation de la Kabylie. Après une courte halte à Bouira, l’Emir retourna à Médéa. Ainsi, s’acheva sa deuxième visite en Kabylie.

La troisième et dernière visite de l’Emir en Kabylie intervint en 1846, une année avant que l’Emir ne dépose les armes. Elle eut lieu au moment où le khalifa de la Kabylie Si Ahmed Tayeb Ben Salem n’arrivait plus à arrêter le flux de ralliement des tribus des Issers au colonialiste français. Par cette tournée en Kabylie, l’Emir voulait apporter de l’assurance aux populations locales, leur dire qu’elles n’étaient pas abandonnées à leur sort et surtout les inciter à poursuivre le combat. Malgré la bataille qu’il engagea avec les troupes coloniales, son encerclement à Cherrak-Tebboul chez les Flissa, où il perdit à deux reprises son cheval lors de l’engagement avec les tirailleurs de l’Afrique, et les réunions qu’il tint avec les tadjemaât (assemblées locales), il ne put avoir l’engagement de poursuivre le djihad que de certaines tribus, à savoir les Beni Yenni, les Irathen, les Ouacifs et les Sedka. Ce fut le dernier contact direct de l’Emir avec la Kabylie.

Il est aisé donc de déduire l’importance qu’accordait l’Emir au rôle que pouvait jouer la Kabylie dans le djihad contre le colon français. En outre, cette région se trouvait dans le pays médian et était la voie de passage vers Constantine et l’Est du pays, qu’il tentait aussi de rallier à son combat, tout autant que l’Ouest, le Sahara et la Kabylie. L’Emir voulait ainsi inscrire sa lutte dans un contexte géographique, celui des frontières actuelles de l’Algérie. Il voulait donner à sa lutte contre le colonisateur une dimension nationale, en soulevant l’Algérie d’est en ouest et du nord au sud. Une stratégie qui servit de plateforme de base aux militants nationalistes qui décidèrent de passer à l’action un certain 1er Novembre 1954.

Salim Rebahi
Notes :1) Le temps d’une halte. Rencontre avec l’Emir Abdelkader de Abdelaziz Ferrah 2) Ibid.3) Histoire de Tizi Ouzou de Mohand Sghir Fredj4) Ibid.
http://www.memoria.dz/jui-2012/figures- ... la-kabylie
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par tchpako »

لإنقاذ ابنها من الإعدام
عائلة الأمير عبد القادر بدمشق تستنجد ببوتفليقة

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06-08-2012 الجزائر: رضا شنوف

دعت عائلة الأمير عبد القادر المقيمة في سوريا الرئيس عبد العزيز بوتفليقة للتدخل لدى السلطات السورية من أجل إنقاذ حياة أحد أحفاد الأمير عبد القادر، ويتعلق الأمر بالأمير خلدون الحسني الجزائري المعتقل منذ شهرين والذي أصدرت بحقه محكمة عسكرية سورية حكما بالإعدام.

جاء في الرسالة التي وجهتها عائلة الأمير خلدون إلى الرئيس بوتفليقة في شكل استغاثة يوم أمس، وتحصلت ''الخبر'' على نسخة منها ''نحن آل الأمير عبد القادر الحسني الجزائري المقيمين في دمشق الشام منذ قدوم الأمير إليها إلى الآن.. نناشد فخامتكم بالتدخل سريعا لإبعاد عائلتنا عن شبح الحرب الطائفية التي تدور رحاها في سوريا والتي تستهدف فيما تستهدفه العلماء الرموز فيها وعلى رأسهم الأمير خلدون بن العالم النووي مكي الحسيني الجزائري والذي اعتقل منذ شهرين''.
وتقدم العائلة الأمير خلدون في الرسالة والموقعة باسم ''عائلة الأمير عبد القادر الحسني الجزائري في دمشق الشام وعنهم وائل الحسني الجزائري شقيق الأمير خلدون''، على أنه ''فقيه مالكي وعالم في الحديث النبوي وجامع للقراءات العشر''. ويعد هذا الفرع من العائلة فخر العائلة علما ودينا وفضلا، فوالده الأمير مكي الحسني صاحب أول دكتوراه نووية في الوطن العربي وأمين مجمع اللغة العربية.
وأهابت العائلة بالرئيس بوتفليقة للتدخل سريعا لإنقاذ حياة الأمير خلدون من الموت بعدما حكم عليه بالإعدام من طرف محكمة عسكرية ''ونحن إذ نهيب بفخامتكم أن تتكرموا بالتحرك سريعا لإنقاذ هذا الأمير، نعلم علم اليقين بأنكم لن تتركوا أبرز علماء آل الأمير يقضي ظلما في أتون حرب طائفية بعد أن حكم عليه في محكمة عسكرية بالإعدام ظلما وزورا لا لشيء سوى لأنه علم من الأعلام المنافحين عن حقوق الأمة الذائدين عن حياضها شهد بذلك القاصي والداني''.
وختمت العائلة رسالتها إلى الرئيس بوتفليقة قائلة: ''تعلمون يا فخامة الرئيس أن لكل عطاء زكاة وكم يكون عظيما عند الله أن تبذلوا زكاة الجاه التي حباكم إياها في إنقاذ حفيد من أجلّ أحفاد الرسول صلى الله عليه وسلم، سائلين الله عز اسمه وجل ذكره أن يجعل ذلك في ميزان حسناتكم يوم لا ينفع مال ولا بنون إلا من أتى الله بقلب سليم''.
http://www.elkhabar.com/ar/monde/298065.html
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AAF 2020
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par AAF 2020 »

Les figures maghrébines de l’Islam: L’Emir Abdelkader (A suivre)
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Un des plus grands hommes d’Etat dans l’histoire de l’Algérie contemporaine.

