Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libération]

De l'époque numide aux temps modernes.

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tayeb
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Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libération]

Message par tayeb »

Ce topic est dédié aux histoires et aux témoignages personnels sur la guerre de libération. Nous connaissons tous les héros qui sont devenus des légendes dans la lutte pour l'indépendance mais nous avons tous dans nos familles nos propres héros, pères, mères, grand père, grand mère, des anonymes qui sont pour nous nos modèles. Si vous avez un proche parent qui a participer d'une manière ou d'une autre a la cause indépendantiste du pays, racontez son parcours, quel a été son combat au sein de la lutte en Algérie, en France, partout dans le monde ? Si vous avez des documents historiques, décorations et des photos n'hésitez pas. :algerie01:

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tayeb
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AAF 2020
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Message par AAF 2020 »

Les «caisses noires» de l’État-major de l’ALN : Benyoucef Benkhedda, président du GPRA, témoignait…

S’affranchir du pouvoir politique, s’autonomiser financièrement, le collège des prétoriens en a fait son dada, sa préoccupation première, comme l’illustre l’affaire du «trésor de l’EMG» : Un (01) milliard et demi d’anciens francs cachés en Tunisie par le colonel Boumediène .
Dans l’Algérie à l’indépendance : la crise de 1962, le président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), Benyoucef Benkhedda donnait les minutes de la prise de pouvoir par l’armée des frontières. Un assaut préparé et planifié. «Alors que des tonnes d’armement s’amoncelaient aux frontières tunisienne et marocaine grâce à l’action diplomatique du GPRA, notait le président du GPRA, le chef de l’EMG (état-major général de l’ALN) demandait encore du renfort, jusqu’à 10 000 hommes et du matériel lourd.» «Envisageait-il déjà à cette époque la prise du pouvoir ?» s’interrogeait BenKhedda. «Un événement survenu inopinément en 1962, écrit-il, permet de le croire (…).
A l’occasion d’une opération d’échange de coupures de cinq dinars tunisiens par la Banque centrale de Tunisie, il fut découvert que l’EMG détenait en billets de cinq dinars plus d’un million cent mille dinars tunisiens (1 100 000 DT), soit près d’un milliard et demi d’anciens francs français ou centimes (1 500 000 000 frs)». En 1962, ce montant représentait une somme supérieure aux dépenses mensuelles du GPRA qui étaient de l’ordre d’un milliard trois cent vingt millions de francs environ (1 320 000 000 frs. Près de la moitié de ce budget était allouée à l’EMG (46 %). «Nous avons mentionné, poursuit Benkhedda, l’échange de coupures de cinq dinars. Et les autres coupures qui n’avaient pas été échangées, combien représentaient-elles ? Ce dépôt considérable d’argent démontre que la dotation allouée à l’EMG dépassait largement les besoins de cet organisme. Il convient d’ajouter que la demande du ministère des Finances de reverser cet argent dans les caisses du trésor du FLN était restée sans effet .»

http://www.elwatan.com/actualite/benyou ... 65_109.php

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Guerre de libération : remise au Musée centrale de l’Armée d’une réplique du vaisseau "Bulgaria"

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ALGER - Une réplique du vaisseau bulgare "Bulgaria" utilisé pour le transport d’armes lors de la guerre de libération nationale le 19 novembre 1961 a été remise mardi à Alger au Musée centrale de l’Armée nationale populaire.
La cérémonie de remise de la réplique du vaisseau s’est déroulée en présence du directeur de la communication, de l’information et de l’orientation au ministère de la Défense nationale, le général, Madi Boualem, du secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères, Noureddine Aouam, des représentants des ministères des Moudjahidine et de la Culture, aux côtés du moudjahid et dirigeant de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), Ali Haroun, de l’ambassadeur de Bulgarie à Alger, Zovezdomir Lalov, ainsi que de l’attaché de Défense à l’ambassade.
Dans une allocution, le général Madi Boualem a révélé que le vaisseau "Bulgaria" est rentré dans l’histoire de la guerre de libération le 19 novembre 1961 lorsqu’il a amarré au port de Tanger (Maroc) chargé d’une cargaison de 2.500 tonnes d’armes et de munitions pour soutenir la guerre de libération et les unités de l’Armée de libération nationale.
Ces moyens ont permis d’accélérer le processus d’indépendance et du recouvrement de la souveraineté nationale, a ajouté le directeur de la communication, de l’information et de l’orientation au ministère de la Défense nationale.
Après plusieurs contacts secrets et des démarches précises requis par les conditions de la guerre de libération et les modes d’approvisionnement de la guerre de libération en armes à partir d’autres pays, l’opération a été un succès grâce à la volonté d’hommes qui, croyant en la justesse de la cause algérienne, ont fait des miracles, a poursuivi M. Madi.
Le même responsable a remercié, au nom du vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d’armée, Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major de l’ANP, les amis de la Révolution qui sont venus en aide aux moudjahidine pour l’indépendance de l’Algérie dont les autorités bulgares", a-t-il dit.
Le moudjahid, Ali Haroun, a indiqué, de son côté, que "la guerre de libération n’était pas limitée aux maquis ni aux armes, mais a été menée sur plusieurs fronts, à savoir politique ou celui des renseignements".
Rappelant que les amis bulgares ont tant contribué à la guerre de libération et que le peuple algérien leur est reconnaissant, M. Haroun a rappelé que l’approvisionnement de l’Algérie en armes passait par le Maroc, la Libye et la Tunisie.
Le "Bulgaria" a aussi contribué à l’internationalisation de la question algérienne juste dans les fora internationaux.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, qui a représenté le ministre, Ramtane Lamamra, a indiqué que "cette cérémonie est l’occasion de se remémorer les épopées de la guerre de libération et les sacrifices pour l’indépendance et le recouvrement de la souveraineté nationale".
Saluant les autorités bulgares pour leur soutien à la guerre de libération, le représentant du ministère des Affaires étrangères a évoqué la solidarité des Etats épris de paix avec l’Algérie.
Le vaisseau "Bulgaria" a accosté le 19 novembre 1961 au port de Tanger (Maroc) où une cargaison d’armes de 2.500 tonnes a été réceptionnée.
Le vaisseau a été, par la suite, transféré à la wilaya V historique.
http://www.aps.dz/Guerre-de-liberation-remise-au.html

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Constantine : pour la création d’une école de l’histoire de la Révolution

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CONSTANTINE - Les participants à un colloque sur "la Révolution algérienne à la lumière des écrits contemporains" ont appelé, mercredi à Constantine, à la création d’une école pour "préserver ces écrits et tous les témoignages, pour la mémoire et la postérité".
A l’ouverture de cette rencontre de deux jours initiée par l’université des sciences islamiques Emir-Abdelkader, son recteur, le Dr Abdallah Boukhalkhal, a notamment souligné "la nécessité d’oeuvrer pour la mise en place d’une institution à même de contribuer à la sauvegarde des témoignages écrits, à les enrichir, à les réécrire d’une manière scientifique et objective et à les enseigner".
De son côté, le Pr Smaïl Samaï, doyen de la faculté des lettres et de la civilisation islamique, a souligné que ce séminaire qui regroupe une quarantaine de participants venus de différentes universités du pays, constitue "un jalon de plus pour la réalisation de cet objectif, afin de prémunir la mémoire collective de toute tentative d’altération ou de déformation malveillante et tendancieuse".
Il a exhorté l’assistance, composée en majorité d’étudiants, à persévérer dans leurs efforts pour concrétiser ce dessein et puiser dans les archives des textes historiques pour apporter plus de lumière et de détails afin de mieux comprendre et faire comprendre aux autres l’ampleur et la grandeur de la glorieuse Révolution et en faire le thème de leurs thèses de fin d’études.
Les organisateurs ont mis à profit ce séminaire pour rendre hommage au Pr. Mohamed-Seghir Ghanem, chercheur, historien, écrivain et enseignant à l’université de Constantine qui compte à son actif plus d’une vingtaine d’ouvrages consacrés à l’histoire de l’Algérie et de la ville de Constantine antique et contemporaine.
Les participants au séminaire ont été scindés en ateliers de travail consacrés à six principaux axes dont l’organisation politique et l’activité diplomatique, les écrits de journaux, les écrits culturels et sportifs, les écrits sociaux et la position de la révolution algérienne parmi les mouvements de libération dans le monde.
http://www.aps.dz/Des-universitaires-plaident-pour.html
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Constantine : La maisonnette ayant servi de siège à la Wilaya II historique, près de Zighoud-Youcef, reconstruite

La petite maison ayant servi, durant la Révolution, de lieu de rencontre des responsables de la Wilaya II historique, reconstruite, a été inaugurée, samedi, en marge de la commémoration du 59e anniversaire de la mort du chahid Didouche-Mourad.
Cette humble masure à la toiture en tuile rouge et aux murs en pierre taillée, a été érigée à l’identique sur un terrain de 400 m2 gracieusement offert par un particulier, en amont de l’oued Boukerkar, théâtre de l’accrochage au cours duquel le héros Didouche-Mourad est tombé au champ d’honneur. Sur ce site retiré mais pittoresque, distant de 9 km de la commune de Zighoud-Youcef, le wali, accompagné de nombreux moudjahidine, enfants de chouhada et représentants de la société civile, a également inauguré une stèle érigée à la mémoire du chahid Didouche Mourad. Se dressant sur une esplanade de 1.000 m2, cette stèle commémorative fait partie d’un projet global de près de 28 millions de dinars constitué, notamment, d’une allée piétonnière de 500 m de long et d’un parking de 800 m2. Sur le chemin du retour vers le chef-lieu de la commune de Zighoud-Youcef, où se sont déroulées les manifestations commémorant cette date anniversaire, les autorités de la wilaya ont inspecté le projet de réhabilitation de la voie menant à une autres stèle commémorative, celle immortalisant la bataille de l’Oued Boukerkar . Les autorités de la wilaya ont également inspecté, dans le prolongement de la localité de Zighoud-Youcef, les projets de réalisation de 10 aires de jeux, avant de poser la première pierre symbolique du siège de la subdivision de daïra des services agricoles et d’inaugurer une cantine scolaire de 200 rations à l’école Rikouh Tahar.
http://www.elmoudjahid.com/fr/flash-actu/12721

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La création de l’Etat-Major de l’ALN évoquée au Forum de la Mémoire d’El Moudjahid : Une nouvelle dynamique à la Révolution
C’est à l’occasion du 3e CNRA, qui se tient à Tripoli (décembre 1959 - janvier 1960), que sont mises en place deux institutions politico-militaires : l’état-major général de l’ALN (EMG) et le Conseil interministériel de la guerre (CIG). Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machaal Echahid, est revenu, hier, sur la création de l’EMG, une instance qui a inspiré, selon les historiens, une nouvelle dynamique à l’action armée de l’ALN, fer de lance de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme.
Mohamed Lahcène Zghidi, professeur d’histoire à l’université d’Alger, s’est lancé, depuis 30 ans, dans des travaux de recherche sur le Mouvement national et la Révolution de Novembre. Invité, hier, pour animer une conférence historique sur l’EMG de l’ALN à l’occasion du 54e anniversaire de sa création, il est longuement revenu sur les étapes précédant la mise sur pied de cette instance et notamment les conditions qui ont favorisé sa naissance. Dans son intervention, l’historien a d’abord rappelé comment s’est déclenchée la Révolution de Novembre, les moudjahidine, dira-t-il, n’étaient pas des militaires entraînés pour mener une guerre. Le peu de moudjahidine qui avaient des notions militaires sont ceux qui venaient de l’Organisation Spéciale (OS). Car, dira-t-il, lors de sa création au mois de février 1947, sa première mission était de former des cadres en mesure de mettre sur pied une armée au moment opportun. En 1954, a-t-il dit, on dénombrait entre 1.500 à 1.800 moudjahidine, ou plutôt des militants portant des armes et convaincus que seule une action armée peut venir à bout du colonialisme. Pour Lahcène Zghidi, la première victoire militaire de la Révolution de Novembre est incontestablement l’offensive du nord Constantinois, le 20 août 1955. Une année après, jour pour jour, le Congrès de la Soummam a constitué un grand tournant dans l’histoire de la Révolution. 20 mois après son déclenchement, c’est-à-dire après près de deux ans d’actions militaires sur le terrain, il fallait organiser cette armée, composée de moudjahidine prêt à mourir pour l’Algérie, qui donnait du fil à retordre à une machine de guerre des plus sophistiquées. C’est ainsi, que le Congrès avait décidé de donner une importance particulière à l’ALN. Le conférencier rappellera aussi que le concept d’état-major n’était pas quelque chose d’inconnu puisque, dans la configuration de l’OS, figurait un état-major, dont le responsable était Hocine Aït Ahmed. L’arrivée du général de Gaulle, avec pour mission, écraser la Révolution, puisque lui-même avait dit : « Je suis venu pour sauver pour la deuxième fois la France, les dirigeants de la Révolution avaient compris que face à ce président qui n’avait pas abandonné son uniforme, il fallait penser à la création de nouvelles structures pour une meilleure organisation de l’ALN. C’est ainsi qu’il est apparu nécessaire aux membres du Cnra de désigner deux structures qui seraient en charge de la réorganisation de l’ALN. Ceci dans une double perspective : poursuivre le combat contre l’armée française jusqu’à la proclamation de l’indépendance, doter, d’ores et déjà, le futur Etat algérien d’une armée qui garantira l’intégrité du territoire, protègera les populations et lui permettra de s’exprimer dans le concert des nations, comme une entité véritablement souveraine (implicitement, il s’agit de récuser le bien-fondé du maintien de bases militaires françaises sur le sol algérien après l’indépendance). L’EMG se devait de préparer idéologiquement, politiquement et intellectuellement des milliers de jeunes Algériens qui affluaient de toutes les régions du pays et même d’Europe, délaissant études et activités professionnelles, pour se mettre au service de l’ALN. Le professeur Zghidi dira que l’EMG de l’ALN, qui chapeautait les 6 Wilayas historiques, avait également son mot à dire lors des négociations d’Evian. Pour rappel, les membres de l’EMG de l’ALN, sont les défunts Houari Boumediène, qui était le chef de cette instance, Ali Mendjeli, Kaïd Ahmed, et le commandant Azzedine Zerari, que l’on surnomme le survivant de l’EMG, n’a pu participer à la conférence en raison de problèmes de santé.
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/52977