Abdelkader Mohieddine ibn Mustafa, connu sous le nom de l’Emir Abdelkader al Jazaïri naquit en 1807 au village de El Guet’na, situé sur Oued el Hammam, à l’ouest de Mascara et grandit auprès de ses parents qui lui prodiguèrent soins et protection. Il acquiert le savoir aussi bien dans son village natal El Guet’na où il apprit le Saint Coran qu’à Arzew et Oran où il fut l’élève de plusieurs chouyoukh (théologiens) de la région et acquit, auprès d’eux, les principes des sciences théologiques, linguistiques, l’histoire et la poésie. Ses connaissances littéraires, théologiques et poétiques se sont affinées à un âge très précoce. En 1823, son père le maria à Lalla Kheira, cousine germaine de l’Emir Abdelkader. Il accompagna son père aux Lieux Saints en passant par Tunis puis partit par la mer vers Alexandrie et, de là, au Caire dont il visita les monuments historiques et fréquenta les savants et théologiens. Il conçut de l’admiration pour les réformes et réalisations accomplies sous le règne de Mohamed Ali Pacha, gouverneur d’Egypte. Il accomplit ensuite le pèlerinage à la Mecque et de là se rendit en Syrie pour acquérir le savoir auprès des chouyoukh de la mosquée al Oumawiyyine. De Damas, il se rendit à Baghdad où il visita les monuments historiques et fréquenta les savants. Il se rendit au mausolée du saint homme Abdelkader al Jilani, fondateur de la tariqa (confrérie) al Kadiria, pour revenir une seconde fois vers les Lieux Saints en passant par Damas pour y accomplir une nouvelle fois le pèlerinage. Ensuite, il retourna en Algérie en compagnie de son père en passant par Le Caire, Barqa, Dana, Benghazi, Tripoli puis Kairouan et le Kef jusqu’à leur arrivée à El Guet’na dans la plaine de Ghriss dans l’ouest algérien. Après la chute d’Oran en 1831, le désordre qui régna et la dégradation de la situation ont conduit les chouyoukh et ulémas de la région d’Oran à rechercher une personnalité à laquelle pourrait être confiée la direction de leurs affaires. Leur choix se porta sur Cheikh Mohieddine, père de Abdelkader en raison de ses qualités avérées de courage et de témérité. C’est lui, en effet, qui avait dirigé la première résistance contre les Français en 1831, et son fils Abdelkader a également fait preuve de courage et d’audace au cours des combats livrés sur les remparts de la ville d’Oran lors du premier accrochage avec les occupants.
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draganov
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par draganov »

La Fondation Emir Abdelkader dénonce le résultat des travaux de ravalement de la statue équestre de l'Emir à Alger
La Fondation Emir Abdelkader a dénoncé lundi dans un communiqué le résultat des travaux de ravalement de la statue équestre de l'Emir de la rue Larbi Ben-M'hidi (Alger), désapprouvant l'utilisation de la peinture pour revêtir le monument en bronze

De récents travaux de ravalement de la statue équestre de l'Emir Abdelkader ont eu lieu. Ce monument a reçu, à la surprise générale, une couche de peinture à l'aspect repoussant", s'étonne la Fondation qui précise que "ceci n'a pas manqué de provoquer de nombreuses marques de réprobation, et de témoignages indignés, aussi bien de personnes résidents à Alger, que des quatre coins du pays". "Gardienne privilégiée de la mémoire de l'Emir (...)

La Fondation Emir Abdelkader s'élève avec la plus grande énergie pour dénoncer ce laisser-aller flagrant, cette indifférence générale, qui porte atteinte à l'image du personnage, lequel mérite un tout autre traitement, en cette commémoration du cinquantenaire de l'indépendance nationale, et qui provoque la risée des passants, concitoyens et étrangers, sympathisants des symboles nationaux", écrit la Fondation.

Estimant que le ravalement de la statue de bronze qui date de 1987 a été "raté", la Fondation affirme que des critiques ne cessent d'affluer pour dénoncer le traitement "indigne" et "injuste", réservée à la seule statue, érigée à Alger, à la mémoire du résistant, humaniste et fondateur de l'Etat algérien moderne.

Tous les témoins de ce ravalement ont la certitude que "la main oeuvre a agi par ignorance", s'indigne encore la fondation qui regrette qu'il n'est pas été fait appel à la direction des Beaux arts, car "l'expérience et le savoir-faire de ses experts auraient fait éviter ce massacre qui a consisté à enduire de peinture ce noble matériaux qu'est le bronze", rappelle-t-elle.

APS
http://www.elwatan.com/actualite/la-fon ... 25_109.php
faudrait que les responsable des cest travaux s’applique plus au sérieusement quand ils sagis des symbole national
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Re: l'Emir Abdelkader

Message par tchpako »

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