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YACEF SAÂDI APPORTE UN DÉMENTI À L'EXPRESS : "J'ai personnellement minuté les bombes d'El Biar"
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«A travers les attaques gratuites et infondées envers ma personne, l'on veut jeter en pâture notre glorieuse Révolution», laisse entendre Yacef Saâdi.
Le chef historique de la Zone autonome d'Alger, durant la guerre de Libération nationale, apporte un ferme démenti au magazine français L'Express, dont un article paru le 8 janvier dernier, revient sur la mystérieuse disparition du militant communiste Maurice Audin, en 1957. L'article qui se réfère à l'enquête de Jean-Charles Deniau Vérités sur la mort de Maurice Audin évoque le climat délétère du conflit algérien et rend compte des extrémités auxquelles ont été poussés les Français. Ainsi sont repris des extraits de cette passionnante investigation, notamment celui décrivant l'attentat du stade d'El Biar qui avait fait 11 morts et 56 blessés graves. «Le 26 janvier, trois bombes explosent dans les cafés du centre-ville, l'Otomatic, le Coq Hardy et la Cafétéria. Elles ont fait cinq morts et quarante blessés. Le 10 février, deux engins sont déposés dans les tribunes du stade d'El Biar en plein match. Bilan: 11 morts et 56 blessés graves.
Réunion de crise à Hydra. Massu sait que l'engrenage fatidique, «terreur, contre terreur», peut se révéler sans fin. Il passe un savon de plus à Aussaresses [chargé de l'action) et Trinquier (adjoint du général Massu, commandant de la 10e division parachutiste, en charge du renseignement; futur théoricien de la guerre subversive. Le général Aussaresses s'en souvient comme si c'était hier: «Massu nous a traînés plus bas que terre: «Vous m'avez foutu des bombes.» Il avait compris que l'attentat du stade était trop réussi pour avoir été fait par les Arabes. Il y a eu ensuite une réunion avec le GG (le ministre résident, le socialiste Robert Lacoste). J'étais là quand Lacoste a dit: «C'est pas possible que les Arabes aient fait ce truc-là. Pourquoi? Parce que c'est trop fort pour eux... Il faut arrêter ça à tout prix, vous avez entendu, à tout prix, y compris la torture et les exécutions sommaires.» Un écrit qui sème le doute sur les capacités des révolutionnaires algériens de l'époque et leur puissance de feu. Yacef Saâdi descend en flammes ce récit qu'il qualifie de fallacieux. «J'ai personnellement minuté les engins qui ont explosé au stade d'El Biar! Ils ont été déposés par deux soeurs maquisardes dont l'une est encore vivante. Il s'agit de Baya Hocine qui avait alors à peine 17 ans et de Djouher Akrour.» A en croire Yacef Saâdi, l'enquête ou du moins les éléments infondés qu'elle distille n'est qu'une manoeuvre supplémentaire du Parti communiste qui cherche encore une fois à falsifier l'Histoire de la Révolution. «En raison de ma position dans la hiérarchie militaire de l'époque, les mou-djahidine ne pouvaient faire exploser aucune bombe à Alger sans mon accord», poursuit-il, en signalant: «L'on a confié l'enseignement de l'Histoire aux partis politiques qui ont lamentablement échoué dans leur mission de transmettre le legs patriotique à nos enfants». L'artisan en chef de la bataille d'Alger annonce également qu'à l'âge de 86 ans, il ne mettra, dorénavant, aucun frein au devoir de vérité. «J'apporterai mes témoignages devant Dieu et les hommes sans haine aucune, mais avec le seul souci de relater l'histoire authentique.»
Pour preuve, Yacef Saâdi publie un Mémorandum dans lequel il revient sur les missions de l'historique Zone autonome d'Alger et, où il inclut les faits et les événements majeurs qui ont eu lieu au cours de la bataille d'Alger. Dans ce document de 20 pages, il revient sur la douloureuse disparition des quatre héros, Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Bouhamidi et le petit Omar, au 5 rue des Abderrames. Il explique également les conditions de son arrestation par l'armée française non sans citer les noms de ceux qui se sont distingués par la félonie et la traîtrise, permettant ainsi à la soldatesque coloniale de mettre la main sur les fidayine. Il précise ici que c'est grâce aux services du sinistre Guendriche, alias «Zerrouk», «Judas» ou «Safi» que les quatre résistants ont été tués. Ce même Guendriche qui aura livré Ramel et Debbih Cherif, morts dans un guet-apens, et finit par indiquer la cache de Yacef Saâdi au 3 rue Canton, non sans l'aide d'un certain Hadj Smaïn. Revenant sur les conditions de son arrestation, le 24 septembre 1957, il précise qu'il n'avait pas pour moeurs de se rendre mais «si j'avais refusé de me sacrifier, tout le commandement aurait disparu, en même temps, dans un grand feu d'artifice ainsi que de nombreux innocents, scénario similaire à celui de la rue de Thèbes. Ainsi, mon accord pour sortir de ma planque, permettait à ceux qui se trouvaient au 4 rue Canton, à deux mètres seulement de notre planque de partir ailleurs et continuer le programme tracé par la Zone autonome d'Alger dans le cadre de notre résistance à la bataille d'Alger». Plus loin, il ajoute: Dans mes récits je m'appuie sur des faits rapportés par les généraux français, contrairement à certains Algériens ou Algériennes qui veulent paraître aujourd'hui plus héroïques qu'ils ne l'étaient en des circonstances qui exigeaient de la discrétion, du courage et de la détermination. Et de continuer: Ali la Pointe qui, pour des raisons de sécurité, a changé de refuge, s'est vu dans la nécessité de contacter Guendriche, en lui dépêchant Bouhamidi, afin de l'assurer qu'il n'allait pas baisser les bras: «Yacef est arrêté je vais continuer le combat, jusqu'à la victoire finale» et c'est par ce message même qu'il signait, sans le savoir son arrêt de mort et celui de ses trois éléments. En adressant ce message à Guendriche, Ali la Pointe tombait lui aussi dans le piège comme moi d'ailleurs avant mon arrestation, parce qu'il ne savait pas qu'il avait tourné casaque, note Yacef dans son mémorandum.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/ ... -biar.html

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Parution du tome I des mémoires du général-major Hocine Benmaâlem : «Amirouche, ni sanguinaire ni anti-intellectuel»
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Le général-major Hocine Benmaâlem, 75 ans, ayant déjà assumé au sein de l’ANP des hautes fonctions de responsabilité, notamment le commandement des 4e et 2e Régions militaires et ayant aussi exercé comme directeur de cabinet à la présidence de la République, est actuellement à la retraite.
Aussi, le général-major, Hocine Benmaâlem, signe et consigne un livre sur son parcours de combattant et son investissement pour une cause juste : la guerre de Libération nationale contre l’occupation française. Car il avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la Wilaya III dès le mot d’ordre de grève des études en mai 1959, alors qu’il était lycéen à Sétif. Au maquis, il a surtout servi aux côtés du colonel Amirouche dont il a été le secrétaire.
D’ailleurs, dans cet ouvrage, il lui consacre plusieurs chapitres vulgarisant la personne, la personnalité et le personnage du colonel Amirouche dans le chapitre portant le titre : «Amirouche, ni sanguinaire ni anti-intellectuel». On y lit sous un trait cursif historiquement parlant : «C’est un fait indéniable qu’Amirouche sacrifia sa vie entière pour le pays, en tant que militant du mouvement national et combattant dans l’ALN. On lui reconnaît de grandes qualités de chef révolutionnaire faisant face à de grands généraux français sortis des grandes écoles militaires. Il est tombé au champ d’honneur, les armes à la main lors d’un combat inégal. 2500 soldats et une aviation contre… 40 djoundis…
Quand on qualifie Amirouche de ‘‘sanguinaire’’, on a immédiatement à l’esprit les exécutions qui eurent lieu pendant la Bleuite ou la ‘‘purge’’, comme on disait alors. Au cours de cette tragique manipulation, il y eut des dépassements, des dérapages, de nombreux innocents furent torturés et exécutés du fait de l’opération d’intoxication engagée par les services de renseignement français… Amirouche avait répondu à une interrogation de Salah Mekacher, secrétaire du PC de la Wilaya III : ‘‘Il y a et il y aura des erreurs, nous sommes des humains… Je les estime à 10%. Ce seront des chouhada au même titre que ceux tués par l’ennemi.
Ceux-là mourront de nos mains. Vois-tu Salah ! Nous devons, pour parvenir à la vérité, atteindre la chair saine pour endiguer la gangrène.’’ Amirouche avait vécu dans la douleur cette épouvantable épreuve. Il n’avait pas fui ses responsabilités. Il avait rendu compte au GPRA de la situation. Il avait même demandé la constitution d’une commission d’enquête. Et comme réponse, il reçut un télégramme de félicitations. Ce qui lui déplut fortement…Une autre calomnie totalement infondée est celle d’un Amirouche ennemi des intellectuels. Bien au contraire, il était le grand ami des personnes instruites. Il encourageait les gens à s’éduquer…»
http://www.elwatan.com/culture/amirouch ... 40_113.php

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Faut absolument que je me procure ce livre :bounce:

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Accords d’Evian: l’unité du sol et du peuple algériens, préoccupation majeure de la délégation algérienne
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TIPASA- L’unité du sol et du peuple algériens ont constitué la plus grande préoccupation de la délégation algérienne ayant conduit les négociations sur les accords d’Evian avec la partie française pour l’indépendance de l’Algérie, a indiqué le moudjahid et ex-ministre Lamine Bechichi, lors d'un forum à Tipasa.
M. Bechichi était l'invité d'honneur, dans la soirée de samedi, du "Forum de la Mémoire" organisé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) à l’occasion de la célébration du 52ème anniversaire de la double fête de l’indépendance et de la jeunesse, en présence du premier responsable de ce corps, le général major Abdelghani Hamel, de membres de la famille révolutionnaire et de cadres de la DGSN.
La délégation algérienne, sous la conduite du "fin négociateur Krim Belkacem, s’était fixée une ligne rouge qu’il ne fallait en aucun cas franchir", à savoir "l’unicité du sol et du peuple algériens, pour obtenir l’indépendance de l’Algérie Unie et indivisible", a soutenu M. Bechichi à cette occasion, qui a donné lieu à l’organisation d’un hommage en son honneur, en reconnaissance de son combat.
Il a souligné, sur la base de témoignages de ceux qui ont façonné l’histoire de la Révolution, que les négociations ont "buté", de nombreuses fois, sur les "manoeuvres" du négociateur français qui voulait jouer sur la corde sensible du régionalisme.
"Mais ces manoeuvres ont été déjouées grâce aux nombreuses démarches initiées par le Commandement de la Révolution, à l’époque, afin de faire entendre la voix de l’Algérie au monde entier", a-t-il souligné.
Il a cité parmi ces démarches, les manifestations du 11 décembre 1960, l’annonce de la constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), et l’exploitation d’un dispositif communicationnel, à l’image de l’émission radiophonique "la Voix de la Révolution algérienne".
L’annonce de la 5ème République française, de même que les tentatives désespérées du colonialisme pour réprimer la Révolution ont renforcé la détermination des Algériens à arracher leur indépendance, et obliger la France coloniale à négocier, car "toute affaire politique ne peut être réglée que politiquement", a-t-il souligné.
Le moudjahid Bechichi a, en outre, invité les cadres de la DGSN à oeuvrer pour la "sécurité et la stabilité du pays", exprimant sa "fierté" à l’égard du corps de la Police, notamment en matière de "travail de proximité avec tout le professionnalisme nécessaire", s’est-il félicité.
Le général major Abdelghani Hamel a, pour sa part, estimé que "l’opportunité présente est une grande occasion pour comprendre notre histoire, grâce à ce genre de témoignages précieux présentés par le moudjahid Lamine Bechichi", a-t-il indiqué, estimant que c’est "à travers l’écriture de l’histoire que l’homme peut apprécier les réalisations de l’humanité".
Louant les qualités de Lamine Bechichi et ses hautes oeuvres musicales nationales, il l’a, en outre, qualifié de "chevalier de la plume dans les domaines de l’information et de la culture", doublé d’un homme de combat durant la glorieuse lutte armée de libération nationale.
Le moudjahid Lamine Bechichi est né en 1927 à Sedrata, dans la wilaya de Souk Ahras. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de directeur de la Radio nationale, cadre au ministère de la Culture et ministre de l’Information.
Il a aussi fait partie des fondateurs de l’association des Oulémas musulmans algériens, et a rejoint la Révolution de Novembre 1954.
http://www.aps.dz/algerie/8743-accords- ... 3%A9rienne

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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

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20 Août 1955 20 Août 1956 : Attaque de l’Ecole des officiers de Cherchell

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à l’occasion du deuxième anniversaire de l’offensive générale lancée le 20 août 1955 dans le Nord constantinois par Youcef Zighout contre les intérêts français et du premier anniversaire du congrès du Front de libération nationale (FLN) tenu le 20 août 1956 dans la vallée de la Soummam, l’Armée de libération nationale (ALN) avait décidé d’organiser une attaque générale contre les intérêts du colonialisme français, pour manifester sa présence à travers tout le territoire algérien.
Les unités de l’ALN devaient exécuter des actions armées dans toutes les villes, les villages, attaquer les lieux de casernements des militaires français, saboter les voies de communications (routes et ponts), les poteaux téléphoniques et les postes électriques, saccager les récoltes et incendier les fermes appartenant aux colons. Cette action unifiée devait s’étendre de la frontière tunisienne jusqu’à la frontière marocaine, et du Nord jusqu’au Sud, afin de démontrer à l’armée française que l’ALN n’était pas un mythe, que ses soldats de la liberté existaient bel et bien et qu’ils étaient en mesure de les attaquer partout où ils se trouvaient et à n’importe quel moment. Par cette action générale, nous avons prouvé au colonialisme français, à ses soldats, que nous étions là, que nous nous battions à n’importe quel prix pour la liberté et l’indépendance de ce pays qui était le nôtre : l’Algérie. Les neuf groupes formant la katiba (compagnie) El Hamdania devaient attaquer les villes de Chercheil, Sidi Ghilès (Novi), Hadjret Enous (Fontaine-du-Génie), Gouraya, Beni Haoua (Francis-Gamier), Damous (Dupleix), Menacer (Marceau), Sidi Amar (Zurich), ainsi qu’un poste militaire de la région de Larhat. Nous nous trouvions dans les monts du Zaccar, lorsque Si Moussa Kellouaz El Bourachdi, le chef de la katiba, avait longuement entrepris de nous expliquer le but précis et l’extrême importance politique de la mission militaire que nous étions chargés d’accomplir. Nous allions devoir commémorer dans une ambiance de feu, de fer et de sang, ces deux grandes dates de la révolution armée qu’étaient pour le peuple algérien le 20 août 1955 et le 20 août 1956. Après nous avoir donné ses instructions et fait des recommandations très judicieuses pour la réussite de cette opération d’envergure, Si Moussa nous a répartis en neuf groupes pour attaquer toutes les villes de la Mitidja et du littoral que nous avons mentionnées plus haut. Nous avions laissé derrière nous, dans les monts du Zaccar, une dizaine de moudjahidine auxquels avaient été confiés les deux fusils-mitrailleurs FM Bar et la mitrailleuse 30 américaine. Car les armes lourdes n’étaient pas du tout recommandées dans des actions comme celles que nous allions exécuter et qui exigeaient de nous une rapidité dans le déplacement, d’un point à l’autre de notre vaste périmètre d’action. Tous les groupes devaient attaquer les objectifs qui leur avaient été désignés le 20 août 1957, exactement à la même heure, 20 h. Il fallait ensuite être au rassemblement général des effectifs de la compagnie prévu pour le lendemain, 21 août, entre 4 h et 5 h du matin, dans les monts du Zaccar où nos compagnons nous attendraient en veillant aux armes lourdes. Je me trouvais dans le groupe qui devait attaquer l’école des officiers de la ville de Cherchell. Commandé par Si Ahmed Kellassi, l’adjoint de Si Moussa, notre groupe comptait onze moudjahidine, en majorité des enfants de la ville de Cherchell Hamid Hakam, Saïdji, Mohamed Lahbouchi et son frère Ahmed, etc. Le 19 août 1957, veille du jour « J », nous nous sommes empressés de nous mettre en marche, dès la nuit tombée, afin d’arriver selon l’horaire fixé à proximité de nos objectifs. Nous devions éviter de nous déplacer le jour pour ne pas risquer d’attirer l’attention des mouchards de l’ennemi qui pullulaient dans la région ou celle des nombreux avions de chasse qui survolaient la région. Nous sommes arrivés, vers 5 heures du matin, à un kilomètre de la ville de Cherchell. Notre agent de liaison, Mohamed, l’aîné des frères Lahbouchi, nous avait conduits jusqu’à une cachette discrète, une grande et large buse en béton armé qui se trouvait sous un pont de la route, et après nous y avoir installés, il partit se renseigner et nous apporter de quoi manger. A 7h du matin, nous avions commencé à entendre l’assourdissant vacarme provoqué par les moteurs des transports de troupes qui passaient sur le pont au-dessus de nous, quittant les casernes pour des opérations de ratissage dans la région. Plus rapprochés de nous encore, nous parvenait le bruit répété et cadencé de détonations d’armes à feu, que nous avons tout de suite identifié. Les élèves officiers s’exerçaient au tir quotidien. Ces derniers étaient tellement proches de nous que nous pouvions entendre très nettement leurs voix et les cris qu’ils poussaient. La précarité de notre cachette de fortune nous apparut alors dans toute sa dimension dramatique, ce qui nous remplit d’inquiétude et d’appréhension. Il suffisait d’un rien pour que nous nous retrouvions, bien coincés. Cependant, Dieu veillait sur nous. Vers midi, l’agent de liaison était de retour, les bras chargés de victuailles. Nous étions très contents à la vue des mets qu’il nous rapportait, car il y avait bien longtemps que nous n’avions eu à manger des sardines en sauce et du poisson. Nous nous sommes régalés, malgré l’incessant va-et-vient des camions militaires sur le pont. Le poisson était délicieux et cela suffisait à avoir raison de nos craintes. L’agent de liaison est reparti ensuite avec ses couffins vides, après nous avoir fixé rendez-vous. Il partait s’occuper en compagnie d’autres militants civils du FLN de la sécurité de notre passage. Cette journée d’août nous parut très longue, et il faisait encore jour lorsque nous avons enfin pu quitter notre cachette, à 7 heures du soir, avançant en file indienne, chaque combattant devant maintenir un écart de 10 à 15 mètres avec celui qui le précédait. Il nous fallait, avant d’arriver au niveau de l’Ecole des officiers, traverser d’abord plusieurs douars de la région. Nous avons fait tout notre possible pour éviter que les habitants ne nous voient. Mais comme il n’y avait pas d’autre chemin, nous fûmes contraints de passer au milieu du douar Sidi Yahia, qui se trouvait être le dernier avant d’irriver aux hauts quartiers de la ville et à l’école des officiers. Les habitants nous virent traverser leur douar avec un mélange de stupeur et d’admiration. Leurs salutations émues et leurs mots d’encouragement nous accompagnèrent agréablement durant ce bref et rapide parcours. « Allah yansarkoum ya el moudjahidine », nous lançaient-ils, les yeux écarquillés d’admiration. Armé d’un lourd fusil Garant que je tenais des deux mains, je voyais ainsi des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants qui accourraient vers nous et se mettaient à nous toucher et à palper nos vêtements, n’en croyant pas leurs yeux et désirant savoir si nous étions des êtres de chair et de sang ou des créatures de fer. Je ne pus plus retenir mes larmes qui coulaient discrètement devant tant de ferveur innocente et pure de la part de ces braves et honnêtes gens du peuple. Je me disais : « Nous, les moudjahidine, nous allons attaquer l’ennemi, après quoi, nous nous replierons en toute vitesse, et ce seront les populations civiles qui applaudissaient à notre passage qui auront à payer de leur vie pour assouvir la vengeance de l’ennemi ! » Les gens s’étaient mis à nous donner des fruits frais, du pain, de l’eau, des friandises diverses, luttant d’émulation à qui se montrerait le plus généreux envers les combattants de la liberté. Ne pouvant plus contenir mon émotion devant tant de gentillesse attentionnée, je pressais mes compagnons d’activer la marche. Combien j’ai pleuré ce jour-là ! Certes, je ne pourrai jamais oublier le sacrifice et le courage des habitants du douar Sidi Yahia et de celui où vivait la famille de mes deux frères de combat, Lahbouchi. Parvenus à l’endroit d’où nous devions lancer notre offensive contre l’école des officiers, nous vîmes qu’il était 19 heures 40 minutes. Il nous fallait patienter rencore vingt bonnes minutes avant de passer à l’attaque. Nous nous sommes mis à genoux l’un à côté de l’autre, les mains serrées sur nos fusils Garant ou Mas 56, les doigts prêts à appuyer sur la gâchette. Nous savions bien que tous nos autres groupes compagnons de la Katiba El Hamdania se trouvaient à cet instant à peu près dans la même situation d’expectative que nous, prêts à ouvir les hostilités à 20 heures pile. a 20 heures précises, pas une minute de plus ni moins, nous avons commencé à tirer à la même seconde et comme un seul homme sur les soldats de l’école. C’était la panique dans la caserne, on entendait les cris de douleur des soldats surpris par notre attaque, les sirènes hurlaient, c’était le branle-bas pendant quinze à vingt minutes, après quoi, nous nous sommes rapidement repliés en repassant par les mêmes douars que nous avions traversés à notre arrivée. Les habitants s’étaient mis à nous applaudir. « Dieu est de votre côté ! », nous criaient-ils, tandis que des gosiers des femmes fusaient de longs youyous. Les enfants, qui refusaient de demeurer en reste, sautaient sur nous pour nous embrasser et s’accrocher à nous. Un spectacle grandiose et inoubliable ! Nous ne devions pas nous arrêter de courir, car les tirs des canons, des mortiers et des mitrailleuses faisaient déjà rage en ville. Toutes les casernes étaient en alerte, car l’ennemi semblait croire que nous allions faire l’assaut sur toutes ses positions, alors que nous étions déjà très loin, marchant et courant sans arrêt pour pouvoir atteindre à l’heure prévue notre point de rendez-vous dans les monts du Zaccar. Nous sommes finalement parvenus à temps sur le lieu de rassemblement, où personne ne manquait à l’appel. Extenués et les membres fourbus par l’effort fourni, nous ne tenions plus sur nos pieds et ainsi étions-nous contraints de rendre compte de l’action exécutée agenouillée sur le sol pierreux du djebel. La matinée du 21 août, aucun camion militaire français n’avait pu quitter les villes ou les casernements, de même qu’aucun avion n’avait survolé la région. Les vaillants soldats de la glorieuse et invincible armée française avaient peur de sortir, pensant que nous les attendions à la sortie des villes ou des postes militaires pour leur tendre des embuscades. Le 22 août 1957, tôt le matin, l’aviation, accompagnée d’un grand mouvement de camions et de chars, avait commencé à survoler tous les endroits suspects aux alentours des villes et des postes militaires. Tous les pauvres habitants des douars où nous étions passés — hommes, femmes et enfants, sans distinction aucune — furent atrocement torturés, parce qu’ils s’étaient refusés à fournir le moindre renseignement valable sur les auteurs des attaques, prétendant n’avoir rien vu, rien entendu, même si, question de simple logique, l’ennemi savait pertinemment que nous étions forcément passés par ces douars. Mais en dépit des peines et des vexations de toutes sortes que les tortionnaires leur avaient fait subir, ces braves et héroïques compatriotes n’ont desserré les dents que pour répéter une seule phrase qui mettait l’ennemi hors de lui et le rendait encore plus féroce : « Nous n’avons rien vu ! » Devant le silence fier et obstiné de ces pauvres gens sans défense, les officiers de l’armée coloniale ont rageusement décidé d’incendier leurs maisons et de saccager tous leurs biens. Mais on sait fort bien que ce genre d’exactions ignobles qu’avaient coutume de commettre sans vergogne les autorités coloniales en Algérie ne purent jamais avoir raison de la détermination du peuple algérien. Nous, les moudjahidine, nous souffrions cruellement devant le spectacle désolant de tous ces douars que nous voyions brûler à quelques kilomètres dans le lointain. Notre peuple a payé très cher le prix de l’indépendance. Et, en vérité, il en allait toujours ainsi : nous attaquions l’ennemi et nous lui tuons des soldats et lui prenions leurs armes, mais c’était toujours les populations civiles désarmées que l’on faisait payer. Les militaires français ne laissaient passer aucune occasion de prouver leur lâcheté et leur injustice. Et là était en fait toute l’ampleur de leur déroute morale. À l’exemple de ce que dit ce célèbre proverbe populaire bien de chez nous : « Mâ qdarch ’aala elhmâr, râh yachtâr ’aala el bardaa » (Comme [le lâche] n’a pas pu avoir raison de l’âne, il s’en est pris alors à la selle). Je devais rester à jamais marqué par cette grande opération d’envergure nationale que nous avions lancée pour commémorer à notre façon très particulièrement explosive l’anniversaire des deux dates historiques mémorables du 20 août 1955 et 1956. Pour mémoire, le 20 août 1955 est une date inoubliable dans l’histoire de la lutte armée algérienne, auquel s’attache le nom du chahid Youssef Zighout (alors chef de la zone II historique, Nord constantinois, qui après le nouveau découpage adopté un an plus tard, lors du congrès de la Soummam, deviendra la wilaya II).
http://www.horizons-dz.com/?Attaque-de- ... -officiers

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Charles-Henri Favrod. Journaliste, photographe et écrivain suisse : Les accords d’Evian ? Une fiction

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Connu en Suisse pour avoir été le directeur du Musée de l’Elysée à Lausanne, le Vaudois Charles-Henri Favrod a joué un rôle central dans la Révolution algérienne. Au point d’être aujourd’hui encore reçu à Alger comme un homme d’Etat. Ce journaliste passionné et passionnant de 84 ans revient sur ces années de feu, la place de Berne dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et sur les accords d’Evian, signés le 18 mars 1962, dont il fut un acteur en participant à la mise sur pied de ces négociations de paix.
-La Suisse a joué un rôle central dans la Révolution algérienne. C’est à Berne pendant la Coupe du monde de 1954 que les nationalistes algériens se réunissent pour préparer la date de l’insurrection…
Bien sûr que la Suisse a joué un rôle important. C’était une occasion unique. La Coupe du monde donnait un alibi aux Algériens de France, d’Egypte, du Maghreb de venir en Suisse. Officiellement, ils suivaient les compétitions de football. D’ailleurs, Ahmed Ben Bella (premier Président algérien), qui adorait le foot, croyait devenir fou parce qu’il ne pouvait pas aller voir les matches. Ses camarades le lui avaient interdit de peur de se faire démasquer par les agents de renseignements français. Ben Bella avait également rencontré une jeune Suissesse, charmante. Mais là aussi, on ne lui a pas permis de trop s’afficher avec elle.
-Qui était présent à Berne ?
Cinq des neuf chefs historiques de la Révolution algérienne. Il y avait la crème des nationalistes, notamment Boudiaf, Abane Ramdane, Aït Ahmed et Ben Bella. Sans oublier que la charte de la Soummam, acte fondateur de l’Algérie, a été imprimée par Henri Cornaz, à Yverdon.
-Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’Algérie ?
En 1952, j’ai rencontré des Algériens au Caire. Puis, je suis parti à Alger. C’est là que j’ai compris qu’une Algérie française était illusoire. C’était un Etat colonial. Point final. Jusqu’à aujourd’hui, la France est incapable de regarder son histoire tragique en face. Et puis, j’ai vu à Alger embarquer les tirailleurs algériens pour l’Indochine. Ils servaient à des combats contre les Vietnamiens. Mon destin a changé. J’ai décidé de devenir journaliste de terrain et d’être correspondant de guerre en Indochine pendant deux ans. J’ai vu s’écrouler le fleuron de l’empire après la bataille de Diên Biên Phu. Ensuite, j’ai été en rapport avec les Algériens grâce à leur fédération en France.
-Notamment avec le nationaliste Taïeb Boulahrouf...
Oui, il va rapidement devenir un ami intime, le parrain de mon fils. Boulahrouf, alias Pablo, va être un brillant négociateur lors des accords d’Evian. Cette figure se réfugie en Suisse en 1955 pour échapper à la police. Il s’installe à Lausanne où il ouvre le bureau du Front de libération nationale (FLN) à l’hôtel Orient. C’est désormais la base du mouvement en Suisse. Genève comme Lausanne vont jouer un rôle capital pour ramasser et gérer l’argent des Algériens qui servira à financer la guerre.
-Le FLN était-il surveillé en Suisse ?
Oui. Un scandale éclate en 1957. La Suisse découvre avec stupeur que René Dubois, le procureur de la Confédération, a livré aux services de renseignements français les rapports des écoutes de l’ambassade d’Egypte à Berne. Les Egyptiens géraient à l’époque les activités des indépendantistes algériens. La Tribune de Genève révèle l’affaire, ce qui provoqua le suicide du procureur Dubois, le 23 mars 1957. Ça a été une bombe. Dès lors, le chef du Département politique fédéral (aujourd’hui DFAE), Max Petitpierre a voulu se racheter une conduite en laissant le FLN s’installer et bouger librement en Suisse. Les militants du FLN n’ont été inquiétés en rien à partir de 1957. Mais ils étaient sous surveillance constante.
-En Algérie, vous êtes un personnage très respecté. Vous avez joué un rôle majeur dans les négociations d’Evian...
Mon rôle est d’avoir permis à des amis français et algériens de se parler et d’aider à faire cesser l’effusion de sang. Il fallait mettre fin à la guerre qui était d’une violence extraordinaire. Sans parler de la torture. Dès 1960, Charles de Gaulle en uniforme reçoit secrètement les cadres du FLN pour leur faire signer la paix des braves. La négociation échoue. Ensuite, j’ai eu l’idée d’approcher Dahleb, un chef historique que j’ai côtoyé à Crans-Montana où il se faisait soigner pour une tuberculose contractée lors de la bataille d’Alger. Il était partisan d’une négociation secrète, d’où l’idée des rencontres d’Evian.
-Mais ce ne fut pas le cas...
En 1961 et 1962, les parties en conflit se rencontrent en Suisse et en France. Pendant les rondes de négociations à Evian, les membres de la délégation algérienne logent à Genève, puis au Signal de Bougy (VD). Berne assure leur sécurité avec de la DCA et en transformant le QG en camp retranché. On a aussi interdit l’accès aux médias. J’étais pour des négociations secrètes. La Suisse a rapidement fait un communiqué sur sa mission de bons offices. Furieuse, l’Organisation armée secrète (OAS), qui militait pour conserver l’Algérie française, s’est déchaînée. Pire, elle assassina le maire d’Evian. Les années 1961 et 1962 ont été des années de sang. Mais Français et Algériens ont continué de négocier paragraphe par paragraphe les accords sur le statut des Français d’Algérie et les conditions de l’indépendance.
-Mais c’était trop tard...
Franchement, ces accords étaient caducs. Au moment de la signature, il n’y avait plus de Français en Algérie. Ils ont tous pris le bateau pour rentrer en France. Donc, les accords d’Evian n’ont été qu’une fiction. Ce sont des textes inutiles. Mais ils marquaient l’indépendance algérienne. L’armée française confiait le maintien de l’ordre à l’armée algérienne des frontières, des forces massées au Maroc et en Tunisie. Rapidement, un clan de nationalistes va liquider les têtes historiques de la Révolution. Et ce sont les gens de l’extérieur qui vont contrôler Alger. Depuis, le pouvoir a été confisqué. Du coup, les véritables acteurs de la Révolution vont être écartés au profit de la dictature militaire. Aït Ahmed et Ben Bella sont les exilés les plus célèbres de Suisse jusqu’à aujourd’hui. I
-Quel est votre regard sur l’Algérie d’aujourd’hui ?
Je suis resté fidèle à l’Algérie même si je suis très sceptique sur la façon de gérer le pays après l’indépendance en 1962. Alors qu’il devait être une République pluraliste, le pays a accumulé les rendez-vous ratés avec l’histoire. L’Algérie n’a pas cessé de traverser des moments difficiles. Une jeunesse formidable mais sans avenir.
-L’Algérie est un volcan qui risque d’exploser...
Ce peuple a déjà connu des années 90’ très douloureuses, endeuillées par le terrorisme. Aujourd’hui, la contestation sociale et le mal de vivre sont très endémiques, sans parler d’un système politique toujours sclérosé. Et c’est le cas des autres pays arabes dont j’observe l’évolution depuis 60 ans.
-Donc, vous n’avez rien raté des révolutions arabes…
C’est un bonheur absolu. Je suis heureux de ne pas mourir avant la fin de ce processus de changement. Même si je sais qu’il va être laborieux. Mais j’ai une admiration pour la jeunesse tunisienne, égyptienne, yéménite... Elle veut s’approprier son histoire. Je suis en même temps bouleversé par ce qui se passe en Syrie.
-On a l’impression que le monde arabe a entamé un nouveau cycle de décolonisation...
Effectivement. C’est un nouveau mouvement de décolonisation avec une histoire à réécrire. Le monde arabe veut prendre sa liberté. Après la domination étrangère, il est tombé dans les mains des élites dont certaines sont devenues de véritables crapules. La nouvelle génération de Tunis, Alger, Le Caire, Damas, veut la dignité et une démocratie pensée par le peuple. Dans cette région, tout est à refaire.
Bio express :
Charles-Henri Favrod est journaliste et écrivain suisse, né le 21 avril 1927 à Montreux. Après des études de lettres à l’Université de Lausanne (1952), il travaille au quotidien La Gazette de Lausanne, puis pour la radio et la télévision. Producteur de films, directeur de nombreuses collections littéraires, il fréquente Malraux, Sartre. Au début des années 60’, il contribue à la décolonisation de l’Algérie en facilitant les préparatifs des accords d’Evian entre la France et le FLN. Il est un grand spécialiste de l’Algérie. Passionné de photographie, il participe à la création du Musée de l’Elysée en 1985 qu’il dirigera jusqu’en 1996.
http://www.elwatan.com/hebdo/histoire/l ... 03_161.php

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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

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Guerre de libération: Le moudjahid Mohammed Boudaoud livre son témoignage dans "Les armes de la Liberté"

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ALGER- Dans "Les armes de la Liberté" qui vient de paraître aux éditions Rafar, le moudjahid Mohammed Boudaoud, dit Si Mansour, livre sa précieuse contribution à l’écriture de l’histoire de la guerre de libération nationale, en apportant des éclairages inédits sur la lancinante question de l’approvisionnement des maquis en armes.

"Les armes de la Liberté" offre à lire les mémoires et témoignages du moudjahid Mohammed Boudaoud dit Si Mansour, recueillis et rédigés par les journalistes Mustapha Ait Mouhoub et Zoubir Khelaifia et résumant son engagement d’officier dans les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN).

Celui qui fût chargé de la coordination des cellules clandestines du FLN au Maroc pour l’achat et l’acheminement des armes apporte ainsi sa contribution à l’écriture de l’histoire de la guerre de libération nationale à travers ses activités à la tête de la direction de la logistique ouest (DLO).

Une structure comptait un effectif total de 300 membres (la liste exhaustive est présentée en annexe). Trois d’entre eux M. Bounzou, Hamdane Ahmed et Said Ramdani évoquent leurs missions respectives au sein de cette section, enrichissant ainsi les données fournies par Si Mansour.

En consignant ses mémoires, Si Mansour apprend, de prime abord, à ses lecteurs que son destin révolutionnaire a été favorisé par une famille de révolutionnaires, dont le café algérois était réputé pour être une "plaque tournante" du militantisme indépendantiste, comme souligné par l’historien Daho Djerbal, dans sa présentation de l’ouvrage.



De Taouarga à Rabat



Son éveil "précoce" au nationalisme prend ainsi racine dans son village natal de Taouarga (Tizi-Ouzou), plus précisément depuis sa première rencontre avec le Parti du Peuple algérien (PPA) en 1943.

Dés 1946 et à l’âge de 19 ans, il décide de donner un nouvel élan à son militantisme en ralliant la capitale. Enrôlé dans l’Organisation secrète (OS), il fût chargé en 1950 par Hocine Ait Ahmed d’y effectuer sa première action, celle de préparer un commando pour libérer l’un de ses membres Bennai Ouali, lors de son transfert de la prison de Bordj-Ménaiel vers Alger.

A partir de juin 1955, il fût mis en contact avec Amar Ouramdane, alors chef de la zone IV, qui le chargea de se rendre au Maroc afin d’y procurer des armes, sous couvert d’activités commerciales.

Au fil des chapitres il raconte les longues et laborieuses péripéties d’acquisition et d’acheminement des armes depuis le voisin de l’ouest jusqu’aux maquis de l’ALN, mettant en exergue le caractère périlleux d’un tel processus pour ceux qui s’y sont engagés.

Dans une illustration photo fournie par Si Mansour, on découvre un Yaici Abdelkader (dit Nouasri) amputé des mains: en 1959, il reçut un colis piégé par les Services de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) à Francfort (Allemagne) alors qu’il était désigné par le colonel Ouamrane comme chef de la Mission de prospection et d’achat d’armes (Mission Europe).



Les grenades "anglaise et américaine"



Dans le chapitre consacré aux "ateliers des Armes de la Liberté", le témoignage retrace l'histoire de la création en 1956 de la première fonderie ayant fabriqué un modèle de ce qui était appelé "grenade anglaise", puis sur demande de Abdelhafidh Boussouf et de Houari Boumediene, la "grenade américaine".

Outre les récits dont il regorge à ce sujet, l’ouvrage est, par ailleurs, enrichi des copies de documents authentiques dont des rapports et ordres de missions, un message de "félicitations" adressé au concerné par le ministre des liaisons générales et des communications, Abdelhafid Boussouf, à la suite d’une de ses missions couronnées de succès, etc.

Dans la foulée de ses confessions, le moudjahid "déterre", par ailleurs, quelques épisodes et faits aux relents controversés, à l’instar de l’absence "intrigante" de Abane Ramdane à la réunion historique du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) au Caire début 1958.

L’ouvrage, ventilé sur prés de 200 pages et cédé au prix symbolique de 700 DA, aborde également "la crise de l’été 1962", ou sont évoqués, entre autres, la rencontre de M. Boudaoud suivie d’une "prise de bec" avec celui qui allait être le premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella.

On y prend également connaissance de sa première entrevue avec le président Abdelaziz Bouteflika après l’indépendance à Rabat (et non pas à Tripoli comme écrit dans le livre, rectifient les auteurs).



Une annexe foisonnante



L’annexe de l’ouvrage met à la disposition du lecteur, outre des rappels et des explications de repères, de faits et autres sigles y figurant, le fonds photographique inédit et personnel du moudjahid, montré aux côtés de nombreuses personnalités historiques et proches compagnons d’armes.

On y découvre notamment Si Mansour inspectant des usines d’armement au Maroc, des clichés soutenus par des explications détaillées sont apposées également en annexe, sur les différents ateliers de fabrication et de montage d’équipements militaires ainsi que les personnes qui en étaient en charge.

La rédaction d’un tel ouvrage ne devait pas être un exercice aisé comme le souligne encore Daho Djerbal: "L’effort de production d’un récit de vie n’est pas toujours évident pour celles et ceux qui considèrent, encore à ce jour, qu’ils n’ont fait ni plus ni moins que leur devoir vis-à-vis de la patrie.

Au moment ou les témoins vivants de l’épopée révolutionnaire se raréfient au fil des ans, le témoignage de Mohammed Boudaoud vient "rectifier" le déficit en matière d’écriture sur un aspect de l’épopée révolutionnaire qui n’a pas bénéficié de tout l’intérêt qu’il aurait du susciter chez les historiens, chercheurs, universitaires, journalistes, etc.

Comme tout ouvrage qui n’a pas la prétention de "tout dire", "Les armes de la Liberté" n’est qu’une modeste mais indispensable pierre à l’entreprise d’édification et de réhabilitation de la "vérité" de l'histoire, à travers une écriture "responsable et objective" de tous les épisodes, aussi conflictuels et dérangeants soient-ils.
http://www.aps.dz/culture/29830-guerre- ... bert%C3%A9
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